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Le blog de Lucie "recettes de beauté naturelles"
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17 août 2006

Dossier sur le végétarisme et végétalisme

Végétarien & Végétalien

VIVRE SANS MANGER LES ANIMAUX

Quelques raisons et informations pratiques pour un mode de vie moins cruel,
plus respectueux de l'environnement et meilleur pour la santé

Cette brochure a été réalisée, en septembre 1999, par l'Association Végétarienne & Végétalienne d'InformationS (A.V.I.S), groupe local de militant(e)s végétarien(ne)s et végétalien(ne)s de la région toulousaine. A.V.I.S est active depuis 1997 aux travers de distributions de tracts, tenues de tables de presses, organisation de journées d'informations, etc.. Nous essayons de promouvoir et faire connaître le végétarisme et le végétalisme sur la région toulousaine.

Aucun droit d'auteur ne protége cette brochure et toutes les duplications gratuites sont vivement conseillées.

Cette brochure est disponible gratuitement " de la main à la main ". Ou par correspondance, contre la couverture des frais de port en timbres uniquement (au tarif correspondant à 130g par brochure), n'envoyez pas d'argent. N'hésitez pas à nous contacter pour la distribuer.

Pour nous contacter écrire à : Canal Sud ; AVIS ; 40 rue Alfred Duméril ; 31400 Toulouse ; France.

Et par Internet : avis@free.fr

INTRODUCTION

Etre végétarien ou végétalien n'est rien d'extraordinaire, ce qui est difficile est de franchir le pas, d'avoir l'énergie, la force de caractère de se démarquer de la majorité actuelle et d'assumer les difficultés quotidiennes liées à son choix. Les difficultés ne sont pas, au contraire de ce que peuvent croire beaucoup de non-végétariens, de trouver un équilibre dans l'alimentation végétarienne ou végétalienne. Etre végétarien ou végétalien est très simple de ce côté-là. Le problème est plutôt de vivre dans une société où rien n'est adapté pour nous, où le végétarisme et le végétalisme sont minoritaires et ne sont pas toujours bien tolérés.

Les textes qui constituent cette brochure ont pour but de vous faire partager (ou à défaut, vous faire connaître) notre point de vue.

Le chapitre 1, où nous exposons les raisons de notre choix, paraîtra, peut-être, à certains qui continuent à manger de la viande, comme étant excessif. Le but n'est pas d'agresser gratuitement mais de vous donner l'énergie de vous démarquer de la masse des humains, d'évoluer vers le végétarisme ou le végétalisme. Malheureusement, pour remettre en cause les idées et habitudes que nous ont donné nos parents et la société, nous sommes obligés d'aborder ces points qui, peut-être, dérangeront les omnivores : nous préfèrerions faire autrement, mais comment ? Peut-être ne faut-il pas se sentir visé en temps que personne : nous dénonçons juste les mécanismes et les idées qui font que des humains se servent des animaux pour s'en nourrir. Nous savons que la plupart des humains n'ont pas pour idéal d'être méchants. La plupart n'ont jamais réfléchi à ce qu'implique la consommation de viande. Comment leur en vouloir vraiment ? Tellement peu d'informations existent sur ce sujet et sur les alternatives que constituent le végétarisme et le végétalisme.

Changer ses habitudes est dur pour certains, surtout quand tout son entourage est là pour vous inciter à continuer, comme eux, à manger des animaux morts. Nous espérons faire prendre conscience et exposer au grand jour ce que la société essaie de cacher au sujet de la boucherie. Un des objectifs des vendeurs de viande est de faire oublier qu'il faut tuer des animaux pour manger de la viande, notre but à nous, est de le rappeler.

La tuerie des animaux et l'utilisation de leurs dépouilles sont tellement banalisées que remettre en cause ces pratiques implique de s'opposer à une bonne part des activités et des croyances actuelles des humains. Il est incroyable à quel point l'humain arrive à tuer des êtres avec tant de facilité et avec un consensus aussi général. Cela fait froid dans le dos, et on ne s'étonnera pas que des massacres se soient produits, dans l'histoire, et encore actuellement, contre d'autres humains pour des motifs aussi farfelus que ceux avancés pour justifier la tuerie des animaux : couleur de peau, langage, forme du visage et du corps, façon de s'habiller, croyance, lieux de naissance, etc.. Tuer des animaux ou tuer des humains, la logique reste la même.

Si nos propos dans le chapitre 1 " froissent " quelqu'un, il convient tout de même de garder à l'esprit que cette brochure n'est constituée que d'écrits, alors que la violence que subissent les animaux est, elle, bien réelle et sans commune mesure avec les contrariétés que nous pouvons causer. Relativiser l'importance des choses, prendre du recul par rapport à soi et sa recherche de sensation est la meilleure méthode pour réfléchir et trouver des réponses adaptées à des problèmes. La flamme du désir de justice qui sommeille en chacun de vous aura peut-être été attisée et vous ne serez plus insensibles au sort des animaux. Devenir végétarien ou végétalien, vous semblera, comme nous, le minimum que nous pouvons faire pour réduire les cruautés faites aux animaux. Ce minimum ne demande pas de temps et ne coûte pas plus cher que de manger de la viande d'animaux morts. Il demande juste d'avoir le courage d'être parmi la minorité actuelle qui a franchi le pas, pour qu'au fur et à mesure, il soit de plus en plus facile socialement d'être végétarien ou végétalien. Plus nous serons nombreux, plus le végétarisme et le végétalisme seront acceptés par la société ! Comme vous, nous mangions de la viande, pourtant nous avons changé, pourquoi pas vous ?

Nous espérons que cette brochure est suffisamment complète pour répondre à la plupart des questions qu'un humain peut se poser sur les modes de vie végétarien et végétalien. Nous espérons que cette brochure sera une modeste contribution à l'évolution culturelle nécessaire pour vivre dans un monde moins violent. Nous savons que c'est en parlant des problèmes que la culture change et non en se taisant. Nous savons aussi que les mœurs des humains évolueront lentement : il est tellement difficile de se remettre en cause lorsqu'on est soi-même un oppresseur. Il est plus simple de réagir lorsque ses intérêts personnels sont attaqués : l'humain est assuré de ne pas finir dans un abattoir, alors la plupart ne se sentent pas solidaires des animaux. La vie des animaux est tellement insignifiante pour la plupart des humains…

Nous voudrions que chacun, là où il est, agisse individuellement ou collectivement pour faire connaître le végétarisme et le végétalisme. Que partout, localement, des végétariens et de végétaliens s'affirment et agissent pour développer ces idées. Que des familles se forment, que chacun privilégie les produits ne provenant pas de la souffrance d'un animal, pour qu'enfin une société moins cruelle se généralise. D'autres traditions cruelles ont fini par disparaître. A force de persévérance, les mentalités évoluent. Même si rien n'est jamais acquis, car pour survivre une culture doit aussi se transmettre.

Notre espoir se place dans les jeunes générations, car malheureusement, la plupart des humains les plus âgés n'ont plus assez d'énergie et de recul pour évoluer. Un sondage réalisé en 1996 indique, d'ailleurs, que les 2/3 des adhérents d'une association végétarienne française ont évolué vers le végétarisme avant 35 ans. Plus l'âge avance après l'adolescence et plus la proportion d'évolution est faible…

Le végétalisme nous semble une évolution logique pour l'humanité vers une société moins cruelle, moins violente et plus respectueuse de chacun. L'avenir est au végétalisme, pour le bien des animaux, des humains et de l'environnement !

QUELQUES DEFINITIONS

Végétarien : personne consommant uniquement des végétaux, ainsi que des œufs, du lait et du miel.

Un végétarien ne consomme aucune viande, que ce soit celle des animaux terrestres (oiseaux, insectes, mollusques, bovins, etc.) ou des animaux marins (poissons, " fruits de mer " - crustacés, mollusques -, mammifères marins - baleine -, etc.). Un végétarien ne consomme, bien sûr, aucun sous-produits de l'abattage des animaux, par exemple la gélatine, la présure, le caviar.

On peut distinguer les lacto-ovo-végétariens, qui consomment, en plus des végétaux, des œufs et du lait, des lacto-végétariens, qui ne consomment, en plus des végétaux, que du lait, ou encore les ovo-végétariens, qui ne consomment, en plus des végétaux, que des œufs.

Végétalien (ou " végétarien strict ") : personne consommant uniquement des végétaux.

Un végétalien ne consomme ni viande, ni sous-produits d'animaux terrestres ou marins, ni œufs, ni lait, ni miel. En pratique, un végétalien ne s'en tient pas qu'aux produits qu'il mange et est souvent " vegan ".

Vegan : terme anglo-saxon, souvent traduit par " végétalien " en français. Seulement, un vegan, en plus d'être végétalien, n'utilise aucun produit d'origine animale dans toutes les facettes de sa vie. Que ce soit ses habits, chaussures, produits cosmétiques, objets divers, agriculture, loisirs, etc.. Il n'utilise donc ni cuir, ni laine, ni fourrure, ni cire d'abeille, ni produits testés sur les animaux, etc.. Un vegan n'accepte d'utiliser dans sa vie, que des produits non-issus de la souffrance d'un animal : végétaux, minéraux ou des micro-organismes (non-testés sur les animaux). Dans notre société actuelle, ce mode de vie reste un idéal, mais il est le plus approprié, à notre avis, et il tient à chacun d'y tendre suivant ses possibilités.

Frugivore / Fruitarien : personne qui ne se nourrit que de fruits (frais, secs et graines). L'idée majeure derrière ce mode d'alimentation est de ne pas détruire de plantes pour se nourrir, ce qui peut être évité, dans une certaine mesure, si on se contente de cueillir des fruits des arbres.

Libération Animale : ce terme définit la volonté que les animaux ne soient plus exploiter par l'humain. Que ce soit pour les manger, utiliser leur force, les torturer pour les recherches médicales ou autres, s'en servir pour ses loisirs, etc.. En définitive

la Libération Animale

se donne comme objectif que les animaux n'aient plus à souffrir pour les intérêts des humains.

Antispécisme : façon de penser considérant qu'il n'y a pas de raisons de privilégier les intérêts des êtres conscients en fonction de leur appartenance à une espèce. En pratique, l'antispécisme s'oppose au fait de ne prendre en compte que les intérêts des humains et pas ceux des autres animaux. L'antispécisme se veut politique et place cette discrimination au même niveau que le racisme ou le sexisme.

Certains antispécistes passent beaucoup de temps, entre eux, à émettre des théories, à se questionner, à réfléchir et à faire de la philosophie.

NE PAS CONFONDRE AVEC NOTRE APPROCHE :

Macrobiotique : principe alimentaire religieux défini par G. Ohsawa s'appuyant sur le principe du yin et du yang. Ce système se compose de 10 façons de se nourrir portant des numéros : -3, -2, -1, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7. Les niveaux -3 à 3 ne sont pas végétariens. Les n°4 à 7 sont végétaliens et excluent les salades, crudités et fruits… Un macrobiotique peut naviguer entre tous les niveaux et n'est pas forcément végétarien ou végétalien.

Crudivore : cette approche consiste à ne manger que des aliments crus, y compris de la viande, pour des raisons de santé. Certains crudivores peuvent être végétariens ou végétaliens : on parle à ce moment de crudi-végétariens ou crudi-végétaliens.

Instinctothérapie : cette approche consiste à se " laisser guider par son instinct " pour son alimentation, y compris la viande, car notre " instinct " devrait nous dire ce qui est bon pour notre santé. L'humain étant un être culturel et très influencé par son entourage, on peut être très septique sur cette notion " d'instinct ". Un instinctif n'est pas forcément végétarien ou végétalien.

CHAPITRE 1 : Des raisons pour être végétarien ou végétalien



LUTTE CONTRE

LA TUERIE DES

ANIMAUX, REPONSES AUX QUESTIONS QUE NOUS RENCONTRONS

EN FRANCE, EN 1997,

LA CONSOMMATION DE

VIANDE A PROVOQUE

LA MORT DE

:

949,7 millions de poulets, 57,1 millions de poules et de coqs, 1,4 millions de chapons (poulets castrés), des millions de poussins males tués à la naissance, 117,4 millions de dindes, 64,1 millions de canards, 49,3 millions de pintades,
669 mille oies, 6,5 millions de pigeons, 75,4 millions de cailles, 8,6 millions de faisans, 59,9 millions de lapins, 24,7 millions de porcs, 4,1 millions de bovins, 1,96 millions de veaux, 5,6 millions d'agneaux, 742 mille chevreaux, 749 mille ovins de réformes, 98 mille caprins de réforme, 37 mille équidés, 40,4 millions d'escargots (d'élevages), des centaines de millions de poissons, et beaucoup d'autres… 16,494 milliards d'œufs ont été produits (chiffres du Ministère de l'Agriculture et de

la Pêche

, et de l'OFIVAL)

UN CHOIX POUR MOINS DE CRUAUTE

L'histoire de chaque individu le sensibilise plus ou moins à certains faits. Mon vécu m'a amené à être confronté directement à l'exploitation que subissent les animaux. Je l'ai vu pratiquée, et, lorsque j'ai eu la chance, par la suite, d'avoir accès à de l'information sur le végétarisme et sur le végétalisme, je n'ai pas eu de mal à être convaincu. Ce n'est pas là une théorie abstraite, un concept ou une recherche de pureté : tuer des animaux et les manger est juste dégoûtant car ils sont identiques à nous, faits de viande, de sang et d'os.

Etant né à la campagne, j'ai pu voir très jeune que la viande n'était pas quelque chose de banal qu'on achète sous cellophane en grande surface. Avant d'arriver dans l'assiette, il aura fallu faire naître et élever l'animal. Comment prétendre lorsqu'on voit naître, puis grandir, petit à petit, une oie, par exemple, que les animaux ne souffrent pas ? A leur contact, on se rend simplement compte qu'ils sont comme nous. Ils ont leur vie sociale, ils s'entretiennent physiquement en se nettoyant, ils ont peur si on les surprend, ils sont curieux, ils communiquent entre eux, ils s'occupent de leurs petits. Ils sont, comme nous, capable de communiquer des émotions, peur et joie. Leurs cris ne peuvent peut-être pas être traduits par des mots ou un langage compliqué, mais ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas exactement comprendre un langage que cela nous donne le droit de les maltraiter. Quel sens a le chinois pour une personne qui ne le parle pas ? Aucun. Pourtant cela n'est pas un motif pour tuer un chinois pour le manger.

A force de voir des humains, les animaux s'habituent à eux, ils leur font confiance, ils se laissent approcher et enfermer chaque soir… jusqu'au jour où ils ne sortiront plus… Leur confiance aura été trahie.

Je ne sais pas comment les animaux considèrent les humains qu'ils voient tous les jours leur donner à manger, les lâcher le matin et les enfermer le soir, en tout cas, ils n'iraient sûrement jamais imaginer que les humains font ça pour finir par les égorger, manger leur cadavre et faire le commerce de leur dépouille. Mais c'est bien ça qui les attend.

Lorsque j'étais très jeune, je m'occupais de donner à manger aux animaux de la ferme (oies, canards, poules, lapins et quelques autres), je les voyais naître puis grandir, jour après jour, ils donnaient l'impression d'être contents. J'avais de la sympathie pour eux, j'appréciais de les observer et je m'amusais avec (pas toujours d'une façon intelligente d'ailleurs), puis ils se faisaient tuer, plumer, vider, dépecer, découper.

Lorsqu'ils venaient de se faire trancher la gorge à vif, pendant quelques secondes, ils ne devaient même pas comprendre ce qui leur arrivait car étant tellement habitué au contact des humains, ils devaient un peu leur faire confiance. Ils avaient été mis dans une sorte d'entonnoir où seul leur tête et leur coup sortaient en bas. Ils n'avaient aucune possibilité de s'échapper de cette position. Passées ces quelques secondes, ayant probablement compris et sentant la douleur, ils s'agitaient, mais c'était trop tard, leur sang s'écoulait. Leurs débattements et leur peur ne faisaient qu'accélérer la fuite de leur sang au rythme des battements de leur cœur affolé. Le sang giclait un peu partout autour de l'animal. Trois ou quatre minutes après, l'animal, la tête en bas, n'était plus animé que de quelques convulsions qui allaient en s'estompant, le sang finissait par ne presque plus couler. Voilà comment la vie de l'être que je voyais tous les jours s'achevait. Et ensuite on le mangeait…

C'était pourtant de l'élevage " naturel ", " élevé en plein air " comme on dit. Peut-être que l'animal, durant sa croissance, est dans un milieu plus agréable pour lui que les animaux d'élevages intensifs. Il en souffre probablement moins, mais de toute façon il finit quand même égorgé. L'élevage " traditionnel " n'enlève rien à la cruauté de la consommation de viande, il n'est pas plus " propre ", et il est peut-être plus traumatisant pour celui qui le pratique car en vivant avec les animaux, c'est un peu comme si on devait tuer ses amis. On connaît l'être qu'on tue (si certains ont des animaux dit " domestiques ", ils comprendront peut-être mieux ce que je veux dire). Si nous réfléchissons aux sentiments que nous éprouvons, nous pouvons constater que nous sommes surtout sensibles à la mort de ceux que nous connaissons le plus et de ceux auxquels nous sommes attachés affectivement, quelle qu'en soit l'espèce. Des humains sont, généralement, plus peinés par la mort de leur chien ou de leur chat que par la mort d'un humain qu'ils ne connaissent pas.

Evidemment la transmission des valeurs traditionnelles fait disparaître tous les étonnements qu'on peut avoir face à cette tuerie. Le milieu finit par faire accepter cette pratique comme quelque chose de banal, et des fois, le moment du meurtre est considéré comme une fête. C'est assez étrange, voire inquiétant car on se rend compte que l'humain est capable de faire les pires horreurs et de trouver ses pratiques agréables. Tout dépend de son milieu culturel, même le dégoût est une impression relative… On peut facilement, à ce moment-là, imaginer l'état d'esprit des cannibales, leur pratique leur semble probablement banale et leur procure des moments de joies (enfin, quand ce sont les autres qui sont tués, vidés, etc., c'est toujours pareil…).

Il n'existe pas de valeurs absolues, tout dépend de nos références culturelles, c'est peu de chose, pourtant le résultat est terrifiant. Il suffit de se souvenir que nous, qui ne sommes pas nés dans des familles végétariennes ou végétaliennes, nous avons mangé tranquillement de la viande d'animaux, préparée avec amour et délicatesse sans trouver ça trop dégoûtant, tout est possible, hélas, dans notre monde, il n'y a pas d'autre limite à la barbarie que l'imagination. Malheureusement si certains relèvent ces actes comme étant ignobles, ils sont traités de cinglés, de rêveurs, d'hypersensibles. Ce sont toujours les mêmes arguments qui sont utilisés, que se soit pour tuer des animaux ou des humains. On dit la même chose des pacifistes, ou si dans un groupe d'humains, un d'entre eux trouve incorrect d'aller en maltraiter d'autres, il lui sera reproché les mêmes choses : " trop de sensibilité ", " pas assez dur ", " c'est normal d'agir ainsi ". Le problème est juste que lorsqu'à son tour on se retrouve opprimé, on voudrait être plus respecté et on ne comprend pas que les autres agissent envers nous, comme nous, nous agissons envers les autres lorsque nous sommes en position de force. Les humains voudraient être respectés alors qu'ils sont incapables d'avoir l'intelligence de ne pas opprimer les plus faibles qu'eux : en général, on récolte ce qu'on sème.

L'élevage industriel est, lui, plus dépersonnalisé, c'est une masse d'êtres conscients entassés, de la matière première consciente, juste des protéines végétales qu'il faut transformer, en masse, en protéines animales, comme si cela concernait juste un processus chimique, non-conscient, identique au règne végétal ou à une usine chimique. On n'a probablement pas le temps d'avoir de sentiments pour cette masse d'êtres pourtant aussi conscients que nous. On doit être quand même assez mal à l'aise devant l'amoncellement de toute cette chair à souffrance vivante, tous ces yeux qui nous regardent, toutes ces consciences qui attendent d'être tuées à la chaîne. Toutes ces carcasses, tous ces os, tout ce sang… et autant d'indifférence. Des mares de sang, des ouvriers travaillant dans des excréments et l'odeur de la mort, couvert de sang, ne faisant plus attention aux cris, aux bruits des chairs et des os qui se déchirent, à force de vivre dans ce cauchemar. Comment certains humains peuvent-ils oser comparer ces tueries d'animaux au découpage d'un légume ou d'un fruit sans se sentir pitoyablement ridicules ? Ont-il seulement vu un animal se faire tuer ? J'en ai vu mourir égorgé un nombre suffisamment grand pour savoir qu'ils sont conscients, qu'ils souffrent et qu'ils ont peur. Et " malheureusement " mon histoire n'est pas originale, j'ai pu rencontrer plusieurs autres personnes qui ont eu vu tuer des animaux et qui sont devenues végétariennes ou végétaliennes suite à cela. Même des bouchers sont devenus végétariens à force de dégoût devant autant de carnage.

Il faut donc choisir pour sa consommation de viande entre le massacre de masse ou le meurtre en intimité.

Bien sûr, il faut vivre, il y en a qui achètent de toute façon. Se ne sont pas forcément ceux qui font le " sale boulot " qui sont les plus à blâmer. C'est facile de se donner bonne conscience en achetant tout prêt son bout de viande et en cherchant par tous les moyens à ne pas voir ce qu'implique son achat. C'est facile de gémir sur son sort et être incapable de faire le moindre effort pour ne pas maltraiter les plus faibles. Désolé, mais je n'ai pas envie de vivre du meurtre et du commerce des cadavres. Faire naître des êtres, les élever et en prendre soin comme si c'étaient ses enfants, puis les égorger pour se nourrir de leurs organes, c'est dégradant pour celui qui le fait. Vous aimez manger de la viande ? Eh bien, faîtes le sale boulot vous-même, prenez un couteau et aller tuer le petit que vous avez élevé, c'est toujours mieux lorsqu'on fait les choses soi-même, au moins on sait qui on mâche et on peut se rappeler comment il était content lorsqu'on s'occupait de lui, comment il aimait barboter dans l'eau et s'étendre au soleil. La viande a plus de saveur ainsi et au moins on sait qu'elle est saine… Croyez-vous que le seul " plaisir " de manger de la viande puisse justifier cette barbarie, alors que ce n'est pas nécessaire pour vivre et que du plaisir peut être pris ailleurs, comme en mangeant des végétaux par exemple ? Vous pouvez toujours essayer de vous convaincre que vous êtes " normal " en faisant ça, si vous y arrivez…

La normalité n'est rien d'autre que ce que fait une majorité de personnes. Seulement, la " norme " évolue et elle l'a fait au cours des temps. A certaines époques, la torture était normale, comme l'est encore aujourd'hui l'excision dans certains pays. Pourtant ces pratiques ont été abandonnées et la norme actuelle définie ces pratiques comme barbares. On peut facilement imaginer que les premiers à dénoncer ces pratiques se sont fait insulter, traiter de fous, d'hypersensibles, ou pire. Il en va ainsi de l'évolution culturelle, les premiers à dénoncer une injustice sont toujours pris pour des imbéciles et doivent en payer le prix.

PLUS JAMAIS

Rien qu'en France, plus d'un milliard d'animaux servent chaque année de nourriture à des humains. Jamais massacre planifié aussi massif n'a existé, et si les animaux n'étaient pas tant méprisés, la consommation de viande apparaîtrait alors telle qu'elle est : abominable.

Mais justement, elle ne suscite que rarement l'indignation. C'est plutôt l'indifférence qui est reine en ce domaine, alors même que les conséquences sanglantes de la consommation de viande s'étalent au vu et au su de tout le monde, dans la rue, sur les étals de bouchers, dans les pubs, les films, mais aussi dans les prés ou dans les élevages en batterie. Et dans les assiettes. L'attention des humains se limite trop couramment, lorsqu'elle daigne se pencher sur le sort d'animaux, à la vivisection, la chasse ou la fourrure.

C'est que l'utilisation des animaux, comme nourriture, prouve aux humains, de façon pratique, quotidienne, infiniment répétée, leur différence, leur supériorité sur les " bêtes ", leur propre valeur. C'est pourquoi ils tiennent tant à la perpétuer. Hormis les enfants qui se posent des questions sur l'origine de la viande à un certain âge, et qu'on désinforme, souvent, grossièrement, tout le monde connaît l'origine de la viande. Tout le monde sait que les animaux souffrent, éprouvent de la douleur au même titre que les humains. C'est pour nous la raison de cesser de les manger, ou de les utiliser pour la vivisection (etc.). Il nous intéresse qu'on cesse de considérer leur vie (et son contenu) comme insignifiant, et qu'on leur prête la même attention, la même considération que l'on a envers les humains (du moins au niveau du discours). Tant qu'on considèrera que " les humains d'abord " est une affirmation qui va de soi, il ne pourra y avoir qu'une totale déconsidération des intérêts des animaux. En ce qui concerne la consommation de viande, il devrait être clair que les intérêts du mangeur et ceux du mangé sont immensément disproportionnés.

Cette indifférence à l'égard de tous les animaux non-humains, et particulièrement à l'égard des animaux " comestibles ", est due en partie, au fait que tout et tout le monde nous renvoie sans cesse à cette vision. La pression sociale qui s'exerce sur chacun et par chacun, la volonté de consensus, la peur des conflits jouent un grand rôle dans cette acceptation. Car si l'opposition à la chasse ou à la vivisection concerne un adversaire lointain, clairement décelable, et a priori totalement étranger à soi, il n'en va pas de même pour la boucherie : nous avons presque tous été amenés à manger de la viande, et presque toujours notre entourage en mange…

A travers l'opposition à la vivisection (ou la chasse, la fourrure…), on peut se permettre d'éprouver des émotions vis-à-vis des animaux et de les prendre en compte partiellement, parce que cela remet peu en cause notre mode de vie, ni notre univers mental, parce qu'on ne brise pas le consensus avec le voisin (au contraire, on l'affermit : ce n'est pas lui, non plus, le " monstrueux " vivisecteur) et parce que l'antivivisection trouve aussi appui sur une peur diffuse, et donc sur des oppositions supplémentaires, plus acceptables pour les humains qui mangent de la viande : opposition au profit (au capitalisme financier), à la technologie " démoniaque ", à la démiurgie de l'humain…

Souvent, les humains veulent se prouver qu'ils aiment la vie, en essayant d'adhérer à l'idée " virile " qu'ils s'en font : celle d'un combat perpétuel, qui exige de tuer pour ne pas être tué, qui exige de la dureté (ou plutôt, d'être dur)… Et aussi en essayant d'adhérer à l'image qu'ils se font de ce qu'est aimer la vie : ne pas craindre la mort. Et comment se donner l'impression qu'on ne craint pas la mort, s'en administrer la " preuve " ? En flirtant avec elle d'une part, en fonçant en bagnole… Et d'autre part, en tuant, en donnant la mort, en se donnant ainsi l'impression de la maîtriser, de ne plus la craindre, puisqu'elle peut être là, sans nous affecter : elle semble alors ne plus avoir d'importance.

Que vivre implique souvent de se battre, de se montrer dur, de tuer aussi, c'est vrai, mais les humains ne le vivent pas comme une simple constatation, mais ont un rapport d'ordre mystique, religieux, avec cette représentation de la vie, puisqu'ils ont alors l'impression de ne plus vivre " véritablement " s'ils cessent de tuer ! S'ils cessent de cultiver la dureté… S'ils commencent à avoir peur de la mort ! Tout comme bien des humains croiraient ne plus être des " vrais " humains s'ils cessaient de cultiver leur virilité ! Ce combat pour la vie, par le meurtre, est purement symbolique et imaginaire, d'autant plus que ne sont mis à mort et mangés que ceux qui sont " prévus " à cet effet, que ceux dont la mort est permise ! Qu'on ait la possibilité de nier " illusoirement " sa propre mort en tuant les autres est une chose. Qu'on ne puisse vivre que par cette négation en est une autre, et la volonté de se prouver qu'on aime vivre laisserait plutôt penser que notre rapport à notre vie est loin d'être simple.

Y A-T-IL BESOIN DE PLUS ?

Il devrait suffire de voir l'expression du visage d'un animal lorsqu'on l'égorge, sa terreur lorsqu'il sent qu'on va le tuer, voir son sang couler, l'entendre hurler, se débattre pour avoir suffisamment d'arguments pour devenir végétarien ou végétalien.

L'ORIGINE DE NOS IDEES & SE REMETTRE EN CAUSE

D'où viennent nos idées, nos désirs, tout ce qu'on définit comme étant " soi " ? Nos idées ne viennent pas de notre " intérieur ", mais elles sont issues de toute notre éducation et de toutes nos expériences. Ce que nous considérons comme faisant parti de nous-mêmes n'est ni plus, ni moins, quelque chose, que d'autres nous ont apporté. L'humain est un être culturel : sans l'apport culturel de ses congénères, l'humain ne développe pas de langage ou d'idées particulièrement élaborées. Ce que nous sommes est étroitement lié à notre milieu, même l'accent de nos paroles est influencé par notre milieu et seuls ceux qui viennent d'une autre région se rendent compte que nous avons un accent. Sans regard extérieur, nous ne nous en rendons pas compte. En ayant conscience de tous ce qui nous influence, nous pouvons arriver à prendre du recul sur ce que nous pourrions prendre comme faisant partie intégrante de notre personnalité. Il est à ce moment plus facile de se remettre en cause, sans avoir l'impression de perdre un bras ou une jambe : on nous a donné nos idées, nous ne les avons pas forcément choisies et si ces idées sont mauvaises, cela ne veut pas dire que nous soyons, nous, mauvais. Nous sommes " mauvais " juste car nous avons trop intégré, en nous, ces idées au point de nous identifier totalement à elles, de les considérer comme étant une émanation de " soi ". Notre milieu nous conditionne, et ceci est vrai pour tout le monde. Certains en ont plus ou moins conscience ; de ce fait ils sont plus capables de prendre du recul et d'avoir un esprit critique.

Beaucoup ne font, toute leur vie, que singer leurs semblables, que se soit lorsqu'ils sont enfants en imitant leurs parents ou une fois adulte en s'identifiant aux valeurs des groupes auxquels ils sont intégrés. Se remettre en cause, admettre qu'on a tort est très dur. C'est une sorte de fierté que chacun possède plus ou moins. Arriver à ce qu'une personne admette que son attitude est oppressive et tyrannique, et qu'elle se motive à faire des efforts pour l'éviter n'est pas évident. Des maris violents, des violents, des personnes qui sont en position de force acceptent rarement, d'eux-mêmes de modifier leur attitude. Il faut souvent une contrainte pour y arriver (pression de l'entourage, coalition, personnes plus fortes, système judiciaire, travail thérapeutique, etc.). On voit facilement la tyrannie d'un dictateur politique, ou la tyrannie des autres qu'on subit, mais réfléchir sur sa propre tyrannie est plus difficile pour la plupart des humains que de jouer les rapports de force. Ce sera " excitant ", facile et rassembleur de monter une population (à tort ou à raison) contre une autre personne (ou un groupe de personnes). Avoir un ennemi commun permet de s'unir et de se positionner dans le camp des " gentils ". Alors que se remettre en cause est moins mobilisateur.

Un problème est toujours " secondaire " lorsqu'on n'a pas à en souffrir et encore pire quand on sent bien que la cause du problème est soi-même – rien n'est objectif. Qu'on ne s'étonne pas de la tyrannie des humains quand on n'est pas capable soi-même de se remettre en cause juste à cause d'un plaisir qu'on nous a appris à éprouver lorsqu'on mange de la viande d'animaux morts. Car là aussi ce plaisir on nous l'a inculqué…

Quel tyran, quel violent, quel macho, quelle personne assoiffée de pouvoir se préoccupe de la peine de ses victimes quand il n'en souffre pas lui-même ? Par contre, lorsque le tyran se retrouve à son tour dans la position du faible, il réclame pitié pour lui. Ne serait-il pas plus simple de faire un effort pour moins rechercher à écraser l'autre ? Chacun y trouverait son compte : pas de vainqueur, ni de vaincu, pas de dominant, ni de dominé.

LES REACTIONS QUE NOUS RENCONTRONS (1/3)

- " Si on arrêtait de tuer les animaux , nous serions envahis par leur nombre et cela entraînerait la mort des écosystèmes "

Les seuls animaux qui se reproduisent, d'eux-mêmes, en nombre dépassant leurs ressources sont les humains. Dans la nature, les animaux sauvages obéissent à des mécanismes de contrôle qui s'adaptent aux fluctuations des ressources. De plus, on peut très bien imaginer contrôler leur nombre en utilisant des contraceptifs, comme cela est fait pour contrôler les populations de pigeons (et d'humains…).

On nous parle aussi des écosystèmes, non en pensant aux animaux sauvages qui ne seraient plus chassés, mais aux animaux d'élevage qui cesseraient subitement d'être mangés et qui " retrouveraient " leur liberté. Que cela se fasse très rapidement, ce n'est pas la peine d'y songer. Les humains n'arrêteront jamais tous " du jour au lendemain " de manger de la viande, alors la masse des animaux d'élevage, s'ajustera aux besoins du marché petit à petit. Si le nombre de consommateurs de viande, d'œufs et de lait diminue, le nombre d'animaux mis au monde et maintenus en vie dans les élevages diminuera proportionnellement.

De plus, les écosystèmes ne " mourraient " pas, ou en d'autres termes, ne disparaîtraient pas, mais se transformeraient comme ils l'ont toujours fait, et c'est d'ailleurs parce qu'ils ont été au préalable saccagés que l'" on " pense maintenant " devoir " les réguler. De toute façon, les élevages, industriels ou non, ont déjà des retombées sur l'environnement, de même que toutes les autres industries.

D'autre part, et ce n'est pas un hasard, si nos interlocuteurs réagissent souvent en employant le pronom indéfini " on ", alors que nous nous adressons, généralement, à quelqu'un de bien déterminé. Répondre " on ", est déplacer et esquiver le problème posé initialement ; c'est substituer " innocemment " une responsabilité collective indéfinie à une responsabilité (au sens de causalité, et non de culpabilité) individuelle bien définie, elle. Trop, sans doute, pour ceux qui préfèrent alors " on " à " je " . L'expression " Ce n'est pas moi, c'est nous ! " a servi à justifier beaucoup d'atrocités à travers l'histoire, et même, a souvent rendu leurs réalisations possible !

- " Les animaux se mangent entre eux, c'est là une loi naturelle ; et l'humain n'échappe pas à cette loi "

Ceci est faux, une " loi " impliquerait une conséquence obligatoire, comme une " loi " mathématique ou physique, par exemple : 1 + 1 = 2, ce qui est irréfutable. Or, dans notre cas, l'humain peut très bien vivre en étant végétalien. L'humain n'est pas le moins du monde " obligé par une loi " à tuer des animaux pour se nourrir. S'il le fait, c'est uniquement pour des raisons culturelles.

De plus, tous les animaux ne mangent pas de la viande, les animaux les plus puissants et les plus résistants, l'éléphant, le taureau, le gorille, le rhinocéros, l'hippopotame, sont des animaux végétaliens. Les animaux exclusivement carnivores (moins nombreux qu'on ne le prétend) n'ont guère le choix, quant aux omnivores (comme l'ours), ils consacrent la plus large part de leur alimentation aux végétaux.

En tant qu'êtres humains, nous sommes fiers de notre capacité à choisir. A nous de nous montrer dignes en rejetant une nourriture qui n'est pas la nôtre, en optant pour une alimentation adaptée à nos besoins, respectueuse de notre développement physique et psychique ainsi que de l'économie, de l'environnement et de la souffrance que provoque aux animaux la consommation de viande.

Et d'ailleurs, aucune pseudo loi ne rend moralement acceptable un acte cruel.

- " Les animaux ne souffrent pas de leur incarcération, car ils n'ont jamais connu autre chose "

Les animaux d'élevage intensif (et ils le sont à 90%) ne s'habituent jamais à leurs conditions de vie. Leur souffrance s'exprime clairement par les nombreuses maladies qui les déciment. Leur survie jusqu'à l'abattage n'est d'ailleurs possible qu'avec l'admission massive d'antibiotiques et de tranquillisants. Salmonellose, listériose, brucellose, maladie de la vache folle (transmissible à l'humain), " sida " bovin, peste porcine, peste des volailles, tremblante du mouton, etc., longue est la liste des conséquences de la surpopulation, de l'enfermement, de l'alimentation de synthèse volontairement carencée (veaux), de la contention (truies), des modifications génétiques (poulets " de chair " et dindes) et de toutes ces conditions de vie violentes que constituent l'élevage intensif.

Beaucoup d'humains ne veulent pas consommer de viande industrielle mais sont prêts à manger leur cochon fermier. Non pour une question de souffrance des animaux, mais, car seulement, leur santé personnelle les préoccupe.

Il est, pourtant, sans doute partiellement vrai que sans connaître quelque chose de meilleur, nous ne sommes pas frustrés : incapable que nous sommes, souvent, d'imaginer autre chose que ce que nous vivons, ne subissons-nous pas, nous-mêmes, très facilement, résignés, une somme considérable de contraintes ? Mais cela ne nous empêche pas de ressentir, quand même, des souffrances que nous n'arrivons pas à nier-banaliser. Sans compter les souffrances " corporelles " qu'on ressent toujours (être à l'étroit, avoir trop froid, être égorgé…). Il est vraisemblable, par contre, que les animaux ne peuvent pas " jouer " comme nous avec la souffrance, l'escamoter selon leur bon vouloir.

- " Les animaux de boucherie sont faits pour ça "

Cela exprime l'opinion obscène qu'ils ont été conçus, qu'ils existent, spécialement pour ce destin, et qu'ils ne peuvent donc pas décemment souhaiter autre chose. Evidemment, ceux qui prétendent ceci, sont ceux qui profitent de l'exploitation des animaux. Ce sont comme des racistes qui affirment que des races étaient faîtes pour être assujetties à d'autres. Ceux qui sont en position de force cherchent toujours à légitimer l'oppression qu'ils font subir aux autres. Que diraient-ils si on tenait les mêmes propos sur eux ? On pourrait très bien trouver une religion, un dieu ou une théorie qui légitimerait leur soumission. Chaque être est fait pour vivre sa propre vie et non pour servir de chair à souffrance à d'autres êtres.

- " La législation assure aussi la protection des animaux de consommation "

En France, les lois censées protéger les animaux familiers, chiens et chats, sont déjà systématiquement bafouées. En ce qui concerne les animaux dits de boucherie, ces lois sont très flexibles. Les animaux d'élevage sont parqués, à l'abri des regards, et toutes enquêtes sur leurs conditions de vie (et de mort) sont systématiquement découragées par l'industrie de l'élevage. La surveillance sanitaire n'est même pas assurée : en témoignent les enquêtes qui se suivent dans les médias sur le " trafic " de la viande. Pour les élevages de poissons, la législation est inexistante et l'importante pollution qui en résulte est passée sous silence.

- " Les éleveurs prennent soin de leurs animaux puisque leurs profits en dépendent "

Le profit (sans cesse plus faible) des éleveurs provient surtout des subventions. Leur marge de profit dépend en grande partie de la productivité des animaux par francs investis en locaux, équipement et main d'œuvre. En conséquence, c'est par l'entassement que les industriels de l'élevage peuvent s'adjuger un meilleur profit. La productivité par animal doit sans cesse augmenter : il y a cent ans une vache donnait en moyenne

650 litres

de lait par an, maintenant, elle en donne dix fois plus ; les truies sont forcées génétiquement pour donner naissance à 15, voire 20 porcelets, les os des pattes des poulets de " chair " se fracturent sous leur poids (le poids moyen des poulets a doublé en 25 ans), les poules pondeuses sont " usées " en moins d'un an, etc..

Lorsqu'il devient trop important pour permettre un bénéfice, le taux de mortalité peut, seul, inverser cette situation… Même la mortalité précoce des poulets, par exemple, devient source de bénéfices puisqu'on sait que l'industrie recycle les os (aliments pour chiens, chats,… et bébés !), les plumes (médicaments, shampoings) et même les excréments qui peuvent être incorporés dans l'alimentation du bétail et des volailles.

- " Je ne mange pas d'animaux d'élevage en batterie ou n'ayant pas été tués " humainement " "

Alors vous êtes… végétarien ! En effet, plus de 90% des animaux dits de consommation proviennent d'élevages industriels. " Tuer " et " humainement " sont des mots incompatibles. Savez-vous que dans les abattoirs, même les employés connaissent des conditions de travail particulièrement pénibles et un taux d'accidents très élevé (membres broyés dans " l'éplucheuse " ou le " cutter ", brûlures dues aux fuites d'azote, etc.). Salaires de misère, journées longues et dures, épuisement physique (bruit des machines, cris des animaux, puanteur du sang et des carcasses), épuisement psychique (voir autant d'atrocité), avec pour conséquence l'alcoolisme.

- " J'en fais assez pour la défense des animaux sans avoir à devenir végétarien "

Le nombre d'animaux à sang chaud maltraités et abattus pour la consommation est environ 30 fois celui tués pour l'industrie de la chasse et celle de la fourrure, 500 fois celui des animaux tués dans les abattoirs de la vivisection, 500 fois celui des animaux de compagnie tués dans les fourrières. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que la vivisection travaille pour / avec l'élevage, dans le domaine de la génétique, par exemple, et qu'un végétarien n'est jamais chasseur, porte rarement de la fourrure et ne s'affiche pas aux corridas.

- " Des êtres meurent chaque seconde sur la planète, alors pourquoi se préoccuper de la mort des animaux ? "

La vie est effectivement étroitement liée à la mort, elle n'est qu'un court passage. Seulement, il y a une différence entre être directement responsable d'une mort inutile et le fait que toutes vies se finissent un jour. A ce moment pourquoi ne tuer que les animaux et pourquoi vous-même continuez-vous à exister ? Pourquoi refuser aux animaux ce que vous vous attribuez à vous-même ?

- " Les plantes aussi sont vivantes, vous y pensez aux plantes ? Elles souffrent elles aussi ! "

C'est vrai que les plantes sont vivantes et c'est pourquoi toute personne sensible à la " souffrance " des plantes se doit d'être végétalienne : elle ne consommerait qu'une quantité de végétaux infime si on la compare à celle qu'exige la production de viande, de lait et d'œuf.

Certains disent que les plantes souffrent car elles réagissent lorsqu'on les coupe, elles émettraient des ondes (non vérifié) et réagissent aux conditions de leur environnement, alors d'après eux, cela serait pareil de tuer une plante ou un animal : il est reconnu par les chercheurs scientifiques que la souffrance n'existe que grâce à un système nerveux pour transmettre les informations et un cerveau pour les analyser. Il semble logique de dire que sans cerveau la conscience et la souffrance n'existent pas, d'ailleurs cette version est reconnue par l'ensemble des médecins car ils considèrent qu'un humain est mort lorsque son cerveau ne montre plus d'activité, même si son corps est maintenu artificiellement en fonctionnement. Ils prélèvent, même, des organes sur ces humains pour des transplantations. On prend aussi soin d'essayer d'assommer les animaux avant de les tuer pour leur éviter des souffrances.

Dire que les plantes souffrent revient à affirmer la possibilité d'une conscience sans cerveau. Les humains qui avancent cela n'imaginent pas ce que cela remet en cause, d'autant plus qu'ils affirment cela par le seul fait que les plantes réagissent à leur environnement (les expériences d'émissions de signal par les plantes n'ont pas été vérifiées). Dans le même style on pourrait dire qu'une bilame (tige de métal constituée de deux plaques d'alliages différents) souffre puisque lorsqu'on la chauffe, elle se tord de " douleur ", on pourrait aussi dire qu'un robot, conçu pour réagir aux conditions de son milieu, souffre. On peut dire que les plantes sont vivantes mais pas du métal ou un robot : le problème n'est pas uniquement le fait d'être vivant, mais le fait de pouvoir ressentir quelque chose. Un atome est-il vivant ? Nous vous laissons réfléchir à la notion de vivant…

Certains diront qu'ils savent par intuition que les plantes sont conscientes : c'est toujours facile de l'affirmer, en s'expliquant juste par " l'intuition ". On peut dire ce qu'on veut, l'intuition c'est d'ailleurs ceci : dire ce qui nous arrange, sans rien justifier. Alors que nous, il faut qu'on justifie tout… Même en supposant que les plantes soient conscientes, cela serait encore un argument de plus pour être végétalien, vu ce que la consommation de viande détruit comme plantes, par un gaspillage catastrophique : lorsqu'on est végétarien ou végétalien, on détruit beaucoup moins de végétaux. On peut aussi dire que le problème ne se pose que pour les légumes et les graines germées car les céréales, légumineuses, oléagineux sont ramassés une fois séchés, et les fruits ne demandent pas de tuer les arbres. Pour le papier, on peut utiliser du papier recyclé.

Mais d'ailleurs, que faites-vous pour améliorer le sort des plantes ? Car, enfin, il est toujours amusant de voir sortir des arguments de ce type de la bouche de personnes qui ne sont mêmes pas capables de commencer à éviter les souffrances les plus flagrantes des animaux, en devenant végétariens ou végétaliens. Ont-ils seulement tué de leur main un animal en le regardant dans les yeux et coupé une fleur en la regardant ? Ont-ils seulement visité un abattoir et une serre à légumes avant de dire que tuer un animal est pareil que tuer une plante ? Et là, il n'y a pas besoin d'intuition pour voir que les animaux souffrent. Comment osent-ils comparer ces deux actes ? Comme osent-ils être d'aussi mauvaise foi ? Ils ne cherchent qu'à excuser leur attitude, ni plus, ni moins. Si déjà, une majorité d'humains étaient végétaliens, on pourrait réfléchir à ces questions. Etre végétalien n'est déjà pas si facile, justement, à cause de ces personnes qui nous reprochent de ne pas aller assez loin sans mettre en pratique ce qu'ils nous demandent d'appliquer. Alors que d'un autre coté, ce seront les mêmes qui nous traiterons d'extrémistes seulement car nous sommes végétaliens. Etre démagogique est très facile, pour notre part, nous nous contentons de demander aux autres de faire comme nous, pas plus.

- " Et les chaussures ? "

D'un point de vue écologique, l'industrie du cuir est très contestable. Bien que le cuir soit lui-même biodégradable, les procédés de tannage et de teinture des peaux entraînent des pollutions considérables. Par exemple, le cuir importé du Brésil est tout autant responsable de la déforestation que l'industrie de la viande. Représentant jusqu'à 25% du produit financier de l'abattage, le cuir peut devenir une incitation à l'abattage. En outre, l'industrie du cuir, largement installée dans les pays non-industrialisés fait appel à la main-d'œuvre enfantine. Nous essayons d'être conséquents, en évitant le cuir, produit tiré de l'empire Boucherie.

LES REACTIONS QUE NOUS RENCONTRONS (2/3)

- " Chez nous, l'élevage est une tradition "

L'élevage industriel ne peut être une tradition chez nous, ni ailleurs. Le niveau actuel de consommation de viande et de produits animaux est une " tradition " qui n'a qu'une cinquantaine d'année ainsi que le montre la progression des maladies cardio-vasculaires et des cancers des voies digestives depuis cette époque.

De toute façon, même si l'élevage non-industriel améliore probablement la vie des animaux, il n'en reste pas moins que le sort qui leur est réservé est le même : l'égorgement dès qu'ils ne sont plus rentables ou trop vieux. Une tradition ne justifie rien du tout. L'important n'est ni de perpétuer une chose, ni de la conserver mais de considérer l'intérêt des êtres eux-mêmes.

- " Vous êtes des citadins ignorants des réalités de la campagne "

C'est bien parce que nous sommes au courant (comme chacun peut l'être) que nous dénonçons les élevages. Tout élevage signifie l'exploitation, voire la torture et dans tous les cas la mort des animaux.

- " Vous vous attaquez aux exploitants agricoles en pleine période de crise "

Au contraire, nous soutenons, par notre mode de consommation, les agriculteurs qui servent l'humanité, respecte les animaux et la terre : producteurs de céréales, d'oléagineux, de légumes, de fruits ; ainsi que tous les artisans transformateurs en fruits secs, tofu, huile, pour donner quelques exemples.

- " L'élevage participe à la préservation de nos ressources naturelles "

Au contraire. On nous dissimule par tous les moyens le lien étroit entre la production de viande et la destruction massive des forêts, la pollution des eaux et de la terre, les inondations, autant que la sécheresse, l'épuisement des ressources de la mer, l'effet de serre. Le bétail fabrique plus de méthane que l'industrie : une conclusion d'étude du Ministère de l'Energie Américain a déterminé que le bétail (principalement les 2,5 milliards de bovins de note planète) éructe ou rejette dans l'atmosphère 75 millions de m3 de méthane par an, produit par la fermentation des déjections ou durant la digestion.

Ne pas manger de viande contribue à réduire la misère de l'humanité et à la conservation de l'environnement, en prélevant une moindre part des ressources du monde. Cela soulage aussi la misère animale en boycottant l'élevage et l'abattoir. Le bétail ne produit pas de la nourriture : il la gaspille. Il faut à un bovin

30 kg

de nourriture pour fournir

1 kg

de viande. Cette nourriture est composée de précieuses protéines végétales (céréales et légumineuses), voire animales (farines de viande et de poisson). L'accroissement vertigineux de la consommation de viande et de produits laitiers, a comme conséquences inéluctables la généralisation de l'élevage industriel, un gaspillage d'énergie incroyable et une pollution exponentielle.

Au moins 50% des terres agricoles en France sont utilisées pour nourrir les élevages. Il ne s'agit donc pas, seulement, de consommer ce que nous donnons au bétail mais d'utiliser nos sols pour nourrir l'humanité tout en polluant le moins possible.

Un demi-hectare de terre peut produire assez de soja pour nourrir 61 personnes, assez de blé pour nourrir 10 personnes et du bétail pour nourrir (mal) 2 personnes.

L'industrie de l'élevage produit moins de protéines qu'elle n'en utilise. Pourtant l'industrie alimentaire et les gouvernements qui la soutiennent, persistent à promouvoir aveuglément leur économie de famine et de souffrance dans les pays développés ; pire encore, le modèle obsessionnel de nourriture occidental envahit le Tiers-Monde, aggravant les inégalités sociales entre la minorité qui adopte ce modèle et l'immense masse des affamés. Venir à bout de la famine, c'est d'abord en comprendre les causes.

- " Renoncer à la viande causerait un chômage massif "

Quels emplois disparaîtraient ? Pareur (qui dénerve la viande), désosseur, tâcheron boucher ou tueur d'abattoir. Ou, peut-être, masturbateur de dindons, castreur de porcs, sexeur de poussins, équarrisseur, chercheur en contention de porc à l'INRA. Épandeur de pesticides et de lisier ?

Je ne suis guère plus sensible à cet aspect du problème qu'au chômage des fabricants d'armes ou de centrales nucléaires. Toujours cette disproportion effroyable entre les intérêts des uns et des autres. Les animaux ne comptent pas dans ce calcul. De toute façon, des exemples de reconversion d'industrie existent (métallurgie, agriculture, etc.), elles ont produit, certes, du chômage à une période, mais l'activité humaine évolue et de nouvelles activités sont apparues. On peut dire que l'apparition de l'âge du fer à mis au chômage les tailleurs de silex dans le passé. Ne faut-il rien changer ? Il est possible, socialement, d'organiser une répartition équitable du travail et des richesses, pour que les évolutions soient profitables à tous.

- " Les végétariens doivent faire attention à ce qu'ils mangent "

Ils le font, c'est pour cela qu'ils ont définitivement exclu la viande et même les sous-produits animaux de leur alimentation. Les seules personnes que le végétarisme inquiète sont les industriels de la viande, de la pharmacie et les médecins à leur solde, qui profitent de la maladie et de la mort (des humains et des animaux).

- " Il faut une alimentation équilibrée "

Un végétarien absorbe quotidiennement une nourriture variée : céréales et légumineuses, légumes frais et fruits de qualité, afin d'assurer un bon équilibre en glucides (hydrate de carbone), protéines, lipides, vitamines et sels minéraux. La viande, bien au contraire, déséquilibre l'alimentation par un excès de graisses saturées et de cholestérol, entrave la digestion par son manque de fibres et de vitamines et encrasse l'organisme par l'urée. A ceci s'ajoutent les résidus de l'élevage industriel : métaux lourds, pesticides, hormones, antibiotiques et divers médicaments, tous lourds de conséquences pour la santé des animaux et de ceux qui les consomment.

- " L'organisme humain est adapté à l'assimilation de la viande "

Pas du tout. Contrairement aux carnivores, nous avons une petite bouche, une denture faite pour mastiquer et non déchirer : incisives bien développées, molaires émoussées, une salive neutre, un estomac volumineux, un intestin long (

10 mètres

), un colon à replis. Toutes caractéristiques impropres à une alimentation carnée.

- " On a toujours mangé de la viande "

Faux. La consommation moderne de viande et de sous-produits animaux est un phénomène sans précédent dans l'histoire de l'humanité. En France, la consommation de viande a progressé de 500% en un siècle. Obésité, goutte et rhumatismes, maladies du cœur, diabète, ostéoporose ainsi que la plupart des cancers, maladies autrefois réservées à la minorité la plus riche, frappent aujourd'hui " démocratiquement " tous les consommateurs de produits animaux. De plus, l'ancêtre de l'humain était végétarien…

Dans tous les cas l'argument consistant à dire " on a toujours fait ainsi " ne justifie pas qu'il ne soit pas possible de faire autrement et que la pratique soit moralement acceptable.

- " Les populations qui manquent de viande souffrent de malnutrition "

Les personnes qui souffrent de malnutrition dans les pays non-industrialisés sont privées des protéines et des glucides qu'ils sont contraints de cultiver et d'exporter pour nourrir le bétail occidental. Par exemple, en Thaïlande, le manioc qui constitue la principale ressource du pays est exporté à 90%. En conséquence, les disponibilités locales en fécule et en protéines régressent alors que 50 000 enfants (pour une population de 5,1 millions d'habitants) meurent chaque année principalement de malnutrition.

Parallèlement, les pays qui ont la plus forte consommation de viande (et de sucre) par habitant (USA, Canada, France) sont également ceux qui ont le plus de maladies et d'accidents cardiovasculaires, cancers et autres maladies chroniques, dégénératives ou létales. Alors que les végétariens de ces mêmes pays ont deux à trois fois moins de risques de contracter l'une de ces maladies que le reste de la population : réduction de 50% de la mortalité cardiovasculaire et de 40% des cancers.

- " Le végétarisme, d'accord pour les adultes, mais les enfants ? "

Comme les adultes, les enfants ont besoins de protéines, de calcium et autres minéraux. Pour leur croissance, ils ont aussi besoin d'une ration importante de glucides, source d'énergie, et de vitamines, d'oligo-éléments et d'enzymes pour coordonner le tout. Même si la viande contient des protéines et du fer (bien moins que beaucoup de végétaux), cela ne signifie pas qu'ils soient assimilables et / ou bénéfiques. Nous assimilons par contre les graisses nocives des viandes. A sa période de croissance maximale, durant les premiers mois, un bébé trouve une ration de protéines suffisante dans le lait maternel qui n'en contient que 5% : moins que la plupart des végétaux et bien moins que tous les oléagineux. Pauvre en magnésium, la viande contribue, par ailleurs, à la décalcification. La majorité (70%) des enfants français ont des caries dès la première dentition.

- " Mais où trouver les protéines ? "

Dans les pays industrialisés, nous sommes, en fait, victime d'une sur-consommation de protéines à cause d'une propagande lancinante qui nous assène à longueur de temps que nous " manquons " de protéines. Même en s'abstenant de consommer des produits d'origine animale, si nous nous nourrissons de céréales complètes, de légumineuses, et d'oléagineux (noix, amandes,…) et autres végétaux, notre consommation de protéines demeure supérieure à celle recommandée par l'O.M.S. et diverses organisations mondiales de la santé. De plus, les végétariens évitent les graisses saturées et le cholestérol lourd contenus dans la viande et les autres produits d'origine animale qui surchargent le système digestif, le foie et les reins en encrassant l'organisme.

- " Les protéines végétales ne sont-elles pas de qualité inférieure ? "

Toutes les protéines sont de mêmes qualité. Sur la base d'expériences pseudo-scientifiques, car effectuées sur l'animal non-humain, on a longtemps voulu nous faire croire qu'il fallait absolument absorber les 14 acides aminés dont se compose notre corps. Nous savons maintenant qu'il n'en est rien : notre organisme recompose les acides aminés dont il a besoin à partir de toutes les protéines ingérées. Seule la surcharge lui est néfaste : elle est, par exemple, cause de décalcification (l'ostéoporose est une maladie inconnue en Afrique).

- " Mais les légumes contiennent autant de substances nocives que la viande ? "

Faux. Aucun fruit, légume ou céréale ne contient de cholestérol lourd ou de graisses saturées. Quant aux divers résidus de l'élevage industriel moderne, pesticides, antibiotiques, hormone de synthèses, etc., ils s'accumulent dans la viande, d'où on ne peut les éliminer. Alors qu'en lavant simplement les végétaux, on se débarrasse de certains des additifs toxiques. De plus, rien ne vous empêche de consommer des fruits, légumes et céréales provenant de l'agriculture non-industrielle pour éviter ces suppléments empoisonnés. Les produits de l'agriculture biologique sont, en outre, plus riches en vitamines, enzymes et sels minéraux.

- " Vous buvez du lait et mangez des produits laitiers, quand même ? "

Certains le font, mais il est préférable de l'éviter. Le lait de vache (ou d'autres mammifères) et tous ses dérivés, beurre, crème, yaourts, fromages, glaces, etc., apportent trop de protéines et de minéraux, tout en étant carencés en lipides vraiment utiles à l'organisme humain. Le lait est impliqué dans des maladies les plus graves et les plus répandues : cancer du sein, tumeur de l'intestin, rhumatismes, polyarthrite. Les protéines du lait sont à l'origine de maladies allergiques réputées incurables comme l'asthme, ou l'eczéma, ainsi que les rhinites à répétition et toutes les infections de la sphère O.R.L.. Les sucres du lait sont responsables de multiples disfonctionnements digestifs. Les graisses provoquent diverses maladies cardiovasculaires par encrassement artériel : infarctus de myocarde et accidents vasculaires cérébraux en particulier. Et combien de peaux grasses et boutonneuses (et de dermatologues) peuvent bénir l'industrie du lait…

- " Il faut pourtant du lait pour les bébés "

Pour un bébé, rien ne remplace le lait de sa mère. Le lait de vache est très différent du lait de femme humaine. Par sa teneur en graisses et en sodium, il constitue un facteur d'hypertension précoce, induit le diabète précoce (qu'on prétend héréditaire) et provoque des carences en fer. On se souvient aussi de la campagne contre Nestlé " le tueur de bébés " qui, en imposant les laits " maternisés " auprès des populations mal informées des pays non-industrilisés, a fait mourir des millions de nourrissons littéralement vidés par des diarrhées à répétition, comme l'a dénoncé l'O.M.S..

- " Et le calcium alors ? "

Le mythe du calcium… Si vous avez déjà la sagesse d'éliminer la viande, car l'excès de graisses et de protéines est défavorable à l'assimilation du calcium, vous n'aurez pas de difficultés à assurer votre apport calcique quotidien avec tous les légumes verts, choux et brocolis, par exemple, les fruits secs, figues surtout, les graines oléagineuses, notamment, sésame, amandes, ainsi que les algues, spiruline, par exemple ; soja sous forme de " tofu " ou autres. Dans les végétaux, le calcium est associé à d'autres minéraux qui en favorisent l'assimilation, ce qui n'est pas le cas des produits laitiers. Il est essentiel pour le corps que le pH du sang reste neutre. Ainsi, si un régime contient trop d'éléments acidifiants (viande, poisson, produits laitiers, œufs, sucre et farine raffinée), l'organisme retire le calcium des os et s'en sert comme d'un minéral alcalin pour équilibrer le pH sanguin.

L'observation du règne animal, et des mammifères végétaliens en particulier, devrait nous faire réfléchir : ces animaux ont un squelette solide et une force musculaire supérieure à la notre et pour certains, supérieure même aux autres espèces, citons l'éléphant, le gorille, le rhinocéros ou l'hippopotame. Ils arrivent fort bien à former et entretenir leurs os, en mangeant de l'herbe, des fruits ou des feuilles, et jamais de lait d'une autre espèce à l'âge adulte. L'humain est probablement la seule espèce à boire du lait toute sa vie.

Actuellement, des instituts de recherche financés par l'industrie laitière lancent plusieurs études pour valider la consommation de produits laitiers. Ces études sont effectuées, sur des sujets à l'alimentation carencée au départ, et tiennent compte, pour leurs résultats, de paramètres ponctuels, qui ne reflètent pas la qualité de la fixation osseuse.

- " Il n'est pas nécessaire de tuer un animal pour avoir du lait "

Pas de lait sans veau. Pour produire aujourd'hui ses 4000 à

6000 litres

de lait annuel, la vache est en lactation 10 mois par an, met bas tous les 9 mois pour être inséminée artificiellement 3 mois après chaque vêlage. Son veau lui est retiré quelques heures ou quelques jours après la naissance. Si c'est un mâle, il sera abattu après quelques semaines de claustration dans l'obscurité et de nourriture volontairement carencée pour produire le veau anémique blanc à souhait. Si c'est une femelle, elle produira du lait pour finir de toute façon à l'abattoir au bout de 4 ou 5 ans, au terme d'une exploitation intensive où les supplémentations d'hormones (œstradiol, progestérone, testostérone et d'autres) jouent un rôle grandissant, qu'elles soient interdites ou non.

Derrière chaque tasse de lait, se cachent une côte de veau et une côte de bœuf. L'industrie de la viande de " bœuf " s'approvisionne à 80% de vaches laitières trop " vieilles ".

LES REACTIONS QUE NOUS RENCONTRONS (3/3)

- " Vous voulez imposer vos idées "

Comment le pourrions-nous ? Actuellement, c'est la consommation de viande qui est imposée. Très peu d'informations circulent sur le végétarisme et le végétalisme. Ne pas manger des animaux, c'est se retrouver dans le camp des minoritaires. Et même si nous voulions " imposer " le végétarisme et le végétalisme pour défendre les animaux, qu'y aurait-il de mal à défendre le faible contre le fort ? Chacun est d'accord pour protéger une femme battue, pourquoi cela serait-il différent pour les animaux ? Il n'y a pas si longtemps, peu de monde trouvait inacceptable que les femmes soient battues. Il en est de même pour les animaux actuellement. Peu de monde est choqué par le martyre qu'ils subissent et peu de monde trouve utile de les défendre. Nous ne voulons rien imposer, nous voulons juste que les animaux ne soient plus maltraités sans raisons valables.

- " Les animaux ne souffrent pas, n'ont pas de conscience "

Rien non plus ne me prouve que ce n'est pas aussi le cas des autres humains. Je me base sur des ressemblances avec moi-même pour penser qu'ils ont une conscience, et je ne m'appesantis pas sur l'aspect machinal de la vie civilisée. Si j'étais extra-terrestre, j'aurai apparemment de solides raisons de douter que les humains soient conscients. De la même façon, je ne me place pas en extra-terrestre par rapport aux animaux. De toute façon, conscient ou pas, les animaux ressentent la douleur, et c'est ce qui importe ici.

- " La viande est vitale "

C'est ce que croient (ou veulent croire) encore beaucoup de gens. C'est bien sûr totalement faux, les milliers de familles végétariennes et végétaliennes à travers le monde prouvent le contraire.

- " Je donne la priorité aux problèmes des humains. Après, je me poserai la question "

C'est là une manière de dire qu'on s'en fiche éperdument. Toujours cette volonté de donner la priorité aux humains ! Mais pourquoi aux humains spécialement, pourquoi pas aux français, ou aux coiffeurs (c'est ce que font les nationalistes et les corporatistes) ? C'est qu'en donnant une valeur particulière, sacrée même, aux autres humains, on a l'impression de s'en donner une à soi-même. Alors qu'être végétarien ou végétalien ne demande pas de temps et donne tout loisir à s'occuper d'améliorer le sort des humains les plus faibles. Pourquoi chercher à opposer l'un à l'autre ? Qu'est ce qui empêche d'être végétalien et de militer pour des causes humaines ? Cuisiner des végétaux ne demande pas plus de temps que de préparer de la viande.

- " La viande donne des forces, elle est utile (entendez : nécessaire) aux sportifs et aux bûcherons "

Il ne nous semble pas que la viande donne plus de forces que n'importe quel légume tout mou. Ce sont, en général, des hommes qui disent ça, et manger de la viande les renvoie, sans doute, à l'image vivifiante de l'homme viril qui se bat pour survivre et nourrir sa femelle et ses petits. L'idée que la viande donne des forces (jusqu'où ne conforme-t-on pas la réalité et ses désirs !) viendrait de cette croyance ancienne et un peu magique que manger de la cervelle, par exemple, rendrait plus intelligent, ou que consommer de la poudre de corne de rhinocéros (avant d'être réduite en poudre, elle était dure et pointait vers le ciel !) décuplerait la virilité. " Quel punch le bœuf ! ", c'est de la pub pour vendre du bœuf mort. Et le bœuf vivant, qui a tant de punch, il mange quoi ? Du bœuf ? Non, de l'herbe. Derrière tous ces prétextes et justifications, il y a l'envie de manger de la viande, n'importe quelle viande, de manger de l'animal tué. De se sentir quelque part un tigre, même si on est traité " comme un chien " par les autres humains.

- " La viande est bonne, meilleure, en tout cas, qu'un légume tout mou, tout flasque, tout fade ! "

Mettre en balance ce supposé bon goût avec des vies entières de souffrance montre précisément à quel point les animaux sont méprisés, niés. De plus, la viande n'a pas particulièrement de goût, elle en obtient un, uniquement, lorsqu'elle est préparée avec des épices, des légumes et qu'elle est cuite. Les piments et les épices sont des végétaux et ils ont énormément plus de goût que toutes les viandes, à par lorsque la viande se décompose et se putréfie, ce qui ne sera pas vu par beaucoup d'humains comme une " bonne odeur ".

- " Et puis, de toute façon, je n'en mange que très peu "

Nous avons fait, un jour, un débat sur le thème des animaux, étaient présents essentiellement des militants progressistes, et tous, en guise d'introduction à ce qu'ils allaient dire, nous ont sorti ça. Nous ne voyons pas bien en quoi cela signifie être sensible à la souffrance des animaux, en quoi ils avaient conscience du problème qui nous intéressait. C'est vrai que manger de la viande une fois par semaine tue, sans doute, moins qu'en manger tous les jours. Les animaux vivent, probablement, plus cette différence que nous. Quelle réaction auraient-ils si quelqu'un leur disait qu'il bat peu sa femme ?

Par ailleurs, et puisqu'on parle de militants, il semblerait qu'il y ait chez eux une gêne parce que les animaux ne sont pas une cause révolutionnaire, qui puisse, en tant que telle, déboucher sur un changement radical de société. On ne peut pas faire de démagogie aux animaux, alors que si on se lamente sur le sort des ouvriers ou des enfants, on espère qu'en retour, par gratitude ou par conscience de classe ou autre, ils nous construiront le monde idéal dont on rêve.

- " Tout ce que nous mangeons est obtenu dans ce système par l'exploitation des humains, des animaux ou des plantes ; on ne s'en sortirait pas si on voulait faire attention à tout et il faut bien manger… "

Il n'y a pas de solutions " tout ou rien "… Beaucoup disent préférer s'abstenir plutôt que faire quelque chose qu'ils jugent imparfait. Ils oublient qu'ils font quelque chose en mangeant de la viande, ce n'est aucunement une abstention, ils ne font qu'accomplir une vie médiocre, dictée par la tradition, qui les a habitué à manger de la viande malgré la barbarie que cet acte représente. Pour moi, il ne s'agit pas d'essayer d'être parfait dans telle ou telle direction, de rechercher un absolu quelconque, mais d'essayer de déterminer une " solution imparfaite " qui soit la plus en accord avec les buts que je me donne.

- " Tu ne serais pas là si tes ancêtres des cavernes n'avaient pas chassé ! "

Peut-être, mais les choses n'ont un sens que dans une situation donnée, et c'est de la situation présente dont nous parlons, pas du passé, ni de personnes lointaines. De plus nos ancêtres ont été végétariens à une période, alors on pourrait aussi bien dire " si nos ancêtres n'avaient pas été végétariens, nous ne serions pas là ". Pourquoi se référer à une situation datant de millions d'années pour justifier ses attitudes actuelles ?

- " C'est un luxe de nanti de se poser le problème. Ne faites pas le difficile, il y en a beaucoup qui aimeraient en manger et qui n'ont pas cette chance ! "

Il est paradoxal de tenir un tel discourt alors qu'on est nanti, qu'on s'adresse à un nanti, et pas au squelette moribond dont il est question. Ne pas manger de viande n'est nullement " faire le difficile ", c'est juste constater qu'il est possible de vivre sans tuer des animaux et de préférer cette solution.

Je reviens à l'argumentation qui nous traite d'enfants gâtés. Elle me semble fondée sur un double mépris. Le mépris de nos motivations d'abord : on ne nous reproche pas de ne pas manger de viande, on nous reproche de le faire pour des motifs peu sérieux. Illustration donnée : " Si tu étais paysan du Sahel, tu ne ferais pas la fine bouche pour manger ta vache quand tu en aurais besoin ". Peut-être. Si ma vie en dépendait, j'abattrai peut-être 15 personnes pour me sauver. Peut-être pas. Je me vois mal le dire d'avance. Mais ça ne prouve ni qu'abattre 15 personnes ne soit pas grave, ni que tuer une vache n'est pas grave. Je ne suis pas paysan du Sahel (et les gens en face de moi qui s'indignent en leur nom, non plus), ma vie n'est pas en danger, et dans mon existence quotidienne, j'évite d'abattre des gens et de faire tuer des vaches.

Deuxième mépris : celui contre les gens du Tiers-Monde eux-mêmes. A force de savoir qu'ils ne mangent pas à leur faim, on finit par croire qu'ils ne sont que des ventres affamés. C'est un effet pervers du tiers-mondisme. On fait abstraction de leurs pensées, de leurs différences individuelles, de tous leurs désirs autres qu'alimentaires. On ne s'attend pas à ce qu'ils puissent dire : " Nous avons faim mais ça nous gêne de manger de la viande ". On ne comprend pas que certains Indiens refusent de manger la viande. Les gens affamés ne sont pas censés réfléchir à un niveau moral ou philosophique. Et si on " respecte leur culture ", c'est un peu comme on respecte la nature, les animaux dans les réserves. Ils sont " comme ça ", une bonne fois pour toute, il ne faut pas intervenir, ce serait introduire un " élément artificiel ". Ne pas parler aux Papous de la souffrance des animaux, les observer simplement, écrire éventuellement une thèse dessus, échanger un peu de nourriture contre une sagaie à mettre dans nos musées exotiques (je ne sais pas en fait si les Papous mangent de la viande et font des sagaies, ce qui m'intéresse ici est de dénoncer ce qui se passe dans la tête des gens). Respecter les coutumes, même s'il s'agit de la chasse ou de l'excision du clitoris (Ah non ! l'excision du clitoris, c'est différent, c'est un sujet " sérieux ". L'excision du clitoris consiste à mutiler les parties génitales des filles, cette pratique est courante, encore en Afrique. Beaucoup de gens dans le monde ne trouvent pas ça horrible, comme beaucoup d'autres ne trouvent pas la chasse horrible). Ne pas leur demander de penser, ni penser avec eux.

Manque de chance, on ne voit pas bien en quoi prôner le végétarisme serait une intrusion de la culture occidentale, vu que ça ne semble pas faire partie de la culture de beaucoup de français ; et c'est justement dans les pays qui sont aujourd'hui du Tiers-Monde qu'on trouve le plus souvent des philosophies ou religions qui disent de ne pas manger de la viande pour ne pas tuer les animaux. Pas partout, loin de là. J'aurais sans doute à peu près autant de mal à convaincre la plupart des berbères que la plupart des français à ne pas manger de viande pour ne pas tuer les animaux – mais pas forcément tous, certains y ont peut-être pensé avant moi. Ça n'interdit pas, en tout cas, d'en parler.

Penser, demander aux gens de penser est toujours considéré comme un luxe artificiel, réservé aux riches oisifs. On veut voir dans le Tiers-Monde des ventres qui ne pensent pas. Les occidentaux tombent en fait eux-aussi sous le même mépris : consommateurs affamés de fric, de bagnoles et de sport d'hivers. Tant qu'on participe au gueuleton, on échappe aux critiques de ceux qui nous font les reproches dont je parle, car on se montre pauvre aussi : pauvre en pensée. On se demande après ça où est la supériorité supposée de l'humain, qui justement est censée justifier son carnivorisme ! Et sous le couvert de leur " indignation morale ", les gens qui nous font ces critiques ne montrent qu'une chose : leur désir de ne pas remette en question les choses dont ils bénéficient.

- " Je vous respecte, je suis tolérant, respectez-moi, soyez tolérants "

C'est comme si un assassin demandait qu'on respecte son goût pour le meurtre pour motif de " choix personnel ". On oubli, seulement, que la consommation de viande n'implique pas qu'une seule personne, mais elle en implique au moins deux : celui qui mange et celui qui s'est fait tuer. Un animal n'est pas un objet, mais bien un être conscient, et manger de la viande n'est pas un acte sans conséquence sur autrui. Les " choix personnels " des personnes ne sont nullement neutres, ils sont les conséquences de toutes les influences du milieu (histoire personnelle, culture, etc.). Si une personne fait souffrir une autre personne, rien ne peut justifier de ne pas y donner une réponse collective pour l'empêcher.

Toutefois, chacun peut évoluer, nous avons, nous aussi mangé de la viande. Nous essayons de respecter chaque être, mais cela ne nous empêche pas de trouver que la consommation de viande est un acte de cruauté.

- " L'humain n'est-il pas supérieur aux autres animaux puisqu'il est différent de tous les autres et qu'il est le seul à pouvoir faire certaines choses (fabriquer et créer des produits complexes par exemple) ? "

Il est clair que l'humain est différent de tous les autres animaux, comme d'ailleurs le chien ou l'oiseau sont différents de tous les autres animaux. Chaque être a ses caractéristiques propres qui permettent de le différencier de tous les autres, mais cela ne lui donne aucun motif de supériorité. L'humain est très habile pour fabriquer des outils car il arrive à transmettre un patrimoine culturel important au travers des générations, mais l'humain est incapable de voler comme un oiseau ou d'avoir un odorat autant développé que le chien. Pourquoi prendre comme référence de supériorité une particularité et pas une autre ? Le fait d'être plus habile, de toute façon, ne donne pas le droit de tuer ceux qui sont moins doués. A ce moment, dans cette logique, pourquoi ne pas en faire autant des handicapés mentaux ? Ce prétexte de supériorité a souvent été pris d'ailleurs dans l'histoire humaine pour faire des génocides.

- " Faut-il condamner le lion qui tue des animaux ? "

L'humain n'est pas un lion, alors pourquoi les comparer ? Pourquoi chercher dans l'attitude des autres animaux quelque chose pour justifier l'attitude des humains ? Les lions mangent des fois des humains, est-ce que cela légitime le cannibalisme ? Que ce soit un humain ou un lion qui tue, cela n'enlève rien au fait que l'acte est cruel. Il est juste plus simple, en pratique, de demander aux humains de ne plus manger de viande, que de rendre végétaliens les lions de la planète.

IL FAUT CHOISIR…

Certains nous reprochent de ne pas penser à la " souffrance " des végétaux que nous mangeons, d'autres nous reprochent d'être trop radicaux car nous sommes végétariens ou végétaliens. " Pas assez loin ", " trop loin ", le point commun de ces personnes est qu'elles ne veulent tout simplement pas se remettre en cause… Celles qui nous reprochent de ne pas aller assez loin ne sont pas des personnes qui appliquent les idées qu'elles nous reprochent de ne pas pratiquer. Elles n'en ont déjà rien à faire de leur consommation de viande, de la mort des animaux et du gaspillage de végétaux que cela provoque. C'est facile à ce moment de nous critiquer, tout en se maintenant soi-même dans un plat conformisme sécurisant, alors que d'autres nous traitent de fous rien que parce qu'on parle de végétarisme pour ne pas tuer des animaux.

Dans une situation où des personnes ont des attitudes différentes, ce sera toujours l'autre qui sera défini comme radical. Définir le végétarisme et le végétalisme comme une radicalité serait considérer que se nourrir juste avec des végétaux serait très difficile. Comme si dans l'alimentation omnivore il n'y avait que de la viande de consommée… D'où souvent les réactions de surprise " mais que mangez-vous ? ". La viande est tellement valorisée, que les humains ne voient plus le reste. Se nourrir avec de la viande peut très bien être vu comme un acte radical : tuer un animal pour se nourrir de sa dépouille ou le tuer juste pour le " plaisir "…

Si certains nous voient comme des radicaux, c'est juste car nous avons le courage d'essayer, autant que nous le pouvons, de tendre vers notre idéal d'existence, malgré notre faible nombre. Si le fait d'être végétarien ou végétalien était plus généralisé (comme au Royaume-Uni), personne ne nous considèrerait comme radicaux.

Notre attitude est loin d'être idéale, nous en avons conscience (d'ailleurs qui se croit parfait ?), mais nous avons le mérite d'essayer de faire évoluer la culture vers moins de cruauté, et ceci n'est pas du goût de ceux qui devraient faire un effort personnel de remise en cause.

L'INSTINCT DE CONSERVATION

Les personnes, qui travaillent dans des abattoirs, ont souvent une répulsion face à autant d'horreur (comme certains soldats à la " boucherie " militaire). Seulement, ils s'y habituent plus ou moins, il faut vivre et ne pas être faible, refouler ses émotions (ou risquer de perdre son emploi ou de devenir fou). Ils ne pourront plus jamais accepter mentalement que tuer un animal est mauvais car cela les placerait dans une position trop culpabilisatrice, trop dure à supporter pour leur propre estime. Comment vivre en ayant sur sa conscience des milliers de morts égorgés, dépecés et taillés en morceaux. Idem pour ceux qui mangent de la viande, comment admettre que celui qu'on mâche et qu'on digère est comme nous, sans voir s'effondrer toute l'image positive qu'on peut avoir de soi ? C'est passer du statut d'une personne gentille à un monstrueux cannibale. Le blocage est comparable à un instinct de survie : " ce n'est pas possible que je puisse, moi, être aussi mauvais. Ils se trompent, ils disent n'importe quoi, c'est absurde ". Les individus cherchent à refouler toute cette vision de cauchemar, peu glorieuse pour eux, au plus profond d'eux-mêmes. Ces mécanismes d'autodéfense, face à un problème très grave ou très chargé émotionnellement, sont assez complexes et souvent inconscients. On se cherche des excuses, des justifications, jusqu'à, des fois, perdre en partie la raison. On peut se rappeler cette femme politique qui s'est réfugiée dans le mysticisme (elle prétendait discuter avec des divinités), après avoir été jugée responsable de la mort de dizaines d'humains, suite à l'utilisation de sang porteur du SIDA pour des transfusions dans les années 1980. La charge émotionnelle était tellement forte qu'elle a tout refoulé.

Des militants végétaliens, au Royaume-Uni notamment, passent des années en prison pour avoir détruit des laboratoires pratiquant la vivisection, des boucheries, des abattoirs, etc.. Ils " sacrifient " leur vie à ce " problème sans importance ". Certains refusent de s'asseoir dans des fauteuils en cuir ou de tenir dans leur main un sandwich au jambon. Pour eux c'est une barbarie sans nom d'utiliser la peau d'un cadavre (d'animal non-humain) pour en faire un meuble ou de mettre un organe de ce cadavre entre deux tranches de pain. Le décalage est tellement grand lorsqu'on accepte de prendre conscience de la barbarie faite aux animaux, c'est tellement énorme ! De la folie pure. D'ailleurs, plus un problème est important, plus on y est plongé dedans, et moins on a la capacité de prendre du recul. Les gens mangent de la viande tous les jours, c'est tellement banalisé, alors comment arriver à leur faire prendre suffisamment de recul par rapport à ce qu'ils consomment chaque jour, ce qu'ils voient partout dans des assiettes et des bouches ? C'est tellement gros, tellement énorme, que (presque) personne n'y prête attention. Le choc émotionnel peut être fort, il faut savoir relativiser.

Pour les mêmes raisons, il est beaucoup plus facile aux personnes qui mangent de la viande, d'imaginer devenir végétariennes ou végétaliennes pour des raisons de santé car ceci les fait beaucoup moins culpabiliser par rapport à leur consommation de cadavres d'animaux et elles n'ont pas de remise en cause à faire par rapport à leur sentiment de supériorité face aux animaux. Avec tous les scandales actuels concernant l'alimentation omnivore (vache folle, listériose, dioxine, hormones, salmonelle, etc.) beaucoup d'humains finissent par s'inquiéter de ce qu'ils ont dans leurs assiettes, et à y regarder de plus près, peut-être finiront-ils par voir ce qui est dans leur assiette : un animal mort. S'il n'est pas rare que des humains deviennent végétariens pour leur santé, peut être le resteront-ils en s'apercevant de ce que cela implique pour les animaux.

Souvent, si la discussion est dédramatisée, la plupart des humains omnivores reconnaissent très facilement que la consommation de viande n'est " pas très jolie ", qu'il faut tuer des animaux et que c'est bien différent, moralement, que cueillir un fruit ou un légume. Ils le reconnaissent très bien si le problème est exposé de façon à ne pas les mettre en accusation (en parlant de notre expérience personnelle par exemple). Seulement, ça ne les motive pas à évoluer. Nous ne voudrions faire culpabiliser personne. Nous avons, nous aussi, mangé de la viande et nous n'en sommes pas très fiers. Qui est responsable ? On nous a mis de la viande dans la bouche dès notre sevrage, et si des fois, lorsque nous avons fait le rapprochement entre ce qu'on nous faisait manger et les animaux qui illustraient nos livres, nos animaux domestiques ou nos peluches en forme d'animaux, on nous a fait refouler nos sentiments. Les parents les plus ouverts ont accepté que, très tôt, nous arrêtions de manger des animaux. Les autres nous ont réprimé. Non par méchanceté, eux aussi ne faisaient que répéter ce qu'on leur avait appris, eux aussi ne faisaient que transmettre les traditions que leurs propres parents leur avaient donné. La plupart croient qu'il est impossible de vivre sans viande, que c'est dangereux, ils essaient juste de refouler les sentiments de leurs enfants par peur que ceux-ci ne tombent malades. Nous ne faisons généralement que répéter ce que nous avons entendu, ce qu'on nous a appris. Ces pensées, nous les avons tellement intégrées, qu'on les voit comme notre identité, alors qu'elles ne viennent pas de nous-mêmes.

Nous ne voulons pas vous faire passer pour des criminels, si cela était le cas, sachez, je le répète, que nous aussi nous en avons mangé et que jusqu'à ce que nous réfléchissions sur ce problème, nous n'avions pas du tout conscience de faire quelque chose de mal en mangeant de la viande. Nous trouvions, comme la plupart des non-végétariens que la viande avait bon goût (on nous avait appris à le trouver bon). Mais nous avons vu qu'il était possible de bien vivre sans tuer des êtres qui nous ressemblent trop : leur cerveau, leur cœur, leur langue, leurs muscles, leurs os et leurs entrailles ressemblent trop aux nôtres pour que nous puissions continuer à en manger en toute tranquillité. Nous voyons bien qu'ils éprouvent des sentiments et des sensations, que lorsqu'ils sentent qu'on va leur faire mal et les tuer, ils sont terrifiés.

Notre tâche n'est pas facile, il faut que nous arrivions à motiver les non-végétariens à changer leurs habitudes sans les faire culpabiliser. Si nous savions quoi dire pour y arriver, nous le ferions et nous ne dirions que ces phrases magiques. Seulement, nous ne savons pas comment faire pour éveiller les consciences sur ce problème sans que certaines personnes omnivores ne se sentent agressées (toutes ne réagissent pas par la défensive. Certaines cherchent vraiment à discuter et à regarder le problème en face). Si nous ne parlons pas du sujet, les animaux continueront à se faire massacrer, les gens n'y prêteront pas attention. L'importance d'une chose est seulement fonction de la valeur qu'on lui accorde. Par exemple, la mort d'une personne nous touche lorsque nous la connaissions et que nous étions liés avec, alors que la mort d'un inconnu nous indiffère presque. Dans les deux cas des êtres conscients sont concernés, mais nous ne réagissons pas pareil. Pour le sort des animaux, le but est de faire passer les personnes indifférentes aux morts que provoque leur consommation de viande, à la prise en compte des conséquences de leur acte.

Nous savons que beaucoup seraient volontiers végétariens ou végétaliens s'ils avaient une information correcte sur ces alimentations, si l'organisation sociale donnait le choix des repas dans les entreprises, les cantines scolaires et les restaurants. Faire évoluer les mœurs est difficile lorsque chaque jour on nous rabâche le contraire de ce que nous disons, que la culture qui vous a été transmise par la tradition vous pousse à nier toute considération aux animaux non-humains. Que faut-il faire pour que vous preniez en compte les animaux autrement que pour les manger ? Donnez-nous des solutions !

SOUFFRANCE ANIMALE

COMMENT PRODUIRE DES MILLIARDS D'ŒUFS ? L'EXPLOITATION DES POULES PONDEUSES

Une vie de frustration, de douleurs et de stress. C'est à cela que se résume l'existence d'une poule de batterie ; à cela et aux souffrances multiples qui en sont le corollaire. Il s'agit d'une évidence confortée par de nombreuses études scientifiques et du comportement.

A l'origine le terme " élevage en batterie " n'était utilisé que pour les poules, réparties dans des batteries de cages, empilées sur plusieurs rangées. C'est l'archétype du " hors-sol ", système productiviste qui nie l'existence de l'animal en tant qu'être sensible, sacrifiant sans la moindre hésitation le bien-être de centaines de millions d'individus à la seule rentabilité économique. Pourquoi les laisser bouger ? Etendre une aile ? Faire un nid ? Picorer comme n'importe quelle poule de basse-cour ?

Et pourtant c'est, de tous les problèmes, le plus facile à résoudre. Il vous suffit de choisir des œufs de poules ayant vécu en plein air. Sur la moyenne d'œufs achetés annuellement par un français, cela ne vous coûtera que 100 francs de plus !

- Voyage au bout de l'horreur

Les œufs fécondés destinés à la production de poules sont placés en couvoirs industriels. En ce qui concerne les poules pondeuses, les femelles représentent moins de 50% des éclosions. Les mâles ne pondent pas et ne deviennent jamais des poulets de chair car il ne s'agit pas des mêmes races. Ils sont donc inutiles et leur destruction est programmée. Poussin d'un jour, ils vont, par dizaines de millions, sur des tapis roulants soit jusqu'à une broyeuse où la mort les attend, soit dans de grands sacs en plastique où ils étoufferont lentement, soit, jetés vivants dans des bennes à ordures et sont ensevelis sous les déchets, soit, gazés, écrasés au bulldozer ou enterrés vivants, ...

- Une industrialisation à outrance

Les poules, elles, arrivent à l'âge de 21 jours dans les élevages, dont la capacité est passée de 10 à 30 000 poules il y a quelques années à 150 000 à 300 000 poules actuellement. Dans les immenses hangars de cages en batterie, qui peuvent contenir 80 000 poules, un éclairage complètement artificiel sert à accélérer la ponte. Jamais les poules n'ont le repos que leur accorde normalement le rythme des jours et des saisons.

Tout est automatisé : deux tapis roulants évacuent chacun les fientes et les œufs, un autre apporte la nourriture. Personne n'approche du fond du hangar pour éviter les mouvements de panique souvent mortels chez ces animaux totalement perturbés.

Par contre, si une poule – ou dix ou cent – meurt tout au fond, personne ne voit rien de son agonie ou de son déchiquetage par les congénères : on risquerait de perdre plus d'animaux, donc d'argent, en allant les surveiller. Et si le nombre d'œufs est globalement constant, pourquoi se déranger ?

Il faut que les œufs ne cassent pas – d'où l'extrême finesse des grillages sur lesquels reposent les pattes des gallinacés. Le grillage est en pente pour laisser rouler les œufs vers l'extérieur, et les poules doivent constamment bloquer leurs pattes. Il en résulte plus qu'un inconfort permanent : une forte et constante douleur dans les pattes.

Sur ces treillis métalliques fins et insalubres, les poules souffrent de fissures, de lésions et d'hyperkératose (corne envahissante). En dehors des maladies, les pattes sont la principale source de souffrance physique des poules pondeuses.

- Le manque d'espace

Pour une rentabilité maximale, il faut faire tenir le maximum d'oiseaux dans le minimum d'espace " vital ". La taille habituelle d'une cage est de 45 par

50 cm

, pour cinq ! Et l'envergure moyenne (les deux ailes étendues) d'une poule est de

75 cm

. En clair, voler, non. Etendre ou battre une aile, non plus. Même en vertical, les mouvements de tête habituels sont limités par la hauteur moyenne de 35/40 cm.

Il est également peu envisageable de marcher. Parfois des poules restent bloquées dans un coin, près de la nourriture. A tel point que leurs ongles se referment autour des fils de métal. Elles ne peuvent plus dégager leurs pattes et sont arrachées du grillage lors du ramassage pour l'abattoir.

Ici, en cas d'agressions – très nombreuses vu le stress – il n'y a pas d'espace pour fuir. Les poules s'ennuient, elles piquent donc tout ce dont elles peuvent se saisir, comme une petite barbule de plume, au risque de blesser leurs voisines jusqu'au sang. Cela ne se produirait jamais en liberté.

La fausse solution qu'ont trouvée les éleveurs industriels au manque d'espace et à l'inactivité, c'est le débecquage – il existe aussi chez les poulets " de chair ". On coupe une partie du bec avec une lame chauffante dont la température est très élevée ; ça brûle toujours, intensément. Mais si la lame n'est pas assez chaude, ça cautérise mal. Parfois les becs sont arrachés lors de cette atroce opération.

L'odeur est pestilentielle. Quel que soit le mode d'évacuation des fientes, des déjections restent collées au grillage avec des fragments de plumes – d'où les maladies respiratoires et les blessures et infections des pattes. Cette méthode d'élevage ne permet pas de nettoyage complet, sauf quand le hangar est " vidé ", toutes les 72 semaines. Ce qui donne un tableau facile à imaginer…

Et le bruit est infernal : des dizaines de milliers de caquètements en permanence…

- Ennui et rationnement

Une poule n'a ni sol à gratter, ni graine à picorer, ni espace, ni matériau pour construire un nid. Cette frustration permanente exacerbe l'agressivité et la folie.

La nourriture uniforme et industrielle (à base de céréales et de cadavres d'animaux, plus des produits chimiques et médicaments préventifs, antibiotiques et anti-dépresseurs notamment !) arrive automatiquement. Elle est réduite au minimum : économies ! Pendant toute leur vie de cage, les poules peuvent ne recevoir que 70% de la quantité normale de nourriture. On les affame parfois un jour sur deux et on rationne leur eau. De l'aveu des aviculteurs, ces privations provoquent aussi un stress !

- Les maladies

Les médicaments n'empêchent pas les poules de souffrir potentiellement d'une vingtaine de maladies. Dans de telles conditions d'entassement et de salubrité douteuse, qui s'en étonnerait ?

L'aération est capitale dans un hangar où sont entassés des dizaines de milliers d'animaux. Mais en cas de fortes chaleurs, elle peut ne pas suffire. En France, durant l'été 1994, plus d'un million de poules sont mortes du manque d'aération !

- Des œufs sains ?

Les scientifiques ont noté l'augmentation des salmonelloses dues à des problèmes sanitaires, dans la production d'œufs notamment.

Le journal " Le Monde " du 8 mars 1997 annonçait que quatre antibiotiques soignant la salmonellose n'avaient plus d'effet sur l'humain. Dans les élevages, de trop grandes quantités ont été administrées aux animaux en prévention des maladies ou pour accélérer leur croissance, et absorbées ensuite par des consommateurs dans la viande et les œufs. L'ingestion répétée de ces doses infimes (mais parfois cancérigènes) a rendu l'antibiotique équivalent inefficace sur l'humain.

La ponte se fait à un rythme infernal : 265 œufs par an et par poule, contre une moyenne " normale " de 170 et une douzaine pour les espèces sauvages. Les poules pondeuses sortent des cages épuisées et très amaigries.

Et il y a une promiscuité forcée. Les scientifiques ont remarqué que les poules se retiennent de pondre jusqu'à une demi-heure à chaque œuf. Ce phénomène très douloureux est motivé par la peur des autres poules et l'impossibilité de protéger sa progéniture.

- La fin du calvaire

Le ramassage brutal opéré par les équipes spécialisées va très vite. Comme elles n'ont pas eu d'exercice pendant leur captivité, les pondeuses ont peu de muscles efficaces et des os friables. A l'arrivée à l'abattoir, trois poules sur dix ont des fractures, d'autres des déboîtements d'ailes, des luxations et blessures diverses.

Elles sont accrochées par les pattes sur une chaîne mobile, plongées dans de l'eau électrifiée pour les étourdir puis égorgées manuellement ou à l'aide d'une machine automatique, et une fois que le sang a cessé de couler, elles sont plongées dans de l'eau bouillante pour faciliter le déplumage. Le tout prend un peu plus de 6 mn, et celles qui " attendent " leur tour ont tout loisir d'observer ce qui se passe.

Mais, soit que les oiseaux sont trop petits, soit que le niveau du bac électrifié est trop bas, soit que le voltage utilisé est trop faible, un certain nombre sont égorgées conscientes. D'autres, trop petites ou trop grandes, seront tranchées au niveau des yeux ou du gosier. D'autres encore " ratent " simplement l'égorgeur automatique. Ce sont chaque jour des centaines d'oiseaux qui plongent donc vivants dans l'eau bouillante.

Vu leur état pitoyable, les carcasses des poules pondeuses ne sont pas présentables pour la consommation. Les morceaux de viande récupérables deviennent donc des bouillons cube " à la poule ", des soupes au poulet, remplissages de raviolis, saucisses de volailles, …

La tuerie se passe de la même façon pour les canards, les dindes, les pintades…

Les poulets " de chair ", sélectionnés essentiellement pour leur vitesse de croissance, sont élevés en 7 à 8 semaines, au cours desquels leur poids sera multiplié par 50 ou 60. Ces conditions d'élevage provoquent la mort avant terme de 20 millions de poulets chaque année au Royaume-Uni, malgré l'utilisation massive d'antibiotiques et d'antiparasitaires.

- Ce que vous pouvez faire, à défaut de devenir végétalien

* Achetez exclusivement des œufs de poules élevées en " plein air " et " libre parcours ", ce qui garantit de meilleures conditions de vie. Ne vous laissez pas leurrer par les labels rusés : " de ferme ", " œufs frais ", " œufs datés ", …

* Persuadez d'autres personnes de vous imiter.

* Au restaurant, refusez les plats avec des œufs et dites pourquoi. La pression économique est inefficace si elle n'est pas exprimée et expliquée.

* Faites attention aux aliments industriels tels les pâtes aux œufs frais (la plupart des pâtes alimentaires sont à 100% à base de blé dur), mayonnaises, pâtisseries, gâteaux secs, flans et autres desserts. A eux seuls, ils représentent plus du tiers des œufs de batterie consommés en France. Portez-en quelquefois jusqu'à la caisse, puis " réalisez " soudain qu'il y a des œufs de batterie dedans et expliquez pourquoi vous ne les achetez pas. Faites de même chez votre pâtissier.

* Enfin, écrivez aux fabricants – leurs services consommateurs sont inscrits sur les emballages – pour motiver votre rejet définitif, sauf s'ils décident de changer d'approvisionnement et le signalent clairement. Il faudra du temps et de la persévérance mais nous pouvons les faire changer.

* Il y a de plus en plus d'œufs " libres " en rayon, qu'ils soient bio ou pas. Et plus la demande sera forte, plus les prix baisseront.

* le plus efficace reste toutefois de devenir végétalien …

LES COCHONS

Les truies passent la majeure partie de leur vie enceinte. Elles ont deux portées par an soit environ 18 porcelets qu'elles allaitent pendant deux semaines (au lieu de huit semaines normalement). Une semaine après qu'on leur ait retiré leur portée, on les immobilise et on les met en présence d'un verrat. Elles restent dans des châssis de fer nuits et jours pendant 16 semaines jusqu'à ce qu'elles mettent bas. Le sol de la partie arrière est fait de lattes pour que les excréments et l'urine passent à travers, mais ça leur fait mal aux pattes arrières ; pour y échapper, elles sont amenées à se mettre dans des positions telles qu'elles boitent et ont des douleurs de la colonne vertébrale.

A l'accouchement, elles sont transférées dans des cages spéciales dans lesquelles elles ne restent que 7 jours, après quoi c'est reparti pour un tour.

Les porcelets, eux, lorsqu'ils atteignent 2 à 3 semaines, sont transférés dans des cages en batterie sur trois rangées superposées. Ce sont de toutes petites boîtes où ils ne peuvent guère bouger. Selon certaines méthodes d'élevage, ils y resteront jusqu'à ce qu'on les convoie à l'abattoir.

Les cochons sont réputés pour être des êtres sociables, mais à cause des conditions de surpopulation, parce qu'ils sont privés d'espace suffisant, d'exercice et de confort, ils en arrivent à se mordre les uns les autres, la queue notamment. Alors on la leur coupe.

Ils souffrent de stress à cause du confinement, et souvent en meurent. C'est connu sous le nom de " syndrome de stress porcin " : rigidité, peau pustuleuse, halètement, anxiété et souvent – mort subite.

LE TRANSPORT

Les animaux de boucherie arrivent entassés par trains ou par camions jusqu'au lieu de sacrifice. Certains subissent de très longs trajets de transport, avec tout ce que cela peut comporter de souffrance (être enfermés et entassés sans possibilité de se mouvoir, avoir chaud ou froid, faim et / ou soif, stationner dans les excréments). A titre indicatif, un bœuf perd en moyenne une trentaine de kilos pendant le transport et l'attente précédant l'abattage. Le déchargement des animaux se fait dans des conditions déplorables qui entraînent des fractures et des lésions diverses.

Pour leur éviter le stress qui agit négativement sur la qualité de la viande, on leur administre des calmants (ce n'est pas par pitié pour les animaux, il ne faut pas rêver…), ce qui exige un délai pour l'abattage de 24 heures… qui entraînent des frais et réduisent d'autant les profits. Et ici, comme ailleurs, le profit passe avant toute autre chose.

L'ABATTOIR

La loi fait obligation de tuer les " animaux de boucherie " dans des abattoirs (sauf dérogations pour les égorgements rituels musulmans ou juifs). Et aussi de les étourdir avant de les tuer (les animaux non tués en abattoir reçoivent 4 à 5 coups de bâton sur la nuque pour être " assommés "). Pour cela, on utilise le plus souvent des tenailles électriques de 90 volts (pour les porcs, les veaux, les moutons) ou bien encore un appareil électrique en forme de fer à cheval ressemblant à un gros aimant (pour les veaux, les vaches, les moutons) ou bien un " pistolet à retenue " où un cylindre de métal vient percuter très violemment la tête de l'animal.

Les animaux deviennent fous lorsqu'ils s'aperçoivent, quand ils le peuvent, que leurs congénères sont battus et électrocutés. Il est scandaleux que des personnes puissent prétendre que les animaux en abattoir sont tués sans souffrance.

Les animaux sont étourdis pour que leur cœur continue à battre et aide ainsi le sang à s'écouler après l'égorgement. Il s'écoule alors par un conduit et est recueilli dans un bac - rien ne se perd. Les employés en tenue bleue ou blanche, selon leur poste, s'affairent sur des tables de travail, suspendent des quartiers de viande à des crocs. Ils scient, découpent, désossent. Les ouvriers ne font même plus attention à ce décor. Ici, pas de sentimentalisme, ni laisser-aller, c'est l'industrie et le travail à la chaîne.

Les boyaux sont traités à part, vidés. Les peaux sont étendues sur le sol et salées : elles seront transformées en sacs à main, valises et chaussures. Les os sont broyés pour faire – entre autre – des engrais. Tout cela a été organisé rationnellement avec tapis roulant, rails garnis de crochets. Les carcasses défilent à une grande vitesse. Direction : le frigo de stockage en attendant l'expédition. Certaines sont conservées entières, d'autres désossées. L'expédition des carcasses ne doit être faite qu'après le délai légal de réfrigération, appelé " ressuage " (24 heures).

L'abattoir est une machine à tuer les animaux industriellement, d'une façon planifiée. On a peine à imaginer que ce sont des êtres conscients qui sont traités de la sorte.

LE LAIT,

LA VACHE ET

LE VEAU

Pour pouvoir survivre, l'industrie laitière perpétue deux mythes. Le premier est qu'on ne prend à la vache que le surplus de lait, lorsque le veau est rassasié. Le deuxième est que le lait de vache est nécessaire pour la santé des humains

- Lait riche… pauvre vache

Pour fournir au marché non-végétalien le lait, le fromage, la crème et le beurre, on enlève le veau à sa mère à peine quelques jours après sa naissance, et parfois immédiatement. Souvent la vache pleure et cherche son veau pendant des jours (idem pour le veau). Mais après qu'on lui ait pris son petit, elle va devoir donner encore.

Si la vache fournit continuellement du lait, c'est parce qu'elle est soumise à une grossesse chaque année. La première à lieu à (plus ou moins) 2 ans, et chaque grossesse dure 9 mois. Après avoir donné naissance, elle sera traite durant 10 mois, mais dès le troisième mois, elle sera de nouveau fécondée, le plus souvent par insémination artificielle (65 à 75% des conceptions). C'est seulement 6 à 8 semaines après qu'elle n'ait plus de lait qu'elle devra de nouveau donner naissance. Donc, durant 6-7 mois chaque année, la vache est traite alors qu'elle est enceinte.

Véritable machine à lait, elle sera forcée à fournir jusqu'à

6000 litres

par an, soit 5 fois plus qu'une vache dans les années 50. Traite 2 et parfois 3 fois par jour, ses mamelles pleines peuvent peser l'équivalent de 50 paquets de sucre, et dans des cas extrêmes il arrive qu'elles traînent sur le sol. Son estomac, conçu pour digérer de l'herbe, ne peut pas supporter les grandes quantités nécessaires pour un tel rendement, alors pour augmenter la production, on lui donne également des pastilles concentrées de protéines de céréales, importées ou non. Malgré cela, sa production risque de dépasser son appétit, et elle devra " prendre sur ses propres réserves ", ce qui est souvent cause de maladies et de malnutrition. On estime que 25% des vaches sont traitées pour boiteries et maladies des pattes, causées par la mauvaise alimentation et souvent aggravées par l'environnement des fermes industrielles, où de grands troupeaux passent de longues périodes sur le béton, avec leurs pieds immergés dans les excréments. Avec 60 à 100 vaches, représentant le nombre " classique " d'un troupeau sur un élevage, produisant chacune

40 litres

d'excréments par jour, il se crée un foyer d'infection et seule une grande quantité d'antibiotiques, drogues et suppléments nutritionnels permet d'éviter les maladies, fièvres, pneumonies, etc..

La vache laitière sera poussée jusqu'à sa limite. Quand, après 3 années de souffrance et d'exploitation (en moyenne, alors que son espérance de vie est de 20 ans), son rendement baissera, elle sera immédiatement envoyée à l'abattoir, et finira entre deux tranches de pain ou en boite. Près de 80% de la viande de " bœuf " est en fait issue de sous-produit de l'industrie laitière (vaches laitières ou veaux tuées).

- Et que devient le veau ?

Certains veaux seront séparés de leur mère dès le premier jour de leur vie (en liberté, le veau téterait pendant près d'un an, mais l'industrie laitière se fiche de cela), d'autres resteront quelques jours. Mais tous devront subir l'un des quelques sorts possibles :

- Les veaux les plus faibles seront abattus presque immédiatement : pour fournir de la viande pour animaux, farine animale, et autres aliments ; ou pour extraire la présure, qui provient de l'estomac, utilisée pour fabriquer presque tous les fromages.

- Certaines femelles seront nourries de substituts de lait et subiront un développement forcé pour devenir à leur tour vaches laitières, et entreront à l'âge de 18-24 mois dans le cycle des grossesses continuelles.

- Certains seront destinés à produire de la viande de bœuf, envoyés dans des parcs à engraisser puis abattus après 11 mois, souvent sans avoir connu les pâturages. Beaucoup sont envoyés dès l'âge d'une ou deux semaines dans des unités d'engraissement intensif où ils seront gavés principalement de céréales jusqu'à l'obésité et maintenus à l'étroit pour éviter la moindre perte de poids.

- Quelques-uns seront sélectionnés pour devenir des taureaux reproducteurs, et passeront leur vie confinés dans l'isolement, fécondant des vaches ou, plus probablement, des éprouvettes pour l'insémination artificielle. Les taureaux âgés sont souvent castrés avant d'être enfermés et engraissés pour la boucherie.

- Les autres seront destinés à la viande de veau, passant leur misérable vie dans d'étroits boxes (

60 cm

x

150 cm

), sur des lamelles de bois, sans paille. Ils n'ont même pas la place pour se retourner ou se nettoyer. Ils sont exclusivement nourris d'un liquide à base de substitut de lait ; on leur crée volontairement des carences en fer et en fibres qui provoquent l'anémie, afin que leur chair ait la couleur blanche exigée par la mode ; pour chercher à satisfaire leur système digestif de ruminants, ils rongeront le bois de leurs boxes et mangeront leurs propres poils. On ne leur donne pas de paille car ils la mangeraient. On leur administre de grandes quantités d'hormones et d'antibiotiques pour accélérer leur croissance et prévenir les nombreuses maladies causées par le stress du confinement et la malnutrition, mais ils souffriront cependant de pneumonies, diarrhées, carences en vitamines, ulcères et abcès, teignes, septicémies. Après 14 semaines, les pattes à peine capables de les supporter, ils seront conduits à travers de longues et pénibles distances jusqu'à l'abattoir.

- Nécessaire pour les humains ?

Si le lait apporte effectivement certains éléments nécessaires à la vie, tous ces éléments peuvent être trouvés dans les végétaux. L'humain est pratiquement le seul animal qui boit du lait après son sevrage. Il n'est pas très bien adapté à cette consommation, le lait restant peu digeste pour de nombreuses personnes. La consommation de lait n'est pas une pratique ancestrale, l'humain est resté sans des centaines de milliers d'années. Il a été établi que 90% de la population mondiale ne peut pas le digérer correctement à cause d'une déficience d'enzyme lactase, nécessaire pour la digestion des sucres du lait (lactose). Cette déficience est presque anodine pour ceux qui ne boivent pas de lait mais dans le cas contraire, cela peut entraîner des diarrhées chroniques ou occasionnelles, des boursouflures, des flatulences, des douleurs abdominales et des possibilités pour les femmes âgées d'ostéoporose (infection des tissus osseux plus ou moins généralisée).

L'intolérance au lait est la plus fréquente des allergies alimentaires. Les symptômes incluent l'asthme, l'eczéma, les éruptions cutanées, les gènes nasaux et sinaux chroniques, les angines, les colites ulcéreux, les irrégularités intestinales, l'hyperactivité, la dépression, les migraines et certaines formes d'arthrites. Le lait des vaches peut causer des saignements gastro-intestinaux chez les enfants, menant à l'anémie ; il y a aussi un lien prouvé entre la consommation de lait et les cataractes chez les personnes âgées. Près de 16 millions de français souffriraient d'une allergie au lait (toutes causes confondues), ce qui représente 27% de la population. L'allergie au lait toucherait jusqu'à 7% des enfants des pays européens, et 35% des bébés dans le monde. Même les laits " maternisés " peuvent déclencher des allergies de ce genre.

Une étude de M. Tember et A. Tamm " Absorption de lactose et infarctus du myocarde " (British Medical Journal, 09/01/88) a conclu que les gens qui boivent 3 verres de lait par jour ont 4 fois plus de risque d'infarctus du myocarde (" crise cardiaque ") que ceux qui en boivent moins, indépendamment de l'hypertension, de l'excès de poids, du fait de fumer et des antécédents familiaux. Les acides gras saturés sont bien connus pour être néfastes (maladies du cœur, obésité, etc.) ; les produits laitiers constituent la moitié de l'apport en graisses saturées, l'autre moitié provenant principalement de la viande.

Selon le docteur Alexandre Minkowski, professeur en néonatalogie à Paris, le lait de vache expose le nourrisson à des troubles métaboliques marqués, notamment par des concentrations trop élevées de deux acides aminés dans le sang : la tyrosine et la phénylalanine, ce qui constitue un danger potentiel pour le cerveau (risque de retard mental). D'autre part, les courbes de croissance d'enfants nourris au lait de vache sont plus ascendantes que celles de bébés nourris au sein (croissance trop rapide). Rappelons les conséquences possibles de cette croissance accélérée du squelette : anomalies osseuses, et formation d'un terrain préostéoporotique.

Les veaux et les vaches endurent toute cette souffrance pour produire pour les humains une nourriture qui ne leur est pas nécessaire. Si les bébés humains étaient nourris du lait de leur mère, les veaux pourraient l'être aussi ! Pour les enfants et les adultes qui le désirent, du lait végétal à base de soja existe.

LES ANIMAUX MARINS (POISSONS, CRUSTACES, ETC.) SOUFFRENT AUSSI !

Malgré ce que les apparences nous poussent à croire, le monde des animaux aquatiques est d'une grande complexité. Les poissons, tout comme les humains ou les autres animaux terrestres perçoivent, ressentent, souffrent, communiquent.

La plupart des poissons produisent des sons (malheureusement seulement audibles grâce à un hydrophone) lorsqu'on les touche, lorsqu'on les tient, lorsqu'on les poursuit.

Leurs sensations, qu'elles soient visuelles, olfactives, gustatives ou tactiles sont aussi très développées, souvent beaucoup plus que chez la majorité des autres animaux. Leur système nerveux présente les mêmes récepteurs à la douleur que les nôtres.

Ils ressentent aussi la peur : comme chez l'humain, leur fréquence cardiaque augmente, ainsi que leur rythme respiratoire ; une décharge d'adrénaline est libérée lorsqu'ils sont traqués, par exemple. Il a été démontré que les perches apprennent rapidement à éviter les hameçons en voyant d'autres poissons se faire prendre.

Les poissons ressentent donc la douleur, la peur, la privation de liberté ou le stress dus aux stimuli sensoriels violents. Les maintenir enfermés en aquarium les prive de leurs besoins fondamentaux, les soumet quotidiennement aux chocs que sont les bruits, la lumière, les polluants domestiques (fumées, parfums). Nombre d'entre eux meurent ou sont blessés lors de la capture (dynamite, bombe de cyanure, anesthésiant, prise au filet). Ceux qui survivent souffrent d'ennui, de stress, et / ou de troubles divers.

Des milliers de milliards de poissons meurent aussi pour le commerce agroalimentaire, leur mort n'est alors ni rapide, ni indolore (l'agonie pouvant durer plusieurs jours). Dans les filets, les poissons meurent étouffés, écrasés. Lorsqu'on les remonte, les frottements leur mettent les flancs à vif, la décompression fait exploser leur vessie natatoire, sortir les yeux de leurs orbites, ou l'œsophage et l'estomac par la bouche. Beaucoup sont congelés ou vidés vivants, on les extrait souvent du filet au moyen de crochet. Outre les poissons, de nombreux mammifères, tortues, oiseaux sont pris dans les filets et meurent.

La pêche de loisirs, elle, ne tue les poissons que par " amour " du sport. La douleur infligée par l'hameçon perforant les chairs, déchirant la bouche, provoque de vives manifestation de panique : le poisson se débat, crache, coule. Ensuite, il est jeté à terre où ils sont brûlés et asphyxiés lentement par l'oxygène de l'air. Relâcher les poissons, parfois avec l'hameçon encore accroché aux branchies ou aux organes intérieurs, s'ils l'ont avalé, revient à leur infliger une incapacité temporaire ou permanente à s'alimenter, à se déplacer, voire une agonie interminable. Certains poissons sont mutilés pour servir d'appât afin d'en pêcher d'autres.

Des millions de poissons pêchés chaque année dans les cours d'eau sont issus de la reproduction artificielle et consanguine : dégénérés, si peu craintifs qu'ils ne savent même plus se protéger.

Les poissons comme beaucoup d'autres animaux sont assimilés par l'humain à des objets : on peut les empoisonner, assécher leur plan d'eau, on peut les mutiler, les frapper, les éventrer, les capturer, les décapiter, aucune importance, notre incapacité à percevoir leur terreur et leurs souffrances nous invite à penser qu'ils n'en éprouvent aucune !

Même si nous ne ressentons généralement que peu de compassion pour les animaux aquatiques, refuser de pêcher, de manger ou de tenir des poissons enfermés dans des aquariums, c'est prendre conscience de leur capacité à éprouver des émotions et des sensations douloureuses.

LE FOIE GRAS : UN CONCENTRE DE SOUFFRANCES

Traditionnel ou industriel, le gavage n'est pas un simple excès de nourriture, mais un vrai supplice qui mène irrémédiablement à l'agonie et à la mort les oies et les canards au bout de deux à trois semaines.

On croit parfois que le gonflement du foie, bien qu'exagéré, est naturel. Il n'en est rien : c'est une maladie forcée (stéatose hépatique nutritionnelle donnant un énorme organe malsain) qui débouche sur la mort si le gavage se poursuit. Mais avant la mort viennent de multiples souffrances.

- Le tuyau de l'entonnoir est enfoncé très profondément. La douleur est souvent accentuée par des accidents de gavage (perforation du cou ou du jabot, brûlures internes par le maïs trop chaud…).

- Le foie, multiplié par 8, 10, ou 12, presse sur les poumons de ces oiseaux qui n'ont pas de diaphragme et rend leur respiration très difficile. Ils halètent péniblement pour trouver de l'air.

- Le confinement est tel que les canards ne peuvent pas bouger dans leur cage de gavage (

25 cm

par 15 !) : imaginez une cellule de prison où vous ne pourriez pas écarter les bras du corps !

- Dans les parcs collectifs, la surpopulation est une autre source de stress. Pour éviter les agressions, on pratique le débecquage : le bec est coupé par une lame chauffée à blanc, il restera profondément douloureux toute la vie.

- L'insalubrité accentue le développement des maladies. Les diarrhées, l'impossibilité de bouger due aux chocs de gavage fini par rendre les oiseaux, qui étaient propres et beaux avant le gavage, souillés d'excréments et malades. Au bout de quelques jours de gavage les oiseaux ne peuvent plus émettre de son et un silence de mort règne dans les parcs. Juste leur respiration est perceptible.

- Ces oiseaux mâles (les femelles sont tuées à la naissance) au comportement de couple fidèle souffrent cruellement de leur isolement forcé.

- Ils ont tendance à fuir le gaveur qui leur prend le coup. Au moment du gavage, leur stress intense dû à l'appréhension de la douleur est très perceptible.

Officiellement, 4 à 10% des canards meurent avant l'abattage. De l'aveu même des gaveurs : " Beaucoup ne tiennent pas le choc… ". Imaginez-vous, recevant deux fois par jour, en cinq secondes, l'équivalent de 15 kilos de spaghettis !

Douleur et anxiété, privations des moindres besoins comportementaux, sociaux et physiologiques : voilà la réalité du gavage, indéniable.

LA LAINE ET

LES MOUTONS

On se pose rarement des questions sur l'élevage des moutons pour leur laine, on se dit qu'on leur rend service en les tondant de temps en temps, et on ne trouve pas non plus beaucoup d'informations sur ce sujet.

Actuellement, la plus grande partie de la laine est importée d'Australie où les moutons sont élevés à l'air libre mais de façon presque intensive. En moyenne, plus de 2 000 moutons par éleveur, et des troupeaux de 8 à
10 000 ne sont pas rares (au Royaume-Uni, ce nombre ne dépasse guère 500). 80% de la laine utilisée dans le monde provient d'Australie, qui totalise 148 millions de moutons.

Les moutons ont beau évoluer sur de larges espaces, il y a tout de même surpopulation et impossibilité, de par leur nombre, de les surveiller, soigner, entretenir. Du coup, 20% des agneaux meurent la première année.

Et puis, ils paissent dans les régions semi-arides de l'Australie centrale, où des pluies torrentielles succèdent à de longues périodes de sécheresse, avec de grandes variations de température. De nombreux fermiers entretiennent un troupeau trop important et lorsqu'une sécheresse advient, il n'y a pas assez de nourriture ni d'eau, et ils sont laissés à eux-mêmes pour survivre ou mourir. D'où famine et longues agonies (même si c'était plus économique de tuer ceux qui agonisent, peu le feraient, car la pluie peut toujours tomber le lendemain et en sauver quelques-uns).

D'autre part, beaucoup d'opérations de " routine ", comme la castration ou la coupe de la queue sont faites sans anesthésiques et sans soins particuliers. On leur découpe aussi une large bande de chair autour de la région anale, ceci afin d'éviter, vainement d'ailleurs, les infestations parasitaires.

Enfin, et toujours pour des raisons de profit et de facilité, les fermiers ont de plus en plus tendance à tondre au début de l'hiver, et beaucoup de moutons en meurent (le nombre est estimé à un million de morts) ; leur température normale est de

39°C

, ce qui est un avantage lorsqu'il fait chaud, mais ce qui les rend très sensibles au froid. Les tondre en hiver signifie aussi qu'ils supportent leur épaisse toison tout l'été, car les variétés actuelles, contrairement aux moutons d'origine non encore domestiqués, ne muent pas.

Et lorsqu'ils cessent, avec l'âge, d'être productifs, les moutons sont transportés sur de longues distances vers les parcs de vente, où ils restent jusqu'à 2 jours sans nourriture ni eau, puis sont encore transbahutés jusqu'à l'abattoir. Bon nombre sont expédiés vers des abattoirs du Moyen Orient. Ils sont chargés sur de gigantesques bateaux de 14 étages. La traversée dure trois semaines ou plus, durant lesquelles ils croupiront dans leurs excréments. A l'arrivée, ceux qui ne sont pas morts pendant le voyage sont menés à l'abattoir, où on les égorge en pleine conscience (aucune forme d'insensibilisation). Les malades et les agneaux nés pendant la traversée sont jetés à la mer.

Comme la production de lait ou d'œufs, la production de la laine est en l'état actuel des choses étroitement liée à celle de la viande. Cautionner l'une, c'est cautionner l'autre, et c'est cautionner des souffrances et des morts machinales, de masse. Cela est valable non seulement pour les unités de production industrielles et / ou concentrationnaires, mais aussi pour toutes les exploitations artisanales, à " échelle humaine " qui, moins horribles dans le détail, n'en aboutissent pas moins au même résultat.

Nous pouvons tous faire quelque chose : En évitant la laine, les articles en peau de mouton, la lanoline (extraite des toisons). Il existe des alternatives à la laine en matière végétale (coton, chanvre, lin) ou synthétiques (acrylique, polaire…).

LE CUIR,

LA FOURRURE

- La fourrure

Chaque année plus de 25 millions d'animaux sont condamnés à une mort lente et cruelle pour la production de fourrure.

Pourquoi des humains veulent-ils porter la fourrure d'animaux tués et dépecés ? Pour satisfaire un goût de luxe inutile. La fourrure ne sert à rien de plus …

Les animaux destinés à ce commerce passent leurs vies dans de minuscules cages électrifiées, pour empêcher les animaux de se frotter contre les barreaux de ces cages, afin qu'ils n'abîment pas leurs fourrures.

Pour éviter que les fourrures ne soient endommagées, les fourreurs utilisent également des méthodes de mise à mort extrêmement lentes et douloureuses telles que la suffocation, l'électrocution, la strangulation, …

Nombre d'animaux tués pour fabriquer un seul manteau de fourrure : Visons : 65, Renards : 10, Ratons laveurs : 40, Lynx : 15, Opossums : 25, Guépards : 6 à 12, Léopards : 3 à 5.

- Le cuir

Le cuir comme la fourrure est la peau d'un animal vivant qui a été tué. Le cuir est utilisé pour les vêtements, les chaussures, pour le luxe et la vanité. Au XXième siècle, l'industrie du cuir est très rentable. Des milliards de francs lient étroitement l'industrie du cuir, de l'élevage, et l'industrie de la viande. Beaucoup de gros producteurs de viande ont d'ailleurs leurs propres tanneries de cuir.

Chaque année, plus de 230 millions de bœufs, 350 millions de moutons, 175 millions de chèvres et 700 millions de cochons sont tués à travers le monde pour leurs chairs et leurs peaux.

Les plus gros producteurs de peaux animales sont

la C.E

.I. (ex URSS), les USA et l'Inde. L'Inde et

la Chine

produisent la plupart des peaux de chèvres. La plupart des peaux de moutons proviennent, elles, de Nouvelle-Zélande et d'Australie.

Les plus gros exportateurs de cuir fini sont

la France

, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie, les USA et le Japon.

Les peaux de millions d'animaux sont produites dans la souffrance et l'horreur des fermes industrielles (surpopulation, empoisonnement, privation, castrations non-anesthésiées, marquage au fer rouge, coupage de la queue et des cornes, traitement cruel durant le transport et l'abattage, …).

Les producteurs de viande et les éleveurs peuvent ainsi faire de l'argent avec n'importe quelle partie de l'animal. En effet, le profit de l'industrie de la viande est largement dépendant des ventes de " sous-produits " (le cuir, le lait, la gélatine, …). Le négoce du cuir rapportait en France, en 1983, plus de 20 milliards de francs.

Quand un jeune bœuf d'environ 450 kilos est abattu, on obtient 200 kilos de viande, le reste de la carcasse part dans la fabrication des sous-produits. Cela consiste à récupérer les os, les cornes, les sabots pour fabriquer la gélatine et le papier de verre, les poils pour faire des brosses et des couvertures grossières, le sang, la viande et les organes " impropres à la consommation humaine " transformés en farine pour nourrir du bétail, pour l'agriculture, pour les aliments pour chiens et chats. La peau compte quant à elle, pour 50% du total de la valeur des sous-produits du bétail ...

Le succès économique des abattoirs et des fermes laitières dépend d'ailleurs directement de la vente de ces sous-produits.

- Les victimes du cuir

La plupart du cuir produit et vendu à travers le monde provient de la peau du bétail et des veaux mais aussi des chevaux, des moutons, des agneaux, des chèvres et des cochons abattus pour la viande.

Cependant dans le monde de nombreuses autres espèces sont aussi chassées et tuées spécialement pour leurs peaux : les mules, les zèbres, les buffles, les sangliers, les kangourous, les opossums, les éléphants, les tigres, les léopards, les autruches, les cerfs, les anguilles, les requins, les baleines, les dauphins, les marsouins, les phoques, les morses, les tortues, les alligators, les crocodiles, les lézards, les serpents, …

Approximativement 1/3 des cuirs " exotiques " proviennent d'animaux menacés qui sont braconnés et dont le meurtre et l'importation sont des crimes d'après les lois. De plus, les braconniers n'hésitent pas à utiliser un animal pour en tuer un autre d'une espèce différente (appât).

Dans le sud de l'Afrique, un abattoir procède au meurtre de 700 autruches par jour. Pendant ce temps, la plupart des crocodiles et des alligators sont capturés à l'aide de rochets géants ou sont massacrés à coup de gourdin. Les serpents sont souvent embrochés sur des pieux et écorchés vifs. Les chevreaux peuvent être bouillis vivants afin de confectionner des gants pour enfants. La peau des veaux et agneaux non-nés (certains sont avortés et d'autres viennent de brebis et vaches abattues) ainsi que celles des brebis sont considérées comme très luxueuses.

- Les toxines dans le processus de tannage

Dans le passé, la peau de l'animal était salée, séchée et tannée avec des produits de tannage végétaux ou des huiles.

Aujourd'hui, pour passer de la peau brute de l'animal au cuir fini, les producteurs de cuir utilisent beaucoup de substances dangereuses telles que des sels minéraux (chrome, aluminium, fer et zirconium), d'autres substances (phénol, crésyl, naphtalène) et une variété d'huiles, de teintures et de conservateurs dont quelques-uns ont des bases de cyanure.

La plupart des tanneries rejettent ces substances toxiques dans les rivières, fleuves avoisinants.

Des centres de contrôle des maladies ont révélé que le taux de malades de la leucémie est 5 fois plus élevé que la moyenne, à proximité des tanneries et qu'il n'est pas rare que les gens qui y travaillent meurent de cancers causés par des expositions aux nombreux produits toxiques. Selon une étude faite par le New York State Health Department (USA), plus de la moitié des victimes du cancer des testicules travaillent dans des tanneries.

- Alternatives

Il existe des alternatives aussi bien au cuir, qu'à la fourrure ou qu'à la laine. Il n'est pas nécessaire de fabriquer des ballons de football, des ceintures, des vestes, des chaussures ou d'autres choses avec du cuir. Il n'est pas obligatoire de torturer des animaux et de les tuer pour leurs fourrures. Il n'est pas obligatoire de porter des vêtements, des couvertures en laine (d'ailleurs beaucoup de personnes y sont allergiques).

De très nombreuses alternatives à ces produits existent, elles sont aussi solides, facilement lavables, souvent moins chères, plus écologiques, … comme par exemple les produits à base de coton, de lin, le lorica (matière recyclée), ou toute sorte de matière synthétique, de caoutchouc. Des chaussures (style Doc Martens, chaussures de ville, …) ressemblant à s'y méprendre à du cuir (texture, solidité,…), et n'étant composées que de matières non-animales, sont disponibles depuis déjà longtemps (voir contacts chapitre 4).

D'autre part, il est facile de se procurer des couvertures, pulls, tricots, vestes, blousons, manteaux en matières synthétiques.

En France, il est facile de trouver des chaussures en synthétique ou en toile dans la majorité des grandes surfaces et des magasins de sport.

LA SOIE

La soie est obtenue par déroulement du fil du cocon du ver à soie, après avoir ébouillanté celui-ci dans un bain de vapeur ou d'eau portée à ébullition. Cent cinquante chenilles sont ainsi sacrifiées pour obtenir

10 grammes

de ce textile de luxe.

LE DOUX ANGORA

L'angora est exclusivement la fibre textile du lapin blanc à poil long du même nom. Depuis longtemps

la France

occupe la première place mondiale des producteurs, elle " produit " environ 200 tonnes par an. Tous les trois mois environ, le lapin (ou plus souvent la lapine, car elle est plus " productive ") est épilé et fournit jusqu'à

1 kg

de mèches par an. Il est communément admis maintenant que la fourrure est un commerce de souffrance et de mort, malheureusement un grand nombre de gens préfèrent ne rien savoir des autres produits animaux (cuir, laine, etc.) qui sont obtenus en échange de la vie de millions d'animaux.

MIEL ET AUTRES PRODUITS DE

LA RUCHE

L'apiculture, c'est aussi la souffrance des abeilles. Le miel est la nourriture dont les abeilles ont besoin pour vivre. Après son extraction, lorsque l'effet calmant de la fumée s'est dissipé, les abeilles sont de mauvaise humeur et plus agressives. Pour qu'elles ne meurent pas de faim en hiver, l'apiculteur leur donne du sirop de sucre ou de mélasse. Mais, qu'il soit raffiné ou non, de betterave ou de canne, le sucre est extrait et séché à chaud. Vitamines et enzymes sont détruites, si bien que le sucre et la mélasse deviennent nocifs car déminéralisés. On peut tenter l'expérience de se nourrir uniquement de sucre et d'eau pendant quelques jours, voire quelques semaines. Divers symptômes font rapidement leur apparition : migraines, tiraillements dans les gencives, les sinus et les yeux, diminution de l'acuité visuelle. Le monde autour de vous semble changer de couleur, au sens propre comme au figuré : il paraît moins amical, plus agressif… En effet, c'est vous-même qui le devenez parce que vous avez les nerfs à fleur de peau. Le contact avec les autres devient difficile. Vous perdez le plaisir de vivre et devenez réellement souffrant si vous prolongez l'expérience : alternance d'états toniques et dépressifs ; dépendance vis-à-vis du sucre devenant petit à petit chronique ; des problèmes inflamatoires peuvent alors plus facilement se manifester sous diverses formes, telles que : sinusite, otite, angine, arthrose… Vulnérabilité accrue au diabète occasionnel ou névrotique, etc..

Par contre, une personne placée dans des conditions de survie peut rester en bonne santé en ne consommant que du miel non chauffé et de l'eau pure.

Cette souffrance, ce cauchemar, c'est celui que subissent les abeilles en hiver, alors que le sucre les détruit lentement et transforme leur vie en enfer. Leur force de vitalité diminue, si bien qu'elles deviennent une proie beaucoup plus vulnérable pour les maladies dégénératives.

L'apiculteur ajoute souvent d'autres produits au sirop de sucre, comme des antibiotiques, espérant ainsi prévenir les maladies. Maintenant, l'apiculteur qui, avant, aimait les abeilles, est devenu l'apiculteur qui aime l'argent. Il se livre à des pratiques plus cruelles les unes que les autres : il coupe les ailes aux reines ou en tue pour empêcher les essaimages ; il tord le cou aux faux-bourdons dont il veut se servir pour les inséminations artificielles (cause supplémentaire de dégénérescence) et détruit les autres mâles inutiles, pour s'approprier leur part de miel. Dans certaines régions des USA, les ruchers sont brûlés vifs après la récolte du miel, parce que l'importation de nouvelles colonies provenant de régions chaudes, au printemps suivant, coûte moins cher à l'apiculteur que de nourrir ses propres abeilles durant l'hiver.

Pollen, propolis, gelée royale, cire, … tout peut leur être pris au moyen des techniques actuelles, de sorte que l'apiculture doit être comptée aujourd'hui parmi les élevages industriels (sans toutefois généraliser car, ici comme ailleurs, il y a bien sûr des exceptions).

Les abeilles effectuent 80% de la pollinisation des cultures. Ce rôle qu'elles jouent est nettement plus important qu'il ne l'était jadis, parce que les abeilles d'élevage ont aujourd'hui remplacé un grand nombre de variétés d'insectes sauvages disparus suite à l'utilisation des pesticides.

L'exploitation des abeilles n'est pas seulement égoïste et inutile : elle provoque aussi leur dégénérescence, grave menace pour la production agricole, maraîchère et fruitière dans le monde entier, autrement dit pour notre propre survie. C'est pourquoi nous devrions veiller à prendre plus intelligemment soin des abeilles et autres insectes pollinisateurs tels que les bourdons, ainsi que leur environnement.

FILM PHOTO

Tout d'abord, il y a le support ; soit en papier pour les tirages, ou acétate, ou acétate de cellulose, ou en polyester. Sur ce support, est couché une gélatine contenant des cristaux de bromure d'argent et, en plus pour certains films couleur ou papier, des colorants.

La gélatine est une substance protéique. Elle est obtenue par traitement spécial de différentes substances animales : os, peau, tendons.

Suivant les régions de provenance des déchets d'animaux, la gélatine aura des propriétés très différentes (c'est pour cette raison que certains fabricants photographiques ont leurs propres troupeaux). Cette gélatine sert de liant pour retenir les cristaux de bromure d'argent.

La gélatine photographique n'est ni plus, ni moins la même qu'on trouve chez le charcutier, en sachant que la gélatine photographique est de meilleure qualité que celle utilisée dans l'alimentation.

A noter que la rumeur qui prétendait que Fuji n'utilisait plus de gélatine pour ses pellicules est fausse.

La seule alternative possible est d'utiliser des appareils photos numériques. Leur prix devient de plus en plus abordable et ils sont de plus en plus performants.

POUR LES BESOINS DU CINEMA…

Les films qui comportent des scènes de violence, de torture et de meurtre sur des animaux nous proposent des images très réelles. Et pour cause, quand il s'agit d'animaux, le trucage consiste à faire croire, trop souvent, aux spectateurs, que les animaux sont mutilés, souffrent et meurent " pour de faux "…

Les animaux dressés spécialement pour la figuration sont loués pour des sommes qu'une majorité de producteurs de films ne peuvent et / ou ne veulent pas débourser. Aux USA et en Europe (officiellement) les " animaux de cinéma " sont protégés. Mais rien n'empêche un producteur de les utiliser dans des séquences révoltantes, dès l'instant qu'il tourne dans des pays où les animaux ne sont pas (ou peu) protégés (exemple classique : Espagne, Italie, Mexique,…). Des chevaux, des chats, des chiens, des oiseaux (ou d'autres animaux si besoin est) sont mutilés et tués après bien souvent une longue et douloureuse agonie.

CHASSE, PECHE ET PREDATION

En France chaque année, près de 1,3 millions de chasseurs tuent 50 millions d'animaux, provoquent 300 accidents de chasse impliquant des blessés humains et tuent une 50aine d'humains. A 90%, les victimes humaines sont des chasseurs.

L'humain n'est pas fait physiquement pour être un prédateur comme peut l'être un renard, un ours, un loup, un aigle. Sans ses armes, l'humain n'est qu'un piètre chasseur, il peut juste à la rigueur tuer quelques petits animaux, ou manger des charognes. La chasse ne s'est développée dans l'espèce humaine qu'à partir du moment où il s'est mis à fabriquer des outils. Un fusil (mais aussi un arc, une lance) n'a rien de " naturel " et quelques milliers de tonnes de plomb toxiques sont déversés tous les ans, par eux, dans l'environnement. Il en est de même pour les pêcheurs, ce qui est tout, sauf écologique… Essayer donc de tuer un sanglier à mains nues ou de rattraper un lièvre… L'humain n'en est pas capable, pas plus que son ancêtre. Les sens de l'humain sont tellement peu adaptés à la chasse, qu'il utilise des chiens pour dénicher des proies : sans eux, ils pourraient très bien passer à côté d'animaux sans les voir (les animaux ont une fourrure ou un plumage qui leur sert de camouflage). Lorsque le chien du chasseur fait s'enfuir un animal, l'humain n'a alors qu'à braquer son fusil et tirer. C'est ça qu'ils prétendent être du sport.

Certains prétendent que la chasse que pratiquent les humains régule les espèces. Seulement, il faut savoir que les chasseurs sont obligés de faire des élevages de gibier, comme des lièvres et des faisans pour pouvoir tuer quelque chose. Ils les lâchent juste avant l'ouverture de la chasse et il n'est pas rare de voir dans la nature vers cette période, des faisans et des lièvres qui ne s'enfuient même pas à la vue des humains : les chasseurs les tuent à bout portant. Et si ce ne sont pas eux qui les tuent, ces animaux d'élevage meurent car ils ne savent pas se débrouiller tout seul. Pour la pêche c'est la même chanson, avant l'ouverture, des poissons d'élevages sont versés dans les rivières. L'environnement a été tellement pollué et la place tellement réquisitionnée par les humains que les animaux n'ont plus d'espace viable pour se développer. Quel est le but ? Que chacun puisse continuer à tuer pour satisfaire son petit ego, avoir une sensation de puissance en tuant des êtres ? Nous faire croire que la chasse et la pêche sont nécessaires ? Veut-on nous faire croire que des actes, qui consistent à tuer, développent les bons côtés de l'humain ? Cultiver un jardin permet d'apprendre sur l'environnement d'une façon bien plus positive. Et si les sentiers ne sont plus entretenus par les chasseurs qu'est-ce que cela fait ? Croit-on aussi que les sentiers sont naturels ? Ce qui est naturel, c'est que des arbustes et des fougères fassent disparaître ces chemins.

Même dans l'hypothèse où un contrôle des populations animales soit nécessaire, pourquoi chercher à tuer ? On peut très bien imaginer des contraceptifs qui pourraient être répandus dans la nature ou injectés dans les animaux. Ces méthodes existent déjà d'ailleurs pour les pigeons ou pour des espèces protégées comme les éléphants. Il s'agit juste d'avoir la volonté de développer ces méthodes, même si c'est moins facile et moins dans les mœurs actuelles que de tuer.

La prédation, même si certains la qualifient de naturelle n'en reste pas moins cruelle et non-acceptable moralement. A l'heure actuelle, aucune solution simple n'existe pour éviter que les animaux se tuent entre eux (à part les animaux " domestiques " comme les chats et les chiens qu'il est facile de nourrir d'une façon végétalienne). Cette question est, pour le moment, réservée aux philosophes éthiques.

LA VIVISECTION

: CRUELLE ET INUTILE

Utiliser des animaux comme modèle pour des expériences est le plus souvent trompeur et parfois dangereux. L'Open, un médicament utilisé pour essayer de soulager la vie des handicapés moteur, a causé de multiples morts d'humains avant d'être retiré du marché. Il avait pourtant été vérifié sur les animaux.

L'emploi de certains médicaments utiles pour les humains a été retardé en raison de leurs effets nocifs sur les animaux : La digitaline, utile pour les maladies cardiaques, fut trouvée dangereuse pour les chiens sur lesquels elle fut testée. La pénicilline, l'antibiotique si utile, est mortelle pour les cochons d'Inde mais ne fut heureusement pas testé sur eux. L'usage du chloroforme fut longtemps retardé en raison de sa grande toxicité pour les chiens. La morphine est un calmant pour les humains et les rats mais produit un état d'excitation maniaque chez les chats et les souris. L'aspirine, d'usage si courant, produit des malformations fœtales chez les rats et les chats. Le persil est mortel pour les perroquets et l'abus de sel pour tous les oiseaux, l'amanite phalloïde ne dérange ni les limaces ni les écureuils, mais est mortelle pour l'humain.

Des solutions de substitution à l'expérimentation animale existent : la culture en " masse " d'unicellulaires (texte écrit par le Docteur Gustave Mathieu)

Oui, il existe des méthodes substitutives à l'expérimentation animale ; et notre lutte contre cette dernière depuis tant d'années auprès des autorités de tutelle ainsi que des instances scientifiques commence à porter ses fruits…

En effet , certaines unités de laboratoires de recherche commencent à innover et à rechercher leur " matériel " expérimental ailleurs que chez les animaux, et certains scientifiques éclairés n'hésitent pas à rejoindre les thèses que nous défendons depuis toujours quant au peu de fiabilité des résultats obtenus chez l'animal, quand on veut expérimenter une substance qui devra être ultérieurement utilisée chez l'humain.

Il est donc rassurant pour tous les amis et défenseurs des animaux de savoir qu'il existe à Paris (Université Paris VII) et à Angers des chercheurs qui ont mis au point une méthode de substitution à l'expérimentation animale, grâce à l'utilisation de culture en masse d'unicellulaires.

L'intérêt de l'utilisation expérimentale d'unicellulaires dans les méthodes de recherche en toxicologie par exemple, provient du fait qu'il s'agit en quelque sorte d'une " duplication " absolument identique d'un même type de cellule ; ce qui permet donc d'obtenir toutes les données statistiques basées sur la loi des grands nombres… exactement de la même manière que dans l'expérimentation animale habituelle ; mais là, sans devoir sacrifier un seul animal !

De plus, les cellules utilisées offrent même une plus grande " adaptabilité " aux diverses conditions de culture d'une part, et d'expérimentation ultérieure d'autre part ; ainsi, les réponses obtenues d'une substance testée sont beaucoup plus fiables du fait qu'il n'y a plus ici, grâce à cette utilisation d'unicellulaires, d'interférences regrettables qui étaient jusqu'ici rencontrées chez l'animal : le stress normal et dû au milieu carcéral de l'expérimentation, le poids, la nature, l'origine de l'animal… Et tout ceci amenait donc obligatoirement à l'aberration de devoir répéter quantitativement toujours la même expérience… en sacrifiant toujours un plus grand nombre d'animaux.

La culture de ces unicellulaires peut en outre s'effectuer dans toutes les conditions possibles, de jour comme de nuit, en basse ou haute température, etc., sans une grande incidence sur les résultats ; et sans provoquer la moindre souffrance.

Ces cellules unicellulaires peuvent pousser comme une cellule animale, dès qu'elles sont mises en présence d'une substance nutritive comme le sucre, l'alcool, l'acide lactique, etc. Les cellules unicellulaires utilisent les éléments naturels pour se développer : la lumière, le gaz carbonique qu'elles réduisent en sucres et oxygène qui est rejeté dans l'atmosphère.

Mieux encore, savez-vous que ces unicellulaires se comportent aussi comme de véritables cellules hépatiques, en transformant par exemple des lactares en glycogène ? Etc..

Ainsi, sur le plan pratique, on peut demander aux cellules unicellulaires absolument tous les tests auxquels sont habituellement soumis – cruellement – des animaux ; avec elles, on peut donc obtenir une A.M.M. (Autorisation de Mise sur le Marché) d'une manière beaucoup plus fiable qu'en sacrifiant des milliers d'animaux issus de diverses espèces. Car il est possible de prouver que la substance proposée, à un dosage déterminé, ne présente aucune toxicité pour l'humain ; et cela est le fruit d'une recherche datant déjà de plusieurs années, par toute une équipe dirigée par les Professeurs Joël Briand et Danielle Laval-Martin, notamment. Aussi devrions-nous leur adresser un beau " coup de chapeau " et les féliciter tout en les encourageant à continuer dans cette " voie royale " qu'ils se sont tracé.

Tous les types de tests peuvent être effectués : qu'il s'agisse d'une substance médicamenteuse, d'une lessive, d'un désherbant, d'un cosmétique… ou de toute autre substance ! Et les résultats obtenus laissent apparaître – par rapport à ceux déjà obtenus depuis longtemps au prix d'atroces souffrances animales – des résultats encore plus rapides et plus probants que ceux anciennement obtenus chez les animaux.

Aussi, pour conclure ici, nous apparaît-il absolument nécessaire que les autorités de tutelle (Ministère de

la Recherche Scientifique

et de

la Santé

) engagent une politique d'envergure en ce sens, afin de pouvoir " standardiser " ce type de méthode alternative à l'expérimentation animale.

Continuons donc notre combat en ce sens.

PRODUITS COSMETIQUES ET HYGIENIQUES

Parlons d'abord des ingrédients : la plupart des crèmes, fonds de teint, savons, rouges à lèvres et fards à paupières contiennent des graisses animales. Plus de 20 000 baleines sont tuées annuellement, leur graisse sert à la production de savons, produits cosmétiques et lubrifiants. L'instrument le plus cruel dans ce massacre est le harpon à charge explosive : éventrées et horriblement mutilées, les baleines se débattent parfois des heures avant de mourir. Un autre produit provenant des baleines est l'ambre gris utilisé dans beaucoup de parfums. Cette substance grisâtre et cireuse est prélevée dans l'intestin des baleines tuées.

Souvent les parfums contiennent aussi de la civette, une sécrétion des glandes odorifères du chat musqué – en Ethiopie, d'où ces animaux proviennent, il existe même des fermes spécialisées dans la production de civette ; les chats musqués y restent enfermés toute leur vie dans des cages beaucoup trop petites, dans des conditions de vie inimaginables – ou encore du castoréum, provenant du castor, et du musc. Pour plus de commodité, les castors aussi bien que les chevrotins fournisseurs de musc sont tout simplement abattus par les chasseurs convoitant leurs précieuses sécrétions glandulaires.

Œstrogènes (extrait de l'urine des juments maintenues constamment enceintes), placenta, escargots écrasés, extraits d'embryon ou de fœtus et huile de vison sont encore d'autres matières couramment utilisées par les fabricants de produits de beauté.

Analysons ensuite les méthodes d'essai : tous les produits chimiques (colorants, agents conservateurs, etc.) contenus dans les produits de beauté sont essayés au moins une fois au cours de leur développement sur les animaux pour voir s'ils sont nuisibles, et, si oui, dans quelle mesure.

Pour se rendre compte si le produit n'irrite pas les muqueuses, on utilise surtout des lapins : on leur met par exemple du shampooing dans les yeux. Etant donné que les glandes lacrymales du lapin produisent beaucoup moins de liquide que celles de l'humain, la substance reste dans l'œil en état concentré pendant des jours et des jours, provoquant de graves irritations et souvent même la cécité.

Pour contrôler si le produit n'irrite pas la peau, celle des animaux d'essai est entaillée ou enlevée jusqu'à la chair vive, on applique ensuite le produit à tester (crème, colorant pour cheveux, etc.) sur la plaie. De graves brûlures en sont souvent la conséquence. Pendant toute la durée du test, les animaux sont ligotés afin qu'ils ne puissent pas se gratter ou se lécher.

Lors du test de toxicité, on vérifie la toxicité du produit par l'application d'une dose déterminée soit en l'introduisant au moyen d'une sonde dans l'estomac des animaux, soit en les forçant à inhaler le produit, soit encore en l'injectant dans leurs muscles, leurs veines ou leur cavité abdominale. On observe ensuite les spasmes, paralysies et autres réactions. Après quelques jours, les animaux – s'ils sont encore vivants – sont tués et on analyse les dégâts causés. Lors du test DL50, la dose est progressivement augmentée jusqu'à ce qu'elle cause la mort de la moitié des animaux constituant l'échantillonnage.

Ce n'est qu'après toutes ces tortures qu'on en vient aux tests sur le consommateur. Et là, les méthodes s'humanisent ; soudain, il suffit d'essayer le produit pendant quelques semaines sur la peau intacte, au lieu de le mettre dans les yeux ou des plaies. Là, on tient compte aussi de l'usage auquel le produit est destiné, c'est-à-dire, qu'on n'oblige personne à avaler un rouge à lèvres ou un flacon de bain-mousse.

Les alternatives : il y a des fabricants de produits cosmétiques qui n'emploient pour leurs produits que des ingrédients végétaux et minéraux ; ces producteurs se sont engagés à ne pas faire de tests sur les animaux et ils n'utilisent aucune matière première ayant été soumise à de tels tests.

On pourrait objecter que ces maisons n'offrent pas les garanties nécessaires en ce qui concerne l'innocuité de leurs produits.

N'ayez pas de crainte : les essais sur animaux ne sont prescrits (bien qu'indirectement) que pour les produits contenant des ingrédients qui pourraient être nuisibles . Si un produit est donc admis sur le marché sans avoir fait l'objet de tests sur les animaux, c'est que les ingrédients qu'il contient ont été jugés inoffensifs. Par contre, les produits que l'on teste d'abord sur des animaux contiennent des substances jugées susceptibles d'être nuisibles. En outre, une preuve de non-toxicité obtenue par des tests sur animaux ne présente aucune garantie que ce produit est sans danger pour les humains.

Les tests sur les animaux ne servent donc nullement à la sécurité du client, ils n'ont que fonction d'alibi pour les producteurs.

En utilisant des produits de beauté non-testés sur animaux, vous avez donc la garantie qu'ils ne contiennent pas d'ingrédients dangereux. Ainsi, en achetant ces produits, vous contribuez à l'abolition des tests sur les animaux, et vous utilisez un produit qui présente beaucoup moins de risques pour votre santé que les produits usuels.

Quelques marques sûres ne testent pas sur les animaux (vérifier la composition de leurs produits, tous ne sont pas vegans), ces marques sont trouvables en magasins bio, de diététiques où ont leurs propres magasins : Argiletz, L'Arche Bleue, L'Artisan Savonnier, Aux Senteurs De Delph, Callyope, Cosmonaturel (Gravier), Diproma (Gravier), Harmonie Verte (Gravier), Herbes Savantes (Gravier), Jacques G. Paltz, Lerutan (Gravier), Lise Du Castelet (Gravier), Marie M. (Gravier), L'Occitane, Phytoceane (Codif), Phytomer (Codif), Pur'Air (Gravier), Thalgo Cosmetic (Thalgo), Physiocea (Thalgo), Logique Marine De Thalgo (Thalgo) Weleda, The Body Shop, Honesty Cosmetic.

" SENSIBLERIE "

Entendu dans la bouche d'un adulte, mère de deux enfants : " mes filles aiment beaucoup les animaux. Heureusement, je crois qu'elles n'ont pas fait le rapport avec la viande qu'elles mangent ".

Ce rapport, on le leur expliquera plus tard, en même temps que l'inexistence du Père Noël. En attendant, on donne aux enfants l'image d'animaux gentils et mignons qu'on retrouve dans les dessins animés, par exemple, ceux de Walt Disney (bambie, blanche neige et les sept nains, les cent un dalmatiens, etc.). Les enfants gobent cette image, parce qu'elle est agréable. Elle évoque tout plein de sensibilité et d'amour. D'autre part, comparée à la réalité, elle est ridicule. Elle est faite pour l'être.

Phase 2 : on explique aux enfants que la nature est pleine de carnage et de compétition ; que les animaux sont en général soit méchants soit indifférents, et que si nous on les bouffe, c'est forcé, et que de toute façon c'est normal, ils ne méritent que ça, puisqu'ils se bouffent entre eux. C'est une image aussi fausse que la première, mais comme elle est " dure ", alors que la première est " douce ", on ne se moquera pas de celui qui la met en avant, car il montre ainsi qu'il " n'est pas un enfant ". On s'arrange alors pour identifier toute sensibilité envers les animaux à la première image ; on l'appelle alors " sensiblerie ".

Les enfants comme beaucoup d'animaux sont capables d'affectivité, d'amour, de haine, de cruauté et d'indifférence envers à peu près tout : un lézard, un frère, un chat, ou un jouet. L'altruisme dont ils font souvent preuve peut s'appliquer à un animal comme à un humain. L'éducation qu'on leur fourgue sert entre autre à remplacer en grande partie la notion de bon / mauvais qu'ils peuvent avoir, pour eux-mêmes ou pour les autres, par la notion de socialement permis / interdit. C'est seulement alors qu'ils comprendront, par exemple, que c'est faire preuve de sensibilité que de se préoccuper des conditions de vie des pauvres mais que c'est de la sensiblerie que de se demander si les raticides ne tuent pas les rats dans d'horribles souffrances. Pendant la guerre, c'est de la sensiblerie que de ne pas vouloir tuer des humains.

Bien sûr, dit comme je le dis, cela ressemble à un complot pour manipuler l'enfant. Ce n'est sans doute pas un complot au sens propre. Mais comment rendre compte du fait que tant de végétariens racontent que quand ils ont voulu cesser de manger de la viande, la pression de leurs parents contre eux a été formidable ? Comment rendre compte de la mauvaise foi énorme d'une partie du corps médical français, des " éducateurs ", qui affirment contre leur propre logique la nécessité de manger de la viande ?

Comment rendre compte de l'indifférence complète de la quasi-totalité des gens envers les conditions d'élevage des animaux et envers leur abattage ?

Comment expliquer que quand je parle de ces problèmes devant les gens, d'abord on ne comprend pas, ensuite on se moque doucement de moi, et, si j'insiste, on devient agressif ?

On a l'impression que parler du crime quotidien massif que commettent les gens contre des êtres sensibles revient à transgresser un tabou. Se préoccuper des animaux rappelle la sensibilité brute qu'on a tous eu dans notre enfance ; c'est un acte asocial. C'est un acte qui dit qu'on veut porter son regard hors de la société, vers des choses et des êtres qui existent autrement que par un statut social. C'est aussi un acte gratuit : jamais les animaux ne voteront pour nous, jamais ils ne nous mettront au pouvoir. On ne peut attendre d'eux aucune gratitude. La rapacité est fortement encouragée socialement ; celui qui arnaque les autres est admiré, celui qui en est la victime est méprisé.

J'ai demandé un jour à une " écolo " dans une coop bio si les shampooings qu'elle amenait étaient testés sur les animaux. Elle a cru tout naturellement que je voulais qu'ils soient testés ; des fois que ça puisse me donner des boutons ! Ça, c'est bien vu, c'est être un consommateur averti, qui se défend, pas un con.

MANGER DE

LA VIANDE

/ TUER DES ANIMAUX

Pendant longtemps je n'ai pas fait le rapport, je n'ai pas vu le rapport, entre " manger de la viande " et " tuer des animaux ". Je mangeais de la viande et ne tuais pas d'animaux. Je savais pourtant très bien que la viande est de la chair d'animaux morts, et pas morts de maladie ou de vieillesse, mais tués en bonne santé. Seulement, je ne les tuais pas, ces animaux ; quelqu'un d'autre les tuait, et indépendamment de moi. Ils m'étaient offerts. Ils m'étaient présentés, tués et découpés dans les magasins, assaisonnés et cuits par mes parents.

Je mangeais de la viande et ce n'était pas ma faute si des animaux étaient tués ; comme si, si je n'en avais pas mangé, ils auraient été tués quand même ; comme si des animaux étaient tués comme ça, indépendamment des mangeurs de viande. Un peu comme si la viande pouvait ne pas provenir d'animaux tués et que ce ne soit pas ma faute qu'il en existe provenant d'animaux tués ; comme pour certains produits tels que des margarines du commerce qui ont un petit pourcentage de produits animaux alors qu'il pourrait très bien ne pas y en avoir. Ce n'est pas moi qui demande qu'il y en ait, comme ce ne serait pas moi qui demanderait qu'il y ait de l'animal mort dans la viande.

La viande, je n'avais pas demandé que ça existe, mais comme ça existait, non seulement ça me paraissait logique d'en manger mais je pensais qu'en manger ne changerait rien. Je ne voyais pas que c'était plusieurs vies différentes ; et que, ne pas manger de viande pouvait en épargner quelques-unes.

C'était comme s'il y avait des animaux tués de toute façon, comme si ça ne dépendait pas de la demande.

Je ne me voyais vraiment pas intervenir dans ce grand tout, ni même en avoir la possibilité ; je ne savais pas que beaucoup d'autres gens ne mangeaient pas de viande, et que beaucoup plus encore et même tout le monde pourrait ne plus en manger.

Je ne me voyais pas pouvoir faire ce choix de ne plus en manger, comme s'il était réservé à une élite ou plutôt à une certaine catégorie de gens un peu originaux, dans le mauvais sens du terme, idéalistes / irréalistes.

Si ça m'était passé par la tête de penser que c'était dégueulasse, je n'aurai même pas osé en parler. Je n'osais parler que de ce qui était bien, je me montrais toujours sous un bon aspect, je n'osais même pas formuler ce que je trouvais mal, ce qui me faisait mal…

Pourtant c'est plus qu'évident : c'est par définition que la viande est de la chair d'animaux tués, que chaque morceau de viande a été une partie du corps d'un animal vivant en bonne santé.

Horrible ! Tout le monde sait bien ce que veut dire tuer, et tout le monde ou presque trouve ça horrible. Et pourtant très peu de gens trouvent horrible de manger de la viande. Ils trouvent horrible le paysan qui tue un poulet, les métiers dans les abattoirs, et un peu moins le métier de boucher. Personne ne se demande pourquoi ils font ces " horreurs ".

L'horreur est dans chaque personne qui mange de la viande. On a bien l'habitude de toujours voir l'horreur ailleurs, de la voir en quelqu'un de particulier, autre que soi, ou de la voir, loin de soi, dans un grand chiffre. On voit l'horreur du paysan qui tue et l'horreur des 145 000 poulets tués, tout en ne trouvant pas horrible de manger de la viande " soi-même ". On se banalise d'une part, et on ne se voit pas, on ne voit pas ce que l'on fait.

On " fait les courses " pour le repas, on n'achète pas de cadavre ; on ne mastique pas du cadavre, on se nourrit.

Dire que la viande est du cadavre n'est pas bien compris. Cadavre, c'est dans la tête des gens et aussi dans la mienne, corps mort allongé sur le bord de la route, corps dans un cercueil, corps d'un oiseau déchiqueté par un chat, corps mort au milieu d'un pré… C'est corps mort à enterrer, ce n'est pas corps mort à découper pour manger. Un cadavre, c'est l'horreur de la mort. C'est un corps que personne ne penserait à découper, à faire cuire pour le manger. On est bien habitué à la différence, " faut pas tout mélanger ".

La viande n'a plus aucun rapport avec l'animal vivant, alors que le cadavre, on aurait envie qu'il revive. Le cadavre est près de la vie, il en a la forme mais plus le souffle. Pourtant la viande aussi reste un peu de l'animal vivant dans la tête des gens, elle en garde les qualités et il n'y a pas de meurtre.

J'avais écrit une phrase un peu slogan qui semble ne pas pouvoir être comprise par beaucoup de gens : " je ne mange pas de cadavre même bien découpé et bien présenté dans les rayons d'un magasin " ; le sens m'en paraissait très clair. Et puis, j'ai entendu beaucoup de gens me dire : " mais il n'y a pas de cadavre dans les magasins " ou " en tout cas je n'en ai jamais vu " ou " je ne vois pas de quels magasins il s'agit "…

Je mangeais de la viande parce que mes parents en mangeaient et qu'ils me nourrissaient, comme ils m'habillaient et m'emmenaient à l'école. Je n'aurais jamais pensé pouvoir choisir mes vêtements, ma nourriture, etc.. Ils m'ont habituée à beaucoup de choses, certaines dont je suis contente et d'autres pas, je me suis débarrassée de certaines, je me bats contre d'autres et j'en laisse aussi certaines plus ou moins dans un coin. Je ne mange plus de viande…

Je mangeais de la viande parce que c'était comme ça, ça se vendait, s'achetait, se mettait au frigo, se faisait cuire et avait un bon goût, un goût habituel ; et ça donnait des forces et était indispensable pour rester en bonne santé, pour pouvoir travailler, comme on me disait.

Pourquoi d'ailleurs on me disait ça, parce qu'on pensait que c'était vrai ? Parce qu'on pensait qu'il fallait faire attention si on n'en mangeait pas et qu'on ne me faisait pas confiance pour ça ? Parce qu'on ne voulait pas que me vienne à l'idée de ne pas en manger ? Et pourquoi ? Pour ne pas avoir dans la famille quelqu'un qui sort un peu de la norme ? Pour légitimer ces meurtres ? Pour légitimer qu'on en mange soi-même ? Pourquoi légitimer… ? J'en mangeais tout bêtement parce qu'on m'avait appris à trouver ça bon, je pouvais aussi m'arrêter juste à cet argument et essayer d'oublier l'horreur que représente la consommation de cadavres.

LA CONTRACEPTION

Les pilules contraceptives et tous les moyens contraceptifs sont testés sur les animaux. La plupart contiennent des produits d'origine animale. En 1997, au Royaume-Uni, la seule pilule sans produit d'origine animale était " Femulen ", fabriqué par la firme Gold Cross Pharmaceuticals, mais elle a été testée sur les animaux.

Le latex utilisé pour les préservatifs peut être fabriqué par un procédé incluant de la caséine (une protéine du lait). La seule marque disponible facilement, au Royaume-Uni, ne contenant pas de produit d'origine animale est Jiffi. De plus, ces préservatifs ne sont pas testés sur les animaux, mais par des humains volontaires.

Nous n'avons pas d'informations sur la matière des préservatifs en France. On peut supposer qu'elle contient des produits d'origine animale et qu'elle est testée sur les animaux.

Des préservatifs sans produits d'origine animale et non-testés sur les animaux peuvent être commandés à

la Vegan Society

(voir adresse au chapitre 4). Ils s'appellent " Condomi ".

Il est toujours possible aussi de n'avoir des relations sexuelles que lors des périodes de non-fécondité (ce qui ne met pas à l'abri des M.S.T.).

LA MEDECINE

Actuellement, tous les médicaments sont testés sur les animaux. Il n'existe pas de choix, si ce n'est utiliser des méthodes alternatives à la médecine " légale ". Chacun est libre de pousser jusqu'où bon lui semble son refus d'utiliser des produits issus de la souffrance d'un animal. Toutefois, il faut prendre en compte le fait qu'il est plus profitable qu'un végétarien ou un végétalien continu à être en bonne santé, quitte à utiliser des médicaments, ponctuellement, plutôt que de se sacrifier car nous sommes trop peu nombreux pour qu'un de nous disparaisse pour ce motif. Lorsque nous n'avons à notre disposition aucune alternative, notre responsabilité ne peut pas être prise en compte. La meilleure solution est de faire attention à son hygiène de vie pour ne pas tomber malade : faire un peu de sport (jogging, marche, vélo, natation, musculation, etc.), ne pas prendre de risques inutiles, ne pas se droguer (alcool, tabac, café, autres drogues), manger végétarien ou végétalien correctement, s'aérer.

LES ZOOS, CIRQUES, CORRIDAS, AQUARIUMS, ETC..

Les zoos sont de véritables prisons pour les animaux, où ils devront passer leur vie entière sous le regard des humains. Beaucoup sont capturés violemment dans des pays lointains et une bonne partie meurt durant le convoyage. Les cirques, qui utilisent des animaux, sont eux-aussi de véritables bagnes où les animaux sont martyrisés pour apprendre à obéir à des humains dans des spectacles ridicules. Une fois trop vieux, les cirques se débarrassent d'eux. Tous ces spectacles, tous ces enfermements d'animaux ne sont là que pour flatter l'ego des humains, assouvir leur désir d'avoir des êtres sous leur pouvoir. Ces actes sont cruels et ne développent pas les bons côtés de l'humain.

Pour découvrir la vie des animaux, on peut très bien aller se promener dans la montagne ou les bois. Ou, encore, regarder des reportages et lire des livres.

PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET DU TIERS-MONDE

GASPILLAGE ALIMENTAIRE

La proportion d'énergie des végétaux transformée en viande ou en lait par l'animal qui s'en nourrit est extrêmement faible. Les pertes sont énormes. Les chiffres suivants en donnent un aperçu global :

PERTES RESULTANT DE

LA TRANSFORMATION DU

VEGETAL EN ANIMAL

Animal

Végétal

Vache

Poulet (viande)

Porc

Lait

1 unité

1

1

1

Poids

10,0

9,5

6,5

0,8

Energie

17

19

9

4

Pour produire de l'énergie sous forme de viande de bœuf, il faut 17 fois plus d'énergie que sous forme d'alimentation végétale, etc.. La comparaison du contenu énergétique est particulièrement édifiante. Il en ressort que, même pour le lait, on a des pertes considérables.

Cet échec économique est également traduit par la comparaison des superficies nécessaires pour produire des protéines végétales et animales. Pour une superficie déterminée qui produit une unité de protéines de viande, on peut en produire : 5 de céréales, 10 de légumineuses et 26 d'épinards.

SURFACE DE TERRE NECESSAIRE POUR

LA PRODUCTION DE

NOURRITURE

Produit

Hectare pour 1 tonne de protéines / an

Hectare pour une énergie de 100 MJ / an

Chou

Pomme de terre

Froment

Lait

Œufs

Viande de bœuf

0,9

2,4

2,9

8,3

12,5

33,3

3

1

1,7

9,5

20,8

13

DESTRUCTION DE L'ENVIRONNEMENT

Les humains se sont multipliés pour peupler progressivement toute la surface de la planète. Leur nombre, allié à un mode de vie dépensier en énergie peut finir par épuiser toutes les matières premières et les sources d'énergie, tout en détruisant l'environnement, d'ici un ou deux siècles. Notre présence ne doit pas polluer d'avantage l'air, l'eau et l'environnement.

Si on regarde autour de soi, on est frappé par le peu d'espace libre qu'on peut encore trouver. La production de viande et de produits laitiers n'est pas étrangère à cet état de chose. Des superficies considérables sont occupées à cette fin : l'espace où on tient les animaux en captivité (même si celui-ci est réduit à son strict minimum), mais aussi toute l'infrastructure du commerce liée à l'élevage, comprenant les abattoirs, clos d'équarrissages, usines de transformation et de retraitement, etc. ; et surtout les énormes surfaces de terres arables utilisées pour la transformation du végétal en animal. En France, au moins la moitié des terres agricoles est utilisée à grand renfort de produits chimiques de synthèse dans ce but. 80% des productions de soja, maïs, pois sont destinées à nourrir le bétail.

Les élevages industriels consomment de grandes quantités d'oxygène et d'eau potable. L'agriculture est le secteur d'activité qui utilise le plus d'eau de captage. Ainsi, la production d'un kilo de viande nécessite entre
10 000 et

24 000 litres

d'eau, tandis que la production d'un kilo de céréales, par exemple, n'en demande que 250 à

1 200 litres

. Cette contribution peut donc elle aussi devenir des dizaines de fois moins lourde si on arrête le gaspillage consistant à transformer de la nourriture végétale en produit animal.

La quantité d'énergie provenant de combustibles fossiles utilisés pour la production de nourriture est également inférieure pour une alimentation 100% végétale :

Menu non-végétarien = 33 900 kcal. Menu végétarien = 18 900 kcal. Menu végétalien = 9 900 kcal.

En plus d'une dépense d'énergie catastrophique, la production de viande produit une surcharge supplémentaire de polluant (fumier, purin, gaz) pour les facultés d'autopurification du sol, de l'eau douce, de l'eau de mer et de l'air. En plus des 24 millions d'humains qui vivent en Belgique et en Hollande, 40 millions de têtes de gros bétail sont entassées dans des conditions déplorables, ainsi que des centaines de millions de petits animaux d'élevages industriels (poules, dindes, canards, etc.).

Parmi les problèmes que nous connaissons actuellement, on peut clairement entrevoir deux menaces qui pèsent pour l'avenir : les pluies acides, et la pollution du sol et des nappes phréatiques. D'après les chiffres du Ministère de

la Santé Publique

hollandais (WVC), 50% des retombées acides en Hollande proviennent des élevages industriels. On prévoit la mort de la moitié de nos bois et forêts à brève échéance.

Selon une enquête du Centre d'Etude sur l'Energie en Hollande, le refoulement des déchets ammoniacaux provenant des élevages devrait avoir la priorité absolue en matière de lutte contre les pluies acides.

De plus en plus de nappes phréatiques sont polluées par les nitrates et phosphates provenant des engrais chimiques mais aussi de l'excès de déjections animales. Les substances qui atteignent actuellement les eaux souterraines furent épandues sur les champs il y a quelques quinze ans, ce qui signifie que la pollution des eaux souterraines augmentera encore pendant 15 ans, même si on devait réduire les fumures dès aujourd'hui.

Outre les pluies acides, le déboisement constitue une cause importante de disparition des forêts dans le monde entier, et particulièrement en Amérique Centrale et du Sud : au Costa Rica, par exemple, on défriche les forêts à la vitesse de 50 à 70 mille hectares par an. Une grande partie de ces terres est consacrée à l'élevage de bétail dont la viande est transformée notamment pour les trusts de hamburgers qui l'importent chez nous.

Les pratiques évoquées ci-dessus sont en voie de mener à une pollution généralisée. La gravité de la situation est claire et tout le monde sait qu'il est nécessaire de changer " quelque chose " si nous voulons éviter la catastrophe aux générations qui devront vivre après nous dans le monde que nous leur laissons. Mais souvent, on n'a pas encore bien réalisé qu'ici comme ailleurs, la meilleure solution consiste à prendre le mal à sa racine : dans le cas présent, les immenses élevages d'animaux pour produire de la viande comme principaux responsables (avec la surpopulation humaine) ; car l'acceptation d'une telle prise de conscience demande la remise en question de ses propres conceptions et un changement de mentalité.

En France, outre les pollutions de l'agriculture et des élevages pour la production de viande, 2,6 millions de tonnes de déchets d'abattoir (visières, viandes " impropres à la consommation humaine ", etc.) sont produits et transformés en farine animale qui sert à son tour à nourrir les élevages, malgré les risques sanitaires de telles pratiques (transmission de maladie comme la " vache folle ", par exemple). Face à une telle quantité de déchets, les autorités sont dans l'incapacité de trouver d'autres alternatives, comme remplacer ces farines animales par des farines végétales (qu'il faudrait produire en polluant encore plus !), tout en devant se débarrasser des déchets d'abattoir en les incinérant par exemple (transformant

la France

en un vaste crématoire !). Le résultat en serait une pollution démentielle ! Chaque pays est confronté à ce problème !

En Bretagne, on compte actuellement : 12 millions de porcs, 500 millions de poulets, 10 millions de canards. Leurs déjections représentent l'équivalent d'une locomotive tirant 12 000 kms de wagons remplis à ras bord. Alors qu'en même temps le nombre d'humains vivants en Bretagne est de 2 873 000 habitants… La " solution " que propose les autorités consiste à tenter de répartir cette pollution sur l'ensemble du territoire tellement la situation en Bretagne est dramatique. Par contre, le végétarisme et le végétalisme ne sont pas évoqués une seconde, alors qu'ils représentent la solution la plus efficace, la moins coûteuse et la plus simple !

LA FAIM DANS

LE MONDE

D'innombrables êtres humains souffrent de la faim. Chaque année, environ 40 millions d'humains meurent de faim (par sous-alimentation ou malnutrition) alors que, quantitativement et qualitativement, les plantes cultivées actuellement suffisent amplement pour nourrir la population mondiale.

Une importante proportion de la nourriture consommée dans les pays riches consiste en produits animaux, impliquant un gaspillage énorme, tandis que la faim règne notamment dans les pays pauvres. Ainsi, 40% de la nourriture du Hollandais moyen, par exemple, est couverte par des produits importés de l'étranger.

Paradoxalement, dans les pays en voie de développement où le marché économique est ouvert à l'extérieur, environ un quart de la population souffre de la faim.

Cette répartition inégale des biens n'est pas le fait du hasard. Dans de nombreux pays et régions du monde, le mode de vie traditionnel fragile mais plus ou moins stable est détruit par le contact brutal de la civilisation occidentale venue chez eux apporter son commerce. Avec de bonnes intentions, mais des conséquences catastrophiques. A présent, les terres les plus fertiles sont souvent réservées à la culture intensive de diverses plantes commercialisées à grande échelle pour la nourriture du bétail. Ces terres arables conviendraient pour nourrir directement les humains à partir de plantes, mais ce sont généralement des sols de médiocre qualité qui sont utilisés à cet effet.

Les paysans d'origine ont perdu leur liberté : les uns sont maintenant assujettis à des puissances financières ; les autres ont été écartés des terres sur lesquelles ils vivaient depuis des générations. Ces derniers doivent se contenter de mauvais sols ou échouent dans l'environnement misérable de la périphérie des grandes villes.

Ainsi, ces peuples souffrent-ils pour la plupart de carences alimentaires malgré les fréquentes surproductions mondiales. Souffrir de la soif au milieu de son propre oasis, et ne pas pouvoir en consommer l'eau, telle est la situation actuelle.

Les produits des nouvelles cultures à grande échelle ne reviennent généralement pas aux pauvres (immense majorité de ces populations). La production ne répond pas aux besoins locaux mais à une demande au niveau du marché international, lequel se trouve entre les mains de quelques " producteurs et commerçants " totalement inconscients de la catastrophe qu'ils engendrent. On en arrive ainsi à des situations aberrantes, comme par exemple, l'exportation de la nourriture cultivée en Inde, qui est un pays touché par la faim.

En Ethiopie, plus de 40% de la population souffre de la faim. Pourtant, de ce pays comme dans la plupart des autres pays du Sahel, on exportait et on exporte toujours des produits agricoles vers l'étranger, malgré la famine catastrophique qui sévit dans cette partie du monde depuis les années 1970.

Au Mexique, au moins 80% des enfants des campagnes sont sous-alimentés. Le bétail, élevé en grande partie pour la production de viande exportée aux USA, mange plus de grain que l'ensemble de la population mexicaine ! Cet exemple, choisi parmi d'autres tout aussi éloquents, illustre le fait que la production de viande reçoit la priorité par rapport aux intérêts des populations indigènes. Notons aussi que de telles pratiques sont souvent liées directement à la destruction massive de forêts.

Les sociétés " de consommation " des pays industrialisés ont par conséquent une lourde responsabilité dans le problème de la faim dans le monde. Diverses études concluent que la culture (croissante) de céréales destinées à la vente en dehors de leur environnement direct constitue une situation indésirable.

S'il est vrai que cette question relève de la problématique du commerce et concerne aussi les autres produits tels que le café, le tabac, le sucre, les matières grasses et les bananes, etc., il n'en reste pas moins vrai que le cas des cultures céréalières pour la production de viande consommée à l'étranger est le plus catastrophique.

En fait, il y a assez de nourriture sur terre pour tous les êtres humains, mais celle-ci est trop souvent enlevée aux gens qui meurent de faim pour être vendue à l'étranger. On se retrouve d'ailleurs dans une situation ridicule où d'un coté des gens meurent de faim, et de l'autre, des gens meurent de trop manger de viande !

L'accent doit davantage être mis sur la responsabilité du consommateur, car la vente répond toujours à la demande. Le comportement individuel est actuellement le meilleur moyen d'améliorer la situation. Même si la faim dans le monde (entretenue notamment par le gaspillage alimentaire inhérent à la production de produits animaux) était réduite de 90%, 400 000 êtres humains mourraient encore de faim chaque année (100 fois moins que la situation actuelle tout de même).

La responsabilité en incombe à tous : au niveau individuel comme à celui des gouvernements nationaux, mais aussi à celui des organisations de coordination chapeautant plusieurs pays, comme l'O.N.U., qui n'ont pas encore défini clairement quelle est leur tâche précise. Aussi longtemps que cela ne sera pas fait, et qu'on ignorera ses responsabilités, la faim restera une douloureuse plaie de l'humanité.

Développer le commerce est bien, mais seulement à partir du moment où des organismes se chargent de garantir prioritairement la sécurité des intérêts des êtres humains. A savoir, la vie des populations indigènes et de ceux qui sont à la base de l'échelle de la production, autrement dit, les plus petits.

Les forces de ce qu'on appelle le " marché libre " sont devenues aujourd'hui des puissances purement économico-financières qui ne tiennent aucun compte des conditions de vie, du libre choix et de la volonté de ceux qui sont sous leur emprise (êtres humains, animaux et environnement). Pas plus que de ceux qui contribuent à maintenir ces forces en activité, travaillant derrière leur bureau, ordinateur ou téléphone. Les uns sont écrasés, les autres sont asservis à ces puissances dépourvues d'intelligence et de sensibilité.

Plus tôt nous examinerons sérieusement la situation, plus vite nous construirons bonheur et sécurité pour l'avenir. Rendons d'abord aux autres le droit de marcher librement dans leur propre pays, et nous pourrons ensuite récolter ensemble le fruit de notre travail. C'est la seule façon de réaliser l'harmonie sur la planète.

LE CORPS HUMAIN EST FAIT POUR ETRE VEGETARIEN

LE CORPS DE L'HUMAIN EST-IL FAIT POUR ETRE OMNIVORE OU VEGETARIEN ?

Malgré l'opinion répandue la plus largement dans le public, les naturalistes les plus reconnus ont été végétariens et, en plus déclarèrent l'un après l'autre que l'humain était végétarien par nature.

Nous devons tenir compte du fait que les mots " végétarien " et " végétarisme " apparurent vers 1838 ; donc, avant cette date, ils n'apparaissent dans aucun écrit et, pour cette raison, les naturalistes parlent de nourriture végétale ou de régime végétal. L'inexistence de ces mots rend les investigations difficiles.

De plus, pour savoir si un naturaliste était ou non-végétarien, nous devons lire les biographies de chacun d'entre eux. Les biographies sont difficiles, voire impossible à trouver, car toutes n'ont pas été écrites. Si des biographies ont été écrites sur des artistes célèbres, très peu l'ont été sur des scientifiques. A cette difficulté s'en ajoute une autre : la rareté ou le peu d'importance que les écrivains accordaient aux habitudes alimentaires des gens sur lesquels ils écrivaient. Ainsi, par exemple, Colin Spencer se plaint dans son livre " The heretics feast " que parmi soixante biographies sur Léonard De Vinci seulement deux d'entre elles mentionnent qu'il était végétarien. Même avec toutes ces difficultés, les déclarations des plus célèbres naturalistes de l'humanité ont donné un message très clair et comme preuve vous pouvez lire ce qu'ils ont dit :

John Ray (1628-1704) était appelé le père de l'Histoire Naturelle anglaise et une association qui porte son nom a été fondée en son honneur : " The Ray Society ". D'après John Ray : " Il n'y a pas de doute que l'humain n'est pas conçu pour être un animal carnivore ". Et il déclare aussi : " Quelle charmante, plaisante et innocente vision, que le spectacle d'une table ainsi servie et quelle différence avec une préparation de viande animale fumante, abattue et morte ! En aucune façon, l'humain n'a la constitution d'un carnivore. Chasse et voracité ne lui sont pas naturelles. L'humain n'a ni des dents acérées ni des griffes pour tuer sa proie. Au contraire, ses mains sont faites pour cueillir des fruits, des baies et des légumes, et ses dents sont appropriées pour les mâcher. ". " Tout ce dont nous avons besoin pour nous nourrir, nous restaurer, et nous régaler, est abondamment pourvu dans le magasin inépuisable de la nature. Quelle vision agréable, plaisante et innocente qu'une table frugale servie, et quelle différence avec un repas composé de viande animale fumante et tuée. En résumé, nos vergers offrent tous les délices imaginables, tandis que les abattoirs et les boucheries sont pleins de sang coagulé et d'une abominable puanteur. ".

Un autre naturaliste célèbre, Carl Linné (1707-1778), médecin dans

la Marine

suédoise, Président de l'Académie des Sciences, et professeur de Botanique à Stockholm et à l'Université d'Uppsala : Linné créa la méthode de classification naturelle des plantes et des animaux qui est toujours utilisée aujourd'hui, bien que deux siècles soient passés. Linné écrivit : " Les fruits et les plantes comestibles constituent la nourriture la plus appropriée pour l'humain ". " D'après son anatomie, l'humain n'a pas été physiologiquement préparé pour manger de la viande . " " Les fruits sont la nourriture la plus adéquate pour l'humain, d'après ce qui a été démontré par l'analogie avec les quadrumanes dans la structure de ses dents et de son appareil digestif. ".

Le naturaliste français Georges Louis Leclerc, plus connu comme Comte Buffon (1707-1788) fut membre de l'Académie des Sciences, Administrateur du Jardin du Roi, et, avec plusieurs collaborateurs, écrivit " Histoire Naturelle " en 36 volumes. Il dit : " L'humain pourrait vivre seulement de végétaux. Pourtant, la nature entière n'est pas suffisante pour satisfaire son intempérance et l'inconsistance variété de son appétit. L'humain lui-même consomme et dévore plus de viande que tous les animaux réunis, sans nécessité, mais de façon abusive. ".

Le Dr. Louis d'Aubenton, un collaborateur de Buffon, plus connu comme Daubenton (1716-1799) et qui fut professeur de Minéralogie au jardin du Roi et d'Histoire à l'Ecole de Médecine dit ceci : " Il est à présumer que l'humain, quand il vit à l'état naturel et dans un climat tempéré où la terre produit spontanément tous types de fruits, s'en nourrit lui-même et ne mange pas d'animaux. ".

Georges Cuvier (1769-1832) naturaliste français, anatomiste et géologue : Il fut professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle, secrétaire de l'Académie des Sciences et Chancelier de l'Université. Il créa la théorie de l'Anatomie Comparée et

la Paléontologie. Grâce

à ses études nous avons pu reconstituer les squelettes d'espèces qui avaient disparu. Cuvier reçut les distinctions et titres de Baron et Grand Officier de

la Légion

d'Honneur, et fut honoré par Napoléon 1er, Louis XVIII, et Louis-Philippe. Cuvier affirma dans son ouvrage Leçon d'Anatomie Comparée, que : " L'anatomie comparée nous enseigne qu'en toute chose, l'humain ressemble aux animaux frugivores, et en rien aux carnivores… Ce n'est qu'en déguisant la chair morte rendue plus tendre par des préparatifs culinaires, qu'elle est susceptible d'être mastiquée et digérée par l'humain chez qui, de la sorte, la vue des viandes crues et saignantes, n'excite pas l'horreur et le dégoût. ". Regardons quelques constatations faites par Cuvier : " D'après la constitution des organes principaux de l'humain, il a été démontré que son alimentation ne devrait pas consister en autre chose que des végétaux. ". " La nourriture naturelle de l'humain, au regard de sa structure, devrait consister en fruits, racines et légumes. ". " Le corps humain entier, même jusqu'au plus petit détail, est destiné, par nature, à un régime exclusivement végétal . ". " L'humain apparaît organisé pour se nourrir de fruits, racines, et des parties succulentes des légumes. Ses mâchoires courtes, de force moyenne, ses canines de même longueur que ses autres dents, et ses molaires tubéreuses ne lui permettent pas de mâcher de l'herbe ou de dévorer de la viande sans préparer ces nourritures en les cuisant. Ses organes sont formés en accord avec la disposition de ses dents. Son estomac est simple et son conduit intestinal est de longueur moyenne et très bien ancré à son gros intestin. ".

Alexander Von Humbold (1769-1859), naturaliste allemand, explorateur et géographe, effectua des études sur le magnétisme et soutint la théorie de l'origine éruptive des roches. Il est considéré comme le fondateur de la climatologie et de la biogéographie de la planète et des océans. Il écrivit un ouvrage de trente volumes sous le titre " Cosmos et Voyages dans les régions équinoxiales du Nouveau-Monde. ". Humbold statua ceci : " Se nourrir des animaux n'est pas loin de l'anthropophagie et du cannibalisme. La même quantité de terre utilisée pour paître et nourrir du bétail pour produire de la viande pour alimenter un humain, pourrait nourrir dix personnes avec des végétaux ; si de plus, nous la cultivions avec des lentilles, haricots en grains ou petits pois, cela pourrait nourrir une centaine de personnes… Le Bassin de l'Orénoque peut produire suffisamment de bananes pour nourrir l'humanité entière confortablement ".

Richard Owen (1804-1892 ) un naturaliste anglais qui étudia avec Cuvier, catalogua la collection de chasse du British Muséum et organisa le Muséum d'Histoire Naturelle du Sud Kensington. Il étudia l'anatomie et la physiologie comparée. Il écrivit " Cours d'Anatomie Comparée ", " Paléontologie et Physiologie des Vertébrés ". Il dit : " Les anthropoïdes et tous les quadrumanes dérivent leur alimentation des fruits, graines et autres succulentes substances végétales et la stricte analogie entre la structure de ces animaux et celle de l'humain démontre clairement leur frugivorisme naturel. ". " Les singes dont la dentition est à peu près égale à celle de l'humain vivent principalement de fruits, noix et d'autres variétés similaires de textures savoureuses et de valeur nutritive élaborée par le règne végétal. La profonde similitude entre la dentition des quadrumanes et celles des humains démontre que l'humain était à son origine adapté à manger les fruits des arbres. ".

Bien sûr, le plus célèbre de tous les naturalistes anglais fut d'accord avec les autres naturalistes. Je fais référence à Charles Darwin (1800-1882) qui, à l'âge de 22 ans, débuta un voyage à travers le monde qui dura 5 ans. Pendant ce voyage, Darwin collecta du matériel qui servit à publier son plus célèbre livre en 1859 : " De l'Origine des Espèces au moyen de

la Sélection Naturelle

". Darwin fut membre de

la Royal Society

de Londres et, après sa mort, fut enterré à l'Abbaye de Westminster avec d'importants honneurs funéraires et la présence diplomatique de grandes nations à ses funérailles. Darwin écrivit : " La classification des formes, des fonctions organiques et des régimes a montré d'une façon évidente que la nourriture normale de l'humain est végétale comme celle des anthropoïdes et des singes, que nos canines sont moins développées que les leurs, et que nous ne sommes pas destinés à entrer en compétition avec les bêtes sauvages ou les animaux carnivores. ". Dans son livre " l'Origine de l'Humain ", il nous dit : " Bien que nous ne sachions rien avec certitude quant à l'époque ou l'endroit où l'humain vit se réduire l'épaisse couche de poils qui le recouvrait, nous pouvons dire avec une faible probabilité d'erreur qu'il a vécu dans une contrée chaude où les conditions étaient favorables au frugivorisme ce qui, compte tenu des analogies, doit avoir été la façon dont l'humain vivait. ". Et il rajoute dans " De l'Origine des Espèces au moyen de

la Sélection Naturelle

" : " Nous avons vu que les sens et les intuitions, les différentes émotions et facultés, comme l'amour et la mémoire, l'attention et la curiosité, l'imitation, la raison, etc., dont l'humain se vante, peuvent être trouvées à l'état naissant, ou même pleinement développées chez les animaux inférieurs. Les animaux, dont nous avons fait nos esclaves, que nous ne voulons pas considérer comme nos égaux ".

Thomas Henry Huxley (1825-1895), docteur et anthropologue anglais, soutint les théories de Darwin et devint le Président de

la Royal Society.

Parmi d'autres livres, il écrivit " Evidences Zoologiques ", "

La Place

de l'Humain dans

la Nature

" et " l'Anatomie Comparée ". Regardons quelques déclarations d'Huxley : " L'humain vint avant la hache et le feu, il ne pouvait donc pas être omnivore ". " La longueur de l'appareil digestif de l'humain est de 5-

8 mètres

et la distance entre la bouche et le coccyx est de 50 à

80 centimètres

, ce qui nous donne un rapport de 10 comme pour les autres animaux frugivores, et non pas de 3 comme les carnivores ou de 20 comme les animaux herbivores. ". " Le seul animal qui existe ayant une morphologie omnivore est l'ours, qui a quelques dents pointues et les autres plates. ".

Sir Arthur Keith (1866-1955) célèbre anatomiste et anthropologue anglais, découvrit, avec Martin Flack, le nœud sinoauriculaire, où les contractions cardiaques ont leur origine. Il fût recteur de l'Université d'Aberdeen et écrivit : " Instructions pour l'Etude des Singes Anthropoïdes ", " Anciens Types d'Humains " et " Essais sur l'Evolution des Humains ". Cet anthropologue nous dit : " Les chimpanzés et les gorilles ont les mêmes mécanismes digestifs que l'humain. C'est la preuve de l'Anatomie Comparée en faveur d'un régime de crudité qui permet à la fermentation de produire plusieurs selles quotidiennes, molles et sans putréfaction. ".

Tout ceci représente les recherches des plus célèbres naturalistes que l'humanité ait eu. Nous devons observer que leurs études furent confirmées et servirent de référence pour la comparaison de l'anatomie de l'humain avec celle d'autres mammifères, spécialement la famille des singes, et qu'elles nous parlent de la formation des dents et des appareils digestifs de ces animaux. Dans ce sens, tous ces naturalistes célèbres arrivèrent à la même conclusion impressionnante : l'humain est végétarien par nature et si le mot " végétarien " n'apparaît pas dans leurs écrits c'est parce que le mot n'existait pas avant 1838, et que les études de ces naturalistes furent écrites avant cette date.

Nous pourrions arguer contre le végétarisme que les images de l'humain préhistorique sur les roches des cavernes le montrent comme un chasseur. Cependant, cela ne veut pas dire que la viande est la meilleure nourriture pour l'humain. Nous devons prendre en compte que l'anthropologue Alan Walker, de l'Université John Hopkins, en étudiant les empreintes de dents fossilisées, trouva un assortiment d'aliments et affirma que nos premiers ancêtres ne vécurent pas principalement de viande, de graines, de bourgeons, de feuilles, ou d'herbe, pas plus qu'ils ne furent omnivores, mais il semble qu'ils subsistèrent essentiellement d'un régime de fruits. Il n'a pas été trouvé d'exceptions. Chaque dent fût examinée, et celles provenant des hominidés d'il y a 12 millions d'années, ancêtres directs de l'Homo Erectus, prouvèrent qu'ils étaient des mangeurs de fruits.

CHAPITRE 2 : L'alimentation végétarienne et végétalienne

INTRODUCTION, GENERALITES ET EXPERIENCES PERSONNELLES

Dans ce chapitre, l'accent a surtout été mis sur le végétalisme pour deux raisons : la première est que le végétarisme ne demande pas de précautions particulières si l'alimentation est variée. Il ne s'agit pas, bien sûr, lorsqu'on est végétarien, de se nourrir juste de lait et de chips, ou juste de noix de coco, ou juste de pâtes aux œufs. Une nourriture variée et équilibrée en légumineuses, céréales, légumes, fruits, œufs et lait (en quantité modérée pour ces deux derniers) apporte tout ce dont l'organisme humain à besoin. La deuxième raison est que le végétalisme est moins connu, l'information manque beaucoup en France à ce sujet, et il semble important de combler cette lacune, ainsi que de montrer que la consommation de lait et d'œuf n'est nullement une obligation.

A défaut d'arrêter d'en consommer, les végétariens pourront éviter l'erreur qui consiste à consommer trop de lait et d'œufs, ce qui supprime, au passage, la plupart des avantages que peut procurer le végétarisme à la santé humaine par rapport à une alimentation omnivore.

Si vous manquez d'imagination pour vos menus végétariens, des livres de cuisine végétarienne sont facilement trouvables dans les FNAC, des librairies, dans des magasins bio & diététiques et même en grandes surfaces. Certains livres, par contre, peuvent inclure des dépouilles d'animaux marins dans leur recette, ce qui n'est nullement une alimentation végétarienne, alors feuilletez avant d'acheter. Au cas où il n'y aurait pas de livre de cuisine végétarienne au moment où vous passez, demandez au chef de rayon les références qu'il peut avoir.

Vous pouvez aussi commander par " vente par correspondance " des livres de cuisine végétarienne à l'association " Alliance Végétarienne " (voir le contact au chapitre 4 de cette brochure, ils ont un catalogue très fourni, demandez-le-leur), ce qui est encore la meilleure solution car vous aurez l'opportunité de soutenir et donner votre argent à des végétariens qui sont actifs pour développer cette façon de vivre.

Si vous ne vous sentez pas capable d'organiser votre alimentation végétarienne malgré les informations données dans ce chapitre et les livres de cuisine que vous pourrez trouver, essayez de demander conseil à des végétariens qui le sont depuis longtemps, c'est encore le mieux. Ou si vous n'en connaissez pas, vous pouvez consulter un diététicien (diplômé d'état) qui vous conseillera personnellement sur l'alimentation végétarienne. Certains diététiciens français peuvent être encore réticents au sujet de l'alimentation végétarienne, alors, avant de les consulter, demandez-leur au téléphone s'ils sont favorables au végétarisme, vous en trouverez qui sont favorables et qui vous conseilleront personnellement. Ce n'est pas la peine de perdre votre temps et votre argent avec ceux qui passeront plus de temps à vous dissuader qu'à vous conseiller, car leurs éventuelles réticences ne seraient que l'expression de leur incompétence, de leur ignorance, ou plus probablement de leur malhonnêteté à ce sujet : en toute logique, ils ne peuvent pas vous déconseiller d'être végétarien, vu qu'il n'y a pas de difficulté particulière au niveau alimentaire (pour sa vie sociale c'est effectivement un autre problème). Malheureusement, personne n'est impartial, et il n'est pas surprenant que des personnes qui vivent d'un métier qui consiste à conseiller les gens sur leur alimentation, aient tout intérêt à vous faire voir l'alimentation (végétarienne), comme une science compliquée, dont eux seuls ont le secret. D'ailleurs les diététiciens (ou les médecins) ne s'amuseront à effrayer que ceux qui ne connaissent pas de végétariens et qui sont les plus craintifs et ignorants à ce sujet. Si vous avez dans vos connaissances une (ou plusieurs) personne (s) végétarienne (s) de longue date, il leur sera difficile de vous faire des descriptions apocalyptiques car ils passeraient pour des personnes incompétentes.

D'un point de vu concret, le végétarisme, est un mode de vie tout à fait adapté à la vie entière des humains, de leur naissance au terme biologique d'une vie d'une durée " normale ". Nous avons rencontré sur la région toulousaine, qui n'est pourtant pas un haut lieu de regroupement des végétariens, 4 familles végétariennes de longue date avec qui nous avons pu discuter. Dont une femme végétarienne de naissance, dont sa fille et sa mère sont aussi végétariennes de naissance, et dont la grand-mère est aussi végétarienne (probablement pas de naissance). Un homme, végétarien de naissance dont les enfants sont aussi végétariens de naissance et dont les parents sont végétariens (pas de naissance). Une femme végétarienne (pas de naissance) dont la fille (âgée de plus de 20 ans) est végétarienne de naissance. Et une femme d'origine indienne, végétarienne de naissance avec enfants végétariens de naissance, dont les ancêtres étaient végétariens de naissance, depuis 3 générations (le plus ancien n'en était probablement pas de naissance). Nous n'avons pas, malheureusement, connaissance de tous les cas de végétariens de longue date, il en existe, bien sûr, beaucoup plus que ceux que nous avons rencontré pour le moment sur la région toulousaine (et encore plus ailleurs en France). Deux d'entre-nous, aussi, sont végétariens depuis l'âge de 4 ans (Laure) et 6 ans (Joan). Ils sont tous en bonne santé et aucun ne prend de suppléments (cachets de vitamines ou autres).

Le végétalisme est par contre très peu développé en France (contrairement aux pays anglo-saxons), non à cause de problèmes qu'il produirait sur la santé, mais car peu de français ont accès à de l'information sur ce sujet, alors, forcément, ils ne peuvent pas décider de faire ce choix.

Le végétalisme demande de faire attention à son apport en vitamine B12 (d'origine non-animale). C'est le seul point qui peut poser des difficultés. Même si les déficiences sont extrêmement rares, les médecins anglo-saxons conseillent de prendre des suppléments d'origine non-animale en cette vitamine. La plupart des médecins et diététiciens français sont peu informés sur le végétalisme, même si certains cas particuliers, qui ont voyagé dans les pays anglo-saxons ou qui ont fait l'effort de se pencher sur cette alimentation seront mieux informés. Il faut dire que dans leur travail quotidien, ils n'ont que peu de chance de croiser un végétalien, vu le nombre si réduit de végétaliens en France actuellement.

Le plus ancien végétalien français que nous ayons rencontré, l'est depuis un peu plus de 20 années. Il prend un supplément en B12 sous forme de cachets qu'il commande au Royaume-Uni. Nous avons aussi rencontré un végétalien originaire du Royaume-Uni, végétalien depuis une 15aines d'années, il prenait des produits supplémentés en B12 au Royaume-Uni, et n'en pend plus depuis 6 ans qu'il vit en France (il fut aussi végétarien durant 6 ans avant d'être végétalien). Nous avons aussi rencontré une végétalienne originaire du Royaume-Uni qui l'est depuis une dizaine d'années (elle a été végétarienne, avant, durant plusieurs années), elle ne prend pas de produits supplémentés depuis 7 ans qu'elle vit en France, juste des produits de son jardin végétalien.

Un d'entre-nous est végétalien depuis 7 années (Philippe). Il a été végétarien, avant, durant 5 ans. Il a consommé du Tempeh (soja fermenté) et de la levure, en croyant assurer, ainsi, un apport en B12, car ces produits étaient " traditionnellement " vus comme contenant de

la B

12 (ce qui n'est pas le cas d'après les études anglo-saxonnes). Il n'a jamais pris de supplément jusqu'à présent (mais peut-être qu'il le fera dans le futur). Il ne fume pas et ne boit pas non plus d'alcool. Il est très actif physiquement (sport et travail), le végétalisme ne lui a pas posé de problèmes pour ses activités physiques. Et une analyse de sang après 5 années de végétalisme n'a révélé aucun problème dans la formulation de son sang.

Nous connaissons, bien sûr, d'autres végétaliens, sur la région toulousaine et ailleurs en France, mais ils ne sont pas végétaliens depuis plus de 10 années (au moment de l'impression de cette brochure).

Les végétaliens que nous connaissons ne prennent pas de suppléments en vitamine D. L'exposition au soleil, régulière, assure l'apport (la vitamine D est synthétisée au niveau de la peau au contact du soleil. Une exposition régulière de 15 mn / jour, des avant-bras et du visage, suffit pour une personne à la peau claire).

Actuellement, nous n'avons pas rencontré de végétaliens de naissance en France, ni de famille. Nous avons eu un témoignage écrit d'une jeune fille se réclamant végétalienne de naissance, mais nous n'avons pas pu vérifier ses propos. Elle disait ne pas avoir pris de précaution pour son apport en B12, pas plus que ses parents.

Par contre, les familles végétaliennes, au Royaume-Uni, sont aussi fréquentes que les familles végétariennes en France actuellement (voir le chapitre 3 de cette brochure).

Nous conseillons à ceux d'entre vous qui veulent devenir végétalien et qui veulent des informations complémentaires de prendre contact avec des associations végétaliennes et végétariennes anglo-saxonnes (Vegan Society, VIVA, par exemples. Voir les contacts au chapitre 4 de cette brochure) ou de contacter des associations végétariennes françaises comprenant des végétaliens (Alliance Végétarienne, Koala, Cahiers Antispécistes ou nous-mêmes, par exemple. Voir les contacts au chapitre 4 de cette brochure).

Etre végétalien n'est pas particulièrement risqué si on prend de nouvelles habitudes progressivement. Nous conseillons d'ailleurs aux personnes qui veulent devenir végétaliennes, d'être d'abord végétariennes durant quelques années avant. Cela laisse le temps de prendre de nouvelles habitudes, de tester sa motivation, et aussi, cela laisse le temps à l'entourage de s'habituer (car il faut toujours expliquer " pourquoi ", se faire comprendre et accepter par les autres, etc. ). Mettre un an à devenir végétarien, puis être végétarien durant 5 ans, avant d'être végétalien est une évolution très souple qui laisse le temps de " digérer " ses évolutions. Certains deviennent végétaliens plus rapidement : végétariens du " jour au lendemain " et un an après deviennent végétaliens. Néanmoins, le but n'est pas la rapidité de l'évolution, mais que l'évolution soit durable, et encore mieux, ne plus changer durant le restant de sa vie. Nous ne conseillons à personne de devenir végétalien " du jour au lendemain " car en France le poids culturel est assez lourd (voir les difficultés sociales au chapitre 3). Par contre des personnes deviennent végétariennes du " jour au lendemain " sans problème.

Etre végétarien ou végétalien réclame aussi d'être " clair dans sa tête ". Certaines personnes qui se sentent toujours malades et qui croient se " guérir " au travers du végétarisme ou du végétalisme pourront ne pas se sentir mieux en étant végétariennes ou végétaliennes : le végétarisme et le végétalisme peuvent apporter un plus à la santé, mais ils ne peuvent rien pour les " malades imaginaires ". L'équilibre est à trouver dans sa tête aussi, car certains projettent sur leur alimentation des problèmes qu'ils ne peuvent régler que dans leur tête (les éternels " je me sens faible et mou ").

Souvent, aussi, l'entourage aura un malin plaisir à vous " rendre malade ", à force d'annoncer les pires catastrophes, d'être hostiles et méchants, à force de toujours devoir se justifier, d'être isolé, de voir la boucherie des animaux (et des humains… ) laisser les humains indifférents, certains peuvent effectivement " craquer " et déprimer. Il est clair qu'il est plus facile d'être en bonne santé quand le milieu où l'on vit n'est pas hostile.

Nous conseillons aux personnes qui voudraient fonder une famille végétalienne de contacter d'autres familles végétaliennes anglo-saxonnes (c'est facile car les structures existent, contacter Plamil ou

la Vegan Society

par exemple, voir les contacts aux chapitres 3 et 4 de cette brochure) pour profiter de leurs conseils pratiques. Vous pouvez aussi contacter l'association Alliance Végétarienne qui peut connaître quelques familles végétaliennes en France. Nous imaginons, sans peine, que fonder une famille végétalienne en France est, actuellement, très dur, déjà que ce n'est pas forcément facile pour les familles végétariennes, face aux préjugés d'une partie du corps médical français et de la population (entourage, à l'école par exemple). Voir les articles " les familles végétaliennes " et " les difficultés sociales à être végétarien ou végétalien " au chapitre 3 de cette brochure.

Les articles publiés dans ce chapitre sont issus :

1) Position officielle de l'Association Américaine de Diététique sur les alimentations végétariennes, extrait d'une brochure, éditée par l'association Alliance Végétarienne, s'appelant " végétarisme et question de santé " traduit par eux avec l'autorisation de l'A.A.D..

2) Articles détaillés sur les protéines et la vitamine B12 : traduit par nous-mêmes d'un livre de référence sur le végétalisme intitulé " Vegan Nutrition ", écrit au Royaume-Uni par le Docteur diplômé d'Etat Gill Langley (MA PhD MIBiol) et publié par

la Vegan Society

(1ière édition en 1988, 2ième édition, remise à jour, publiée en 1995)

3) Article sur la nutrition des enfants végétaliens et femmes végétaliennes enceintes ou allaitantes : traduit par nous-mêmes d'un livret de

la Vegan Society

sur ce thème.

4) Le reste est issu de diverses sources, que nous pouvons communiquer sur demande.

Les études qui soutiennent les propos des médecins anglo-saxons sont référencées dans les publications originales, nous n'avons pas reporté les références ici car dans le cadre étroit de notre brochure, nous ne pouvions pas y consacrer 3 ou 4 pages de plus. Nous avons essayé de mettre juste ce qui vous sera utile de savoir pour être végétalien ou végétarien. Nous tenons, bien sûr, sur demande, à disposition, une photocopie des références pour les lecteurs, des diététiciens ou des médecins qui les voudraient.

A noter, que les produits supplémentés et suppléments (cachets, capsules, ampoules, poudre) dont il est question dans les articles ne sont disponibles, actuellement, que dans les pays anglo-saxons. En France, les suppléments sont souvent d'origine animale (extrait de foie d'animaux morts, tués dans les abattoirs). Il vaut mieux les éviter. Peut-être que certains ne sont pas d'origine animale, demandez au pharmacien et écrivez au fabriquant pour vérifier. Pour notre part, nous préférons commander, au Royaume-Uni, des cachets et capsules certifiés vegans. Voir adresses au chapitre 4 ou nous contacter.

Dans les pays anglo-saxons

la B

12 végétalienne est fabriquée par un processus de fermentation microbien durant lequel divers nutriments (comme des sels minéraux, des acides aminés végétaux et du sucre) sont ajoutés à la liqueur de fermentation, aucun produit d'origine animal n'entre en compte dans sa fabrication. La vitamine D végétalienne (D2) est de l'ergostérol et est extraite à partir de levure (la vitamine D d'origine animale est désignée sous l'abréviation D3).

Nous avons fait le choix de détailler très précisément le thème des protéines car l'apport en protéines est la rengaine que sortent le plus communément les personnes ayant le moins de connaissance sur le végétarisme ou le végétalisme. Et nous avons fait le choix de détailler d'une façon approfondie celui sur la vitamine B12 car ce point est le seul qui peut vraiment poser des difficultés pour certains végétaliens et des informations contradictoires circulent sur les sources valables de vitamines B12 (les suppléments sont les seules sources reconnues fiables à 100% par les médecins officiels anglo-saxons).

Suivant les pays, des choses différentes sont apprises dans les écoles de médecine et de diététique au sujet de l'alimentation, et il est amusant de constater que les pays anglo-saxons n'ont pas le même avis sur le végétarisme et le végétalisme par rapport à leurs homologues français. La science n'est pas impartiale et les connaissances, qu'elle donne, peuvent évoluer en fonction des recherches et des circonstances... Chacun se souviendra d'ailleurs, du nuage radioactif qui s'était échappé de la centrale nucléaire de l'ex URSS, Tchernobyl, lors d'un accident, dans les années 1980 : les scientifiques français, soutenus par les autorités, étaient les seuls scientifiques européens qui n'avaient pas retrouvé de trace de radioactivité sur leur territoire. Comme si le nuage radioactif, échappé de la centrale, s'était arrêté aux frontières de

la France. Des

études indépendantes ont bien sûr prouvé que leurs propos étaient faux (des mensonges ou des " erreurs "). Et cela discrédita beaucoup le milieu scientifique français. Il en est de même pour la nutrition. Si, encore actuellement, la position d'une partie du milieu médical sur le végétarisme et le végétalisme peut faire illusion, car le nombre de végétariens et de végétaliens restent encore limité en France, avec les moyens de communications modernes (Internet) et les moyens de transports de plus en plus accessibles, qui permettent d'obtenir des informations des pays anglo-saxons, il va devenir de plus en plus difficile à une partie du milieu médical français de continuer à désinformer le public sur le végétarisme et le végétalisme, sans être discrédité et ridiculisé, une fois de plus.

Quand une partie du corps médical français se couvre de ridicule et fait rire les millions de végétaliens et de végétariens de la planète : Article paru dans le journal "

la Dépêche

du Midi " le 26/05/1997, intitulé " Le régime végétarien en question " : " loin d'être " bon " pour la santé, le régime végétarien, qui connaît un net regain d'intérêt depuis le début de la crise de la vache folle, est un régime à risque susceptible d'entraîner des carences en fer, en vitamines et en calcium. Les médecins réunis à Paris pour la vingt-cinquième édition du salon de la médecine, ont mis en garde contre les dangers de ces régimes sans viande (végétarien) ou sans aliments provenant d'une source animale (végétalien). Certes, plusieurs études américaines ont établi que la fréquence des maladies cardio-vasculaires était nettement moins importante dans la population végétarienne que la population générale. Mais ces études sont aujourd'hui fortement contestées. En effet, le végétarisme n'est qu'un des aspects d'un mode de vie excluant non seulement les viandes, mais aussi le tabac et l'alcool. Dans les études qui, au contraire, prennent en compte ces facteurs de confusion, il n'y a plus de différence entre végétarien et non-végétarien ".

Nous pouvons noter une contradiction de cet article : le début de l'article prétend qu'être végétarien ou végétalien provoquerait des carences (sans préciser que manger de la viande ne met pas à l'abri de carences, ni préciser la différence de proportion d'apparition des éventuelles carences entre les omnivores et les végétariens ou végétaliens, ni faire référence aux études qui prouveraient leurs propos), or plus loin, ce qui est remis en cause, c'est la meilleure santé des végétariens et des végétaliens révélée par les études américaines. Comment se fait-il qu'une population puisse être à la fois carencée et en meilleure santé que le reste de la population ? C'est un mystère dont seul une partie du corps médical français a le secret...

Néanmoins, des chercheurs Français reconnus et réputés pour leur sérieux sont favorables au végétarisme comme l'équipe du Dr Lecerf du service nutrition de l'Institut Pasteur de Lille.

POSITION OFFICIELLE DE L'ASSOCIATION AMERICAINE DE DIETETIQUE SUR LES ALIMENTATIONS VEGETARIENNES

Voici donc la position d'une partie du corps médical anglo-saxon sur le végétarisme et le végétalisme :

Position officielle de l'Association Américaine de Diététique sur les alimentations végétariennes

Cet article exprimant le point de vue officiel de l'Association est paru dans le journal de l'Association Américaine de Diététique, en novembre 1997. Comme l'AAD est une référence en matière de diététique outre-atlantique, il semble important que sa position favorable au végétarisme soit mieux connue en France, où une partie du milieu médical officiel reste encore persuadée qu'en dehors de la viande il n'y a point de salut.

Le point de vue de l'AAD sur les bienfaits du végétarisme en matière de santé humaine n'est d'ailleurs pas récent. L'Association précise que : " cette position a été adoptée par la " House of Delegates " (1) le 18 octobre 1987, réaffirmée le 12 septembre 1992 et le 6 septembre 1996. Elle est effective jusqu'au 31 décembre 2001 ".

Dans un langage mesuré, typique des publications officielles, mais néanmoins très clair quant à l'utilité des régimes végétariens, l'AAD argumente son point de vue sur la base d'une série d'articles scientifiques de qualité, dont la grande majorité a été publiée dans les années 1990, et plus de la moitié à partir de

1994. C

'est dire que les informations fournies sont tout à fait d'actualité.

Voici enfin la liste des personnes ayant contribué à la rédaction de cet article (2) :

Auteurs : Virginia K. Messina, MPH, RD ; Kenneth I. Burke, PhD, RD.

Relecture : Winston J. Craig, PhD, RD ; Johanna Dwyer, DSc, RD ; Suzanne Havala, MS, RD, FADA ; D. Enete Larson, MS RD ; A Reed Mangels, PhD, RD, FADA ; Vegetarian Nutrition dietetic practice group (Lenore Hodges, PhD, RD ; Cyndi Reeser, MPH, RD).

(1) : " Assemblée des délégués " : c'est l'instance délibérative de l'AAD, formée de représentant des divers domaines de la diététique ; elle se réunit deux fois l'an pour discuter de questions professionnelles et formuler des recommandations

(2) : MPH : Diplômé en Santé Publique ; RD : Diététicien diplômé d'Etat ; PhD : Docteur d'Etat ; DSc : Docteur es Sciences ; MS : Diplômé es Sciences ; FADA : Membre honoraire de l'AAD.

Le végétarisme et le végétalisme :

Les données scientifiques suggèrent l'existence de relations de cause à effet entre une alimentation végétarienne et un risque réduit de plusieurs maladies et affections dégénératives chroniques, telles que l'obésité, les maladies coronariennes, l'hypertension, le diabète sucré, et certains types de cancers. Les alimentations végétariennes, comme toutes les alimentations, doivent être élaborées d'une façon convenable afin d'être satisfaisantes au plan nutritionnel.

Position Officielle : la position officielle de l'Association Américaine de Diététique est que les alimentations végétariennes bien conçues sont bonnes pour la santé, adéquates au plan nutritionnel, et sont bénéfiques pour la prévention et le traitement de maladies spécifiques.

Le végétarisme et son contexte

Les végétariens ont des modes d'alimentation très variés. Les Lacto-ovo-végétariens consomment des céréales, légumes, fruits, légumes, graines et " noix " (le terme anglo-saxon inclus : noix, noisettes, amandes, cacahuètes), ainsi que des produits laitiers et des œufs, et excluent de leur alimentation les viandes, poissons et volailles. Les végétaliens, ou végétariens stricts, excluent, de plus, les produits laitiers, les œufs, ainsi que d'autres produits animaux (miel). Mais à l'intérieur de ces cadres, d'importantes variations peuvent exister et les produits animaux plus ou moins strictement exclus. C'est pourquoi, seule une évaluation personnelle permet de déterminer précisément la qualité nutritionnelle d'une alimentation végétarienne.

Les études montrent que les taux de morbidité et de mortalité de plusieurs maladies dégénératives chroniques sont souvent plus faibles chez les végétariens que chez les non-végétariens. Bien que des facteurs non-alimentaires, tels que l'activité physique et l'abstinence de tabac et d'alcool puissent jouer un rôle, l'alimentation est clairement un facteur qui contribue à cet état de fait.

En dehors des bénéfices pour la santé, les autres considérations pouvant conduire une personne à adopter une alimentation végétarienne sont l'intérêt pour l'environnement, l'écologie, et la question de la faim dans le monde. Les végétariens citent également les questions économiques, les préoccupations éthiques, et les croyances religieuses, comme autant de raisons pour suivre ce genre d'alimentation. La demande des consommateurs pour des options végétariennes aux USA a conduit un nombre de plus en plus grand de services de restauration à proposer des plats végétariens. Actuellement, la plupart des services de restauration universitaires aux USA offrent des menus végétariens.

Conséquences du végétarisme en terme de santé

Des alimentations végétariennes pauvres en graisses ou en graisses saturées ont été utilisés avec succès dans le cadre de programmes de santé visant à renverser le cours de maladies coronariennes sévères. Les alimentations végétariennes apportent une protection bénéfique dans ces maladies du fait de leur faible teneur en graisses saturée, cholestérol et protéines animales, et de leur teneur souvent élevée en folate (qui abaissent le niveau sérique d'homocystéine), antioxydants comme les vitamines C et E, caroténoïdes, et divers composés phytochimiques (il s'agit des substances présentes dans les fruits et légumes ayant des effets protecteurs pour la santé, par exemple : les sulfures diallyles de l'ail et des oignons renforçant le système immunitaire, les polyphénols du thé vert neutralisant les agents carcinogènes, ou les isoflavones du soja réduisant le niveau du cholestérol sérique). Non seulement la mortalité par maladie coronarienne est plus faible chez les végétariens que chez les non-végétariens, mais les alimentations végétariennes ont réussi avec succès à enrayer ce genre de maladie. Les niveaux de cholestérol sérique total et le cholestérol LDL (fraction basse densité du cholestérol. Un taux élevé de LDL entraîne un risque accru d'athérosclérose) sont habituellement faibles chez les végétariens, mais les niveaux de cholestérol HDL (fraction haute densité du cholestérol. Un taux faible de HDL entraîne un risque accru d'athérosclérose) et de triglycérides varient en fonction du type d'alimentation végétarienne suivie.

Les végétariens ont tendance à être moins sujets à l'hypertension que les non-végétariens ; ceci apparaît indépendant du poids et du sodium absorbé. Le diabète de type 2 (" diabetes mellitus ", ou diabète sucré) a beaucoup moins de chance d'être une cause de décès chez les végétariens que chez les non-végétariens, sans doute du fait que les premiers consomment davantage de carbohydrates complexes et que leur indice de masse corporelle est plus faible (l'indice de masse corporelle, ou indice de Quételet (Q), est une mesure de corpulence calculée en divisant le poids en kilo (P) par le carré de la taille en mètres (T) : Q = P/T². Une classification couramment admise est : Q<19 = poids insuffisant ; 19<Q<25 = poids normal ; 25<Q< 30 = surpoids ; Q>30 = obésité).

Les végétariens sont moins sujets aux cancers des poumons et aux cancers colorectaux que les non-végétariens. Cette réduction de risque de cancer colorectal est associée à la consommation plus élevée de fibres, de végétaux et de fruits. Le milieu intestinal au niveau du colon est notablement différent chez les végétariens de celui des non-végétariens, en des termes qui pourraient affecter favorablement le risque de cancer. Chez les végétariens des pays occidentaux, il n'a pas été observé des taux moindres de cancer du sein, mais les données à l'échelle mondiale montrent que les taux de cancer du sein sont plus faibles chez les populations consommant des alimentations à base de plantes. Un facteur de protection pourrait être le faible taux d'œstrogènes rencontré chez les femmes végétariennes.

Une alimentation végétarienne équilibrée pourrait être utile dans la prévention et le traitement des affections rénales. Les études sur l'humain suggèrent que certaines protéines végétales augmentent les taux de survie et diminueraient la protéinurie, le taux de filtration glomérulaire, le flux sanguin rénal et les lésions rénales, par rapport à une alimentation non-végétarienne.

Considérations nutritionnelles à l'usage des végétariens

Les sources végétales de protéines peuvent, à elles seules, fournir les acides aminés essentiels en quantité adéquate, si la variété alimentaire est suffisante et si les besoins énergétiques sont satisfaits. Les recherches suggèrent qu'il n'y a nul besoin de consommer en même temps des protéines complémentaires, mais que la consommation de sources variées d'acides aminés au cours d'une journée devrait suffire à assurer une bonne rétention et utilisation de l'azote chez les personnes en bonne santé. Bien que les alimentations végétariennes soient moins riches en protéines, et que les besoins individuels puissent être plus élevés à cause d'une moins bonne qualité de certaines protéines végétales, on constate que l'absorption protéique est adéquate, aussi bien chez les lacto-ovo-végétariens que chez le végétaliens.

Les aliments végétaux contiennent du fer non-hémique, qui est plus sensible que le fer hémique aux inhibiteurs comme aux facilitateurs de l'absorption ferrique. Bien que les alimentations végétariennes apportent davantage de fer que les alimentations non-végétariennes, les stocks de fer sont plus faibles chez les végétariens, car le fer issu des plantes est moins bien absorbé. Mais l'importance clinique de ce fait, si tant est qu'il existe, n'est pas claire, en effet, les taux d'anémie par déficit en fer sont similaires chez les végétariens et les non-végétariens. La teneur élevée en vitamine C des alimentations végétariennes pourrait faciliter l'absorption du fer.

Bien que les aliments végétaux puissent contenir, en surface, de la vitamine B12 provenant des composants du sol, cet apport en vitamine B12 n'est pas une source fiable pour les végétariens. Une grande partie de la vitamine B12 que l'on trouve dans la spiruline, les algues, le tempeh et le miso, se présente plutôt sous la forme d'un analogue inactif que sous la forme vitaminique active. Bien que les produits laitiers et les œufs contiennent de la vitamine B12, les recherches suggèrent que le taux sanguin de cette vitamine est faible chez les lacto-ovo-végétariens. Une supplémentation ou l'usage de produits enrichis sont recommandés pour ceux des végétariens qui excluent ou restreignent l'usage des sous-produits animaux (œufs et lait).

Du fait que les besoins en vitamine B12 sont faibles, et qu'elle est à la fois stockée et recyclée dans l'organisme, les symptômes de carence peuvent mettre des années à apparaître. L'absorption de vitamine B12 devenant moins efficace avec l'âge, une supplémentation pourrait être recommandée pour tous les végétariens âgés.

Les lacto-ovo-végétariens bénéficient d'apports en calcium comparables ou supérieurs à celui des non-végétariens. Les végétaliens, toutefois, ont un apport en calcium généralement moindre que celui des lacto-ovo-végétariens et des omnivores. Il faut remarquer que les végétaliens pourraient avoir de plus faibles besoins en calcium que les non-végétariens, car on a montré que les alimentations moins protéinées et plus alcalines ont un effet d'épargne sur le calcium. De plus, quand une personne suit une alimentation à faible teneur protéique et sodique et qu'elle pratique régulièrement une activité de dépense physique comme la marche ou la course, ses besoins en calcium peuvent être diminués par rapport à ceux d'une personne sédentaire suivant une alimentation occidentale standard. Ces facteurs, ainsi que les influences génétiques, pourraient aider à comprendre les écarts de santé osseuse qui sont indépendants des apports calciques.

Parce que les besoins en calcium spécifiques des végétaliens n'ont pas été établis, et qu'un apport calcique inadéquat est relié à un risque d'ostéoporose chez les femmes en général, les femmes végétaliennes devraient suivre les recommandations d'apport calcique fixé selon les groupes d'âges par l'Institut de Médecine de l'Académie Nationale des Sciences (USA, Washington). Le calcium est bien absorbé à partir de nombreux végétaux, et les aliments végétaux sont à même de fournir un apport adéquat si l'alimentation comprend régulièrement des aliments riches en calcium. De plus, beaucoup de nouveaux aliments végétariens sont enrichis en calcium (d'origine non-animale). Une supplémentation n'est conseillée pour les végétaliens que s'ils ne satisfont pas à leurs besoins par leur alimentation courante.

Aucun type d'alimentation ne fournit des quantités importantes de vitamine D, sauf si sont consommés des aliments enrichis en cette vitamine. Les alimentations végétaliennes peuvent être déficitaires en vitamine D, car c'est le lait de vache qui est la source alimentaire la plus commune. Mais il existe des aliments végétaliens complémentés en vitamine D, tels que les laits de soja et certaines céréales pour petit-déjeuner. De plus, les recherches ont montré que la lumière solaire est un facteur d'importance majeure pour l'équilibre en vitamine D, et que l'apport alimentaire ne prend d'importance que dans la mesure où l'exposition du corps au soleil n'est pas suffisante. Une exposition au soleil pendant 5 à 15 minutes par jour des mains, bras et visage, semble suffisante pour fournir de la vitamine D en quantité adéquate. Les personnes à peau sombre, celles vivant à des latitudes élevées ou des zones à forte densité de nuages ou de brouillards, pourraient avoir besoin de s'exposer au soleil plus longtemps. L'utilisation de crèmes anti-solaires interfère avec la synthèse de la vitamine D. Des suppléments en vitamine D sont recommandés pour les végétaliens en cas d'expositions trop faible au soleil. Ceci concerne particulièrement les personnes âgées, qui synthétisent la vitamine D moins efficacement, et dont l'exposition au soleil est limitée.

Les études ont montré que l'apport en zinc chez les végétariens est plus faible ou de même niveau que celui des non-végétariens. Mais la plupart des études montrent que les taux de zinc dans les cheveux, le sérum ou la salive sont normaux chez les végétariens. Des mécanismes compensatoires pourraient aider les végétariens à s'adapter en cas d'alimentation pauvre en zinc. Toutefois, comme le zinc provenant des végétaux est faiblement assimilé, et que les conséquences des déficiences en zinc sont mal comprises, les végétariens devraient s'efforcer de suivre ou dépasser les Apports Journaliers Recommandés.

Les alimentations excluant les poissons ou les œufs manquent d'acide docosahéxanoïque (DHA), un acide gras à longue chaîne de la série oméga-3. Les végétariens peuvent avoir un taux sanguin faible en cet acide gras, bien que toutes les études ne soient pas d'accord entre elles à ce sujet. L'acide alpha-linolénique, qui est un acide gras essentiel, peut être transformé en DHA, bien que le processus de transformation apparaisse peu efficace, et que des apports élevés en acide alpha-linolénique interfèrent avec ce processus. Les conséquences d'un faible niveau de DHA ne sont pas claires. On recommande néanmoins aux végétariens d'inclure dans leur alimentation de bonnes sources d'acide alpha-linolénique.

Le végétarisme au cours des âges de la vie

Les alimentations végétaliennes ou lacto-ovo-végétariennes bien conçus sont appropriées à tous les âges de la vie, y compris durant la grossesse et la lactation. Ces alimentations bien planifiées satisfont aux besoins nutritionnels des nourrissons, des enfants, des adolescents, et favorisent une croissance normale. Les carences ont toutes les chances de n'être observées que dans des populations suivant des régimes très restrictifs (macrobiotique végétalien ou frugivore, par exemple). Tous les enfants végétaliens devraient bénéficier de sources fiables de vitamine B12 et, si l'accès au soleil est limité, de suppléments en vitamine D ou d'aliments enrichis. Les aliments riches en calcium, fer et zinc devraient être privilégiés. Des repas et des en-cas fréquents, ainsi que l'emploi de certains aliments raffinés ou riches en matière grasse peuvent aider les enfants végétariens à satisfaire leurs besoins en énergie. Les recommandations pour les supplémentations en fer ou vitamine D et pour l'introduction des aliments solides sont les mêmes pour les nourrissons végétariens ou non-végétariens. Quand arrive le moment d'introduire des aliments riches en protéines, les nourrissons végétariens peuvent prendre de la purée de tofu, du fromage blanc, et des légumineuses réduites en purée. Les nourrissons végétaliens nourris au sein devraient recevoir un apport en vitamine B12 si l'alimentation de la mère n'est pas supplémentée, et en vitamine D si l'exposition au soleil est insuffisante.

Suivre une alimentation de type végétarien est un peu plus courant chez les adolescents ayant des troubles de l'alimentation que dans la population adolescente en général; c'est pourquoi les professionnels de la diététique devraient prêter attention à ceux de leurs jeunes clients qui restreignent fortement leurs choix alimentaires et qui présentent des symptômes de tels troubles. Toutefois, des données récentes indiquent que le fait d'adopter une alimentation de type végétarien n'est pas un facteur d'apparition de ces troubles. Assortis de conseils dans l'organisation des repas, les alimentations végétariennes sont des choix appropriés et bénéfiques pour les adolescents.

Les alimentations végétariennes peuvent également répondre aux besoins des athlètes de compétition. La demande en protéines peut être élevée, parce que l'entraînement accroît le métabolisme des acides aminés, mais une alimentation végétarienne conforme aux besoins énergétiques et incluant de bonnes sources protéiques (par exemple : produits à base de soja et légumineuses), est capable de fournir les protéines requises sans avoir recours à des aliments spéciaux ou des suppléments. Chez les adolescents pratiquant l'athlétisme, l'attention doit particulièrement porter sur la satisfaction des besoins en énergie, en protéines et en fer. L'aménorrhée peut se rencontrer davantage chez les athlètes végétariennes que non-végétariennes, mais toutes les études ne sont pas d'accord à ce sujet. Maintenir un cycle menstruel normal pourrait nécessiter d'augmenter l'apport en énergie et matières grasses, et de réduire l'apport en fibres, ainsi que les entraînements trop rigoureux.

Les alimentations lacto-ovo-végétariennes et végétaliennes peuvent satisfaire aux demandes en nutriments et énergie des femmes enceintes. Le poids à la naissance des enfants nés de femmes végétariennes convenablement nourries est normal et similaire à celui des enfants nés de femmes non-végétariennes. L'alimentation des femmes végétaliennes enceintes et allaitantes devrait être supplémentée respectivement par 2,0µg et 2,6µg de vitamine B12 par jour, et par 10µg de vitamine D par jour en cas d'exposition au soleil restreinte. Des suppléments de folate (vitamine B9) sont conseillés pour toutes les femmes enceintes, bien que les végétariennes aient typiquement des apports plus élevés que ceux des non-végétariennes.

Organisation des repas végétariens

Les règles suivantes peuvent être une aide pour composer des repas bons pour la santé :

. utiliser une grande variété d'aliments, comprenant céréales complètes, légumes, fruits, légumineuses, noix, graines, et si l'on veut des produits laitiers et des œufs.

. choisir souvent des aliments entiers, non raffinés, et réduire la consommation des produits trop raffinés et trop chargés en sucres et en matières grasses.

. si des produits laitiers et des œufs sont utilisés, choisir des variantes appauvries en matières grasses. La consommation des fromages, des autres produits laitiers riches en graisses et des œufs devraient être limités, du fait de leur teneur en acides gras saturés, et parce que leur usage fréquent remplace dans certaines alimentations végétariennes l'emploi des aliments végétaux.

. les végétaliens devraient utiliser dans leur alimentation une source régulière de vitamine B12, ainsi que de vitamine D en cas d'exposition insuffisante au soleil.

. les nourrissons alimentés exclusivement au sein devraient recevoir un supplément de fer après l'âge de 4 à 6 mois, ainsi que de vitamine D si leur exposition au soleil est limitée. Les enfants de végétaliens nourris au sein devraient également recevoir des suppléments en vitamine B12, si l'alimentation de leur mère n'est pas enrichie en cette vitamine.

. il ne faut pas restreindre l'apport en graisses alimentaires chez les enfants de moins de 2 ans. Chez les enfants plus âgés, afin de les aider à satisfaire leurs besoins en nutriments et en énergie, il faut inclure dans leur alimentation des aliments riches en graisses non-saturées (par exemple : des noix, des graines, des beurres de noix ou de graines, des avocats, et des huiles végétales).

Guide de composition des repas végétariens (nombre de portion à prendre par jour dans chacun des groupes considérés).

* Graisses végétales, huiles végétales, sucres (modérément) : inférieur à 0,5 portions / jour

* Produits laitiers : inférieur à 3 portions / jour. Exemples de portions : 1 portion = 240 ml de lait, 1 portion = 240 ml de yaourt, 1 portion = 45g de fromage

* Légumineuses, noix, graines, œufs : 2 à 3 portions / jour. Exemples de portions : 1 portion = 120 ml de légumineuses cuites, 1 portion = 1 œuf, 1 portion = 30 ml de noix et graines, 1 portion = 240 ml de lait de soja, 1 portion = 60 ml de tofu ou tempeh, 1 portion = 30 ml de beurre de cacahuète

* Fruits : 2 à 4 portions / jour. Exemples de portions : 1 portion = 180 ml de jus de fruits, 1 portion = 60 ml de fruits séchés, 1 portion = 120 ml de salade de fruits frais, 1 portion = 120 ml de fruits en conserve, 1 portion = 1 fruit entier de taille moyenne (banane, pomme, orange)

* Légumes : 3 à 5 portions / jour. Exemples de portions : 1 portion = 120 ml de légumes cuits ou râpés crus, 1 portion = 240 ml de légumes à feuilles, divers, crus

* Pain, céréales, pâtes : 6 à 11 portions / jour. Exemples de portions : 1 portion =

30 g

de céréales de petit-déjeuner, prêtes à consommer, 1 portion = 1 tranche de pain, 1 portion = 120 ml de céréales cuites divers, 1 portion = 120 ml de pâtes cuites

Exemples de calcul à partir des portions :

légumes = 3 à 5 x (120 ml de légumes cuits ou râpés crus) = 360 à 600 ml de légumes cuits ou râpés crus.

Ou légumes = 2 à 3 x (120 ml de légumes cuits ou râpés crus) + 1 à 2 x (240 ml de légumes à feuilles, divers, crus) = 240 à 360 ml de légumes cuits ou râpés crus + 240 à 480 ml de légumes à feuilles, divers, crus.

Remarque : les médecins sont très prudents car ils doivent préconiser des conseils généraux valables pour l'ensemble de la population. En pratique, il n'y a pas besoin de faire particulièrement de calcul savant. Les végétariens ont juste besoin de manger à leur faim des légumineuses, céréales, légumes et fruits d'une façon variés (+ modérément des œufs et du lait), et les végétaliens, en plus des légumineuses, céréales, légumes et fruits, doivent par précaution prendre un peu de B12 en supplément car l'apport par d'autres moyens n'est pas totalement sûr dans notre milieu de vie aseptisé (le sol d'un jardin peut ne pas être assez riche en B12, etc.).

LES PROTEINES

Position officielle de l'Association Américaine de Diététique sur le végétarisme (1993) : " les protéines de soja se sont révélées équivalentes nutritionnellement, en qualité, aux protéines d'origines animales, par conséquent, elles peuvent servir comme source unique d'apport en protéines si on le désire ".

Les protéines sont de grosses molécules constituées par de petites unités appelées " acides aminés ", lesquelles sont liées ensemble comme des perles dans un collier. Après avoir été mangées, les protéines sont digérées dans l'estomac et le petit intestin où les " perles " - les acides aminés - sont séparées, et sont, à ce moment, absorbées dans la circulation sanguine. Nos corps fabriquent les protéines dont ils ont besoin pour entretenir nos tissus et pour soutenir la croissance à partir des acides aminés séparés par la digestion - ils réorganisent les " perles " dans un ordre différent. Les acides aminés sont aussi utilisés par notre corps pour fabriquer des hormones et d'autres substances physiologiques actives.

Il y a 20 acides aminés communément trouvés dans l'une et l'autre des protéines végétales et animales. Les plantes peuvent synthétiser tous les acides aminés dont elles ont besoin à partir de simples substances inorganiques telles que le carbone, l'hydrogène, le souffre et l'eau. Les humains et les autres animaux ne le peuvent pas. Nous avons juste des aptitudes limitées à convertir un acide aminé en un autre. Pour les adultes, il est généralement admis qu'il y en a huit indispensables qui doivent être présent dans la nourriture que nous mangeons : ce sont l'isoleucine, la leucine, la lysine, la méthionine, la phénylalanine, la thréonine, la tryptophane et la valine. Les enfants ont besoin de sources d'aliments contenant de l'histidine, et probablement de la taurine.

Les besoins en protéines

Les experts ne sont toujours pas entièrement sûr de la quantité de protéines dont nous avons besoin, et les estimations ont été révisées souvent ces dernières années. Les organisations nationales et internationales qui donnent des conseils sur les besoins nutritionnels suggèrent des standards qui sont calculés pour faire face ou dépasser les besoins de pratiquement tout le monde dans la population. Ils prennent explicitement en compte les variations individuelles, et leur niveau a donc une large marge de sécurité surévaluée. Les recommandations de l'Organisation Mondiale de

la Santé

de 1985 forment encore la base pour beaucoup de références nationales en matière de quantité nécessaire de protéines.

En 1991, le Ministère de

la Santé

du Royaume-Uni a introduit de nouveaux termes de références pour la prise de nutriment. Il recommande une quantité de nutriment de référence nécessaire pour les protéines, dépendant du sexe et de l'âge, décrit dans le tableau " WHO " (voir tableau n°1). La recommandation de référence est estimée être suffisante ou plus que suffisante pour près de 97% des gens dans un groupe, et les recommandations du Royaume-Uni de 1991 pour les enfants sont de 2 à 3 fois plus faibles que les recommandations de 1979 qu'elles remplacent. Les apports diététiques recommandés aux USA publiés en 1989 sont de 0,8g de protéines par kilogramme de poids de personne par jour pour la plupart des adultes, c'est à dire respectivement 58g et 50g pour les hommes et les femmes, elles sont similaires aux valeurs du Royaume-Uni.

Une autre façon commune de considérer l'apport de protéines est de l'exprimer par la proportion de calories, en %, produits par les protéines par rapport au total des calories consommées chaque jour : (nombre de calories issues de protéines / nombre total de calories mangées) x 100% = apport de protéines (comme un pourcentage d'énergie apporté).

L'O.M.S. suggère que manger 10% de notre énergie quotidienne en protéines doit fournir une quantité adéquate. La recommandation courante au Royaume-Uni pour l'apport de protéines, converti en pourcentage d'énergie correspond approximativement à 9%. L'apport de protéines des populations omnivores en Occident est compris entre 10% et 15%, et est de 15% au Royaume-Uni.

Les aliments qui procurent communément le plus de protéines dans une alimentation végétalienne sont les légumineuses (pois, haricots, lentilles, soja et produits de soja), les céréales et produits de céréales (blé, avoine, riz, orge, sarrasin, millet, pâte, pain), noix (noisette, amande) et graines (tournesol, potiron, citrouille, sésame).

Le niveau moyen de protéines dans les légumineuses, à 26% de leur teneur en énergie (calorie), est supérieur à celui de la viande. Les graines de soja et le tofu (" fromage de soja ") sont particulièrement riches en protéines avec une teneur respectivement de 40% et 43%. Les céréales contiennent de 7% à 17% de leur énergie en protéines, et 8% à 17% pour les noix et les graines. Le pain et les patates contiennent 10% de leur énergie en protéines. Comme tous ces aliments sont aussi " dense en énergie ", il est facile de voir pourquoi tant que les recommandations en énergie sont correctement respectées, la nourriture végétale peut facilement couvrir les recommandations en protéines. Voir les contenances en protéines de quelques plantes dans le tableau n°2.

La qualité des protéines – les humains ne sont pas des rats

Certains nutritionnistes ont cru un moment que toutes les protéines des plantes sont d'une qualité inférieure à toutes les protéines animales, car les acides aminés sont présents dans des proportions moins idéales. Dans les premières années de recherche sur les protéines, cette croyance est apparue suite à des expériences sur des rats de laboratoire, quand il est devenu clair que l'ajout d'acides aminés à une source de protéines végétales améliore sa valeur biologique au point de pouvoir supporter la croissance d'un rat sevré. Le problème majeur avec le test de croissance des rats est que les rats et les humains ont des besoins nutritionnels différents, en conséquence les tests surestimaient la valeur des protéines animales tout en sous-estimant la valeur des protéines végétales. En 1991, après des décennies d'utilisation de ces résultats, l'O.M.S. abandonna officiellement le test de croissance du rat pour la raison que celui-ci est une méthode inadaptée pour déterminer la valeur des protéines nécessaires aux corps des humains.

Les protéines dans chaque type de nourriture ont leurs compositions spécifiques en acides aminés, qui sont riches en certains acides aminés et pauvres en d'autres. Depuis longtemps, la qualité chimique d'une protéine, correspond à sa composition en acides aminés, et, est mesurée, par usage, par rapport aux protéines des œufs de poule, qui sont prises comme valeur 100%. Par cette méthode, pour chaque protéine, l'acide aminé le plus en dessous du standard de référence est considéré comme l'acide aminé " limitant " – qui n'est pas nécessairement celui qui est présent en plus faible quantité en valeur absolue, mais en plus faible proportion comparée à ce qui est trouvé dans les protéines des œufs de poule. Dans la plupart des céréales et des graines, par exemple, l'acide aminé " limitant " est la lysine, alors que dans la plupart des légumineuses c'est la méthionine. La tryptophane est la limite en acide aminé dans le maïs, et dans la viande de bœuf c'est la méthionine. Presque chaque aliment à un acide aminé " limitant ", la plupart des aliments ont tous les acides aminés dans une quantité suffisante pour la santé humaine.

Le rapport " WHO " de 1985 formule de nouvelles méthodes de comptage des acides aminés. Celles-ci sont basées sur l'estimation des besoins des humains à différents âges, plutôt que des comparaisons avec des aliments jugés être de hautes valeurs, comme les œufs de poule. En 1991 le " WHO " confirma la nouvelle méthode de mesure de la valeur des protéines, qui prend en compte la composition en acides aminés et la digestibilité de la protéine. La digestibilité est influencée par la structure de la protéine, ainsi que par d'autres facteurs comme la quantité de fibre, de tanin ou de phytate dans les aliments. Ainsi les protéines issues de plantes sont peut-être légèrement moins digestibles, et certaines autorités, en conséquence, suggèrent que 10% de protéines végétales en plus soient nécessaires par rapport au standard. Le Ministère de

la Santé

du Royaume-Uni recommande que les gens qui suivent une alimentation à base de végétaux multiplient par

1,1 l

'indication du tableau n°1, pour obtenir les quantités conseillées.

Les combinaisons de protéines ne sont pas nécessaires

Les erreurs issues des recherches sur les rats ont aussi conduit à la théorie des combinaisons de protéines. Cette théorie prétend que des protéines complémentaires ayant de différents acides aminés " limitants ", comme les haricots et les céréales, doivent être mangés strictement à chaque repas pour assurer l'apport en acides aminés. Même les végétariens sont, parfois, conseillés de combiner des protéines végétales avec des produits laitiers. Ce conseil est maintenant complètement dépassé.

La combinaison de protéines peut réduire la quantité de protéines nécessaire pour que le corps ait un apport équilibré en protéines, mais plusieurs études sur des humains ont indiqué que ce n'était ni nécessaire ni tout le temps le cas.

Par exemple, pendant une période supérieure à 60 jours, on a nourrit 7 humains volontaires d'une façon où les protéines étaient seulement fournies, soit par des haricots + du maïs et + du blé raffiné, ou haricot + riz et + du blé raffiné, ou une combinaison de nourriture végétale avec une addition de lait de vache. Tous les sujets ont gardé un bon équilibre en azote (une mesure de validité de l'apport en protéines), et il n'y avait aucune différence d'équilibre en azote entre les sujets mangeant uniquement des végétaux, et ceux qui prenaient du lait en supplément.

Une autre étude a observé la validité d'une alimentation à base de plantes où 76% des protéines provenaient du blé. Le but était de déterminer si cette alimentation peut être améliorée par l'ajout d'autres sources de protéines végétales, comme des haricots, riz et du beurre de noix. La nourriture était totalement végétalienne, contenait
46g de protéines, et fut suivie par 12 jeunes hommes pendant plus de 60 jours durant lesquels ils ont continué leurs activités quotidiennes normales. Tous les volontaires ont gardé un bon équilibre en azote, et remplacer 20% des protéines de blé par des protéines d'haricots, riz ou beurre de noix n'a pas augmenté le niveau des acides aminés essentiels dans leur sang.

Encore plus saisissant peuvent être les résultats d'une étude sur 59 jours sur 6 hommes qui ont eu une alimentation où la seule source de protéines était le riz. Pour 2 niveaux de quantité de protéines (36g et 48g par jour), l'alimentation comprenait seulement le riz comme source de protéines, ou remplaçait 15% à 30% de protéines de riz par des protéines de poulets. Le remplacement partiel du riz par du poulet n'a pas eu d'effet significatif sur l'équilibre en azote des volontaires (en contradiction avec les anciennes expériences sur les rats qui montraient qu'une alimentation à base unique de protéines de riz ne permettait pas un développement normal). Dans cette étude sur des humains, même pour l'alimentation ayant le plus bas apport en protéines, le riz, comme seul apport de protéines, assurait de 1,5 à 4,5 fois plus que les recommandations du " WHO " pour tous les acides aminés indispensables. Pour l'alimentation ayant le plus haut apport en protéines, le riz fournissait entre 2 et 6 fois plus d'acides aminés indispensables que le niveau conseillé par le " WHO ", et tous les sujets avaient un bon équilibre en azote.

La position officielle de l'Association Américaine de Diététique en 1993 sur les alimentations végétariennes confirme que, comme les acides aminés obtenus dans l'alimentation peuvent se combiner avec les acides aminés fabriqués par le corps, il n'est pas nécessaire pour les végétaliens ou les végétariens de combiner les protéines à chaque repas. D'abondantes quantités d'acides aminés sont obtenues si différents aliments sont mangés chaque jour. En plus de cela, l'Association spécifie que " les protéines de soja se sont révélées équivalentes nutritionnellement, en qualité, aux protéines d'origines animales, par conséquent, elles peuvent servir comme source unique d'apport en protéines si on le désire ".

De meilleures méthodes d'évaluation de la qualité des protéines ont été trouvées, basées sur l'estimation des besoins humains plutôt que par des tests sur des rats. Même une nourriture, avec une " pauvre " quantité d'acides aminés en contient, généralement, plus qu'assez pour les besoins humains. Plusieurs études sur des humains montrent clairement qu'une alimentation basée seulement sur les végétaux assure facilement les quantités recommandées en acides aminés, et que les combinaisons de protéines à chaque repas ne sont pas nécessaires. En particulier, les protéines de soja qui sont équivalentes biologiquement aux protéines animales.

Référence de prise nutritionnelle pour les protéines (tableau n°1)

Groupe d'âge

protéines (grammes par jour)

Bébés et enfants

0 à 12 mois

12,5 à 14,9

1 à 3 ans

14,5

4 à 10 ans

19,7 à 28,3

11 à 14 ans

42,1 (garçons)   41,2 (filles)

15 à 18 ans

55,2 (garçons)   45,0 (filles)

Hommes

19 à 50 ans

55,5

Plus de 50 ans

53,3

Femmes

19 à 50 ans

45,0

Plus de 50 ans

46,5

Durant la grossesse *

+ 6

Durant l'allaitement *
0 à 6 mois

+ 11

plus de 6 mois

+ 8

Informations issues de " Dietary Reference Values for Food Energy and Nutrients for the

United Kingdom

", 1991

* à ajouter à la prise habituelle

Ces recommandations sont basées sur la digestibilité complète des protéines du lait et de l'œuf. Les protéines des végétaux peuvent être légèrement moins digestes, et le Ministère de

la Santé

du Royaume-Uni recommande que les végétariens et les végétaliens multiplient par un facteur de 1,1 les valeurs.

Quantité de nourriture végétale fournissant 10g de protéines (tableau n°2)

Aliments

niveau d'aliment
fournissant 10g de protéines

NOIX

Cacahuètes

39g

Amande

47g

Pistaches

50g

Noix du brésil

71g

Noisette

71g

LEGUMINEUSES

Farine de soja

24g

Graines de soja (cuites et déshydratées)

71g

Lentilles entières (cuites et déshydratées)

114g

Pois (cuits et déshydratés)

119g

Haricots (cuits et déshydratés)

119g

Tofu

124g

Pois (cuit)

159g

CEREALES

Farine complète

79g

Orge complet (avant d'être cuit)

95g

Pain complet

109g

Farine de seigle, 100%

122g

Spaghetti complet (bouilli)

213g

Riz brun (bouilli)

385g

GRAINES
(écossées)

de citrouilles

41g

de tournesols

51g

de sésames

55g

AUTRES

Abricots (secs)

250g

Pommes de terre (cuites avec la peau)

256g

Epinards (bouillis)

454g

Etudes sur des végétaliens adultes

Bien que les experts en nutrition soient maintenant d'accord que le végétalisme apporte des protéines adéquates et bonnes, la première question qui est posée à tous les végétaliens (et à peu près tous les végétariens) est, est-ce que vous prenez suffisamment de protéines ? Plusieurs études ont donné la réponse.

En 1967 Frey Ellis et Pamela Mumford ont recensé de nombreuses études, effectuées dans les années 50 et 60, qui montraient que les végétaliens prenaient entre 10% et 11% de leur énergie quotidienne sous forme de protéines, alors que les végétariens en prenaient 11% à 15%. En 1966 Harding et ses collègues calculèrent que les végétaliens hommes et femmes acquéraient les apports recommandés de tous les acides aminés essentiels, et que la proportion de leurs apports en acides aminés ressemblaient de près aux protéines présentes dans le lait d'humain, alors que ceux des végétariens et des omnivores (qui prennent beaucoup de protéines animales) sont plus proches des acides aminés présent sans le lait de vache.

En 1981, Abdulla et ses collègues ont mesuré les apports de protéines de 6 végétaliens suédois, en parfaite santé, d'âge moyen. Les protéines représentaient 10% de l'énergie totale, contre 12% de l'énergie totale pour des suédois omnivores du même âge. Bien que l'énergie consommée dans cette communauté végétalienne ait été faible, leurs apports pour tous les acides aminés indispensables étaient, au minimum, presque le double des recommandations proposées aux USA, et plus du double des recommandations du " WHO ".

Les protéines prisent par 22 végétaliens Britanniques ont été comparées par âge et par sexe à leurs homologues omnivores, et cela montra que leur apport était légèrement inférieur, mais bien en excès aux recommandations officielles. Andrew Lockie et ses collègues ont montré que la moyenne de l'apport en protéines de 10 végétaliens était quelque peu plus faible que l'apport chez les omnivores et les végétariens, mais encore conforme aux recommandations du Royaume-Uni. La même chose a été vérifiée par l'analyse publiée en 1987 comparant 11 végétaliens avec 11 omnivores, et par une analyse de 18 végétaliens publiée en 1986. Les études de Oxford ont analysé l'alimentation de 52 végétaliens et ont montré que leur consommation moyenne de protéines était de 11,8% du total de leur énergie, comparativement à 12,3% pour les végétariens, 12,9% pour des mangeurs de poissons et 15% pour les mangeurs de viande. Une comparaison des apports de protéines, datant de 1993, effectuée sur 3 types d'alimentation a confirmé les premières études : les végétaliens mangeaient en moyenne 11,3% de leur énergie totale sous forme de protéines, alors que la prise pour les végétariens était de 12,3% et de 13,4% pour les mangeurs de poissons. Exprimées en gramme de protéines consommées chaque jour, les prises des 38 végétaliens étudiés (47g pour les femmes, 65g pour les hommes) dépassaient les références nutritionnelles d'apport du Royaume-Uni. Les céréales contribuaient pour 30% à 40% des protéines végétales, les produits à base de soja 10%, et les légumes de 7% à 10%. Tableau n°3 : résumé des valeurs de protéines prisent par les végétaliens adultes.

Quelques personnes peuvent avoir besoin d'un apport de l'acide aminé taurine, même si normalement le corps peut la fabriquer à partir d'autres acides aminés. La carence en taurine peut être un facteur de nombreuses maladies, dont des maladies cardio-vasculaires. Une étude de 1986 suggère que les végétaliens sont capables de synthétiser les quantités nécessaires de taurine à partir d'autres acides aminés présents dans leur nourriture, car le niveau de taurine dans le sang et le lait maternel des végétaliens est correct bien que la taurine ne soit pas présente dans les végétaux. Pourtant, une étude plus rigoureuse a indiqué que le niveau de taurine dans le sang de 11 végétaliens américains était de 20% inférieur à celui des omnivores étudiés. Les végétaliens rejetaient, dans leur urine, 2/3 de moins de taurine que les omnivores, ce qui est une adaptation du corps pour conserver cet acide aminé. Plus d'études sont nécessaires pour clarifier la situation, mais il n'y a pas de cas rapporté de déficience en taurine chez les végétaliens.

La carnitine est une substance, présente naturellement, nécessaire au métabolisme de la graisse, et elle est surtout présente dans la viande et les produits laitiers. Les légumes et les fruits contiennent moins de 1% de la carnitine trouvable dans la viande, et les produits céréaliers en contiennent moins de 5%. La carnitine n'est pas un nutriment essentiel car elle peut être fabriquée par l'organisme à partir de l'acide aminé lysine, mais des niveaux bas de carnitine ont été observés occasionnellement dans le sang de personnes consommant des produits contenant peu de carnitine.

Comme on pense qu'il y a relativement peu de carnitine dans une alimentation à base de plantes, Kenneth Lombard et ses collègues ont comparé les niveaux dans le sang et l'urine de 3 groupes de personnes ayant des types d'alimentation différentes aux USA. Comparés aux omnivores, les " végétariens stricts " (probablement des végétaliens) et des végétariens (qui prennent des œufs et du lait) avaient un peu moins de carnitine dans leur sang, mais dans le niveau de tolérance normal. Les végétaliens rejettent beaucoup moins de carnitine dans leur urine. Parmi les enfants, les végétaliens et les végétariens avaient, de façon marquée, des niveaux plus bas de carnitine dans leur sang, mais les études n'ont pas montré de risques de déficiences. Un seul rapport a été publié décrivant une déficience de carnitine chez un enfant d'une femme végétalienne qui nourrissait son enfant d'une façon particulièrement restrictive et atypiquement à base de lait d'amande.

Les protéines et les risques de maladies

La consommation excessive de protéines peut être associée à des risques de maladies. Le fonctionnement du rein peut être compromis par trop de protéines chez les personnes âgées et chez les malades ayant des problèmes rénaux, de plus, un apport élevé de protéines peut avoir de mauvais effets sur l'équilibre en calcium et contribuer à la déminéralisation des os. Le rapport de l'Office de Recensement et de Surveillance de

la Population

de 1990 sur les adultes Britanniques montrait que la moyenne des apports de protéines était très supérieure aux recommandations, soit 84g/jour pour les hommes et 64g/jour pour les femmes. Le rapport du Ministère de

la Santé

du Royaume-Uni suggère que la limite d'apport de protéines n'entraînant pas de risque est le double des valeurs du tableau n°1. Quelques personnes, surtout ceux qui ont une activité physique intense ou qui prennent des suppléments en protéines, peuvent dépasser ce niveau maximum de sécurité.

Différents types d'apports en protéines peuvent avoir différents effets sur le cholestérol et les graisses dans le sang. Quand un humain, avec un taux de cholestérol élevé dans le sang, mange un repas dans lequel les protéines proviennent du soja, les réactions de son insuline et " glucagon " sont beaucoup moins extrêmes que quand la source de protéines est la caséine du lait. Cette plus grande réaction hormonale avec la caséine laisse penser que cette protéine du lait conduit à augmenter le niveau de cholestérol et de graisses dans le sang. Celui-ci, en se déposant, est un facteur de risque pour les maladies coronariennes.

L'étude de 620 femmes à Singapour a révélé que parmi des femmes non-ménopausées, celles qui mangeaient régulièrement des protéines de soja et des produits de soja, en général, avaient deux fois moins de risques de développer un cancer du sein. En revanche, la consommation de viande rouge et de protéines animales était en rapport avec un accroissement du risque d'avoir un cancer chez les femmes non-ménopausées.

Une alimentation riche en protéines de viande provoque la présence de plus d'acide urique dans l'urine et une augmentation générale de l'acidité de l'urine. A cause de l'acidité, l'acide urique ne peut pas être dissout facilement et peut former un calcul rénal.

Les études montrent que l'alimentation végétalienne apporte les quantités de protéines recommandées par l'O.M.S. et par le Ministère de

la Santé

du Royaume-Uni. D'un autre côté, beaucoup d'omnivores mangent plus de protéines que le niveau recommandé, et cela peut entraîner des désavantages pour leur santé.

L'énergie recommandée

Les besoins en énergie d'un individu dépendent de beaucoup de facteurs, dont l'âge, le genre, le poids et l'activité physique. Il est alors impossible de généraliser. Les indications nationales et internationales proposent des recommandations pour différents groupes de la population. En 1991, le Ministère de

la Santé

du Royaume-Uni a publié une nouvelle estimation de l'apport moyen d'énergie recommandé provenant de l'alimentation. L'estimation de l'apport moyen d'énergie recommandé est la moyenne de l'énergie prise par chaque groupe de la population. Par exemple, pour un homme d'un poids moyen et d'une activité physique moyenne (travail peu physiquement, et loisirs non physiques), l'estimation de l'apport moyen d'énergie recommandé provenant de l'alimentation est de 2550 calories. Pour une femme, dans une situation comparable l'apport doit être de 1920 calories. Pour les adultes qui ont une activité physique intense, ces chiffres montent à 3872 calories pour les hommes et 3011 pour les femmes. L'estimation de l'apport moyen d'énergie recommandé est aussi établie pour les enfants. L'Office de Recensement et de Surveillance a trouvé que la consommation moyenne d'énergie des Britanniques, incluant l'alcool, est de 1680 calories pour les femmes et 2450 calories pour les hommes (la moyenne est 2065). L'apport des hommes est conforme aux recommandations du Ministère de

la Santé

alors que celui des femmes est plus faible que la recommandation, pourtant 53% des hommes et 41% des femmes Britanniques de tous les âges ont une surcharge pondérale ou sont obèses.

Les apports d'énergie de groupes de végétaliens, végétariens et omnivores, mesurés par plusieurs études, sont résumés dans le tableau n°5. Le résultat suggère que la moyenne de l'énergie prise par les végétaliens, à 2138 calories est similaire à celle des végétariens (2178 calories) et à celle des omnivores (2220 calories) et est comprise entre la moyenne nationale de 2065 et les recommandations au Royaume-Uni de 2235 calories.

Les études indiquent que l'énergie moyenne prise par les végétaliens est proche de celle des adultes Britanniques, et similaire à la recommandation au Royaume-Uni. Cependant, beaucoup de végétaliens (et végétariens) sont plus minces que la moyenne des omnivores. Cela peut refléter l'avantage de cette alimentation ou indiquer qu'ils ont plus d'activités physiques – ou les deux.

Besoins des enfants en protéines et énergie

Ici, juste un résumé des points principaux est présenté.

Les enfants ont besoin d'un surcroît de nutrition plutôt au niveau de l'énergie qu'au niveau des protéines. Des études à court terme avec des enfants mal nourris, auxquels on avait redonné une nourriture convenable, ont montré que l'équilibre en azote était le même que se soit avec une source de protéines de lait de vache, de graine + riz, graine de soja, riz, graine de soja + beurre de noix, graine de soja + riz, graine + beurre de noix, ou des graines seules. En comparant les résultats des études durant 2 ou 3 mois sur chacune de ses alimentations, on observe que les bébés qui ont été nourris avec du riz + graine, ou riz et beurre de noix, comme sources de protéines se sont développés aussi bien que des enfants nourris avec du blé supplémenté en lysine. Tous les bébés ont gagné du poids d'une façon satisfaisante et à un taux équivalent, bien que deux enfants qui consommaient du riz seul n'ont pas grandi aussi bien que ceux consommant du lait de vache.

Tant que l'énergie nécessaire aux enfants est donnée, ils se développent avec n'importe quelles protéines issues d'un mélange de plusieurs plantes. Voir le résumé dans le tableau n°4.

Estimation de l'apport moyen en énergie requis en calories (tableau n°4)

Groupe d'âge

Estimation de l'énergie requise par jour en calories

Bébés et enfants

Filles

Garçons

0 à 12 mois *

515 à 865

545 à 920

1 à 3 ans

1165

1230

4 à 14 ans*

1545 à 1845

1715 à 2220

Adultes

15 à 18 ans

2110

2755

19 à plus de 75 ans **

1940 à 1810

2550 à 2100

Grossesse (dernier trimestre) ***

+ 200

Allaitement ***

+ 240 à 570

Valeurs extraites de " Dietary Reference Values for Food Energy and Nutriments for

United Kingdom

" 1991. Les valeurs pour les adultes sont pour des personnes typiquement sédentaires

* Les besoins en énergies des enfants croissent en fonction de la progression de l'âge

** Les besoins en énergies des adultes décroissent en fonction de la progression de l'âge

*** à ajouter à l'apport normal

Etudes sur des enfants végétaliens

Une étude américaine sur 48 enfants d'une communauté végétalienne appelée " The Farm " au Tennessee, a été publiée en 1980. Les parents ont rempli un journal décrivant l'alimentation journalière de leurs enfants, qui étaient âgés de 2 à 5 ans, et chaque enfant a été mesuré et pesé.

La prise d'énergie pour les deux sexes pour tous les groupes d'âges, excepté un, excédait les recommandations des USA, et tous les groupes excédaient les recommandations équivalentes du Royaume-Uni. La consommation de protéines de tous les groupes était très supérieure aux recommandations du moment des USA et du Royaume-Uni. Les prises moyennes d'acides aminés des enfants végétaliens américains étaient très supérieures à celles préconisées par l'Académie Nationale des Sciences des USA. Dans quelques groupes d'âges, les enfants étaient en dessous de la moyenne nationale pour leur taille et leur poids, mais tous les groupes, excepté un, étaient conformes ou excédaient les valeurs de références pour la mesure de l'épaisseur de la pliure de la peau au niveau du triceps. Pour interpréter ces résultats, il faut garder à l'esprit que les facteurs héréditaires n'ont pas été pris en compte. Une étude complète, qui a suivi de près des enfants à la communauté " The Farm " a confirmé que leur croissance était conforme à la norme.

Un autre groupe d'enfants végétaliens a été étudié par Ken Resnicow et ses collègues. Agés entre 5 et 17 ans, 8 des 9 enfants avaient une taille et un poids dans la norme (une fille était notablement plus petite et plus grosse que la moyenne). En 1981 une étude sur 23 enfants végétaliens Britanniques, âgés de 1 à 4,5 ans a été publiée. L'apport moyen en protéines était de 109% de la recommandation du Royaume-Uni à cette époque, et plus du double de celle de 1991. La consommation moyenne d'énergie dans chaque groupe d'âge était légèrement en dessous des recommandations de 1979 et 1991, excepté pour deux enfants dont la consommation moyenne d'énergie était conforme à la norme des enfants Britanniques. Les enfants étaient plus minces que la moyenne, mais tous étaient dans l'éventail normal de poids et de taille, avec une exception pour 2 enfants dont les parents étaient d'une frêle constitution.

Une étude ultérieure sur ces enfants, âgés de 5,8 à 12,8 ans, a été publiée en 1992. Elle a confirmé une croissance et un développement normal, les enfants étaient très légèrement plus petits et considérablement plus minces que la moyenne et possédaient une bonne santé. Leur consommation de protéines était normale, avec une valeur de 12,4% du total des calories consommées. Leur apport en énergie était de 95% de l'estimation moyenne recommandée par le Ministère de

la Santé

du Royaume-Uni – presque identique à celui de la plupart des enfants Britanniques.

Les enfants élevés avec une alimentation végétalienne variée obtiennent les protéines et l'énergie adéquate, et ont une santé et une croissance normale. Bien qu'ils tendent à être plus frêles que les enfants omnivores, ils sont dans l'éventail normal de poids et de taille. La consommation régulière de nourriture forte en énergie convenablement préparée, comme les céréales, les légumineuses et les noix, assurent un apport satisfaisant de protéines et d'énergie.

Problèmes de l'enfance = autres alimentations

Les rapports médicaux sur des enfants végétaliens souffrants de déficiences en protéines et en énergie sont extrêmement rares, et les cas étudiés doivent être interprétés avec précaution, car ils sont atypiques. Quand de tels cas sont étudiés sérieusement, il devient clair que, généralement, les enfants n'ont pas été élevés avec une alimentation végétalienne variée et équilibrée comme le recommande

la Vegan Society

, mais avec de pauvres régimes frugivores ou macrobiotiques.

Dans d'autres cas, les parents n'ont pas consciemment adopté une alimentation végétalienne pour eux et leurs enfants, mais ont plutôt éliminé certains aliments de la consommation de leurs enfants sans connaissance et sans se renseigner. Deux cas de malnutrition ont été reportés en 1975. Bien que l'alimentation décrite des enfants, ne contenait pas de produits d'origine animale, les parents n'étaient ni végétariens, ni végétaliens, mais avaient restreint l'alimentation de leurs enfants car ils croyaient que les aliments comme le lait de vache causaient des problèmes de santé. Quatre cas de malnutrition d'enfants élevés avec des alimentations non orthodoxes ont été publiés en 1979. Dans aucun de ces cas les parents ne fournissaient une alimentation végétalienne variée et équilibrée, mais suivaient des principes frugivores et macrobiotiques plus restrictifs. Un enfant à Chicago, aux USA, a été nourri avec une alimentation qui ne contenait pas assez de calories et de protéines. Avec des conseils, l'enfant a retrouvé la santé avec succès par une alimentation végétalienne adaptée.

Problèmes avec les enfants végétaliens

Deux rapports de déficiences en protéines et énergie d'enfants élevés avec une alimentation végétalienne illustre le besoin d'aliments denses en énergie dans la nourriture des très jeunes enfants. Un résumé est présenté ici.

Une malnutrition en protéines et calorie a été reportée pour 25 enfants végétaliens, surtout dans le groupe d'âge de 3 à 12 mois, dans une communauté d'américains Hébreux vivant en Israël. Le problème essentiel était la trop grande dilution d'un lait de plante réalisé par la communauté, de plus, les autres produits consommés étaient insuffisamment denses en énergie. 47 enfants de moins de 3 ans de la communauté étaient en bonne santé, alors que ceux âgés de 4 à 18 mois étaient petits pour leur âge. La croissance était rattrapée pour les enfants âgés de plus de 18 mois qui avaient des poids et des tailles conformes à la norme.

Le second exemple concerne l'enfant d'une mère végétalienne et d'un père végétarien. Après avoir été nourri au lait maternel durant 2,5 mois, l'enfant a été principalement alimenté avec un extrait, préparé par la mère, d'amande dans de l'eau. Vers l'âge de 7,5 mois sa croissance était insuffisante, avec une faiblesse musculaire et d'autres symptômes causés par une insuffisance nutritionnelle, incluant un manque de calorie.

Il n'y a que deux récents rapports de malnutrition en protéines et calories pour des enfants élevés par des parents végétaliens avec une alimentation végétalienne, et celles-ci ont été dues à une trop grande dilution ou une inadaptation de la variété de l'alimentation. Les autres cas publiés de déficience en protéines et en énergie, d'enfants à qui on donnait des alimentations alternatives, concernaient des régimes restrictifs macrobiotiques et frugivores, ou des alimentations restrictives imposées par des parents non-végétaliens qui pensaient qu'elles étaient meilleures pour la santé.

Protéine et énergie : résumé

Une nourriture végétalienne variée et complète apporte les niveaux adéquats d'énergie et de protéines pour assurer une bonne santé à tous les groupes d'âges, comme le montrent les études à travers le monde. Les recommandations nationales et internationales, en apport de protéines, peuvent facilement être satisfaites avec une alimentation végétalienne.

Les principales nourritures végétales – légumineuses, noix, céréales et graines – sont denses en énergie, et elles assurent un niveau approprié en azote et en acides aminés indispensables. Les pommes de terre et les autres végétaux fournissent aussi des quantités utiles de protéines.

Les végétaliens consomment les quantités de protéines et d'énergie recommandées, contrairement aux omnivores qui consomment trop de protéines, ce qui peut entraîner des désavantages pour la santé. Et, d'un point de vue plus global, il est significatif que les protéines animales soient souvent associées aux graisses saturées, alors que celles des plantes sont généralement associées aux fibres.

Il n'y a pas besoin de se soucier de combiner les protéines à chaque repas. Un menu végétalien varié, avec deux types de plantes ou plus par jour, fournit les protéines adéquates.

Une alimentation végétalienne bien menée assure une bonne santé et un développement normal pour les enfants végétaliens. Après le sevrage, les enfants doivent avoir un apport en énergie adéquat. Les parents végétaliens peuvent assurer cela en utilisant des légumineuses, céréales, noix et graines bien préparées, et de plus faibles quantités de fruits et de légumes, moins riches en énergie. Les cas de déficiences en protéines et en énergie chez des enfants végétaliens sont extrêmement rares.

VITAMINE B12 (cobalamine)

Le terme vitamine B12 englobe un groupe de substances apparentées appelées " cobalamines ", incluant " hydroxocobalamine ", " adenosylcobalamine ", " méthylcobalamine " et " cyanocobalamine ". Cette vitamine sert à critiquer le végétalisme car il est pensé, généralement, mais inexactement, que les produits d'origine animale en sont la seule source.

En fait, la vitamine B12 active est probablement parmi les seules vitamines qui est fabriquée uniquement par des bactéries. La vitamine B12 trouvée dans la viande (spécialement les abats), les œufs et le lait de vache provient de l'activité des bactéries qui vivent dans les animaux. La cuisson prolongée, y compris bouillir le lait de vache, détruit

la B

12.

Pour être absorbée efficacement au travers des aliments,

la B

12 est liée avec de nombreuses " molécules navettes " qui la transportent à l'intérieur du corps. La vitamine se combine avec la première " navette " dans la salive durant les mâchements. Puis, elle est combinée avec une protéine appelée " facteur intrinsèque ", qui est produit par l'estomac. La vitamine se raccorde avec le " facteur intrinsèque ", qui la transporte à travers la paroi du petit intestin (" termial ileum ") jusque dans le sang. Là, elle est rattachée sur une autre protéine spéciale qui la transporte dans tous les tissus du corps.

La vitamine est nécessaire, avec la " folate " pour diviser les cellules rapidement comme celles qui sont dans la moelle et qui forment le sang. La déficience, qui est rare, peut provoquer le développement anormal des globules rouges qui caractérise l'anémie mégaloblastique. La vitamine est aussi cruciale pour avoir un système nerveux en bonne forme, et un manque chronique peut éventuellement provoquer des symptômes neurologiques. Chez les enfants cela inclue la léthargie et la régression ou le retard du développement. Chez les adultes, les premiers symptômes comprennent des douleurs de la langue, fatigue, fourmillement et engourdissement des doigts, des mains et des pieds, progressivement jusqu'à la dégénérescence irréversible de la moelle épinière, quelques fois avec des douleurs abdominales et vomissements. La " folate ", une vitamine B qui est abondante dans l'alimentation végétalienne, peut protéger contre l'anémie issue de la déficience en B12 mais pas contre la dégénérescence neurologique.

La plupart des cas de déficience en B12 sont issus de la population omnivore et sont dus à un manque de " facteur intrinsèque ", sans qui, très peu de vitamines peuvent être absorbées. Ce type de déficience conduit à des anémies pernicieuses, dont les causes sont des désordres du petit intestin, certaines drogues, le tabac et l'alcool, le rétrécissement des tissus de l'estomac (atrophie) due à l'âge, et à des infections parasitaires. Ces anémies pernicieuses arrivent à près de 1% de la population omnivore après 60 ans.

Les recommandations journalières de B12

Les références d'apports nutritionnels pour la vitamine B12 sont de 1,2 à 1,5 micros grammes (µg) journalier pour les jeunes et les adultes et de 2µg pour les femmes qui allaitent. La recommandation de 1,5µg journalière a pour intention d'inclure un surplus pour assurer un stockage dans le corps pour pouvoir supporter une période de non-apport. Les recommandations pour les jeunes enfants sont de 0,3 à 0,4µg ; et pour les enfants âgés de 1 à 10 ans, la référence d'apport nutritionnel commence à 0,5µg et croit à 1µg. Les recommandations officielles ont décru lors des dernières années, les besoins du corps avaient été précédemment surestimés. En effet, le Ministère de

la Santé

a reconnu que quelques personnes avaient des besoins plus bas que la moyenne requise pour

la B

12, et pour ces individus 1µg par jour peuvent être suffisant. Les besoins complets en B12 pour la durée d'une vie correspondent à un grain de 40 milligrammes de cristal rouge, 1/6 de la taille d'un cachet moyen d'aspirine !
1 milligramme = 0,001g, 1µg (micro g.) = 0,000 001g, 1 ng (nano g.) = 0,000 000 001g,
1pg (pico g.)= 0,000 000 000 001g.

La recommandation de l'Organisation Mondiale de

la Santé

est de 1µg par jour pour un adulte. Pour les USA la hauteur est de 0,7 à 1,4µg par jour pour un enfant, 2µg pour les adolescents et adultes, et monte à 2,2µg durant la grossesse et 2,6µg durant l'allaitement, bien qu'un expert américain reconnu croit que 1µg de vitamine par jour suffit à la plupart des gens. L'Allemagne retient une recommandation encore plus importante de 3µg par jour. Proposer des doses importantes de vitamine par jour est inutile, parce que 3µg est plus que le corps peut absorber à n'importe quel moment.

La vitamine B12 est stockée dans le foie, qui en contient normalement suffisamment pour une période de 3 à 6 ans (2 à 5 milligrammes), même en absence totale de source dans la nourriture. Pour cette raison, bien que les recommandations officielles soient exprimées par quantité journalière, il n'est pas actuellement nécessaire de consommer la vitamine chaque jour. Une prise régulière, d'au moins 3 fois par semaine, est adéquate. De plus, après le parcours de

la B

12 dans le corps, elle arrive dans la bile, notre corps recycle la vitamine en la réabsorbant depuis la bile lors de son passage par le petit intestin. La vitamine est aussi conservée dans les reins. Lors d'une alimentation où les apports de B12 sont faibles, le taux d'absorption possible à partir de la nourriture par le sang augmente, afin de maximiser les apports disponibles. Cette adaptation assure une considérable protection quand les ressources de B12 sont rares, et cela justifie en partie le fait que les végétaliens qui en sont depuis 20 ans et plus, certains sans source majeure de B12, ne présentent fréquemment pas de signe de déficience.

La recommandation du Royaume-Uni de 1,5µg par jour pour les adultes reflète plusieurs séries de recherche. Baker a étudié 5 Indiens du Sud volontaires qui avaient une déficience anémique de B12 pour mesurer la réponse de leur sang à différentes doses de vitamine. Il a trouvé que 0,07 à 0,25µg d'apport de B12 par jour n'était pas adéquat, mais que 0,3 à 0,65µg par jour était suffisant, et probablement plus que suffisant, pour que les patients retournent à une santé normale. Il a conclu que le minimum nécessaire par jour était de 0,5µg de B12 ; et que 1µg pouvait satisfaire les besoins de la vaste majorité des gens et assure une large marge satisfaisante.

D'autres preuves ont été utilisées pour estimer les apports nécessaires en B12 incluant l'absence de symptôme de déficience chez des végétariens " adventistes du septième jour " d'Australie, chez qui l'apport était estimé à 0,26µg, et chez des végétaliens en Suède qui avaient un apport estimé de 0,3 à 0,4µg. En plus, des patients avec des anémies pernicieuses, qui ne peuvent pas absorber la vitamine par leur nourriture, se sont rétablis après des injections intraveineuses aussi faible que 0,1 à 0,2µg par jour.

La mesure de

la B

12 contenue dans divers aliments est compliquée par les quantités minuscules présentes, et n'est pas facile à mesurer avec précision à cause de la prédisposition à la détérioration de la vitamine lors de la cuisson et du stockage, et, peut-être le plus important, par la confusion entre la vitamine B12 active et les substances variées apparentées qui ressemblent à la vitamine mais que le sang humain ne peut pas utiliser.

Les céréales, les noix, les légumineuses, les végétaux et autres nourritures à base de plantes naturelles ne contiennent pas la vitamine, à moins qu'elles aient été contaminées avec la bactérie du sol qui produit

la B

12. Les végétaliens qui utilisent des productions de leur jardin qui ne sont pas lavé en excès peuvent obtenir les quantités usuelles de la vitamine par cette méthode. Dans les années 1950, une étude a été menée pour chercher pourquoi un groupe de végétaliens Iraniens ne développaient pas de déficience en B12. Il a été découvert qu'ils fertilisaient leurs végétaux avec du compost issu de déjection humaine, qu'ils ne les nettoyaient pas avec trop d'attention, et ainsi obtenaient la vitamine par la contamination de la bactérie. L'eau peut aussi contenir de

la B

12.

Les particules ressemblant à la vitamine B12

Pendant beaucoup d'années, il a été pensé que les algues comestibles (exemples : nori, wakame et kombu), les produits de soja fermenté (comme le tempeh et le miso), et une algue bleu-verte appelée spiruline, contenaient tous des hautes quantités de B12. Cependant la méthode commune d'analyse, utilisant la croissance bactérienne comme indicateur, mesure actuellement un ensemble de famille de particules ressemblant chimiquement à

la B

12. Toutes ne sont pas authentiques, c'est à dire des vitamines actives que le corps humain peut utiliser : les particules ressemblantes, vues comme analogues, ne peuvent pas jouer le rôle de la vitamine B12 dans le corps.

Un nouveau test, appelé un " titrage radio différentiel ", est conçu spécialement pour mesurer les formes de la vitamine que le corps humain peut utiliser, et reanalysé par cette méthode, le niveau de

la B

12 active dans beaucoup d'aliment est vu comme beaucoup plus bas. Par exemple le tempeh, qui était considéré comme contenant plusieurs micros grammes de B12 pour 100g a été trouvé après reanalyse comme ne contenant aucune vitamine active.

Trois marques de cachets de spiruline analysés avec le " titrage radio différentiel " avaient une contenance de moins de 20% de B12 par rapport à l'ancien test bactérien, le reste était des analogues de B12. Le niveau de vitamine active dans une marque, par exemple, était de 1,1µg pour 6 cachets plutôt que 6,4µg comme mesuré par l'ancienne méthode. Cela pourrait toujours être l'apport usuel nécessaire au corps pour cette vitamine, seulement il est possible que la présence de quelques analogues de

la B

12 dans la spiruline puisse bloquer la capacité du corps à utiliser ce que contient l'authentique vitamine. Quand des chercheurs ont pris 9 cachets de spiruline journellement pendant 12 jours, le niveau de vitamine dans leur sang n'a pas augmenté. La quantité de vitamine B12 active trouvée dans les cachets de spiruline dans cette étude était seulement de 0 et 2% du niveau annoncé par le fabriquant, 98% à 100% étaient des vitamines analogues.

Les algues comestibles comme le nori et kombu, utilisé largement par les macrobiotiques, sont considérées maintenant comme ne contenant pas les quantités usuelles de vitamine active. Un rapport de 1987 décrivait comment une mère macrobiotique, qui allaitait un bébé et qui avait un bas niveau de B12, avait rétabli le niveau de l'enfant en 2 mois, apparemment par la croissance de sa consommation d'algue et de produit de soja fermenté. L'explication publiée était que l'accroissement de la consommation de nourriture végétale contenant de

la B

12 était passé à son enfant par son lait. Seulement, plus tard il est apparu que la femme avait aussi mangé du poisson et du bouillon de palourdes, qui contiennent la vitamine B12. Alors, maintenant, il est considéré que sa consommation de palourdes, plus que d'algues et d'aliments fermentés, était responsable de l'amélioration du niveau de B12 de son enfant.

Le bas niveau de B12 contenu dans les algues et les aliments de soja fermenté a été confirmé par 2 études qui mesuraient les signes cliniques du niveau de B12 après consommation de ces aliments. Une étude comprenait 110 adultes et 42 enfants qui suivaient une alimentation macrobiotique et végétarienne en grande partie. Les niveaux de B12 dans le sang de ceux qui mangeaient des algues, du tempeh ou du miso régulièrement n'ont pas augmenté, suggérant que la véritable vitamine B12 n'était pas présente dans ces aliments.

La seconde étude portait sur 5 enfants macrobiotiques végétaliens qui avaient un bas niveau de B12 dans le sang, certains d'entre eux avaient un nombre légèrement inadéquat de globules rouges dans le sang (un signe précurseur d'une déficience anémique de B12). On donna aux enfants de la spiruline, du nori, kombu et des algues pour fortifier leur niveau de B12. Après quelques mois, bien que les niveaux de vitamine avaient apparemment augmenté pour trois enfants qui avaient les apports les plus important, les globules rouges du sang des 5 avaient continué d'être inadéquats et le devenaient de plus en plus, indiquant que la déficience continuait à ne pas diminuer.

Ces 2 études apparaissent, en premier, comme contradictoires : dans une, la consommation d'algues n'a pas augmenté le niveau de B12, alors que dans la seconde, il apparaît que c'était le cas. Les 2 études utilisaient la même technique pour mesurer

la B

12, alors cela n'explique pas les résultats différents. L'explication la plus probable est liée à l'approche utilisée. Dans la première étude, les adultes et les enfants mangeaient leur alimentation habituelle, qui a été ajustée sur une longue période, et qui contenait seulement une faible quantité de véritable vitamine, aussi bien qu'une quantité modeste de particules ressemblant à

la B

12. Dans la seconde étude, les enfants ont été délibérément nourris avec un large apport d'algue et de cette façon, ils ont eu plus de B12 analogues. De grandes doses de B12 analogues peuvent être absorbées dans le sang, mais seulement quand la véritable vitamine n'est pas présente en quantité adéquate - la situation rencontrée dans la seconde étude. Alors les 2 études supportent la théorie suivant laquelle les algues sont riches en vitamine non-actives : les analogues de B12 peuvent être absorbés dans le sang dans certaines circonstances, mais ne peuvent pas remplacer les fonctions de la vraie vitamine.

Sources fiables de B12

La reanalyse des suppléments vitaminés utilisant la méthode moderne a indiqué qu'il y a des sources fiables de vitamine authentiques. 14 des 15 marques de suppléments végétaliens multivitaminés et enrichies en minéraux ont été trouvées comme contenant de 88% à 328% de

la B

12 active déclarée sur l'étiquette (l'exception était une marque qui avait juste 59%), avec aussi une petite quantité d'analogues inactifs.

Il y a de

la B

12 active dans la levure alimentaire qui est disponible dans les magasins diététiques. Cependant cela provient de la mélasse qui est enrichie en B12 et sur laquelle la levure se développe, et non de la levure elle-même, qui elle, produit juste quelques analogues inactifs mais pas la vraie vitamine. La levure alimentaire peut être saupoudrée sur des plats savoureux et utilisée comme un substitue ayant légèrement le goût du fromage dans les plats.

Les sources fiables de B12 comprennent aussi les produits qui sont fortifiés avec la vitamine, comme les concentrés de levures, les céréales pour petit-déjeuner, et quelques laits de soja et margarines. Des repas pré-cuisinés et des produits utilisant des protéines de soja, comme les " saucisses " végétales, les " galettes " végétales, sont quelques fois fortifiées en B12 et cela doit être marqué sur l'étiquette. Voir tableau n°1.

Quantité approximative de vitamine B12 contenue dans quelques aliments végétaliens (tableau n°1)

Valeurs en micro grammes de B12 par 100g ou 100 ml d'aliment

Extraits de levure (fortifiée)

entre 2 et 50

Margarine (fortifiée)

5,0

Poudre de soja fortifié SOJAGEN

5,0

Concentré de lait de soja (fortifié) PLAMIL

3,2

Lait de soja prêt à l'emploie (fortifié) PLAMIL

1,6

Céréales pour petit déjeuné (fortifiées)

0,8

Lait de soja (fortifié) UNISOY GOLD SOYA

0,6

Formule de lait végétal pour bébé (fortifié)FARLEY'S SOYA FORMULA

1,1

Nourriture pré-cuisinée à base de soja (fortifiée)

les quantités marquées sur les étiquettes doivent être fiables

Levure alimentaire (qui a poussé sur un support enrichi)

les quantités marquées sur les étiquettes doivent être fiables

Algues séchées :

Nori

incertain (la plupart doivent être des analogues)*

Spiruline

0 à 20% des quantités affichées sur l'étiquette
(la plupart ont des analogues)*

Wakame, Kombu

très peu (la plupart sont des analogues)*

Graines de soja fermenté Tempeh

très peu (la plupart sont des analogues)*

Pain Souddough, Champignons Shiitake

entre 0,02 et 0,5 (d'une activité non confirmée)

Sauce de soja, miso, tofu, prune Umeboshi

entre 0 et 0,02 (d'une activité non confirmée)

Vins, bières, cidres

non confirmé

Graines germées, choucroute

non confirmé

* une proportion inconnue de la vitamine dans chacun de ces aliments peut être sous la forme d'analogues de

la B

12 qui ne sont pas utilisables par l'organisme, et peuvent même bloquer la capacité du corps à utiliser la vraie vitamine présente dans ces aliments

Les bactéries de l'intestin comme source de B12

Il y a des preuves certaines que les bactéries de notre intestin fabriquent de

la B

12 que notre corps peut utiliser. Dans une expérience courageuse conduite dans les années 1950, Sheila Callender a collecté les selles de végétaliens souffrant de déficience en B12, Sheila en fabriqua un extrait et le donna à manger aux volontaires. Cela cura leur déficience. L'expérience montra que les bactéries de l'intestin produisent

la B

12, mais que cela se fait normalement trop bas dans le tube digestif pour être absorbé – d'ailleurs les volontaires ne seraient pas devenus déficients si cela avait été possible de l'absorber. Le fait que leur déficience ait été curée prouve que l'adéquate B12 active est produite par les bactéries de l'intestin, mais généralement dans le colon où elle ne peut être absorbée, alors que plus haut dans le petit intestin, elle peut être plus facilement absorbée.

Pourtant quelques personnes peuvent certainement produire de

la B

12 par les bactéries de leur petit intestin. Dans une étude publiée en 1980, des échantillons de bactérie ont été pris dans le " jejunam " et " l' ileum " (petit intestin) d'indiens du Sud en bonne santé, et ont été mises en culture dans un laboratoire, et pour analyser la production de B12, 2 essais microbiologiques ont été utilisés, comme la chromatographie. Une grande variété de bactéries avait produit une grande quantité de vitamines ressemblant à

la B

12 dans le tube à essai. Le bon facteur intrinsèque, nécessaire pour l'absorption de la vitamine, est connu comme étant présent dans le petit intestin, alors si les bactéries produisent aussi de

la B

12 quand elles sont à l'intérieur du corps, la vitamine peut être absorbée.

Néanmoins juste 1 molécule sur 30 ressemblant à

la B

12, qui a été trouvée dans la selle humaine, était la forme active de la vitamine, ce qui peut être plus que suffisant pour avoir les apports adéquats – à peu près 5µg par jour – si elle est produit dans le petit intestin où elle peut être absorbée.

Chez quelques personnes, la production de B12 par les bactéries existe certainement dans le petit intestin où la vitamine fabriquée peut, au moins en théorie, être absorbée. La contribution exacte que ceci apporte aux besoins en B12 des végétaliens reste à clarifier.

Vitamine B12 : l'expérience végétalienne

A cause du haut niveau de conscience général sur les besoins en apports de B12 nécessaires aux végétaliens, beaucoup d'individus utilisent des aliments fortifiés ou des suppléments. D'autres ne font pas spécialement d'effort pour incorporer ces sources dans leur alimentation, et quelques communautés végétaliennes ont comme règle de conduite de ne pas utiliser de supplément. Par conséquent, faire des généralités à propos des besoins en B12 des végétaliens ne peut pas être fait facilement.

Quelques investigations ont rapporté des informations sur l'utilisation des suppléments de B12 par les végétaliens Britanniques. Les suppléments (cachets, capsules, ampoules, poudre) étaient utilisés par 8% et 18% des groupes de végétaliens étudiés respectivement en 1970 et 1978, mais une étude de

1986 a

enregistré que 41% des végétaliens en utilisaient.

Entre 1967 et 1978 une moyenne de 57% des végétaliens étudiés utilisaient de la nourriture fortifiée en B12, et dans un groupe de végétaliens étudié informellement, beaucoup d'individus utilisaient des aliments fortifiés comme des extraits de levure, du lait de soja et des substituts de viande à base de soja.

Points clés : vitamine B12

Les recommandations d'apport au Royaume-Uni pour les adultes sont en moyenne de 1,5µg par jour, alors que pour la plupart des humains 1µg doit être suffisant.

La vitamine est produite uniquement par une bactérie, qui vit dans le sol et dans l'intestin des humains et des autres animaux.

Le stockage de

la B

12 dans le foie signifie que la consommation journalière de vitamine n'est pas nécessaire, tant que les stocks ne sont pas continuellement épuisés.

Nos corps ont la possibilité de conserver

la B

12 par recyclage depuis la bile, par réduction des pertes dans les reins, et par augmentation du niveau d'absorption depuis les aliments.

Dans le passé, quelques algues comestibles et nourritures fermentées ont été présentées comme étant riche en B12. Les méthodes de mesures modernes, comme les études sur les humains, suggèrent maintenant que se sont surtout des analogues ou des " molécules ressemblant chimiquement ", que notre corps ne peut actuellement pas utiliser.

Il est possible que quelques-uns de ces analogues puissent en partie bloquer l'utilisation, par notre organisme, des petites quantités de véritable vitamine présentes dans ces aliments.

Quelques personnes peuvent, peut-être, utiliser

la B

12 fabriquée par les bactéries dans leur intestin, mais cela n'est pas actuellement confirmé.

Actuellement, les sources de B12 les plus sûres sont les nourritures fortifiées avec des vitamines ou des suppléments vitaminés (cachets, capsules, ampoules, poudre).

Les premiers signes de déficience en vitamine B12 chez les adultes végétaliens peuvent être des picotements et des fourmillements ou des froideurs dans les mains et les pieds, fatigue et faiblesse, une faiblesse de la capacité à se concentrer et même une faiblesse physique.

Chez les enfants, les symptômes observables de déficience peuvent inclure la perte de l'habilité à se lever et à s'asseoir, l'irritabilité, la léthargie, l'arrêt du sourire et de la sociabilité, et la perte de l'appétit.

Les apports de B12 chez les végétaliens.

Les apports alimentaires de vitamine des végétaliens adultes ont été mesurés par plusieurs études, mais cela a été fait par différentes méthodes, ainsi les valeurs ne sont pas toutes correctes et même comparables. Trois rapports publiés dans les années 1980 indiquent qu'une moyenne d'apport de B12 (incluant les aliments fortifiés), pour les végétaliens Britanniques, est comprise entre 1,2µg et 1,8µg par jour. Une étude plus tardive sur 38 végétaliens a trouvé une étendue d'apport de 0 à 5,66µg par jour, avec une moyenne de 0,64µg. Sur cette quantité, une moyenne de 0,25µg était fournie par des suppléments (qui étaient cependant, utilisé juste par la moitié des végétaliens durant les 3 jours de l'étude).

Dans une étude suédoise dans laquelle les végétaliens n'utilisaient pas des aliments fortifiés, une moyenne de 0,35µg a été enregistrée, et l'analyse d'aliments variés utilisés, incluant des végétaux fermentés, a montré une contenance de 10 à 70 nanogrammes pour

100 grammes

d'aliments. Cependant, avec l'expérience des recherches plus ressentes, juste une faible proportion de ces quantités doit être de

la B

12 active.

Dans un rapport de 1981, des enfants végétaliens préscolaires avaient une haute moyenne d'apport journalière de 2,7µg de B12. Tous les parents donnaient du lait de soja fortifié, du concentré de levure ou des protéines de soja texturées, et dans quelques cas un sirop contenant de

la B

12 était donné. Les enfants qui avaient les apports les plus faibles de vitamine étaient ceux qui étaient nourris au lait maternel. 10 ans après, 14 des 18 enfants avaient un apport journalier de B12 (incluant les suppléments) qui correspondaient ou étaient supérieurs aux références d'apport du Royaume-Uni, mais un enfant recevait moins que le minimum de référence d'apport.

De la même façon, dans une communauté végétalienne appelé " The Farm " dans le Tennessee, aux USA, où

la B

12 est apportée par du lait de soja fortifié et de la levure alimentaire, " Saccharomyces Cerevisiae " (utilisée comme assaisonnement), la moyenne des apports de 48 enfants âgés de 2 à 5 ans était de 15µg, c'est à dire 10 fois les apports recommandés aux USA.

Les niveaux de B12 du sang

Il y a 4 stades reconnus entre la norme et la déficience de B12. Au début de l'épuisement de B12, les niveaux bas de vitamine sont vus dans le sérum. Dans le second stade il y a, en plus, une décroissance de B12 dans les globules des personnes, par exemple, les globules rouges du sang. Ces deux stades d'épuisement de B12 peuvent être suivis par un début de déficience en vitamine. Il est reconnu par des changements biochimiques, comme la croissance en acide " méthylmalonic " dans le sang. Finalement, des symptômes cliniques de déficience en B12 arrivent. L'anémie mégaloblastique est un symptôme classique de déficience, mais parmi les végétaliens, les symptômes neurologiques arrivent, par chance, en premier à cause de la haute consommation de " folate " qui les protègent contre l'anémie. Ainsi, une des premières mesures de l'apport adéquat de B12 est le niveau trouvé dans le composant liquide du sang (sérum). Il y a une large échelle de niveau " normal ", de 100 à 900 picogrammes de B12 par millilitre de sang. Le Ministère de

la Santé

du Royaume-Uni considère que 130pg/ml est le niveau auquel une alimentation inadéquate peut être supportée. Des valeurs en dessous de 80pg/ml indiquent une déficience en B12, mais entre 80 et 140pg/ml il peut, quand même, éventuellement, apparaître des symptômes de déficience. Aux USA, par comparaison, les recherches se réfèrent à un niveau de B12 dans le sang inférieur à 200pg/ml comme indiquant un épuisement de la vitamine.

Le désaccord dans la définition de ce qu'est un normal ou un bas niveau de B12 reflète un réel manque de connaissance, aussi bien que les différences entre les individus. Des niveaux plus bas de vitamine que la normale dans le sérum n'indiquent pas nécessairement une déficience, juste un épuisement relatif, qui peut être rattrapé en augmentant la prise de B12. Comme on le mentionne toujours, des végétaliens pratiquant depuis plus de 20 ans avec aucune source sérieuse de vitamine dans l'alimentation ont rarement été trouvé comme ayant des symptômes cliniques de déficience. Sans l'utilisation d'aliments fortifiés ou de suppléments, le niveau du sérum en B12 chute en général après plusieurs années d'alimentation végétalienne, mais se stabilise souvent à 100pg/ml. Les végétaliens qui prennent des suppléments ou des aliments fortifiés ont les plus hauts niveaux de vitamine. Une complication qui s'ajoute est la différence de méthode de mesure de

la B

12 dans le sang qui est utilisée, et certaines sont plus exactes que d'autres.

Ainsi, l'étude des végétaliens fournie une large variation du niveau de B12 (résumé au tableau n°2). Un rapport indique des valeurs entre 30 et 650pg /ml avec une valeur moyenne (sur 20 patients) de 236pg/ml. Cela est à comparer à une échelle de 120 à 740pg/ml, et une moyenne de 441pg/ml, chez des omnivores comparables. Il n'y avait pas de déficience clinique évidente en B12 chez ces végétaliens qui avaient le plus bas niveau dans le sérum, bien qu'un patient de 80 ans qui était végétalien depuis juste 2 ans avait une anémie pernicieuse (la déficience n'était pas due à un problème alimentaire, mais à un problème de " facteur intrinsèque " et donc à une impossibilité d'absorber la vitamine). Trois patients qui étaient végétaliens depuis 17 ans sans prendre de supplément étaient en bonne santé, avec un niveau de B12 dans le sérum de 150, 375 et 450pg/ml, et les quantités normales d'hémoglobine dans le sang. Treize végétaliens américain qui avaient une alimentation crue et ne prenaient pas de supplément avaient un niveau de B12 dans le sang entre 90 et 219pg/ml.

Les mesures sur 32 végétaliens qui en étaient depuis 1 à 30 années ont révélé une échelle de niveau de B12 dans le sérum comprise entre 94 et 675pg/ml. La plupart prenaient des cachets de B12 ou des aliments fortifiés avec la vitamine, se sont ceux-la qui avaient les plus hauts niveaux de vitamine dans le sang. Il y avait 3 patients qui étaient végétaliens depuis 3 à 13 années (suffisamment longtemps pour épuiser théoriquement les réserves du foie en B12) qui n'avaient pas de source sérieuse de B12 dans leur alimentation, leur niveau dans le sérum était de 120 à 230pg/ml. Tous les végétaliens étaient en bonne santé, aucun ne montrait de symptômes de déficience en B12 et tous avaient des valeurs d'hémoglobine normales. Le même rapport liste d'autres observations de végétaliens chez qui il n'a pas été trouvé de symptôme de déficience de B12.

Les niveaux en B12 dans le sang d'une équipe de 47 végétaliens de l'institut Weimar en Californie ont été mesurés. Ils étaient végétaliens depuis 1 à 29 années, et le niveau de B12 s'étendait entre 100 et 850pg/ml. Quarante-six pour cent (22 individus) avaient un niveau de vitamine dans le sang au-dessus de 180pg/ml, et 53% (25 individus) avaient des niveaux dans le sang en dessous de 180pg/ml. Aucun n'avait des symptômes de déficience. Dans un cas des injections de B12 ont été données parce que la prise orale de vitamine ne faisait pas grimper les niveaux du sang, suggérant un problème d'absorption sous-jacent qui n'avait pas de lien avec l'alimentation.

Trente-six végétaliens Israéliens qui pratiquent depuis 5 à 35 années, âgés de 8 à 79 ans, ont été examinés par leur niveau de B12 dans le sérum et par les signes de déficience. Aucun n'utilisait des suppléments de vitamine, pourtant 10 avaient des niveaux normaux (considérés dans ce cas comme étant supérieur à 200pg/ml) et 11 avaient des niveaux proches de la limite, définie dans cette étude comme étant de 130 à 200pg/ml. Cinq (14%) des végétaliens avaient un niveau de B12 dans le sang plus bas que 130pg/ml, considéré comme étant inadéquate, et 4 d'entre eux se plaignaient de faiblesses, fatigues et difficultés à se concentrer – probablement des symptômes neurologiques de déficience en B12 (voir " déficience occasionnelle de B12 chez les végétaliens adultes ") . Cependant, 12 des 16 patients qui avaient un niveau dans le sang " limite " ou " inadéquat ", n'avaient pas de symptômes de déficiences, que se soit neurologique ou au niveau de l'hémoglobine. Les recherches ont montré que l'absorption de B12 synthétisée par les bactéries dans l'intestin pourrait aider le maintient des niveaux dans le sang chez 13 de ces patients qui étaient végétaliens depuis plus de 15 années.

Les recherches ont observé des végétaliens et végétariens asiatiques qui vivaient au Royaume-Uni, qui avaient commencé à en être depuis au minimum 20 années et qui n'utilisaient pas de supplément en vitamine. La moyenne des niveaux de B12 dans le sang était basse mais adéquate dans le cas de 54 végétaliens (moyenne de 193pg/ml) et 9 lacto-végétariens (moyenne de 185pg/ml), comparé avec les 37 lacto-ovo-végétariens (moyenne de 359pg/ml). Vingt de ces patients, végétaliens ou lacto-végétariens, avaient des niveaux de B12 individuel inférieur à 150pg/ml. Leur moyenne journalière de consommation de B12 était estimée à 0,2µg, soit juste 1/7 de l'apport de référence. Cela peut paraître surprenant pour les lacto-végétariens d'avoir un aussi bas niveau de consommation de B12, mais il est commun chez les communautés asiatiques de bouillir le lait durant longtemps avant de l'utiliser, et cela peut détruire beaucoup des vitamines contenues. En dépit du bas niveau dans le sang, des tests complets du sang et des anomalies neurologiques (temps de réponse de la vue, potentiel somatosensoriel, et système nerveux sensoriel et moteur) ont monté que tous les végétaliens et les lacto-végétariens étaient en bonne santé. La conclusion des recherches était que la moyenne requise journellement pour

la B

12 pourrait être encore surestimée, et que sur le long terme les végétaliens pourraient s'adapter à un bas niveau de contenance de B12 dans les aliments.

Les niveaux plus bas que la normale de B12 dans le sérum n'indiquent pas nécessairement une déficience : à des niveaux de 100 picogrammes de B12 par millilitre de sang, quelque végétaliens peuvent développer des symptômes de déficience mais la plupart ne le font pas. Sans l'usage d'aliments fortifiés ou de suppléments, les niveaux de B12, dans le sérum, chutent, généralement, après plusieurs années de végétalisme, mais ils se stabilisent souvent à 100pg/ml – il y a une possibilité que

la B

12 soit synthétisée par les bactéries dans l'intestin et que cela apporte une contribution dans certains cas. Les végétaliens qui prennent des suppléments ou de la nourriture fortifiée ont les plus hauts niveaux de vitamine dans le sérum. Cependant, des végétaliens de 20 à 35 ans d'ancienneté qui n'ont pas de source significative de vitamine dans leur alimentation sont très rarement trouvés comme ayant des symptômes de déficience.

Le niveau moyen de B12 dans le sang est considéré comme étant compris entre 140 et 900pg/ml.

Le critère officiel de faiblesse du niveau de B12 dans le sang est défini au Royaume-Uni comme étant à partir de 130pg/ml et en dessous.

Déficience occasionnelle de B12 chez les végétaliens adultes

Des cas de déficience en B12 chez des adultes végétaliens, aboutissant quelques fois à des symptômes neurologiques, ont été enregistrés. Les résultats sont incomplets dans 4 anciens rapports et les diagnostiques de dégénérescence de la moelle épinière dans ces cas ne sont pas convaincants, en accord avec ce que pense Sanders. Légèrement moins de 30 cas individuels de déficience en B12 attribué à l'alimentation végétarienne et végétalienne sur l'ensemble de la planète ont été décrit dans la littérature médicale jusqu'à 1980. Dans plusieurs de ces rapports, des maladies sous-jacentes de l'estomac et du petit intestin, ou d'autres facteurs pouvant contribuer et qui peuvent causer des déficiences, n'ont pas été pris en compte.

Quinze cas probable de déficience en B12 chez des végétaliens ont été publiés durant les années 1980 et 1990. En 1982, 10 Rastafariens qui étaient végétaliens depuis 2 à 20 années ont été décrit comme souffrant de déficience en B12. Tous les patients, excepté 2, avaient un très bas niveau de B12 dans leur sérum (10 à 75pg/ml). Des symptômes neurologiques et gastro-intestinaux ont été observés : 8 patients avaient une anémie macrocytaire et tous avaient un changement mégaloblastique dans leur globule rouge. Des 3 patients qui avaient une dégénérescence de la moelle épinière, un mourut (d'une attaque cardiaque), un a pu récupérer complètement et un autre continua de souffrir d'effets physiques après plusieurs mois de traitement. Un problème d'absorption de la vitamine par le tube digestif a été exclu comme cause possible, cela a été attribué par les investigations seulement à une déficience dans l'alimentation. Pourtant, il est surprenant que les sérieux symptômes de déficience en B12 soient apparus après juste 2 et 3 ans de végétalisme, alors que les stocks du foie sont généralement suffisant pour 3 à 5 ans sans source alimentaire du tout. En plus, le patient qui avait le plus haut niveau de vitamine dans le sang était végétalien depuis 20 ans.

Un cas rapporté en 1987 concernait une jeune fille Israélienne de 14 ans, qui était devenu végétalienne après avoir été témoin de l'abattage d'une vache dans la ferme de ses parents. Elle n'a jamais été avertie par ses parents qu'elle devait faire attention aux besoins de B12, et après 8 années, elle développa des disfonctionnements neurologiques sévères incluant des difficultés pour marcher, courir et monter des escaliers. Son niveau de B12 dans le sérum était tombé à juste 50pg/ml. En subissant des injections et en consommant des suppléments de B12 et par inclusion de poisson et de produit laitier dans son alimentation, la fille a pu revenir à une bonne santé, bien qu'elle ait pu aussi y arriver par une alimentation végétalienne.

Une étude sur 36 végétaliens Israéliens qui l'étaient depuis 5 à 35 années a révélé que 5 patients, dont le niveau de B12 dans le sang était très bas, de 65 à 90pg/ml, se plaignaient de faiblesses, de douleurs musculaires, de fatigues et difficultés à se concentrer. Des signes d'améliorations sont apparus après injection de la vitamine, mais les recherches n'ont pas clarifié que le manque de B12 dans l'alimentation était le problème dans tous les 5 cas, ou si un problème d'absorption de B12 à partir de la nourriture était aussi un facteur de contribution.

La déficience en B12 chez les adultes végétaliens est rare : seul 15 cas ont été recensés dans la presse médicale dans le monde depuis les années 1980. Tous les cas ne sont pas publiés, bien sûr, mais il est significatif que la déficience en B12 est si rare que des cas uniques soient toujours dignes d'être publié dans les journaux médicaux.

Durant l'allaitement avec le lait maternel

Quelques rapports dans les journaux médicaux ne spécifient pas d'une façon adéquate l'alimentation prise par les parents, et les anciens rapports de déficience en vitamine B12 n'étaient pas toujours très rigoureux en excluant les autres causes possibles. En prenant cette précaution, il apparaît que depuis 1978 il y a eu 10 rapports - venant de USA, France, Allemagne, Suisse, Israël, Australie et l'Inde de l'Ouest – de sérieuses déficiences en B12 d'enfants exclusivement alimentés avec du lait maternel. Dans d'autres exemples, l'enfant d'une mère végétalienne avait montré quelques signes de déficience en B12, bien que le niveau de vitamine B12 dans le sang de l'enfant n'était pas très bas. De plus, l'enfant d'une femme qui devait être végétalienne (son alimentation était décrit d'une façon inadéquate dans le rapport) avait montré des premiers signes de déficience en B12. Le modèle général d'apparition de déficience est le suivant : les symptômes sont reconnaissables entre 3 et 5 mois, quand les enfants ont leur développement qui régresse, par exemple, la perte de l'habilité à se lever et à s'asseoir. Ils deviennent souvent, irritables, léthargiques, arrêtent de sourire et de sociabiliser, et n'ont pas d'appétit. Il y a aussi l'anémie mégaloblastique, et un retard de développement – incluant de faible capacité à contrôler ses mouvements, fonte musculaire, détérioration de la vue, ou affaiblissement cérébral – qui ne sont pas tout le temps réversibles. Toutes les femmes étaient en bonne santé, beaucoup, mais pas toutes, avaient un bas niveau de B12 dans le sang. Occasionnellement, des mères dont le niveau de B12 dans le sang est juste suffisant pour elles-mêmes peuvent ne pas avoir assez de B12 dans leur lait pour les enfants.

Dix rapports précis de sérieuses déficiences en B12 chez des enfants allaités par des mères végétaliennes sont apparues dans la littérature médicale depuis le début des années 1970.

Il est très important que la mère végétalienne s'assure qu'elle a un apport en B12 adéquat durant la grossesse et l'allaitement. La plus sûre méthode pour y arriver est d'utiliser des aliments fortifiés avec la vitamine (voir le tableau n°1), ou des suppléments. Les premiers signes de déficiences en B12 durant l'allaitement d'un enfant peuvent ne pas être reconnaissables, et si le retard de développement arrivait, il peut ne pas être totalement réversible. De plus, les mères peuvent ne pas avoir de symptômes elles-mêmes.

Néanmoins, les problèmes de B12 restent très rares, et des milliers d'enfants n'ont pas été en aussi bonne santé que ceux des végétaliens.

Le sevrage

Il y a eu juste deux rapports de déficience en B12 chez des enfants sevrés avec une mauvaise alimentation, les deux sont arrivés dans la même communauté. Trois cas de déficience, dont deux aboutissants à une anémie mégaloblastique ont été signalés en 1979. En 1982, un cas plus important en nombre, concernant 9 enfants avec un bas niveau de B12 dans le sang a été signalé dans la même communauté de noirs américains Hébreux qui vivaient en Israël, et 5 d'ente eux avaient des signes d'anémie mégaloblastique. Les enfants avaient été sevrés avec une alimentation complètement inadaptée, et ils souffraient de multiples déficiences nutritionnelles.

La déficience de vitamine B12 chez les enfants sevrés a été reportée juste dans une seule communauté religieuse atypique.

GUIDE PRATIQUE POUR LES VEGETALIENS PENDANT

LA GROSSESSE ET

L'ENFANCE

La grossesse

Une femme enceinte doit recevoir une alimentation plus élaborée pour le fœtus qui grandit et pour les modifications de son corps. Une série d'études à " The Farm ", une communauté végétalienne aux USA, montre que les végétaliens peuvent avoir une grossesse tout à fait normale et que les nourrissons, les tout-petits et les enfants peuvent suivre une alimentation végétalienne en toute sécurité. Il est recommandé aux femmes enceintes de prendre plus de vitamines et de minéraux mais pas tellement plus de calories. La prise de poids est différente chez chaque femme. En général, elles prennent un peu de poids pendant le premier trimestre. Pendant le 2ième et le 3ième trimestre, une prise de poids de

450 grammes

par semaine est courante. Si elles ne gagnent du poids que lentement ou pas du tout, elles doivent manger plus. Par exemple, manger plus souvent, ou manger en petites quantités des aliments plus riches en graisses.

Si le poids gagné est trop important, regarder alors le type d'aliments que vous mangez. Essayez de remplacer les sucres ou les nourritures grasses par des fruits frais, des légumes, des légumineuses et des graines (pain complet, riz, …). Si l'alimentation est déjà équilibrée, essayez de pratiquer des exercices : la marche, la nage, … un peu chaque jour.

Il y a besoin d'un petit supplément de calories pendant le premier trimestre. Pour suivre une grossesse normale et pour qu'une prise de poids se fasse pendant les 2ième et 3ième trimestre, 300 calories supplémentaires sont recommandées. Trois cent calories est un nombre assez petit comparé à la prise plus importante nécessaire pour certains nutriments, il est donc important de prendre ces 300 calories dans des aliments sains et utiles. Par exemple, au lieu de boire 2 cannettes de soda, mangez pour 300 calories de fruits et de légumes qui apportent des vitamines et des minéraux dont le corps a besoin. Plusieurs petits repas devraient être mangés tout au long de la journée. Ne sautez pas le petit-déjeuner et faites un gros repas de midi. Il est important de donner régulièrement des nutriments au fœtus, tout au long de la journée. Les bébés n'aiment pas les grands festins. Etalez dans la journée de nombreux petits repas.

La suite du texte donne des exemples de nutriments nécessaires pour un corps en bonne santé et les aliments qui fournissent ces nutriments : Mangez une nourriture variée et complète et choisissez les aliments des différents groupes ci-dessous comme base journalière :

* Céréales : orge, riz, blé (pain, pâtes), avoine, millet, maïs, graines de couscous, bulgur, blé en petits grains.

* Légumineuses : haricots, soja, pois, lentilles (cuites ou en germes)

* Noix et graines : tous types de noix, beurre de cacahuète, beurre de noix de cajoux, citrouille, graines de tournesol, graines de sésame. Aussi, des graines à saupoudrer comme de la moutarde et de la luzerne

* Légumes (cuits ou crus) : carottes, poivrons verts, brocolis, épinards, endives et choux. D'autres légumes comme les germes d'haricots, les pommes de terre, les tomates, la salade, le maïs, le céleri, les oignons, les concombres, les betteraves, les courges, les courgettes, les choux-fleurs

* Fruits (frais, secs, en boîtes de conserve) comme les bananes, les oranges, mandarines, pamplemousses, pommes, mangues, cerises, raisins, abricots, poires, papayes, kiwis, mûres (baies), groseilles, citrons et prunes.

Quelques nutriments importants pour les végétaliens :

Protéines : céréales complètes (farine de blé complète et pain et riz complet), noix (noisettes, noix de cajoux, noix du brésil, amandes), graines de tournesol et autres graines, légumineuses (pois, lentilles, haricots), farine de soja, lait de soja, tofu.

Hydrate de carbone : toutes graines (blé, avoine, orge, riz), pain complet, pâtes et autres produits à base de farine végétale, lentilles, haricots, pommes de terre, fruits secs et fruits frais.

Matières grasses : noix et graines, huiles de graines et de noix, margarine végétales, avocats, graines d'oléagineux.

Vitamines :

A - carottes, épinards, citrouilles, tomates, légumes à feuilles vertes foncées, margarines végétales

B – noix, céréales complètes, avoine, muesli, légumineuses, levure en paillettes, levure, légumes à feuilles vertes, pommes de terre, champignons et fruits secs.

B12 – extraits de levures fortifiées, lait de soja fortifié, margarine végétale fortifiée, steaks de légumes fortifiés

C – agrumes (oranges, citrons, pamplemousses), groseilles et cassis, mûres, baies, légumes verts et pommes de terre.

D – lumière du soleil et margarine végétale fortifiée et autres préparations végétales fortifiées

E – noix, graines, céréales complètes et farines, huiles végétales

Folate : germe de blé, légumes à feuilles vertes (crus ou légèrement cuits), brocolis, épinards, cresson, levure, noix, pois, haricots, oranges, dates, avocats, céréales complètes.

Minéraux :

Calcium : mélasses, graines, noix, noix de caroube, légumineuses (graines de soja, soja fermenté, miso)

Fer : graines, noix, légumineuse, miso, fruits secs, mélasses, algues, persils, légumes à feuilles vertes, utiliser une plaque de fonte pour cuisiner.

Zinc : germes de blé, céréales complètes (pain complet, riz, avoine), noix, légumineuses, tofu, protéines de soja, miso, pois, persil, haricots

Eau : une femme enceinte doit boire plus d'eau que d'habitude pour produire plus de sang pour le bébé et pour les 3 à

6 litres

de liquide amniotique dans l'utérus. Elle devrait boire au moins 4 à 6 verres d'eau, ou de jus de fruits ou de jus de légumes. La quantité d'eau nécessaire est de 2 à

3 litres

par jour, elle peut être obtenue par des fruits juteux, des légumes, des soupes et salades, aliments abondants dans l'alimentation végétalienne.

D'autres informations sur les nutriments pour les femmes enceintes :

Folate : les femmes enceintes doivent absolument avoir assez de folate (folacin) pour protéger le fœtus d'un problème de la moelle épinière comme un spina-bifida. Des études ont montré qu'il y a du folate en abondance dans l'alimentation végétalienne. Le Ministère de

la Santé

du Royaume-Uni recommande un supplément de folate et de consommer des aliments riches en cette vitamine pour les femmes enceintes ou pour celles qui désirent avoir un bébé. En 1991, on recommandait, au Royaume-Uni, aux femmes enceintes d'en prendre 300µg par jour et pour les mères allaitantes 260µg par jour. Toutes les femmes qui souhaitent avoir un enfant doivent prendre 400µg par jour et continuer cela pendant les 12 premières semaines.

Vitamine B12 : Les femmes végétaliennes enceintes ont besoin en moyenne de 1,5µg de B12 par jour. La nourriture au sein (l'allaitement) demande 2µg par jour.

Durant la grossesse le stock de la mère en vitamine B12 n'est pas transmissible au fœtus qui doit fabriquer sa propre réserve à partir de l'alimentation de la mère pendant la grossesse. Si le taux de vitamine B12 est bas pendant la grossesse, le fœtus n'aura pas assez de cette vitamine et peut avoir des carences après la naissance même si la mère n'en a pas les symptômes cliniques.

Calcium : des études ont montré que les végétaliens consommaient suffisamment de calcium, et qu'ils n'ont pas de carences. Un taux important en bore (riche dans les fruits et légumes) et l'exclusion de la viande aide le corps à conserver le calcium. Des études ont montré que les os des végétaliens et des végétariens ne présentaient pas plus l'un que l'autre de problèmes d'ostéoporose et qu'il est plus rare chez eux que chez les omnivores d'avoir des problèmes. Au Royaume-Uni, on recommande une consommation de 120 mg par jour pour une femme allaitante. Ajouter du calcium à l'alimentation habituelle d'une femme végétalienne enceinte n'est pas utile.

Fer : au Royaume-Uni, on n'indique pas la nécessité d'une prise supplémentaire de fer pour les femmes enceintes ou allaitantes car il est présumé que les besoins supplémentaires pour l'enfant peuvent être assurés par l'arrêt des pertes menstruelles. Pourtant aux USA, on recommande aux femmes enceintes un total de 30 mg par jour, ce qui est le double des femmes qui ne sont pas enceintes.

Zinc : il est évident qu'en ce qui concerne la population en général, des malformations des enfants sont liées à des carences en zinc chez la mère. Le lait humain n'est pas riche en zinc et pendant l'allaitement, les nourrissons tirent le zinc nécessaire de leur réserve des 3 derniers mois de la grossesse. Les bébés prématurés ont des risques d'avoir des carences en zinc. La prise nécessaire de zinc est la même pour les végétaliennes ou pour les omnivores. Les femmes âgées de 19 à 50 ans devraient prendre 7 mg de zinc par jour. Il n'y a pas de supplément recommandé pendant la grossesse.

Repas suggérés pendant la grossesse

* Petits déjeuner : Toast complet avec de la margarine végétale et de la levure en paillettes ou du beurre de cacahuète – ou les 2 ! Bouillie d'avoine (porridge) et des fruits secs et des noix. Muesli et fruits frais avec du lait de soja fortifié. Tofu cuisiné avec oignons et poivrons en toast. Biscottes avec margarine et noix de beurre végétal (beurre de cacahuète, …). Haricots cuisinés et champignons légèrement fris sur un toast complet.

* Goûté : Fruits secs et fruits frais. Noix. Fruits doux, fruits juteux, lait de soja fortifié. Crackers complets et pâté de légumes. Yaourt végétalien (procurable en magasin bio, de diététiques ou même en grande surface)

* Repas de midi : Sandwich de tofu, fromage de tofu, fromage végétal et salade. Steak de légumes, petits pains au lait de soja complet, salade, tomates, germes d'haricots, avec assaisonnement. Soupe d'haricots et de pomme de terre à la vapeur (ou au four). Gâteaux végétaliens aux fruits

* Dîner : Soupe de légumes avec de la salade verte en entrée. Gâteaux végétaliens aux fruits (ou vanille, chocolat, carouge, …). Crème de soja

* Boissons : Eau, jus de fruits, lait de soja fortifié

Allaitement et lait végétal

Le meilleur aliment pour l'allaitement est le lait maternel. La toute première nourriture pour un bébé végétalien devrait être le lait maternel. Le lait maternel apportera beaucoup de bénéfice au bébé : meilleur système immunitaire, meilleure protection contre les infections, microbes, risques réduits d'allergies.

Le lait végétal : si pour une raison quelconque le bébé n'est pas nourrit au sein ou si un lait végétal pour nourrisson complète l'allaitement, il n'existe actuellement qu'une seule formule de lait de soja adaptée pour les enfants végétaliens, fabriqué au Royaume-Uni – " Farley's Soya Formula " fabriqué par Heinz. Il faut pouvoir utiliser un lait de soja fortifié car le lait de soja classique n'a pas un taux approprié en protéines, en graisses, en hydrate de carbone, également, en vitamines et en minéraux nécessaires pour une alimentation à base unique de lait végétal. Le lait de soja ne convient pas aux enfants de moins de 6 mois car il est trop riche en protéines, et un surplus de protéines n'est pas médicalement désirable à leur âge. Le lait de soja Plamil est fortifié en calcium (approximativement au même niveau que le lait humain) combiné avec le nécessaire en D2 pour rendre l'absorption du calcium possible, de plus ce lait Plamil est renforcé en vitamine B12 qui est essentielle. Ce lait peut être utilisé en nourriture complémentaire.

La meilleure alimentation pour les femmes végétaliennes allaitantes

La meilleure alimentation pour l'allaitement est la même que celle recommandée pendant la grossesse. Les calories, protéines et la vitamine B12 sont plus importants alors que l'on recommande moins de fer que pendant la grossesse. On recommande de prendre 500 calories de plus que la prise moyenne. Les femmes allaitantes devraient consommer 2µg de vitamine B12 par jour. On recommande une prise plus grande de protéines chez les mères allaitantes, atteignant 56g de protéines par jour de la naissance du bébé jusqu'à ce qu'il ait 6 mois. A partir de 6 mois, on peut réduire à 53g de protéines par jour.

L'alimentation pour les enfants végétaliens de la naissance à 18 mois

Il semble logique pour les végétaliens de continuer, si possible, l'allaitement pendant un an car le lait maternel (humain) est une source riche en nutriments. Mais beaucoup d'enfants ne veulent plus s'alimenter au sein après 10-12 mois et commenceront à boire dans un gobelet. Voici, dans un ordre chronologique, comment donner suffisamment de nutriments à un bébé avec une alimentation végétalienne.

* De la naissance à 6 mois : tous les besoins en nutriments peuvent être satisfaits grâce au lait maternel.

* De 6 à 8 mois : à 6 mois, on peut introduire de la nourriture " solide ", mais ne vous inquiétez pas si le bébé se contente seulement du lait maternel. Faites attention aux signes qu'exprime le bébé : vous pouvez deviner si le bébé est prêt pour des aliments solides si il ou elle pleure après s'être nourri au sein ou après avoir mâchonné le sein (ou le biberon). Le meilleur moment pour introduire de la nourriture solide à votre bébé est juste après l'allaitement, quand le bébé n'a plus un appétit vorace. Soyez patients et allez doucement, lentement. La première nourriture classique est de la banane écrasée, ainsi que de la compote de pommes et de pêches qui sont cuites puis écrasées. Puis, vers 7 mois, le bébé devrait être prêt pour la nourriture cuisinée, des céréales complètes bien cuites et consistantes. Evitez les barres de céréales pour bébé que l'on trouve dans le commerce qui sont plus chères et n'ont pas les mêmes apports nutritionnels que les " faites maison ". Quand vous introduisez de la nourriture solide au bébé, offrez-lui seulement un type de nourriture à la fois et observez sa réaction. Evitez toutes nourritures pour bébés qui contiennent du sucre ou du sucre artificiel.

* De 8 à 10 mois : vous pouvez introduire les pommes de terre. Cuisez-les entières pour préserver les vitamines et écrasez-les avec un peu d'eau ou de lait maternel. Ou essayez d'en faire de la purée avec de la betterave cuite qui rend la mixture rose, ce qui ravit les bébés. Après que les pommes de terre soient bien acceptées (à 9 ou 11 mois), le bébé sera prêt pour les fruits frais, comme les poires, les pêches, les prunes et les melons. Des pommes pelées peuvent être données en les broyant ou les râpant.

Pour prévenir des allergies, ne donnez pas de fruits d'agrumes aux bébés avant qu'ils aient un an, et ne leur donnez jamais de fruits gluants comme les dates, figues ou raisins avant qu'ils puissent bien mâcher les petits morceaux et qu'il soit possible de nettoyer leurs dents (avec l'aide d'un adulte).

* De 10 à 12 mois : à 10 ou 12 mois, commencez à introduire des légumes cuits, soit finement râpés, soit mélangés. Essayez des patates douces (si vous ne l'avez pas déjà fait), des courges et des carottes puis essayez avec d'autres légumes cuits. Ne pas donner des bouts entiers ou des légumes durs aux enfants de moins de 3 ans car ils risqueraient de s'étouffer. Après que l'enfant se soit accoutumé à une nourriture variée, offrez-lui de la salade composée. Mélangez simplement de l'avocat, du tofu, de la compote de pomme, des légumes verts cuits, et du beurre de noix (et une dose de vitamine enrichie en fer, si vous voulez une " assurance en vitamines "), puis donnez à manger à la petite cuillère. Pendant cette période, vous pouvez aussi introduire des céréales bien cuisinées, comme du riz tendre, de l'avoine et de l'orge. Ou essayez des céréales riches en protéines avec du soja et des germes de blé.

* De 12 à 14 mois : vous pouvez ajouter des légumes (pois ou haricots) au menu du bébé, mais vérifiez que tous les haricots sont cuits et assez mous et que toutes les peaux (surtout le soja) soient enlevées.

Une soupe légère et très liquide de pois est une bonne introduction aux protéines de légumes. Vérifiez les selles de votre bébé pour voir si les haricots ont bien été digérés. Si les selles sentent l'âcre et l'amer, si les fesses du bébé deviennent rouges ou irritées, ou si on peut voir des morceaux d'haricots, attendez un moment avant de réessayer les légumes. Certains enfants ne supportent pas les légumes entiers avant l'âge de 2 ou 3 ans, mais ce n'est pas un problème, d'autres produits issus du soja (lait de soja et tofu) et des graines et des céréales apportent assez de nutriments essentiels à l'enfant.

L'humus, fait de pois chiche et de tahini (beurre de graines de sésame), est une protéine bonne au goût et riche en calcium qui peut être utilisée pour augmenter la prise de nutriments de l'enfant. Un autre atout est l'avocat, riche en riboflavine, en acides gras essentiels, en potassium et en cuivre. De petits morceaux d'avocats murs peuvent être mangés à la main ou mélangés à de l'eau ou à des jus de fruit. A ce stade vous pouvez donner du pain au bébé. Commencez par des toasts (pain grillé) : plus facile à mâcher pour le bébé. Et n'oubliez pas combien les enfants, même les petits, aiment les nouilles. Les pâtes, enrichies en artichauts et en farine de légumes, servies avec des sauces donnent de l'énergie et des protéines. Aussi, essayez d'habituer votre enfant à aimer les légumes crus, comme les carottes ou les concombres. Râpez-les finement et mettez un petit morceau de beurre de cacahuète, du tahini, ou du beurre d'amandes sur ces légumes car cela plait aux enfants. Le tofu entier et des gâteaux au riz sont d'autres goûtés bons pour la santé des enfants.

* De 14 à 18 mois : vos enfants devraient manger la même nourriture que vous (après avoir broyé certains aliments si nécessaire), et, grâce à votre attention pour l'élever avec une alimentation végétalienne, il (ou elle) aura un bon départ dans la vie, en bonne santé !

Les études portées sur la vie d'enfants végétaliens, sur une longue période, en 1981 et 1992 montrent que bien qu'étant généralement d'un poids plus faible que leurs semblables omnivores, les enfants végétaliens sont dans les moyennes normales de poids et de taille.

Les bébés et enfants élevés avec une alimentation végétaliennes variées obtiennent les protéines et l'énergie adéquates. Ils sont en bonne santé et se développent normalement.

Plan suggéré pour un repas d'un enfant végétalien

Nombre de Dose journalière par groupe d'âge

Type de nourriture

Dose approximative

de 6 mois à 1 an

de 1 à 4 ans

de 4 à 6 ans

PAIN

1 tranche

1

3

4

CEREALES

1 à 5 cuillères à soupe

0,5 (cuite & hachée)

1

2

GRAISSES

1 cuillère à soupe

0

3

4

FRUITS

Agrumes

60g à 120g

0

2(jus / haché)

2

Autres*

2 à 6 cuillères à soupe

3 (purée)

2 (haché)

2

PROTEINES**

1 à 6 cuillères à soupe

2 (cuits et écrasés)

3 (haché)

3

LEGUMES

A feuille verte / jaune

60g à 90g

0,25 (cuit & purée)

0,5 (haché)

1

Autres***

60g à 90g

0,5 (cuit & purée)

1 (haché)

1

Lait de soja fortifié

200 ml

3

3

3

DIVERS

Mélasses

1 cuillère à soupe

0

1

1

Germes de blé

1 cuillère à soupe

0

optionnel

optionnel

Extrait de levure
(enrichie en B12)

1 cuillère à café

0

1

1

* Autres fruits dont avocat, pomme, pêche, banane, poire, baie, abricot et raisin

** Nourritures avec des protéines dont noix, légumineuses, graines, tofu. Les laits à base de noix peuvent être utilisés pour des enfants plus grands mais ils ne peuvent remplacer le lait de soja. Les noix et graines doivent être écrasées et broyées pour les tout petits

*** Autres légumes dont germes d'haricots, pommes de terre, laitues, choux, céleris, oignons, concombres, betteraves, chou-fleur.

Quelques points clés pour nourrir des enfants végétaliens.

* Les enfants ont besoin de beaucoup d'énergie. Les céréales préparées à la maison doivent être faites comme une bouillie épaisse, pas comme une soupe claire. Ajouter un peu d'huile végétale aux céréales augmente les calories apportées, améliore leur onctuosité et les rend le moins farineuses possible.

* Utiliser plus d'huile de soja ou d'huile de colza, et moins d'huile de tournesol ou d'huile de maïs. Leur formule peut favoriser la production d'acide gras qui sont importants dans le développement du cerveau et de la vision.

* Ne pas laisser les petits enfants se rassasier avec des liquides avant qu'ils aient mangé leur repas.

* Faire des tartines avec du pain et des margarines végétales fortifiées avec de la vitamine D2 et B12 ou avec du beurre de graines ou du beurre de noix pour développer la quantité d'énergie.

* Les levures sont une bonne source de vitamines et de minéraux.

* Bien cuire et broyer les légumineuses procure de l'énergie et des protéines.

* Utiliser de la mélasse noire pour favoriser la prise de fer et de calcium.

* Le tofu préparé avec du sel de calcium (habituellement du sulfate de calcium) contient plus de calcium que le lait de vache. Il est bien sûr riche en protéines.

* S'arranger pour être sûr que les enfants sont exposés au soleil régulièrement et donner de la vitamine D2 en supplément en hiver.

* Utiliser du lait de soja fortifié en calcium, vitamine D2 et B12.

QUELQUES INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES

*

110 kg

de viande sont consommés par an et par personne, en moyenne, en France (+

1,5 kg

par an depuis 20 ans), soit

210 grammes

effectivement consommés chaque jour. 71% des graisses et protéines qui sont consommées en France, sont d'origine animale.

* Lorsqu'on abat un bœuf, il fournit juste 200 kilos de viande pour la consommation des humains, soit 1500 repas, mais avec les céréales qu'on lui a donné, on aurait pu servir 18000 repas. 56% de la production mondiale de protéines végétales sont utilisés pour la nourriture du bétail. En France, 2,6 millions de tonnes de carcasses et de déchets de cadavres d'animaux tués pour la viande sont transformés en farine animale pour alimenter des élevages. Que deviendront ces millions de tonnes s'ils n'étaient plus utilisés comme farine animale ?

* 50% des protéines du corps humain sont renouvelées en 3 mois.

* Le calcium : il est important, non seulement parce qu'il est nécessaire pour la formation et le maintien des os, mais aussi pour l'équilibre nerveux. La viande contient peu de calcium et en plus elle en augmente les besoins parce qu'elle est riche en phosphore. Le phosphore est nécessaire, mais en pratique, on en a toujours trop. Cela augmente la perte de calcium dans les urines. Il est souvent admis qu'un excès de protéines diminue l'absorption du calcium, la viande est peut-être ainsi doublement néfaste sur le sujet du calcium, par l'excès de phosphore et par l'excès de protéines qu'elle engendre. L'excès de protéines contribue pour beaucoup au déclenchement de l'ostéoporose (fragilisation des os qui deviennent de plus en plus poreux), une maladie qui affecte de façon endémique les sociétés occidentales, et plus spécialement les femmes après la ménopause. C'est un problème qui touche surtout les omnivores et non les végétariens et les végétaliens. D'autre part, il apparaît aussi que le sodium (sel), l'alcool, le tabac et le manque d'activité physique ont des effets similaires sur l'assimilation du calcium. Le calcium est le minéral qui abonde le plus dans notre corps : 99% du calcium se trouve dans les os et les dents.

Les végétaux sont parfois de bonnes sources de calcium. Tout le calcium d'une vache vient de là. Cependant, beaucoup contiennent des quantités non négligeables d'acide oxalique, qui en diminue l'absorption (rhubarbe, épinards, oseille, pomme de terre). Il est bon de manger régulièrement des légumes frais (à feuilles) variés.

Il vaut mieux ne pas abuser de la levure, à cause de sa richesse en phosphore .

L'utilisation du calcium dépend de la vitamine D (voir ci-dessous " Vitamine D ").

Sources fiables de calcium : légumes verts feuillus, graines et oléagineux, eau calcaire, mélasse noire, figues sèches, farine de soja, brocolis, haricots blancs, produits laitiers, tofu (s'il est précipité avec du sulfate de calcium) et des produits enrichis (attention à l'origine du calcium, il peut être animal).

A noter que les produits laitiers sont responsables d'infections alimentaires, et ils sont tenus, par de nombreux médecins, pour responsable d'un certain nombre d'affections allergiques, en particulier de la sphère O.R.L. (oreille, nez, gorge), dues à des réactions d'intolérance aux constituants du lait.

* Vitamine D

La vitamine D est nécessaire pour pouvoir métaboliser le calcium. Elle est donc importante pour la dentition et le squelette. Il n'y en a que très peu dans les végétaux. En fait, il ne s'agit pas d'une vitamine car elle est élaborée dans l'organisme. Et une vitamine est, par définition, ingérée avec l'alimentation, ce qui n'est pas le cas pour la vitamine D. Elle est formée dans la peau sous l'influence des rayons ultraviolets (U.V.) de la lumière solaire, c'est pourquoi une exposition directe est nécessaire. Le verre ne laisse passer aucun U.V. ; les nuages et les vêtements fins les retiennent partiellement. Il n'y a pas de difficulté à recevoir suffisamment de lumière solaire en été. Durant cette saison, le corps emmagasine même une provision de vitamine D qui est stockée pour l'hiver.

Même pour les gens qui consomment des produits d'origine animale (dans lesquels on trouve de la vitamine D), on a pu déterminer que 80% environ de la quantité de vitamine D utilisée est produite au niveau de la peau.

Il est important de prendre l'air et de s'exposer à la lumière du soleil en hiver également, surtout pour les femmes enceintes et allaitantes, les nourrissons, et les enfants en bas âge. Exposer sa figure et ses avant-bras est suffisant, bien sûr, on peut toujours exposer une plus grande surface de son corps, ce qui n'est que mieux. Une promenade quotidienne d'un quart d'heure à la lumière du jour est suffisante pour les gens qui ont une peau de couleur claire (2 ou 3 fois par semaine peut suffire). On peut aussi toujours faire un jogging en short et T-shirt, c'est une bonne occasion de s'exposer au soleil, quel que soit la météo. Un temps de 40 minutes par jour environ est nécessaire pour les gens à peau foncée. Ces derniers ont une peau adaptée aux régions plus ensoleillées et courent un risque de carence nettement plus important sous notre climat. Au-delà des durées indiquées ci-dessus, la peau ne produit plus de vitamine D. Une exposition plus longue au soleil est donc inutile à cet égard. Il est dit, des fois, qu'il vaut mieux ne pas se laver de suite après l'exposition au soleil.

Des suppléments en vitamine D vegan existe au Royaume-Uni.

* Etrange ? Vous avez dit étrange ? Certaines personnes peu habituées à la pratique du végétalisme pourront trouver " particulier " de devoir s'exposer au soleil pour obtenir la vitamine D et de devoir faire attention à son apport en vitamine B12. Mais n'est-il pas autant " particulier " de devoir élever et tuer des animaux pour se nourrir de leurs organes, ou de boire leur lait et manger leurs œufs ? Qu'est-ce-qui rendrait ces pratiques moins " particulières " ? Juste l'habitude. Faire des élevages de micro-organismes (levure et bactéries) n'est pas une idée plus bizarre que faire des élevages d'animaux pour les tuer. Elever des bactéries et des micro-organismes est à la fois moins cruel et moins dépensier en énergie. C'est bien les seules différences. Toutes les habitudes nouvelles surprennent, ce qui est bien compréhensible car on fait toujours plus attention à ce qui sort de la norme, qu'à une banalité, mais lorsqu'elles se généralisent, et deviennent à leur tour banales, plus personne ne s'en étonne. Les premiers agriculteurs humains ont dû certainement passer pour des personnes ayant des pratiques " bizarres " lorsque la cueillette et la chasse étaient les seuls moyens pratiqués par les humains pour se procurer des aliments.

* Le fer : une grande partie du fer de l'organisme se trouve sous forme d'hémoglobine. Celle-ci a pour fonction de transporter l'oxygène vers les tissus. Précisons par ailleurs qu'on différencie le fer selon qu'il est héminique (issu de la viande) ou non-héminique (provenant des œufs, des produits laitiers et des végétaux). Celui qui nous concerne, le fer non-héminique est moins bien assimilé que le premier. Cependant, l'absorption peut en être améliorée si on associe au fer de la vitamine C (ou acide ascorbique : dans les kiwis, le chou cru, les pommes de terre, les légumes verts feuillus, les poivrons verts, les mûres, les mangues, les agrumes, les tomates, … ) de l'acide malique (pommes, citrouilles, prunes) ou encore de l'acide citrique (agrumes). Par contre, la présence de tanins (thé, café, vin … ) produit l'effet inverse. Sources fiables : fruits secs, céréales complètes, oléagineux, légumes verts feuillus, persil, graines, légumineuses, utilisation de plats en fonte, mélasse noire.

* Les produits nocifs végétaux : ils sont très variés chimiquement et beaucoup sont toxiques. Il faut éviter de manger sans savoir. Même ceux que l'on consomme traditionnellement peuvent être toxiques, surtout s'ils ne sont pas bien préparés. La plupart des légumineuses sont toxiques crues, parfois dangereusement. La moutarde, etc.… sont néfastes à haute dose. Se méfier des moisissures, qui sont souvent cancérigènes ; par exemple certaines qui se développent sur les arachides mal entreposées (aflatoxines, cancers du foie en Afrique). Le chou, là où on en mange beaucoup, induit des déficits d'iode. Tout ceci n'est pas très grave. On a seulement intérêt à manger varié.

Les végétaux contiennent souvent des substances qui diminuent l'absorption ou l'utilisation de certains nutriments, comme l'acide oxalique pour l'absorption du calcium. Il y a aussi l'acide phytique, présent dans les plantes avec les fibres, et qui amène certains pontes à déconseiller le pain complet, qui en a plus que le pain blanc. L'acide phytique diminue l'absorption du calcium, du fer, etc.… Mais chez le consommateur habitué à une alimentation végétale riche en acide phytique, il apparaît progressivement une activité phytasique dans la flore digestive, ce qui permet une utilisation satisfaisante du calcium alimentaire malgré l'ingestion d'acide phytique.

Le tanin (thé, cacao, et dans une moindre mesure certains fruits et légumes verts) diminuent l'absorption des protéines et des vitamines B12 et B1. Le soja mal cuit contient une substance qui diminue l'absorption des protéines.

* Produits " traditionnellement " vus comme contenant de la vitamine B12

Sources non-valables d'après les médecins anglo-saxons : Tempeh (soja fermenté) 0,02 à 6,3µg/100g, Shoyu (sauce de soja : inférieur à 0,5µg/100g), tofu (inférieur à 0,5µg/100g), levure alimentaire, levure de boulanger (36µg /100g), lentilles, orge, soja, pois et pois chiches germés (et autres graines germées, essentiellement les légumineuses et les céréales), les algues comme la spiruline (2,55g/100g), la nori (13 à 29µg/100g), la laitue de mer (ulva lactuca : 6,3µg /100g), la dulse, l'iziki (0,57µg/100g), la kombou (0,3µg / 100g), la wakame. Le sésame, en graines ou sous forme de pâte appelée tahineh. Les fruits : l'abricot, la pèche et la prune (0,65µg/kilo). Le pomme, la poire : 0,25µg/kilo. Le persil : petite quantité. La pomme de terre : 0,8µg/kilo.

Remarques : - la levure de bière (saccharomyces cerevisiae) est issue de la fabrication de la bière. Certaines levures peuvent être cultivées à partir de sous-produits lactosés, provenant de la fabrication du fromage.

- pour produire

1 gramme

de B12 d'origine animale, il faut 20 tonnes de foie…

Source pouvant être valable d'après des médecins anglo-saxons : l'apport de vitamine B12 peut être fait, en évitant de laver trop méticuleusement les racines terreuses des légumes qu'on mange, bien entendu, crus, non épluchés (carottes, radis, etc.) et cultivés dans une terre contenant la bactérie produisant la vitamine B12.

Les bactéries, dans le tube digestif des vers de terre, produisent beaucoup de vitamines B12. Celles-ci sont présentes dans l'humus fabriqué par les lombrics à partir des végétaux en décomposition qui leur servent de nourriture. Il est bon de manger les légumes avec leur racine : on y trouve des vitamines B12 et les bactéries qui les produisent (si le sol contient la bactérie produisant

la B

12). D'ailleurs, nos cousins les gorilles mangent de temps à autre de pleines poignés d'humus, où foisonnent les bactéries produisant des vitamines B12 : leur habitude alimentaire ne les trompe pas.

Mais les seules sources alimentaires végétaliennes de B12 sûres à 100% sont les suppléments à base de culture microbienne. De plus, la terre peut, des fois, contenir des microbes nuisibles à l'organisme.

* Guérison d'une carence en vitamine B12

Une prise orale de suppléments végétaliens (cachets, capsules, etc.) de vitamine B12 permet parfaitement de soigner une déficience causée par une absence de B12 dans l'alimentation. Une prise de 300 à 2 000µg de B12 par jour donne de bons résultats face à une anémie pernicieuse. La thérapie orale est utilisée largement, depuis 25 ans, en Suède.

Les injections intramusculaires ne sont nécessaires que pour les individus ayant un grave problème corporel d'assimilation (ceci concerne autant les omnivores, que les végétariens ou végétaliens).

* Les singes sont-ils végétariens ?

S'il est vrai que la nourriture du chimpanzé se compose de 95% de végétaux et de 5% d'animaux (habituellement : insectes et petits mammifères), par contre, tous les naturalistes ont décrit le gorille comme étant un authentique végétarien. Dans son environnement naturel, sa nourriture se compose de plantes (tiges et feuilles), de fruits et graines, et aussi de terre qu'il mange de temps en temps par poignées. Il est évident que, comme c'est le cas pour tous les animaux végétariens, il arrive au gorille d'avaler accidentellement de très petits animaux alors qu'il ne les a pas recherché (larves et escargots fixés aux végétaux ; vers de terre).

* Ils nous rendent malade…

Le végétalisme est souvent l'objet de vives critiques de la part de médecins, de diététiciens, de l'entourage, etc.. Celles-ci sont, généralement, de nature à engendrer une certaine angoisse chez les néophytes qui se lancent un peu dans l'inconnu. Or, on sait que le stress peut avoir des conséquences néfastes sur le fonctionnement et l'équilibre d'un organisme : par exemple, il induit un état d'acidose, et exerce une influence négative sur la flore intestinale. Il augmente également la perméabilité de la membrane cellulaire au calcium et au magnésium appelés à l'extérieur de la cellule par la tension physique de l'individu stressé. Ces éléments sont alors éliminés en quantités importantes dans les urines. La carence calcique et magnésienne se traduit notamment par divers symptômes connus sous le terme de spasmophilie et tétanie, maux qui peuvent être soignés avec succès par l'application de techniques de relaxation mentale telles que la sophrologie.

Si un végétalien débutant est traumatisé par les mensonges et les sarcasmes de son entourage, le doute s'installera dans son esprit. Une angoisse en partie inconsciente le poursuivra peut-être pendant des mois, voire des années. Perte de calcium et de magnésium, puis spasmophilie feront leur apparition. Il se sentira mal dans sa peau, déprimé, épuisé nerveusement. A juste titre, il attribuera ses malaises à une carence, mais au lieu d'en soupçonner la véritable cause (dans le cas présent : le stress), il commencera à perdre confiance dans la valeur du végétalisme. Et face à tous les propos négatifs exprimés par son entourage, il lui faudra une solide dose de personnalité, d'esprit critique et d'intelligence pour ne pas renoncer à son idéal. On voit, ainsi, comment un végétalien débutant, mal entouré socialement et fréquemment en état de stress, peut avoir des difficultés à trouver son équilibre psychosomatique.

* Les chiens et les chats végétariens / végétaliens : Les chiens peuvent parfaitement être végétaliens. Un chien, sur un plan purement pratique, mange le plus souvent très facilement ce qu'on lui donne. Une alimentation à base de riz, de céréales (pain, pâtes, semoule), légumineuses, légumes et fruits, lui convient parfaitement et les précautions à prendre, sont les mêmes que pour l'alimentation humaine végétarienne ou végétalienne. Des croquettes végétales sont parfois trouvables dans des magasins bio (importé du Royaume-Uni). Pour les chats par contre, il n'est pas possible de les nourrir à base de végétaux sans suppléments. Ils ont besoin de trois nutriments qu'ils ne peuvent se procurer dans les végétaux : la vitamine A, la taurine et l'acide arachidonique. Ces différents produits peuvent être synthétisés à partir de minéraux. Il existe au Royaume-Uni et aux USA un supplément pour chats regroupant ces trois produits manquants dans les végétaux. Il peut être commandé au Royaume-Uni à

la Vegan Society

(voir contact au chapitre 4), il n'est pas très cher. C'est une poudre dont il faut donner environ 2g par jour, avec des recettes à faire soi-même (fournies avec le produit). Pour les chats, le passage se fait globalement aussi bien qu'entre deux marques de boîtes. Ces recettes contiennent de la levure, qu'il est de toute façon conseillé de leur donner pour sa grande teneur en protéines. Elle est généralement très appréciée par les chats. La levure destinée à l'alimentation humaine peut parfaitement faire l'affaire.

Il est amusant de savoir que la consommation exclusive de viande que donnent certains humains à leurs chiens et chats les rend malade : " l'ostéofibrose est beaucoup plus répandue et rend compte de troubles variés. En pratique, l'affection est si souvent liée à une consommation exclusive de viande (laquelle est prise pour l'aliment idéal du carnivore), qu'on la désigne communément sous le terme de " syndrome du régime tout viande ". L'excès protéique d'un tel régime ne peut qu'aggraver les conséquences du déséquilibre phosphocalcique puisqu'il entrave l'assimilation du calcium. En outre, il s'accompagne de carences en cuivre, iode, vitamine A et B2, également néfastes à l'ostéogenèse " (Walker et Linkswiller, 1972).

* La présure : tous les fromages vendus couramment sont fabriqués à l'aide de présure (à l'exception des fromages frais comme le yaourt et le fromage blanc, et encore il vaut mieux vérifier quel ferment a été utilisé, on a souvent de drôles de surprise). Cette matière est sécrétée par le quatrième estomac des jeunes ruminants, appelé caillette, et contient une enzyme qui permet au lait de cailler.

En Europe, les coagulants les plus utilisés sont la présure de veau et les mélanges présure / pepsine bovine (autre enzyme sécrétée). La coagulation du lait est un stade essentiel de la fabrication du fromage. Pour l'obtenir, on découpe en minces lanières les caillettes qui sont mises à macérer pendant cinq jours dans de l'eau salée maintenue à

35°C

, puis on filtre. On estime qu'il faut deux litres de coagulant pour produire une tonne de fromage.

Signalons pour les végétariens l'existence de présures végétales.

En Laponie et dans les villages des Alpes italiennes, on utilise les feuilles de la grassette vulgaire pour préparer le caillé. C'est une petite herbe vivace des tourbières et des régions montagneuses, assez commune en France.

Autre plante présurante très répandue en France, le gaillet vrai ou gaillet jaune, dit caille-lait jaune; de plus grande taille, elle abonde dans les prés.

Aux Baléares, les paysans font bouillir le lait, et pendant qu'il est encore très chaud, ils le brassent au moyen d'une jeune branche de figuier fendue en croix. Presque instantanément, le lait se prend en une masse homogène, qui est mangée à la cuillère.

Aussi, peuvent être utilisées comme présure végétale la chardonnette (dont on trouve les fleurs en herboristerie ou dans quelques pharmacies), l'artichaut, l'ivraie enivrante, la luzerne, la garance, …

Elles ont beaucoup de propriétés communes avec la présure animale, mais elles agissent à des températures plus élevées, entre 40 et

90°C

.

On peut aussi, parfois, trouver des présures végétales dans des magasins bio.

Il semblerait que les fromages de la société Milleret (distribués en grandes surfaces : Carrefour et Leclerc) n'utilisent pas de présure animale (écrivez quand même à la firme pour vérifier, car elle peut changer ses procédés de fabrication avec le temps).

Des " fromages " végétaliens à base de soja existent aussi actuellement : marques Sojami et From'Soy, disponible en magasins bios.

* Des cadavres partout ! Lorsque vous achetez des produits dans les magasins, regardez toujours la composition. Des produits les plus inattendus peuvent contenir des produits d'origine animale (bonbon à la gélatine, olive au lactose, pain grillé à la graisse animale, biscuit à la graisse animale, etc.… ). C'est effarent à quel point les produits d'origine animale sont inclus dans n'importe quelle préparation alimentaire. C'est à se poser des questions, des fois, sur l'équilibre psychologique des fabricants (quelle idée de mettre du lactose dans les paquets d'olives !). La vie des animaux est tellement niée que l'humain s'en sert pour tout et n'importe quoi, comme s'ils n'étaient que des objets inanimés, des minéraux. De plus, la production de viande génère tellement de déchets (un bœuf entier ne " produit " que

200 kg

de viande, même pas la moitié du poids de l'animal, tout le reste de l'animal n'est pas consommable en temps que viande) que l'industrie de la viande ne sait pas quoi en faire. On retrouve, même, parfois, de la viande (ou du sang, etc.) dans des engrais pour végétaux (ne vous étonnez pas si vos pots de fleurs sentent la putréfaction cadavérique…). Et bien sûr, malgré les scandales des années 1980 et 1990, des " farines " animales sont encore utilisées pour alimenter les animaux d'élevages. Ces farines animales ont été données à tous les animaux d'élevage, y compris les vaches. Ce qui fût à l'origine de l'apparition de l'épidémie de la " vache folle ".

Beaucoup d'additifs sont extraits de cadavres d'animaux ou de produits d'origine animale. Méfiez-vous de tous les ajouts de vitamines dont il n'est pas spécifié l'origine. Par exemple la vitamine D3 est d'origine animale (extraite de poisson en général), on la retrouve souvent dans des margarines, même lorsqu'il y a écrit en gros sur l'emballage " margarine 100% végétale " ( ! !).

La D

2, par contre, est d'origine végétale.

En Europe, les additifs alimentaires sont désignés par des sigles. Se sont les " E ", il en existe au total 3800. Certains ne sont pas précédés par le préfixe " E ", cela signifie qu'ils n'ont pas été approuvés par

la CEE.

Les " E " suivant peuvent être d'origine animale : E101 (lactoflavine ou riboflavine), E101a (riboflavine 5 – phosphate), E153 (charbon noir), E161b (xanthophylles), E161(g) (xanthophylles), E236 (acide formique), E237 (formiate de sodium), E238 (formiate de calcium), E270 (acide lactique), E322 (lécithines), E325 (lactate de sodium), E326 (lactate de potassium), E327 (lactate de calcium), E422 (glycérol), E430, E431, E432, E433, E434, E435, E436, E470a, E470b, E471 (mono et diglycérides d'acides gras et leurs esters), E472a (mono et diglycérides d'acides gras et leurs esters. Idem pour b, c, d, e, f), E472b, E472c, E472d, E472e, E472f, E473 (sucroesters), E474 (sucroglycérides), E475 (ester polyglycériques d'acides gras alimentaires non polymérisés), E476, E477 (monoesters du propylène-glycol d'acide gras), E478, E479b, E481 (stéaroyl-2-lactylactate de sodium), E482 (stéaroyl-2-lactylactate de calcium), E483 (tartrate de stéaroyle), E491, E492, E493, E494, E495, E570 (acide stéarique), E572 (stéarate de magnésium), E585, E627 (guanylate de sodium), E635, E640, E920, E1518,

Acide lactique / E270 : d'origine animale (lait) ou végétale.

Albumine : issue des œufs mais aussi parfois du lait, des muscles ou du sang. Origine végétale possible.

Allantoïne : acide urique provenant des mammifères, que l'on retrouve dans certains liquides vaisselles et en cosmétologie. Origine végétale possible

Ambre gris : substance parfumée issue de l'intestin des cachalots. Employé comme fixatif pour les parfums et comme arôme dans l'alimentaire.

Arômes naturels : peut signifier tout ou n'importe quoi.

Aspartame / E951 : l'acide aspartique qui entre dans sa composition n'est pas toujours végétal.

Bifidus : composant de la flore intestinale des nourrissons, utilisé industriellement comme ferment lactique. Du Bifidus vegan existe aussi (celui utilisé par Sojasun serait végétalien).

Bile : liquide sécrété par le foie.

Blanc ou huile de baleine : huile issue de la tête des cachalots ou des dauphins. Utilisée en cosmétologie, dans l'industrie du cuir et certaines margarines.

Castoréum : issu des sécrétions glandulaires du rat musqué et du castor. NB : " castor oil " ne signifie pas huile de castor mais huile de ricin.

Caséine : protéine de lait.

Cellules fraîches : prélevées sur des fœtus d'animaux.

Chitine : issue des carapaces des crustacés.

Cire d'abeille / E901 : entre souvent dans la composition des baumes pour les lèvres et autres produits cosmétiques et est aussi utilisée pour fabriquer bougies et crayons.

Civette : sécrétion odorante obtenue en stimulant par la torture un mammifère appelé civette.

Cochenille / E120 : pucerons que les péruviens élèvent sur des cactus, et qui sont broyés pour obtenir un colorant (rouge). Ce colorant est utilisé dans les aliments (charcuterie, confiserie), médicaments (sirops, pilules) et cosmétiques (rouges à lèvres et à joues).

Collagène : protéine fibreuse des vertébrés. Très courante en cosmétologie.

Disodium de phosphate / E631 : peut être préparé à partir d'extrait de viande ou de sardines séchées.

Elastine : on en trouve dans l'aorte et les ligaments du cou des bovins.

Gélatine : ingrédient très répandu, obtenu en faisant bouillir tendons, os, ligaments. Utilisation : épaississant dans les crèmes desserts, les bonbons, les glaces, les gâteaux, les marshmallows, les yaourts, etc.

Gelée royale : sécrétion des glandes pharyngiennes de l'abeille servant à nourrir les jeunes larves.

Glycérine / glycérol / E422 + monoglycérides / diglycérides / E471 / E472 : graisses animales utilisées notamment dans les biscuits. Origine végétale ou synthétique possible.

Hexaphosphate inositol de calcium : toujours d'origine animale.

Huile de poisson : très courante dans les margarines.

Insuline : hormone sécrétée par le pancréas des bœufs et des cochons et utilisée par les diabétiques. Il existe des alternatives synthétiques et de l'insuline humaine fabriquée en laboratoire.

Isinglass : gélatine fabriquée à partir de vessies de poisson, utilisée pour clarifier les vins et les bières. NB : la plupart des bières et des vins contiennent des produits animaux (isinglass, œufs, sang, gélatine, …) pour clarifier, conserver, colorer, …

Kératine : provient notamment des ongles, poils, plumes de divers animaux.

Lactose : sucre du lait, on lui connaît aussi une forme d'origine végétale.

Lanoline : substance extraite du suint de la laine des moutons. Utilisée en médecine et cosmétologie.

Lécithine / E322 : extrait d'œufs, soja, sang ou tissus névralgiques. On en trouve un peu partout dans les produits alimentaires. Il existe aussi de la lécithine de soja.

Musc : obtenu à partir des glandes abdominales d'un certain type de cervidé. Couramment employé en parfumerie.

Noir animal : os calcinés employés pour raffiner certains sucres.

Œstrogène : issu soit des ovaires des vaches soit de l'urine de juments maintenues enceintes spécialement dans ce but et dont les poulains sont systématiquement éliminés à la naissance. Utilisation : pilules contraceptives (ex : Premarin). Forme synthétique possible.

Pepsine : issue de l'estomac des cochons, utilisée comme coagulant.

Petit-lait : provient du lait. Souvent rencontré dans les biscuits et les bonbons.

Phosphate de calcium : peut être fabriqué à partir d'os animal. Ainsi le E542 est toujours d'origine animale. Utilisé, semble-t-il, plus particulièrement au Royaume-Uni et entrant notamment dans la composition des cachets et celles des comprimés de minéraux.

Présure : coagulant. L'immense majorité des fromages en France en contient. Cela provient de l'estomac des veaux nouveau-nés qui sont ainsi sacrifiés pour la fabrication du fromage. Il existe des présures végétales mais on les rencontre très rarement.

Progestérone : hormone sécrétée par les glandes de différents animaux.

Propolis : gomme recueillie par les abeilles pour la construction de la ruche. On en rencontre essentiellement dans les produits cosmétiques.

Saindoux : graisse animale.

Suif : graisse animale que l'on retrouve généralement dans les savons et les bougies. Origine végétale possible.

E631 : dont le nom anglais est " sodium 5' inosinate ", est également toujours d'origine animale.

* Le vin et la bière : Ils peuvent contenir des produits d'origine animale : les vins contenant trop de résidus dans les tonneaux peuvent être filtrés à l'aide de substance d'origine animale piégeant les impuretés : gélatine, vessie natatoire d'esturgeon, carapaces broyées de homard ou de crabe, sang, blanc d'œufs, etc.. Ce n'est pas systématique, des produits qui ne sont pas d'origine animale peuvent être utilisés et après le filtrage le produit est séparé du vin (il en reste néanmoins toujours un peu). Des marques de bière incluent dans leur préparation de la gélatine et du blanc d'œuf. Les bières " industrielles " des marques Heineken, Pelfort, Hoegaarden par contre n'en contiendraient plus. Vérifiez auprès des fabricants. Mieux : abstenez-vous d'alcool.

Article parue le 23/06/99 dans le journal "

La Dépêche

" : Du sang de bœuf dans le vin ! Deux cent kilos de produits clarifiants à base de sang de bœuf, interdits en Europe depuis 1997, ont été saisis entre le 7 et le 14 juin dans des entreprises liées à la viticulture, dans le Vaucluse et dans les Bouches-du-Rhône. Les produits saisis, appelés à être mélangés au vin, étaient conditionnés dans des sacs de

1 kg

, sous forme de poudre de sang séché. L'essentiel a été retrouvé chez des viticulteurs et revendeurs de produits œnologiques. Les communes où ils ont été saisis font partie des aires d'appellations d'origine contrôlées (OAC), Cotes-de-Provence et Cote-du-Rhone. Neuf saisies ont été effectuées chez 14 opérateurs et 800 hectolitres de vin ont été consignés par précaution, en attendant les résultats des analyses.

* Le bio ne rime pas toujours avec végétarisme et végétalisme… Les agriculteurs " bios ", peuvent des fois utiliser des déchets d'abattoir pour fertiliser leur sol (sang, viande, os, farine de plume, poils de cochon). Beaucoup utilisent du fumier, des fientes, purins, issus d'élevages d'animaux. Certains utilisent du guano. Il est pourtant tout à fait possible de ne pas utiliser de tels produits (compost végétal par exemple).

Des animaux (rongeurs, taupes, nids d'oiseaux) peuvent être tués accidentellement lors des travaux agricoles. Des insectes peuvent aussi être tués, volontairement pour protéger les cultures ou involontairement lors des travaux agricoles.

L'agriculture industrielle, actuellement, utilise essentiellement des produits d'origine minérale (engrais azoté fabriqué chimiquement) pour la fertilisation. Les pesticides qu'elle utilise sont testés sur les animaux par le test de DL50.

* Les pesticides : on ingère des pesticides quand on mange des végétaux, sauf s'ils sont bios (en théorie), mais les animaux d'élevage aussi, et les éleveurs ne leur donnent pas des aliments bio. On connaît le phénomène de concentration dans les chaînes alimentaires, et il est à parier, que la viande, le lait et les œufs sont nettement plus riches en résidus de pesticides divers que les végétaux qu'on peut manger à la place. De plus, comme le passage par le corps d'un animal est un gaspillage de ressources (il faut plusieurs grammes de protéines végétales pour obtenir un gramme de protéines de viande), la production de viande impose à l'agriculture de hauts rendements ; d'où la nécessité accrue d'utilisation de pesticides (testés sur les animaux).

* Ce que nous entendons par " être " végétarien ou végétalien : pour nous, cela signifie ne jamais faire d'écart volontaire. Consommer des végétaux, des œufs et du lait pour les végétariens et uniquement des végétaux pour les végétaliens, chaque jour de chaque année. Cela peut sembler évident, pourtant, nous rencontrons souvent des personnes qui se réclament végétariennes et qui, lorsqu'on discute un peu, disent consommer de temps à autre de la viande. Ceci, n'est pas pour nous être végétarien, mais " manger très peu de viande ", ce qui est déjà un bon début, néanmoins. Lorsqu'on vit au milieu d'omnivores, on peut parfois consommer des produits contenant des produits animaux (graisses animales, gélatine par exemples), car on ne nous à rien dit, ce n'est pas une action volontaire, et chaque végétarien ou végétalien y fait très attention. Ces " accidents " peuvent malheureusement arriver. Il faut être très prudent lorsqu'on mange avec des personnes et dans des lieux peu habitués au végétarisme et au végétalisme. Il nous semble très important d'être rigoureux car si nous ne le sommes pas, nous ne serions pas pris au sérieux et nous ne montrerions pas que le végétarisme et le végétalisme sont des modèles de vie valables. De plus, c'est en étant de plus en plus nombreux à être strictement végétarien ou végétalien que la société devra s'adapter et proposer des produits et des services convenant aux végétariens et aux végétaliens, la demande crée l'offre, nos achats sont un pouvoir. C'est en s'affirmant partout et non en pliant que nous serons acceptés et que nos pratiques se banaliseront. Parfois aussi, si nous n'avons accès qu'à des médicaments " officiels ", pour nous soigner, nous n'avons à ce moment aucun choix. Ceci ne dépend pas, alors, de notre volonté. C'est une raison de plus d'avoir une bonne hygiène de vie pour ne pas tomber malade. Heureusement, il est très rare d'être malades chez les végétariens et les végétaliens.

* Combien y a-t-il de végétariens et de végétaliens ? : les statistiques récentes, définissent le nombre de végétarien à, entre, 1% de la population française (cahiers de l'OCHA, op. cit., p. 55) et 1,5% (CFES, baromètre santé nutrition, 1996, p. 32). Ce qui est en accord avec les statistiques de l'INSEE. Le Quid 1997 (quid 1997, éd. Robert Laffont, p. 1265) indique " quelques centaines de milliers ". Le nombre de végétaliens est lui défini à 0,2% de la population française (CFES, baromètre santé nutrition, 1996, p. 32). En réalité, ces statistiques sont fortement surévaluées. Si on se réfère à une étude très détaillée faite sur 94 adhérents d'une association végétarienne (Alliance Végétarienne), en 1997, alors qu'on peut supposer que se sont des personnes qui sont très bien informées, juste 61% étaient végétariennes " à temps plein ", 6% étaient végétaliennes " à temps plein " et 33% mangeaient un peu de viande. Rapporté à une population plus vaste et moins impliquée, et si on ne prend en compte que ceux qui sont végétariens depuis une période significative d'au moins deux ans (car être végétarien " entre les repas " ou depuis 1 jour, 1 semaine ou 1 mois, n'est pas significatif, même s'il faut bien commencer un jour), le nombre de végétariens en France doit être plutôt proche de cent mille et celui des végétaliens de dix mille. La population végétarienne et végétalienne n'est pas non plus stable, certains arrêtent au bout de quelques mois ou quelques années, certains le redeviennent à nouveau, des omnivores évoluent aussi vers le végétarisme et le végétalisme. Etre végétarien et végétalien en France demande, actuellement, du caractère car rien n'est prévu pour nous. La difficulté se rencontre au niveau social.

Les statistiques indiquent 3,5 millions de végétariens et près de 300 000 végétaliens au Royaume-Uni, (d'après

la Vegetarian Society

et

la Vegan Society

) où il est plus dans les mœurs d'être végétarien et végétalien, et où l'information est accessible. Le nombre s'accroît de plus en plus : 5 000 végétariens de plus par semaine ! 30 à 40% des menus consommés dans les grandes écoles et universités sont végétariens (et végétaliens).

1% de la population des USA serait végétarienne (sondage de 1994 et 1997 de l'agence Roper pour " the Vegetarian Journal "), 15% des étudiants choisiraient des menus végétariens au restaurant universitaire, ce nombre s'accroît de plus en plus, mais il semble que cette pratique ne soit pas systématiquement maintenue lorsqu'ils ne sont plus au campus.

22% de la population indienne serait végétarienne (chiffre tiré du livre des Dr. V.V. Gokhale et Kalyan Gangwal, Shaakahar ki maansahar ?). Les plus représentatifs étant les Jaïns au nombre de 3 à 4 millions, strictement végétariens, voire même végétaliens.

* Trois recettes végétaliennes à la porté de tous :

Gâteau végétalien : Un peu de théorie : un gâteau n'est en fait qu'un pain amélioré. L'élément qui constitue sa structure, comme pour le pain, est la farine. Les œufs et le lait n'apportent rien à la structure, ni au goût du gâteau. Le goût provient des arômes de végétaux qu'on utilise. Employer du lait et des œufs dans un gâteau provient d'une tradition, mais ils ne sont pas nécessaires.

Ingrédients : 100g de chocolat noir 100% végétal ou 2 citrons ou 2 oranges, des raisins secs, margarine végétale, 4 verres de farine, 2 verres de sucre en poudre, 1 sachet de levure, du lait de soja ou de l'eau.

Râper le chocolat, ou les citrons ou les oranges (les laver avant) et presser le jus. Mélanger dans un saladier la farine, le sucre, la margarine, la levure, les raisins secs. Ajouter le chocolat ou les citrons ou oranges râpés. Bien mélanger en ajoutant le jus de citrons ou d'oranges puis le lait de soja (ou de l'eau), pour obtenir une pâte consistante (il ne faut pas que la pâte soit trop liquide, sinon, les ingrédients ne restent pas en suspension dans la pâte et ils tombent au fond du moule). Graisser un moule avec la margarine. Verser dans le moule et faire cuire 45 mn à

170°C

. Vous pouvez accommoder cette recette avec d'autres fruits et ingrédients.

Sandwich végétalien : vider un avocat de sa chair et la broyer avec une fourchette, en ajoutant un peu de sauce de soja. Vous pouvez mettre la pâte ainsi obtenue dans du pain. Beaucoup de sandwichs végétaliens peuvent très facilement être faits, ayez de l'imagination !

Ratatouille végétalienne : couper en petits morceaux des courgettes, carottes, tomates, poivrons, oignons, concombres, aubergines, ajouter un peu d'huile, du sel et un peu d'eau. Faire cuire à la vapeur. Préparer à par de la semoule de blé dur : mettre dans un saladier la semoule et ajouter de l'eau bouillante, additionner d'un peu de sel (

1 litre

d'eau bouillante pour 1 kilo de semoule), couvrir et attendre quelques minutes. Servir la semoule et la ratatouille dans les assiettes. La ratatouille peu aussi accompagner du riz et des lentilles. On peut aussi mélanger la semoule refroidie avec des légumes frais coupés en petits morceaux (tomates, oignons concombres, persil, etc.…) et un peu d'huile, on obtient ainsi du taboulé végétalien. Beaucoup de recettes végétaliennes très simples et variées peuvent être imaginées.

* Des produits végétaliens pré-cuisinés : Des produits végétaliens, comme de la margarine (attention à la composition ! Actuellement dans les magasins de la région toulousaine, juste quelques marques sont acceptables pour un végétalien, marques " Bonneterre " et " Rapunzel Soma " si on fait confiance à la composition marquée sur l'emballage, elles sont trouvables en magasins bio. Pour celles des grandes surfaces, une seule serait acceptable, marque " Tournolive ", l'acide lactique qu'elle contient étant obtenu à partir de la fermentation du sucre, les autres contiennent du lait ou des dérivés du lait, du lactose, etc. des graisses animales, de la vitamine D3. Vérifiez toujours la composition car elle peut évoluer dans le temps), des saucisses végétales (magasins bios uniquement actuellement), yaourt végétal (attention au ferment, il peut être d'origine animale. Le bifidus et l'acidophidus utilisé par " Sojasun " seraient des bactéries. Leurs produits ne contiennent pas de présure. " Sojasun " serait donc acceptable pour les végétaliens. Certains yaourts végétaux de " Sojasun " sont fortifiés en vitamine B12), galettes végétales, crème de soja sont trouvables dans des magasins bios ou même en grandes surfaces (bien lire les étiquettes de composition !). Du chocolat noir 100% végétal est trouvable en grande surface, toutefois, il n'est pas sûr que lors de la fabrication, les usines qui produisent du chocolat au lait et du chocolat végétal, nettoient méticuleusement les canalisations et les appareillages entre les séries. Elles ne sont pas, aussi, à l'abri d'une erreur. Ceci est valable pour toutes les usines non strictement végétariennes ou végétaliennes et pour tous les produits. Les firmes plus spécialisées dans les produits 100% végétaux sont plus sûres.

* Un label de qualité végétarien et végétalien : l'association Alliance Végétarienne essaie de mettre en place un label certifiant que les produits sont valables pour les végétariens et / ou les végétaliens. Il est important de montrer notre préoccupation pour la composition strictement végétarienne et végétalienne car c'est uniquement ainsi que les fabricants s'en inquièteront ! La peur de perdre des clients les fera réagir. Renseignez-vous à Alliance Végétarienne pour connaître l'avancement du projet et ses listes. Et n'hésitez pas à écrire, téléphoner aux firmes pour demander des renseignements sur la composition de leurs produits (en précisant pourquoi vous vous renseignez), plus nous serons nombreux à le faire, plus elles y feront attention !

TABLEAUX DES VITAMINES ET OLIGO-ELEMENTS
DANS LES PRINCIPAUX ALIMENTS

* Tableaux des vitamines et oligo-éléments dans les principaux aliments

Les tableaux qui suivent ont été conçus de manière à pouvoir être utilisés commodément. Ils ne comportent pas de chiffres. En effet, les chiffres donnés habituellement ne sont que des ordres de grandeur, une teneur en vitamine pouvant varier de un à dix suivant le mode de culture ou de conservation.

D'autre part, calculer les poids d'aliments nécessaires à nos besoins journaliers, en se référant aux doses de vitamines et d'oligo-éléments que spécifie la médecine est inutilement compliqué.

Les tableaux comportent seulement quatre nuances :

- le noir signifie que l'aliment considéré a une forte teneur en élément de la colonne et que cent grammes de cet aliment couvrent en grande partie ou en totalité nos besoins quotidiens. Par exemple, le citron a un carré noir dans la colonne " vitamine C " car cent grammes de citron couvrent nos besoins quotidiens en vitamine C.

- le bleu foncé couvre au moins un dixième de nos besoins

- le bleu clair représente une faible teneur

- le blanc signifie l'absence de l'élément ou un défaut de donnée

LEGUMES

FRUITS

CEREALES

Remarque : les légumineuses séchées et les fruits secs ont des concentrations élevées en de nombreux éléments. Une fois réhydratés, tels qu'ils sont lors de leur consommation, leur teneur en ces éléments est d'environ trois à cinq fois plus faible.

LE PRIX DU VEGETARISME ET DU VEGETALISME

Des personnes nous disent parfois qu'être végétarien ou végétalien doit coûter cher. Pourtant l'aliment de consommation courante qui est le plus cher n'est nullement les pommes de terres, les pâtes, le pain, les haricots, le riz, la salade, les carottes, pomme, banane, poire, en résumé les céréales, légumineuses, légumes et fruits. L'aliment de consommation courante le plus cher est la viande, il est même synonyme de richesse par rapport aux végétaux, pour beaucoup d'omnivores. Alors qu'est-ce qui serait cher dans les végétaux ? Les végétaux bios ? Mais encore faut-ils les comparer à la viande " bio ". Les végétaux bios ne sont pas plus " végétariens " ou " végétaliens " que les autres, si des fois nous en prenons, ce n'est pas pour cette raison (mais plutôt pour des raisons de sauvegarde de l'environnement par exemple), et nous pouvons parfois nous permettre ce " luxe " car notre alimentation nous fait faire des économies.

Pour la plupart d'entre-nous, nous ne mangeons pas chaque jour des galettes végétales, saucisses végétales, des crèmes de soja, et d'autres préparations précuisinées végétales. Nous n'en avons nul besoin. Nous pouvons consommer, bien sûr, du lait de soja, des margarines végétales, qui peuvent être un peu plus cher que leur concurrent à base de lait de vache, mais il est clair que globalement l'argument financier qui voudrait faire croire qu'être végétarien ou végétalien est cher ne tient pas la route. De plus, si le lait de soja est plus cher actuellement que le lait de vache, c'est uniquement provoqué par les faibles quantités de lait de soja fabriquées. Tous ces produits végétariens et végétaliens, fabriqués en masse, auraient un prix dérisoire.

Effets physiologiques des vitamines et oligo-éléments

Composition des matières grasses

Matières grasses

Acides gras saturés

Acides gras mono insaturés

Acides gras poly-insaturés

Ac. Alpha Linolénique Vitamine F

A.P.A. – D.H.A. Vitamine F

Huile d'arachide

* *

* * * * * *

* *

Huile de colza

*

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* * * *

*

Huile de maïs

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* * *

* * * * *

-

Huile de noix

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* *

* * * * * *

Huile d'olive

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* * * * * * * *

*

-

Huile de pépin de raisin

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* *

* * * * * * *

Huile de soja

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* * * * *

*

Huile de tournesol

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* * *

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Beurre

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* * * * *

-

* BLOCAGE PSYCHOLOGIQUE : " LES CACHETS NE SONT PAS NATURELS "

Pour ceux qui ont des réticences face aux cachets parce que " les cachets ne sont pas naturels ", il existe des suppléments de B12 végétalienne sous formes de poudre au Royaume-Uni.

Nous rappelons que la vitamine B12 végétalienne est issue de culture microbienne. Alors prendre de la spiruline en poudre (qui ne contient pas de B12 d'après les médecins anglo-saxons), par exemple, n'est pas plus " naturel " que prendre de la poudre de vitamine B12 : la spiruline est issue de culture d'algue et la vitamine B12 en poudre (ou cachets) est issue de culture microbienne. Les microbes seraient-ils moins " naturels " que les algues ? Les cultures de microbes ou d'algues ne sont ni plus, ni moins " naturelles " l'une que l'autre.

Nous n'avons pas trouvé de Vente Par Correspondance de supplément vegan de B12 en poudre, mais les capsules de la marque VEGA (voir adresse au chapitre 4) peuvent être ouvertes : il y a de petits grains à l'intérieur. Ainsi ceux qui font un blocage psychologique sur les comprimés (car il ne s'agit que d'un problème psychologique…), pourront avoir une source certifiée de B12 par cette opération.

Nutriments

Bonnes sources

Essentiel pour

Vitamine A

Fruits et légumes jaunes, carottes, poivrons, tous les produits laitiers, la margarine, les légumes à feuilles vertes, les abricots secs

Vision nocturne, peau saine, croissance des os

Vitamines B1

(Thiamine)

Produits supplémentés (ex : céréales petit-déjeuner), levure diététique, légumineuses, noisettes, riz, pâtes, pain complets

Métabolisme des hydrates de carbone en énergie

Vitamine B2

(Riboflavine)

Produits supplémentés, levure diététique, œufs, lait, champignons

Aide à la transformation des graisses, hydrates de carbone et protéines en énergie

Vitamine B3

(Niacine)

Produits supplémentés, levure diététique, arachides, riz brun, pâtes et pain complets

Production d'énergie, peau saine et système nerveux

Vitamine B6

Céréales du petit déjeuner, pommes de terre, noisettes, légumineuses, avocats

Aide à la transformation des protéines en énergie

Vitamine B12

produits laitiers, œufs, produits supplémentés

Formation des globules rouges, croissance et système nerveux

Vitamine C

Citron et jus de citron, cassis, la plupart des légumes verts, pommes de terre, tomates, oranges

Santé des os, dents et gencives, peau, croissance, cicatrisation et production d'énergie, résistance à l'infection

Vitamine D

Soleil sur la peau (15 mn régulièrement), produits supplémentés, œufs, margarine , fromage

Santé des os et des dents et pour l'assimilation du calcium

Vitamine E

Avocats, huiles végétales, olives, noisettes, céréales, margarine, tahin (purée de sésame blanc), légumes à feuilles vertes foncées

Agit comme antioxydant

Acide Folique

(groupe B)

Pain avec diverses graines entières, haricots en grains, levure diététique, légume à feuilles vertes, produits supplémentés

Production des globules rouges et synthèse de l'ADN, important pendant la grossesse

Fer

Pain complet, pâtes, légumineuses, fruits secs, jaune d'œuf, dattes, millet, tahin, graines de potiron, mélasse, tofu, persil

Transport de l'oxygène à travers le corps

Calcium

Lait, produits laitiers et lait de soja, germes de soja, pain, haricots, haricots nains en conserve, tofu, tahin, légumes à feuilles vertes

Solidité des os et des dents. Important pour la coagulation du sang et de la contraction des muscles

Zinc

Graines, amandes, légumineuses, tofu, lait et produits laitiers, pain complet et pâtes

Fabrication des muscles et fonctionnement des enzymes

Iode

Algues et varech, légumes (particulièrement à feuilles vertes), lait et produits laitiers

Synthèse des hormones thyroïdiennes et développement du fœtus

Magnésium

Noisettes, graines, légumineuses, tofu, fromage, yaourt, pain complet et pâtes

Fonctionnement des muscles, du système nerveux et des enzymes, participe à l'équilibre du calcium

Phosphore

Lait et produits laitiers, céréales complètes comprenant pain et pâtes complets, riz brun, graines, noisettes, légumineuses, tofu

Consolidation des os, important pour maintenir l'équilibre chimique du corps

Sodium

Sel, levure diététique, céréales, lait et produits laitiers, aliments salés

Maintien de l'équilibre aqueux, fonctionnement des muscles et des nerfs

Potassium

Fruits et jus de fruit, pomme de terre et légumes

Equilibre du sodium, fonctionnement des muscles et des nerfs

Chlore

Sel, levure diététique et aliments salés

Maintien de l'équilibre du sodium et du potassium

Cuivre

Céréales complètes, pain complet et pâtes, fruits secs, tofu, légumineuses, noisettes, graines

Fonctionnement des nerfs et des enzymes

sélénium

Lentilles brunes et vertes, pain, noix de cajou et noix du Brésil

Fonctionnement des globules rouges

CHAPITRE 3 : Pour une société végétarienne et végétalienne

DIFFICULTES SOCIALES A ETRE VEGETARIEN ET VEGETALIEN

L'évolution vers le végétarisme et le végétalisme

Demander à quelqu'un de se remettre en cause n'est pas facile. Il faut d'une part comprendre les raisons qui rendent utile cette remise en cause et d'autre part en avoir la volonté. On peut constater les difficultés que rencontrent des personnes qui essaient d'arrêter de fumer, de boire et de se droguer, ou, celles qui sont violentes et qui suivent des thérapies. Pourtant, dans ces exemples, les remises en cause ne provoquent pas de marginalisation, au contraire, alors que le végétarisme et le végétalisme, outre de ne pas être forcément facile à accepter pour sa propre estime - comme toutes remises en cause -, nous rend différent des autres, on est regardé d'un œil suspect et parfois raillé. On se rend la vie socialement plus compliquée.

Il faut arriver à insuffler l'énergie du changement aux personnes, en gardant toujours à l'esprit comment on a été soi-même (on a mangé de la viande !), et, qu'on ne peut pas réduire quelqu'un à une seule de ses spécificités. Traiter d'assassin quelqu'un qui mange de la viande, alors qu'il n'a jamais réfléchi à ce problème ou qu'il ne l'a jamais vu sous cet angle, est injuste et n'engage pas la discussion sur un bon pied : mieux vaut expliquer pourquoi nous trouvons inacceptable l'acte de tuer un animal pour le manger.

Lorsqu'on a le choix, être végétalien, consommer des produits non-testés sur les animaux, s'habiller avec des vêtements sans morceaux d'animaux (cuir, fourrure, laine, etc.), ne demande pas de temps, ne coûte pas plus cher (on fait même des économies), n'empêche pas de se consacrer au bien être des humains et permet d'élargir son respect pour la vie à l'ensemble des êtres conscients. C'est œuvrer concrètement dans sa vie de tous les jours, se sentir utile, avoir l'impression de faire quelque chose de bien et de constructif.

Il est toujours facile de critiquer l'attitude des autres, en rester à de belles phrases, sans soi-même faire d'efforts de remise en cause. On peut demander à quelqu'un d'évoluer, mais en connaît-on la difficulté ? Devenir végétarien ou végétalien permet de se remettre en cause, c'est une bonne expérience car on peut ainsi prendre du recul par rapport aux idées qu'on accepte généralement comme étant évidentes. On se rend compte qu'on peut très bien être un oppresseur sans en avoir conscience. On est plus ouvert, plus tolérant, et en même temps on comprend véritablement le sens du mot " intolérance " car on doit la subir dans cette société.

C'est un acte concret de rupture avec le passé, c'est prouver que ceux qui croient qu'on ne peut pas vivre sans manger de viande se trompent. C'est se rendre compte clairement des manipulations et des bourrages de crâne faits sur ce sujet (et, en même temps, en faisant un parallèle, sur d'autres sujets). On se rend compte du poids extrême de la tradition et des mécanismes de transmission de la culture à travers les générations. C'est aussi, à partir de ce moment, se méfier des " vérités " reconnues par " tous ", des préjugés. C'est oser s'affirmer, malgré l'hostilité et sa minorité. C'est faire preuve de caractère.

Etre végétarien ou végétalien, au contraire de ce que croient certains, n'est pas une privation de quelque chose, si ce n'est tuer des animaux pour les manger, un manque, quelque chose de dur, un martyr qu'on s'auto-imposerait, c'est seulement se sentir mieux en ne mangeant que des végétaux plus succulents et savoureux les uns que les autres, considérer qu'on a aucun droit sur la vie d'autrui (tant qu'on ne cherche pas à nous tuer).. Etre végétarien ou végétalien est œuvrer concrètement pour un mode de vie moins cruel. Ce n'est pas, par contre, être un extrémiste, un radical, un idéaliste ou faire parti d'une élite. Chacun voit ce qu'il souhaite faire, dans quelle situation il se sent le mieux. Le plus important est de faire quelque chose de concret. Il n'y a pas de compétition, son action doit être honnête et non avoir pour but de briller aux yeux des autres ou de se distinguer, ce qui apporterait des déceptions car être végétalien, au quotidien, n'est ni extraordinaire, ni excitant.

Au début, dans l'enthousiasme du changement, peut-être que certains végétariens ou végétaliens seront tentés d'être méchants vis à vis des omnivores (pour plus vite oublier ce qu'ils étaient avant ou par réaction face à l'hostilité et l'incompréhension de leur entourage qu'ils n'arrivent pas à expliquer), mais ce n'est qu'une étape, lorsque la tourmente du changement sera passée, que cette expérience aura été analysée et que du recul sera pris, cette étape laissera place, en principe, à plus de sérénité et d'ouverture d'esprit.

Des consommateurs de viande endoctrinés par ce qu'on leur a dit et répété mille fois, viendront essayer de vous montrer que vous n'allez pas assez loin, ils vous parleront des insectes (alors qu'on ne tue généralement les insectes que lorsqu'ils nous nuisent ou par accident), des plantes qui seraient conscientes (sans le prouver, alors qu'à l'heure actuelle les scientifiques localisent la conscience de soi dans le cerveau et l'expliquent par le fonctionnement neuronal. Les plantes n'ont pas de cerveau, donc elles ne doivent pas avoir conscience de leur existence et souffrir), des animaux que vous pourriez tuer par accident en voiture (amalgame facile d'une action volontaire et d'une action involontaire), etc.. Mais qu'en ont-ils à faire de tout ça ? Rien ! Ils sont déjà incapables de faire aussi peu que nous. C'est juste pour essayer de discréditer votre action et excuser leur propre attitude. Ils se rendent bien compte que tuer des animaux pour les manger est cruel, alors ils cherchent à se convaincre qu'être végétarien ou végétalien n'est pas meilleur. Répondez-leur que si ce qu'ils nous reprochent a de l'importance pour eux, ils n'ont qu'à l'appliquer eux-mêmes, sinon, leurs paroles sont sans valeur.

Toutefois, la voie de l'affrontement avec les consommateurs de viande n'est sans doute pas la meilleure. On ne convainc pas d'évoluer des personnes qu'on déteste car on les fige dans une position défensive en les attaquant de front. Si on s'en prend trop violemment à ses semblables omnivores, ils nous rejetteront et nous écraseront (car ils sont plus nombreux actuellement). On se retrouvera isolé et ils n'auront pas pour autant évolué.

Convaincre des personnes d'être végétaliennes et plus généralement faire changer d'avis une personne est loin d'être évident. Mais c'est logique, il faut bien voir que son interlocuteur est autant persuadé que soi-même d'avoir raison, et qu'il se contente parfaitement de sa façon de vivre car il a trouvé un équilibre avec ses idées & pratiques. Il est assuré de ne jamais finir à la place des animaux dans un abattoir, et n'ayant pas le même parcours historique et la même culture que soi, il est compréhensible que sa façon de vivre lui semble logique et bonne. Chacun agit ainsi.

Lorsqu'on discute avec quelqu'un, il ne faut pas s'attendre à ce que cette personne dise tout d'un coup dans la conversation " tu as raison, je vais moi aussi être végétalien ". C'est très progressif : en général, on ne se remet pas en question spontanément, heureusement, car dans ce cas, lors de n'importe quelle discussion, ses idées pourraient radicalement changer, et ceci est évidemment incompatible avec une attitude de vie durable. Il faut que la personne y réfléchisse à nouveau, tourne et retourne tout ça dans sa tête avant d'avoir une chance de changer d'avis. Réfléchir avant d'évoluer est une preuve de maturité.

La plupart des végétariens et des végétaliens ne le sont pas de naissance, chacun peut évoluer, chacun est doté d'un cerveau et peut réfléchir, mais l'évolution est lente car nous n'avons pas tous le même vécu. Le dialogue entre les êtres n'est pas une science exacte, certains seront plus ou moins sensibles à différents arguments, chacun est différent et tous ne peuvent pas facilement changer leurs idées. Se faire comprendre, exprimer d'une façon claire, pour l'esprit des autres, ses sentiments n'est pas un acte évident.

Il est bon, pour " comprendre " l'attitude des autres, de se souvenir de sa propre réaction sur le sujet avant ; sa propre incompréhension passée. Il est bon, aussi, même si ce n'est pas un exercice facile, de réfléchir à comment vous auriez souhaité qu'on vous parle de ce sujet à l'époque où vous n'y connaissiez rien. Je me souviens qu'à une époque, je ne pensais pas que vivre sans manger de viande soit possible, et lorsque j'avais appris, à l'école, qu'une fille d'une autre classe, que je ne connaissais pas, était végétarienne, je me disais qu'elle allait devenir malade, que c'était impossible (si elle était devenue malade, la cause aurait été plus l'hostilité de son entourage que son alimentation) car c'est ce qu'on m'avait toujours dit. Il faut dire qu'à cette époque, on me faisait croire que lorsqu'on égorge des animaux, ça ne leur fait pas mal… Avec le recul, je me rends compte que j'étais stupide et naïf. Tout le monde peut évoluer, même si cela n'est pas facile pour la plupart des gens, et que, plus on vieillit, plus ça devient dur.

Même si peu de personnes de son entourage évoluent, le seul fait d'exister parmi eux leur prouve que c'est possible, qu'il est envisageable d'exister d'une façon moins cruelle et en voyant votre obstination, ils finiront au moins par admettre et accepter votre choix comme une façon de vivre, et non comme quelque chose de loufoque et passager, ce qui est un premier pas vers un changement de comportement. Plus de tolérance existera pour les futurs végétariens et végétaliens, et ça facilitera leur vie.

Ce n'est peut-être pas la meilleure solution que de changer ses habitudes trop rapidement. Lorsqu'on mange de la viande depuis 15 ou 20 années, son corps s'est habitué à cette façon de se nourrir. On sait se préparer un repas et puis on est intégré dans un groupe socioculturel qui agit avec nous d'une certaine façon.

Changer son alimentation, signifie modifier tout cela. Il faut, soi-même, son corps et son entourage assimiler ses nouvelles habitudes. Il faut apprendre à composer des repas sans viande, à trouver des magasins et des restaurants où on peut trouver des aliments sans viande, et puis se trouver des ami(e)s qui font pareil ou avoir des connaissances qui changent comme soi-même. La gestion de son changement doit autant être considérée au niveau personnel qu'au niveau de son entourage. C'est très important de ne pas rester isolé.

Il faut aussi que son corps se déshabitue au goût du sang, il y a un sevrage à faire. En ayant toujours à l'esprit d'où vient la viande, ce n'est pas trop difficile de se débarrasser de cette habitude. Le sevrage est fini lorsqu'on voit plus dans un morceau de viande, un morceau de chair comme la nôtre, qu'un aliment qui est bon à manger. Il n'y a pas de différence autre que culturelle, entre un steak de viande humaine et non-humaine, des faits divers et l'histoire humaine sont, hélas, là pour le rappeler. Certains y arrivent du " jour au lendemain ", d'autres mettent plus de temps.

Pour les vêtements, et les produits qu'on utilise, qui contiennent des composants d'origine animale (cuir, os, gélatine, etc.) et qui sont testés sur les animaux : le mieux est de s'en débarrasser petit à petit, lorsqu'on doit les remplacer. Bien sûr, si vous attendez quelques mois ou quelques années, pour changer vos chaussures en cuir, par exemple, des omnivores, toujours prompt, à vous faire remarquer vos imperfections (alors qu'eux sont incapables d'en faire autant que vous), vous ferons probablement remarquer que vous porter des chaussures en cuir. A moins d'être très riche, on ne peut pas tout remplacer en un jour, l'évolution se fait plutôt dans le temps.

Il faut aussi expliquer, reexpliquer à son entourage en long, en large et en travers pourquoi on ne veut plus de viande. Il faudra affronter leur questionnement et leur recherche de contradiction dans notre attitude. C'est logique, ils s'inquiètent de ce changement et leur inquiétude est juste la traduction de l'affection qu'ils vous portent. Ce n'est pas étonnant que nos parents et ami(e)s s'inquiètent pour nous, c'est le contraire qui serait étonnant. Que se passe-t-il ? Pourquoi ? Est-ce une secte ? Ne va-t-il (elle) pas tomber malade ? etc.. Ce n'est pas facile à supporter tout le temps. Certaines personnes disparaîtront de nos fréquentations parce qu'elles n'auront plus de point commun avec nous ou qu'elles se sentiront agressées par notre changement. Chacun sait plus ou moins d'où vient la viande et ce que cela veut dire pour les animaux, mais la plupart n'ont ni la volonté, ni le courage de faire l'effort d'arrêter de manger de la viande. Votre courage leur montre leur propre lâcheté, les place dans le camp des oppresseurs, alors ils ne l'acceptent pas et ne veulent pas changer, ils préfèrent changer d'ami(e)s. Il ne faut pas s'étonner qu'ils vous laissent tomber et qu'ils soient même méchants avec vous, c'est juste une façon pour eux de se justifier et de se défendre, de fermer les yeux sur ce qu'implique la consommation de viande pour les animaux. C'est d'ailleurs instructif de voir des personnes promptes à dénoncer l'attitude des autres sur certains sujets (fascisme, racisme, sexisme, goût du pouvoir, etc.) être incapables de faire le moindre effort de remise en cause lorsque ce sont elles qui sont dans la position de l'oppresseur. C'est toujours facile de critiquer les autres en se considérant comme un être pur.

Malgré tout, il faut toujours se souvenir que chacun peut évoluer, nous l'avons fait, alors pourquoi pas les autres ? C'est plus positif d'éviter les affrontements directs et de rechercher à éveiller la curiosité de son milieu. Ils voient de toute façon que c'est possible de vivre moins cruellement, c'est déjà ça. Il faut savoir être patient et persévérant car les mentalités évoluent lentement.

D'autres connaissances seront moins présentes, et puis peut-être que quelques-uns changeront eux aussi et arrêteront de faire tuer. La vie est ainsi : on perd des gens de vue, on en côtoie d'autres suivant notre évolution et suivant les changements de notre vie.

Il faut probablement 1 ou 2 ans pour changer sa façon de se nourrir. L'important n'est pas que le changement soit rapide, mais qu'il soit durable. Il est plus efficace de mettre 2 ans à stopper sa consommation de viande et ne plus changer jusqu'à sa mort, que de changer du jour au lendemain dans un violent désir de recherche d'identité et de suivre un autre chemin au bout de 3 ou 4 ans lorsque trop de contraintes n'équilibrent plus sa recherche d'identité. De plus, c'est avec le temps qu'on gagne en crédibilité : si vous êtes végétarien ou végétalien depuis quelques mois ou un an, et qu'à côté vous êtes vindicatifs, vous ne serez pas pris au sérieux, car la durée de votre engagement n'est pas suffisante. Quand vous le serez depuis, au minimum, une dizaine d'années, les autres agiront différemment avec vous, et vous aussi, vous saurez peut-être mieux gérer vos relations avec le milieu non-végétarien. Il faut chercher à être cohérent entre ses paroles et ses actes, c'est la seule façon d'être crédible.

De nos jours, être végétarien ou végétalien dans nos sociétés occidentales n'est pas trop difficile au niveau du choix des aliments (à moins d'être très pauvre, RMIste ou privé de liberté). On peut avoir des végétaux en toute saison et les congélateurs, conserves et réfrigérateurs permettent de stocker la nourriture. Sans compter les végétaux qui se conservent facilement et qui sont utilisés depuis très longtemps comme toutes les céréales, légumineuses, noix et noisettes, et fruits secs et autres confitures, etc.. Pour s'habiller, ce n'est pas non plus très difficile de trouver des habits en coton ou synthétiques. Des chaussures en toile et synthétiques sont trouvables en France, sinon de très bonnes chaussures peuvent être commandées à des firmes végétariennes et végétaliennes au Royaume-Uni (voir contacts au chapitre 4).

Pour son entretient physique, du savon (aux huiles végétales, non-testées sur les animaux) pour se laver le corps et les cheveux (les shampooings 100% végétaux, non-testés sur les animaux peuvent être chers. Ecover en fait à un prix intéressant, en magasins bio) et du dentifrice (100% végétal et non-testé : Weleda " pâte dentifrice végétal " est facile à trouver en magasins bio) sont largement suffisants. Les maquillages et parfums sont des masques superflus, mais pour celles et ceux qui n'arrivent pas à s'en passer, il en existe des non-testés sur animaux et 100% végétaux (vérifier bien la composition).

Il faut être strict dans ses choix pour développer un marché, une acceptation de ces idées et pour en faire parler.

Dans cette société où l'exploitation animale est présente partout, il est difficile d'y échapper complètement (à moins de vivre en autarcie). Néanmoins, il existe une différence entre manger

200 grammes

de viande, ½ litre de lait et 2 œufs par jour et consommer quelques grammes de sous-produits d'origine animale par an.

Tout végétarien ou végétalien qui vit dans cette société a été confronté à ce problème d'apprendre que le produit qu'il a consommé contenait un peu de graisse animale ou des ingrédients de ce type. Il y a aussi une différence entre se dire végétarien ou végétalien et consommer de la viande, et faire un écart involontaire. Cela peut paraître surprenant, mais il est malheureusement fréquent de rencontrer beaucoup de personnes se réclamant végétariennes (voire végétaliennes) et consommant occasionnellement de la viande. C'est tout le problème de la fiabilité des témoignages humains. La personne se présente comme végétarienne ou végétalienne mais en discutant un peu plus, on apprend qu'elle fait des écarts lorsqu'elle va manger à l'extérieur de chez elle, ou, qu'elle mange des animaux marins. Comme le " Dalaï-Lama " qui se dit végétarien un jour sur deux… On croit rêver, mais ceci n'est malheureusement pas rare. La durée du végétarisme et du végétalisme est aussi à prendre en compte. Des personnes le sont durant quelques mois, quelques années (ou quelques heures…) mais abandonnent pour diverses raisons, la pression sociale est probablement le motif le plus courant (notre milieu de vie influence beaucoup notre comportement). Il est important d'être strict pour être pris au sérieux par les autres : si nous proposons aux autres d'évoluer, nous devons, nous-mêmes, nous tenir à l'attitude que nous demandons aux autres d'avoir. Il ne s'agit pas d'être démagogique comme le sont trop de politiciens : nous ne demandons pas aux autres d'en faire plus nous.

Pour être végétalien, peut-être vaut-il mieux être végétarien avant, pendant au moins un an ou quelques années, jusqu'à ce que le passage de végétarien à végétalien soit juste une formalité. Il faut vraiment ressentir ces choses, il n'y a pas de risques de mourir (à moins de faire n'importe quoi, comme se nourrir juste de chips, par exemple), mais de s'engager dans une façon d'être qui n'est pas agréable si on a l'impression de se frustrer (être " frustré " de ne pas manger de cadavre ?). C'est clair que vis-à-vis de ses relations avec les autres humains et socialement, ce n'est pas facile. Il faut que se soit un acte positif et non une contrainte.

L'enfance et l'adolescence

Lorsqu'on est sous la responsabilité de ses parents et qu'on décide de ne plus manger de cadavres d'animaux, on se lance dans une lutte avec son milieu familial pour faire accepter son choix. Si ses parents sont ouverts, qu'on peut discuter, cela peut se passer facilement. Etre végétarien est sans risque pour la santé et il existe beaucoup de livres sur l'alimentation végétarienne. On peut très bien voir ça avec eux et discuter de ses motivations. Par contre, si ses parents sont un peu bloqués, ça sera plus difficile. Tout d'abord, il faut comprendre l'attitude de ses parents, souvent ils s'inquiètent simplement pour leurs enfants qu'ils considèrent comme étant en train de se chercher une identité et remettre en cause une partie des choses qu'ils leur ont appris, sans forcément en comprendre les raisons, ni savoir que beaucoup d'humains vivent en étant végétariens et végétaliens. Ils ont testé, durant leur vie, une façon d'être qu'ils trouvent bonne ou ils en ont tiré des enseignements, alors si vous faites autre chose que ce qu'ils pensent être bon, il y a un risque, c'est l'inconnu pour eux. Il y a évidemment les éternels " c'est une secte ", " tu vas tomber malade ", " tu vas devenir homosexuel ", etc.. C'est un peu inutile d'essayer de les convaincre, ils ne changeront certainement pas, l'essentiel est que votre choix soit respecté. Ils ont toujours été dans la position du donneur d'ordre et il est peu probable qu'ils acceptent facilement de changer de rôle, de discuter d'égal à égal, c'est pourtant cette position qu'ils devront adopter un jour ou l'autre car c'est ainsi que leur progéniture devient autonome. Malheureusement, plus on devient vieux, moins on est capable de se remettre en cause, surtout pour des idées venant de plus jeunes qui sont " forcément plus ignorants ", " qui font leur crise ". Seulement ils oublient que même si en principe le temps permet d'accumuler des expériences, ce n'est pas obligatoire d'en tirer inévitablement tous les enseignements qui permettent d'éviter de tourner en rond. Il arrive que des individus ou des sociétés multiplient les mêmes erreurs sans arriver à trouver une façon de les éviter, par manque de volonté, par manque de recul, par oubli ou manque de regard neuf.

Le mieux est probablement de contacter quelqu'un d'extérieur à la famille qui puisse faire autorité, un diététicien, un nutritionniste ou éventuellement un médecin (même si le végétarisme n'est pas une maladie). Téléphonez, avant, pour connaître leur position sur le végétarisme (regardez sur un annuaire ou le minitel ou Internet pour trouver leur n° de téléphone et adresse). En principe, ils ne peuvent pas dire que c'est impossible d'être végétarien, même si certains chercheront à vous faire peur. C'est à vous aussi de montrer que c'est quelque chose d'important pour vous. S'ils voient que vous êtes motivés et que ça peut éviter un conflit stupide entre vos parents et vous, ils rassureront vos parents. Il existe plusieurs dizaines de milliers de végétariens de longue date en France, actuellement, et il est difficile de prétendre qu'il y a un problème au niveau de la santé.

A noter que deux d'entre nous sont devenus végétariens, très jeune, à 4 ans (Laure) et 6 ans (Joan) quand ils ont fait la relation entre la viande qu'on leur faisait manger et la tuerie des animaux. Les parents de Laure ont pris conseil auprès d'un diététicien, diplômé d'état, favorable au végétarisme. Laure et Joan ont eu la chance d'avoir des parents qui ont plus essayé de les comprendre et de les soutenir, que de réprimer leur choix.

Après, vous pouvez aussi vous mettre à faire votre propre cuisine, car il n'y a pas de raison d'attendre que ce soit vos parents qui vous fassent tout (ils ne seront d'ailleurs pas éternellement là pour le faire à votre place) !

Il faut qu'ils se rendent compte que ce sujet est important pour vous et qu'il n'y a pas de risque pour votre futur. Dans ce sens, pour que votre choix passe plus facilement, il vaut mieux que vous continuiez à être " sérieux " dans vos études et que vous fassiez du sport (courir, faire du vélo, de la natation, etc.) car ainsi ils auront moins de soucis pour votre survie. S'ils voient que votre choix ne vous marginalise pas trop et qu'au moins vous êtes en bonne santé, ils seront rassurés. Et puis il faut être clair, plus vite vous pourrez être autonome en ayant un job, une bourse d'étude ou en sachant vous débrouiller et plus vite vous pourrez faire comme bon vous semble, sans avoir à rendre de comptes.

Etre végétarien sera beaucoup plus facilement accepté par vos parents qu'être végétalien. Alors peut-être vaut-il mieux être végétarien, d'abord, pendant quelques années, pour que se soit plus facile à vivre. Ça ne changera rien, a priori, au sort des animaux que vous soyez végétarien pendant quelques années. Le but est de le rester toute sa vie : 2 ou 3 ans sur 60 ans, ne sont pas grand chose, on s'en rend bien compte en vieillissant.

Le monde du travail

Lorsque viendra le moment de se trouver une source de revenu, sa façon d'être rendra difficile d'exercer un métier où on a besoin de manger avec des gens : commercial, avoir des responsabilités impliquent souvent de devoir manger avec des fournisseurs ou des clients. J'imagine mal à l'heure actuelle (vu mon expérience personnelle), en France, qu'une entreprise industrielle classique accepte d'être représentée par un végétalien ou un végétarien qui donnerait une image incompatible à celle que l'entreprise veut afficher : une firme qui ne remet pas en cause les traditions culturelles majoritaires de ses clients. De plus, un végétarien ou un végétalien doit toujours avertir à l'avance pour l'organisation des repas, ce qui est plus lourd à gérer. Peut-être que dans des milieux autres que l'industrie mécanique, cela est plus facilement accepté. Dans tous les cas, c'est déjà bien d'arriver à trouver un équilibre avec ses collègues de travail… Ceci est un problème typiquement français car dans d'autres pays, comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne, le végétarisme et le végétalisme ne posent pas, généralement, de problème d'acceptation. Par exemple, la firme Motorola (fabricant de composants électroniques) propose à la cantine d'une de ses branches en Allemagne un menu végétarien, et un végétalien peut aussi trouver de quoi se nourrir. Pourtant, ce n'est pas le cas de ses branches en France.

Travailler dans tout ce qui touche à l'alimentation et à l'exploitation animale, dans l'encadrement d'enfants, le milieu médical, l'éducation, où il peut y avoir besoin de préparer des repas, des aliments ou des objets non-végétariens ou non-végétaliens, pourra poser des problèmes. Il n'est généralement pas accepté qu'un employé refuse de cuisiner et servir des cadavres d'animaux. On peut toujours essayer de trouver un compromis.

A part en le vivant, il est presque impossible d'imaginer ce que le végétalisme implique dans sa vie quotidienne.

Je ne parle pas du végétalisme en général à mes collègues de travail, j'estime que ce n'est pas un lieu de propagande, et puis lorsqu'il faut travailler à plusieurs, c'est mauvais de rentrer en conflit. J'attends qu'ils m'en parlent (ce qui finit par arriver car ils voient bien que je ne mange pas comme eux, par exemple), car je ne veux pas donner l'impression de les agresser. Je leur dis à ce moment clairement que je ne mange pas de viande pour ne pas tuer d'animaux, et il s'ensuit les éternelles discussions (même si c'est répétitif, c'est positif et logique car chacun a à peu près la même base culturelle, et les mêmes interrogations en découlent). Bien sûr, on peut ressentir cette situation comme quelque chose qui n'est pas trop marrant, ni excitant, et plutôt décourageant et frustrant. De plus, cela peut être assez dur car en étant végétalien, on peut avoir du mal à s'intégrer aux autres, on reste le " mouton noir ", mais l'évolution culturelle d'une société est à ce prix et on a au moins le courage de ses opinions.

Je n'accepte de manger à un repas que s'il est possible d'avoir un menu végétalien pour moi. En prévenant les restaurants à l'avance, ça ne pose pas trop de difficultés, mais il faut bien prendre soin d'expliquer ce qu'on peut manger. Ce n'est pas forcément drôle de manger dans un restaurant omnivore, mais manger végétarien ou végétalien avec des omnivores est toujours une bonne occasion de parler du sujet, d'autant plus qu'ils voient bien qu'on peut parfaitement composer un repas sans cadavres d'animaux. Même si les collègues ne changent pas leur mode de vie et peuvent se moquer de nous, beaucoup ont du respect de nous voir nous tenir coûte que coûte à notre choix. Ceux qui faiblissent sont toujours méprisés et discrédités. On m'a souvent demandé si je faisais parfois des écarts, car certains connaissaient des " végétariens " qui mangeaient de la viande lorsqu'on les invitait, et je peux dire qu'ils étaient considérés comme des guignols. En croyant se faire accepter en faisant des compromis, les " végétariens " ne font que se discréditer et ne sont pas plus respectés.

Il n'y a pas besoin, en général, de dire à tout le monde qu'on est végétalien, le " bouche à oreille " marche bien, il suffit de savoir à qui on le dit. Des fois, pour éviter les a priori, il est peut-être plus facile de faire ses preuves dans son travail avant d'annoncer son végétalisme, car ainsi, ils se seront déjà aperçus que vous n'êtes pas quelqu'un de loufoque, mais quelqu'un de compétant ET végétalien. Il est aussi bien de pouvoir montrer que physiquement on est autant capable que les autres. C'est toujours drôle de voir la tête de ses collègues lorsqu'on fait un jogging avec eux, et qu'on assure autant qu'eux (et même plus, c'est juste une question d'entraînement). Et c'est toujours plaisant de s'entendre dire que sa nourriture sent bon : l'odeur de pomme ou d'orange est toujours bien acceptée. Le plus pratique pour un végétalien est quand même d'amener sa nourriture : souvent, les seuls aliments acceptables pour un végétalien dans un self-service sont les crudités, les fruits et le pain. Les plats de résistance, même ceux de légumes et autres végétaux, peuvent contenir des graisses animales.

Evidemment, il vaut mieux ne pas parler de son végétalisme lors des entretiens d'embauche car les gens peuvent avoir des a priori.

La seule façon d'être accepté en temps que végétalien est de se montrer crédible, dans son attitude et dans son travail. L'idéal est de se montrer meilleur, plus digne de confiance, plus humble, plus respectueux et solidaire que les autres. De se tenir en dehors des discussions puériles qui amènent de faux problèmes. Il faut prouver qu'on vit bien son végétalisme et qu'on l'assume. Cette assurance finie par venir avec le temps. Lorsqu'on est jeune et végétalien depuis peu de temps, on n'est pas pris au sérieux, on ne sait peut-être pas parler de son choix posément aussi, on n'ose pas en parler ou au contraire on en parle trop. Lorsqu'on peut dire que cela fait 10 années ou plus qu'on ne mange pas de viande, le regard des autres change et en vous voyant vous tenir à votre choix, ils finissent par l'admettre. Un équilibre finit par s'instaurer.

Le plus désagréable pour soi, n'est pas de subir l'hostilité des autres, les moqueries, etc., qui dans le fond ont peu d'importance, mais c'est peut-être que même lorsqu'une personne que vous trouvez sympa vous propose, pour être agréable, quelque chose que vous ne pouvez pas accepter (de manger un gâteau aux œufs, un sandwich au fromage, manger au resto, un chewing-gum, etc.), vous devez refuser, ce qui peut mettre mal à l'aise et donner l'impression d'être quelqu'un d'asocial. Il faut, malheureusement, passer par-là, pour que les autres, à défaut de devenir végétaliens, sachent que beaucoup d'articles contiennent des extraits de cadavres ou de sous-produits d'origine animale et que vous ne l'acceptez pas.

La vie de couple – fonder une famille

Ce n'est pas fini, une fois que vous aurez réussi à rompre la tradition de la boucherie héritée de vos parents, à vous trouver une place dans la société qui vous permette de survivre, si vous avez comme projet de fonder un couple et que vous arrivez à trouver quelqu'un, vous serez confronté à la possibilité de procréer. Fonder une famille avec quelqu'un de non-végétarien posera des problèmes pour élever un enfant, autant en être conscient. Déjà arriver à gérer la relation sans enfant ne doit pas être sans problème : prise des repas en commun où chacun a son plat, sortie chez des connaissances, au restaurant, vivre avec quelqu'un n'ayant ni la même sensibilité, ni le même idéal. Bien sûr, tout le monde peut évoluer, et cela semble indispensable pour la stabilité du couple. Mais est-ce que cette évolution sera sincère ? Est-ce que celui qui évolue dans un couple ne sera pas frustré ? L'idéal reste que les deux personnes soient végétariennes ou végétaliennes lorsqu'elles décident de vivre ensemble. C'est aussi à chacun de réfléchir sur les priorités qu'ils se donnent : végétarisme et végétalisme ou vie de couple à tout prix.

Dans un couple où un des deux n'est pas végétarien ou végétalien, lorsque naîtra un enfant, se posera le problème de son alimentation. Si l'un veut qu'il soit végétarien et l'autre omnivore, par exemple, la situation risque d'être tendue. Peut-être faut-il trouver un compromis, mais lequel ? Une fois de plus, il faut réfléchir à ce qu'on juge le plus important. Des divorces ont été dus à de telles situations.

Certains disent qu'on n'a pas le droit d'imposer le végétarisme ou le végétalisme à ses enfants car ils doivent choisir. La bonne blague ! Qu'ont fait les personnes qui tiennent ce discours ? Quel choix ont-ils donné à leurs propres enfants ? Aucun ! Ils ont fait manger à leurs enfants, de la viande et probablement même de la cervelle, leur faisant prendre le risque de leur transmettre des maladies. Et ont-ils pris le soin d'expliquer à leurs enfants la relation entre les animaux tués et la viande ? Surtout pas, ils ont certainement plutôt tout fait pour la cacher, encore plus si leurs enfants leur ont posé des questions à ce sujet. Il n'y a aucun choix pour les enfants, chaque parent, en général, donne à ses enfants la culture qu'il pense être la moins mauvaise, ce n'est pas plus compliqué, tous font ainsi et il serait d'ailleurs difficile qu'un bébé, qui ne peut pas s'exprimer et se débrouiller tout seul, puisse choisir quoi que ce soit.

Il n'est pas risqué d'avoir des enfants végétariens. Même si on n'en compte pas beaucoup en France actuellement, des familles avec parents et enfants végétariens de naissance sont trouvables quand même : ceci prouve qu'être végétarien est un mode de vie valable. Le problème réside juste dans les relations avec les non-végétariens. Faire manger un enfant végétarien dans une crèche ou une école, n'est pas toujours accepté, à part pour des raisons de santé. Si c'est pour des raisons éthiques, les attitudes changent. Certains parents sont disponibles, soit pour assurer eux-mêmes l'éducation, soit pour aller chercher leurs enfants pour les repas, soit pour mettre leurs enfants le plus tard possible à l'école. Certaines familles arrivent à trouver, en contactant plusieurs écoles, des établissements qui acceptent de faire un menu spécial. Une famille nous a indiqué avoir dit aux responsables de l'établissement que leur enfant n'avait jamais mangé de viande, que, de ce fait, cela pouvait le rendre malade d'en manger car il n'y était pas habitué, et que s'ils essayaient de lui en faire manger dans leur dos et qu'il tombait malade ce seraient eux les responsables. D'autres n'ont pas eu de problèmes particuliers et cela a été semble-t-il bien accepté par les écoles. En fait, dès que les enfants sont suffisamment autonomes pour s'amener leur repas, le problème est moins critique. Dans d'autres pays comme l'Allemagne,

la Hollande

ou le Royaume-Uni, par exemple, le végétarisme est bien plus accepté qu'en France et ce style de problèmes existe beaucoup moins.

Par rapport à ses camarades de classe, ça ne sera peut-être pas non plus facile, il se retrouvera peut-être un peu en marge. Il vaut mieux peut-être qu'il ne soit pas isolé, qu'il puisse rencontrer d'autres enfants végétariens, ceci n'est, malheureusement, pas évident, vu le faible développement de cette façon de vivre. De toute façon, les enfants comprennent très bien qu'il est injuste de tuer des animaux pour s'en nourrir et ils sont tout à fait capables de se défendre.

Fonder une famille végétalienne doit être encore plus difficile vis à vis de l'institution scolaire et des autorités médicales françaises. Nous n'avons pas à ce jour eu de témoignage de famille végétalienne en France. Il faut dire que le nombre de végétaliens est tellement faible et réparti sur l'ensemble du territoire, que statistiquement, pour qu'un couple se forme, les chances sont faibles. Il n'est de toute façon pas obligatoire d'inscrire son enfant dans une école, les parents peuvent assurer eux-mêmes l'éducation de leur enfant, au moins jusqu'à ce qu'il soit suffisamment autonome pour pouvoir s'amener sa nourriture. C'est peut-être la seule solution actuellement en France, à moins de trouver un établissement ouvert à cette façon de vivre, ou / et, d'être soutenu et se regrouper entre familles végétariennes et végétaliennes.

Tous les droits sont donnés à ceux qui veulent tuer (chasseurs, vivisecteurs, etc.), mais dès que des familles veulent élever leurs enfants hors de cette barbarie, beaucoup de monde crie au scandale. Mais dans quelle société vit-on pour que les valeurs morales soient autant inversées ? Ceux qui veulent vivre sans tuer personne sont toujours montrés du doigt comme s'ils étaient de dangereux terroristes.

Les institutions médicales

Il ne fait pas bon non-plus d'aller dans un hôpital français lorsqu'on est végétarien ou encore pire végétalien. L'association Alliance Végétarienne a fait un sondage sur 41 hôpitaux de la région parisienne, il en ressort que seul sept ont pris la peine de répondre et pouvaient, éventuellement, faire l'effort de composer un repas végétarien. Néanmoins, il semble, qu'il vaut mieux, bien leur préciser ce qu'on entend par végétarien car ils incluaient les animaux marins dans l'alimentation végétarienne ( !). Un seul semblait pouvoir s'assurer des repas végétariens très facilement (Centre Hospitalier Universitaire Bicêtre). Pour les végétaliens, seul trois semblaient reconnaître cette alimentation (Hôpital Américain de Paris, Hôpital Tenon et Hôtel-Dieu) et pouvaient au cas par cas fournir un repas. Le plus simple reste que les patients puissent assurer leurs repas eux-mêmes (en amenant un petit stock de nourriture ou en ayant quelqu'un qui puisse leur en apporter).

En étant unis, nous serons plus forts !

Il semble de plus en plus nécessaire pour les végétariens et les végétaliens de s'unir pour former une association sérieuse, représentative et forte qui puisse défendre les choix de chaque végétarien et végétalien. Ce n'est pas en restant isolé dans son coin que nous serons respectés et que notre vie sera plus facile !

FAMILLES VEGETARIENNES SUR PLUSIEURS GENERATIONS

L'exemple de Lionel Reisler (actuel président de l'association Alliance Végétarienne. Texte rédigé en 1997)

En 1947, mon père s'est guéri d'une maladie allergique : l'" œdème de Quincke " avec des traitements naturels et en devenant végétarien. Très rapidement, comme pour beaucoup d'entre nous, son champ de réflexion s'élargit pour embrasser tous les aspects du végétarisme, notamment éthiques et spirituels. Jeune et franchement convaincu des bienfaits du végétarisme, il ne ménageait pas ses réflexions aux " mangeurs de cadavre " ! Mon enfance a baigné dans cette atmosphère de discordance avec l'entourage.

Les années 50 virent les balbutiements de l'agroalimentaire. Refuser tout ce " merveilleux progrès " et cette opulence, après les années de restrictions encore proches, avait quelque chose d'outrageant pour le commun des mortels. J'étais regardé avec des " yeux ronds ", et l'on oscillait entre la pitié et la condescendance à mon égard. " Comment peux-tu tenir debout avec ce que tu manges ? " Cette phrase, je l'ai entendue cent fois… et pourtant j'étais là, bien vivant, moins souvent malade que mes copains, toujours parmi les meilleurs en classe, sportif aussi… Nul doute que j'étais un cas exceptionnel ! Pourtant mes deux sœurs suivirent la même voie quelques années plus tard, toujours sans problème. Cela commençait à poser question !

A l'époque le soja n'était pas consommé en France, et notre alimentation se composait de fruits, légumes, céréales et légumineuses, laitages et œufs, (et tout ceci sans faire le moindre calcul d'équilibre !), une alimentation variée avec des produits complets et cultivés naturellement. Nous étions des " anormaux ", mais malgré tout, je le supportais aisément.

Les " sixties " virent naître en moi une sorte de rébellion. Comme tous les adolescents, je ne souhaitais qu'une chose : " ressembler aux autres et être accepté par le groupe ". Dans cette optique, assumer le choix de mes parents devint très difficile. Et si viande et poisson ne m'avaient inspiré un profond dégoût, j'aurais abandonné le végétarisme à cette époque.

Ce fut une période pendant laquelle les invitations étaient fréquentes, et comme je ne voulais pas " clamer haut et fort " ma différence, je me faisais tout petit ! Je me souviens notamment d'une fondue bourguignonne où je n'ai mangé que du pain et de la sauce…! Mariages, communions étaient des moments de frugalité pour moi, picorant un brin de persil par-ci, une feuille de salade par-là, pendant des repas pantagruéliques. Les sarcasmes étaient légion et l'on me surnommait " la tortue " ou " le poireau "… Je pris alors l'habitude de répondre en plaisantant, en riant moi-même de ces " bons mots ", et je me rendis compte que cette attitude désarmait rapidement tous ces rigolos.

L'entrée dans le monde du travail n'a guère été plus facile. Ayant horreur d'attirer l'attention sur moi, j'avais choisi d'annoncer, sans rien expliquer : " je ne mange pas de viande par goût ", mais les regards interrogatifs me déstabilisaient et ce n'était pas très agréable.

Comme je ne faisais pas du végétarisme un critère indispensable pour trouver une compagne, je me suis marié avec une non-végétarienne. Par son intermédiaire je retrouvais la norme, et la vie quotidienne se déroulait sans anicroche. Elle mangeait exceptionnellement de la viande à la maison, et choisissait plutôt d'en consommer le midi à son travail. Elle acceptait sans difficulté d'aller seulement dans les restaurants où je pouvais trouver quelque chose à ma convenance. Etant donné mes convictions plutôt molles et mes difficultés d'insertion, nous avions décidé que notre fille serait omnivore. Le temps passa et notre couple se délita au fil des ans, pour déboucher sur un divorce. Mais ce n'est pas le végétarisme qui fut le responsable de cet échec, puisque nous avions à ce sujet trouvé un équilibre grâce à la tolérance et la conciliance de l'un et de l'autre.

Notre fille, dont nous eûmes la garde partagée, mangeait à l'époque de la viande chez maman et était végétarienne chez papa. Les enfants sont naturellement attirés par les animaux et généralement peu enclins à manger de la viande, surtout quand ils réalisent que dans leur assiette, ce n'est pas de la betterave rouge râpée que l'on a mis, mais de la viande hachée ! C'est donc spontanément, vers onze ans, qu'elle s'est mise à refuser la viande chez sa mère. Agée maintenant de 22 ans, elle est toujours végétarienne.

Il faut reconnaître que mon divorce, comme bien souvent les évènements douloureux, me tira de ma léthargie intellectuelle. Je me mis à lire, chercher, réfléchir… et tout naturellement, le végétarisme m'apparut comme une évolution des mentalités où le respect de la vie est une condition incontournable. J'étais âgé de 27 ans, et persuadé que nous ne sommes pas sur terre par hasard, et que notre rôle n'est sûrement pas d'entraver le déroulement de ce que les autres êtres vivants sont venus apprendre. Je me sentis alors habité par la compassion envers les plus démunis, les plus faibles, les sans-voix. J'eus d'un seul coup envie de revendiquer, de clamer cette fois " haut et fort " mon végétarisme, d'éveiller les consciences mais sans prosélytisme, et de semer des graines à la volée… Ce changement d'attitude mentale se répercuta dans le regard des autres, et quand je disais : " je suis végétarien ", on me rétorquait maintenant très souvent, comme pour s'excuser : " moi, je ne mange pas beaucoup de viande ".

Il y a treize ans, je me suis à nouveau marié, et mon épouse s'est convertie au végétarisme " du jour au lendemain ". Depuis, nous avons eu deux enfants, tous végétariens, et en bonne santé physique et intellectuelle. C'est donc la troisième génération ! Et ce qui étonne le plus les autres parents que nous côtoyons, c'est que nos enfants n'ont jamais pris d'antibiotiques, alors que les leurs en sont gavés !

Je pense sincèrement que nos enfants auront beaucoup moins de difficultés que moi à assumer la façon dont ils ont été élevés. L'avenir le dira… Mais il est vrai que maintenant le vent a tourné. L'information sur les bienfaits du végétarisme commence à circuler. La preuve, c'est qu'un médecin du travail m'a récemment encouragé à continuer car j'avais bien raison !

Nous avons quitté la région parisienne il y a quelques années et la confrontation avec la réalité paysanne a ouvert notre conscience sur des pratiques que nous ignorions. Côtoyer des éleveurs nous a conforté dans nos choix, mais en nous poussant à aller plus loin : vers le végétalisme. En effet, toute commercialisation de produits animaux (mais aussi de sous-produits animaux) est le résultat d'une exploitation animale, même en agriculture biologique. On cherche toujours les rendements, la rentabilité, la facilité, et toujours au détriment de l'animal. Par exemple on tue les mâles pour ne garder que les femelles qui produisent… Cette mort est omniprésente et elle est également induite par notre consommation de laitage et d'œufs. Nous avons réalisé que le mercantilisme pervertissait tout échange équitable entre l'humain et l'animal.

Enfin, soyons réaliste ! Demain, la terre ne pourra nourrir 10 milliards d'habitants qu'à condition qu'ils mangent " tout végétal ". Notre art de vivre végétarien est d'avant-garde, et les végétaliens et vegans sont la tête de proue de l'évolution indispensable que l'humanité connaîtra au vingt et unième siècle.

Suite… 1999 : Nos 2 filles, Elsa et Chloé sont végétariennes de naissance. Grossesses et accouchements se sont passés sans problèmes. Elles ont bu le lait de leur maman respectivement jusqu'à 10 et 12 mois. Après ce bon départ, elles ont poussé sans difficulté, pas de maladie, seulement quelques rhumes de temps en temps. Elles ont eu aussi un développement intellectuel satisfaisant puisque toutes les deux ont une classe d'avance. Agées de 11 et 13 ans maintenant, elles n'ont jamais pris d'antibiotiques et ne vont voir le médecin que pour obtenir un certificat médical pour le sport ! Leur alimentation est ovo-lacto-végétarienne et nous les laissons manger ce qui instinctivement les attire (en les encadrant bien sûr !). Le menu type est le suivant : crudités avec pain et pâté végétal ou fromage ; céréales ou / et légumineuses avec légumes cuits ; yaourt ou crème de soja. Au cours de ces années, la variété a été la clé de leur alimentation bien qu'il n'ait pas toujours été facile de leur faire manger légumes et crudités… Socialement, elles n'ont eu aucune difficulté, les invitations chez les copines n'ont pas manqué et les colos, classes vertes et séjours linguistiques n'ont jamais posé de problèmes non plus, en prévenant à l'inscription. Nos deux filles se sentent très concernées par le sort des animaux et en parlent autour d'elles. Et il faut dire qu'elles réussissent à sensibiliser ou convaincre leurs amies… qui réclament souvent de manger végétarien à leurs parents, après être venues chez nous.

L'exemple de Carmen

(texte issu de la revue " l'Idea Vegetariana " de juin 1996, publiée par l'association végétarienne italienne)

Quand j'ai eu ma fille, il y a dix sept ans, la première étape a été évidemment celle du sevrage.

De mon point de vue de végétarienne convaincue, j'avais et j'ai encore aujourd'hui la certitude que le passage du lait maternel à l'alimentation solide devrait être végétarien pour tous les enfants.

Chaque maman devrait apprendre à observer son enfant et à s'adapter à ses goûts, mais hélas cela arrive trop rarement et on impose aux enfants une alimentation carnée. J'ai voulu que ma fille soit végétarienne. A l'époque et aujourd'hui encore, on m'a dit que j'avais imposé à ma fille un tel type d'alimentation, mais je ne suis pas de cet avis : je lui ai fait partager mon mode de vie et mes choix comme le font tous les parents, mais avec le plus grand respect de ses exigences.

Combien d'enfants choisissent de manger de la viande ? Aucun ou très peu. Les parents imposent cet aliment aux enfants qui le refusent bien souvent, et ceci uniquement par peur. La peur de ne pas donner une alimentation appropriée et bien équilibrée prend souvent le pas sur leur bon sens et c'est de cette manière que les enfants apprennent à se nourrir de viande.

Mon expérience me confirme le choix que j'ai fait, il y a dix sept ans. Ma fille est toujours végétarienne. Quand elle avait trois ans, elle refusait d'entrer dans un restaurant où on faisait griller de la viande et elle se mettait à pleurer parce qu'elle ne supportait pas cette odeur.

Le passage de l'alimentation lactée à l'alimentation solide est un problème pour toute mère. Pour moi au contraire, ça a été facile parce que j'utilisais des produits biologiques et que j'avais toute confiance.

J'étais la seule à préparer des bouillies avec du bouillon de légumes frais (pomme de terre, oignons, courgettes, herbes aromatiques) et le plus souvent de la farine de riz. J'alternais une bouillie de riz avec une bouillie aux cinq céréales, une bouillie de riz avec une de blé et ainsi de suite. L'huile, naturellement était extra vierge et biologique.

La petite mangeait avec nous, ayant ainsi accès à d'autres aliments qui la tentaient et qu'elle dégustait, me donnant ainsi la possibilité de comprendre ce qui lui plaisait. Evidemment, nous faisions attention à ne manger que des choses qui ne puissent pas lui faire de mal et nous nous fiions aux conseils d'une pédiatre, laquelle nous indiquait les doses de nourriture appropriées et contrôlait le poids de l'enfant. Je n'ai jamais eu aucun problème.

Outre les produits biologiques sains et frais, les aliments qui me semblent les plus importants pour tous les enfants sont : l'amour, la compréhension, la sérénité, la joie de vivre et enfin le dialogue.

Chaque enfant a droit à ces aliments et chaque adulte a le devoir de les lui donner.

Donner de la viande à des enfants signifie les faire participer à une souffrance et à une violence envers les animaux qu'ils auraient probablement refusé s'ils avaient pu choisir.

FAMILLES VEGETALIENNES

Actuellement, au Royaume-Uni, le nombre de végétaliens est plus important qu'en France et il est donc plus facile d'y trouver des familles végétaliennes. La société PLAMIL spécialisée depuis 1965 dans la distribution de produits alimentaires végétaliens (lait de soja fortifié en vitamines vegans B12 et D, chocolats biologiques vegans, yaourts vegans, mayonnaises vegans, fromage vegan fortifié en vitamines vegans B12 et D, etc.) a publié en 1995 un livret s'intitulant " Healthy Vegan – infants / children " regroupant des témoignages de familles végétaliennes au Royaume-Uni. Nous avons traduit quelques extraits du livret (les âges des enfants sont ceux au moment de la publication du livret). Le livret est disponible contre 1 £ à l'adresse de PLAMIL. De plus, pour les futurs parents végétaliens, ils peuvent vous mettre en relation avec des familles végétaliennes pour des conseils pratiques : PLAMIL FOODS Ltd ; Bowles Well Gardens ; Folkestone ; Kent CT19 6PQ ; Royaume-Uni. Tél. : 01303 850588 ; Internet : www.plamilfoods.co.uk ; E-mail : contact-us@plamilfoods.co.uk

Zoe, Alice et Thomas WEST âgées de 11, 8 et 5 ans. Texte écrit par David WEST

Trouver la bonne nourriture n'est pas un problème puisque je tiens une épicerie végétalienne qui a en stock les aliments végétaliens les plus populaires et bien d'autres produits végétaliens. N'importe quel végétalien venant dans un de nos magasins de Bourne et Holbeach peut trouver la même sélection de produits végétaliens et je serai content de les aider.

Exemple de l'alimentation journalière :

Petit déjeuner : céréales avec du lait de soja Plamil, toast avec de la margarine non-hydrogénée des marques Suma ou Granose

Repas de midi emporté à l'école : pain ou pain de mie avec du beurre de cacahouète, haricots cuisinés, haricots verts coupés mélangés avec de la salade ou poivrons rouges avec des chips. Yaourt au soja, galette végétalienne ou fruits frais. Jus de fruits.

Repas du soir : légumes avec des pâtes (des fois avec du fromage végétalien ou des flocons de levure diététique), galettes végétales ou saucisses végétales, ragoût d'haricots végétalien, d'autres aliments végétaliens déjà préparés avec de la salade. Glace végétalienne, gâteau végétalien aux fruits, fruits frais.

Les enfants sont rarement absents de l'école. Thomas a eu quelques toux dans ces 12 derniers mois, alors que durant la même période, les filles n'ont pratiquement pas été enrhumées ou eues d'autres maladies légères. Ils sont très actifs et semblent en bien meilleure santé que beaucoup d'autres enfants. Leurs progrès à l'école sont au-dessus de la moyenne. Zoe a eu 11 ans cette année.

Rachel, Patrick et Eleanor SMITH âgées de 13, 10 et 8 ans. Texte écrit par Diane et Peter SMITH

Depuis la dernière édition de ce livret, tous nos trois enfants ont fait de bons progrès, ils sont intégrés et ils vont bien. Les gens font souvent des commentaires sur le fait qu'ils ont l'air en très bonne santé. Tous les trois aiment avoir des activités physiques sportives et prennent des leçons de natation plusieurs fois par semaine. Ils font de bons progrès à l'école. Progressivement, ils deviennent plus aventureux dans ce qu'ils mangent. Nous utilisons toujours le lait de soja Plamil.

RACHEL grandit rapidement et elle aime beaucoup sa classe de 5ième au collège. Elle est déçue par le très petit nombre de végétariens et l'absence de végétaliens dans sa classe d'âge, mais les autres enfants de l'école s'intéressent à son alimentation. La cantine de l'école a un nombre limité de plats végétariens ; les pommes de terre cuites et les haricots sont souvent le seul menu végétalien possible. Elle emporte généralement un repas végétalien préparé à la maison, comme le font Eleanor et Patrick.

PATRICK ne rencontre que de l'intérêt pour son alimentation chez ses camarades (des amis lui demandent souvent de goûter son repas). Comme nos filles, il a des sentiments très forts en ce qui concerne les droits des animaux, et la récente campagne contre l'exportation des veaux a renforcé ses idées. Tous les trois trouvent répugnant de manger de la viande, du fromage et des œufs, mais quelques fois, ils sont tentés par des gâteaux ou des bonbons contenant des matières d'origine animale.

ELEANOR reste petite pour son âge mais elle est en très bonne santé et très énergique.

Roisin OSBORNE-FITZGERALD âgée de 4 ans. Texte écrit par Caroline OSBORNE

Roisin a été végétalienne toute sa vie comme moi-même (et je l'ai été avant, pendant et après ma grossesse). Roisin était un bébé en bonne santé de

4 kg

quand elle est née et a été nourrie au sein pendant 16 mois (aussi longtemps qu'elle a voulu). Elle a été sevrée avec des patates douces en purée, tofu, avocats, bananes, etc. vers 6 mois et puis progressivement avec d'autres aliments. Le livre " Pregnancy, children and the vegan diet " et le livret de Plamil m'ont été très utiles pour planifier l'alimentation. Je lui ai donné du thé à la camomille pour prendre soin ses de dents.

Elle a toujours été une bonne mangeuse, mangeant la plupart des aliments végétaliens, mais elle se lassait momentanément de certains aliments. Je crois qu'il est très important pour un enfant d'avoir une alimentation végétalienne variée, pour qu'il s'habitue à des goûts et à des textures différentes. Roisin boit beaucoup de lait de soja (la plupart du temps ceux de Plamil) et aussi de l'eau gazeuse mélangée à du jus de fruit. J'essaie différents aliments et je mets des algues (flocons verts de nori), du fenouil (pour cuisiner avec des haricots et d'autres légumineuses) et de l'ail dans tous les plats. J'utilise aussi du miso, du tamaris, de l'extrait de levure et de la levure en poudre. Elle n'a jamais eu besoin de suppléments en vitamines et elle n'a jamais eu de maladie excepté le rhume habituel (soigné avec de la soupe d'oignon et de miso) et la toux (soigné par un herboriste).

Je n'ai pas fait vacciner Roisin parce que je n'étais pas d'accord, malgré la pression des docteurs. Je crois que si on a une alimentation équilibrée et variée, on peut lutter contre les infections et les maladies tout seul. Roisin est très robuste (mais pas grasse) et les gens disent qu'elle est grande pour son âge. Elle comprend qu'elle ne peut pas manger certaines choses (comme sa maman) et elle me demande toujours si elle peut manger telle ou telle chose. Quand elle va chez des amis, elle prend toujours un sac avec des friandises végétaliennes avec elle, alors je ne trouve pas du tout que le végétalisme soit un problème.

Exemple d'une alimentation journalière :

Petit déjeuner : blé soufflé (sans sucre ou sel, de culture biologique de préférence) avec du lait de soja Plamil ou un autre lait de soja, des haricots avec des légumes en sauce.

Repas de midi : noix de cajou, cacahuètes, marmite (extrait de levure), humus avec du pain complet. Yaourt au soja, fruits frais ou du lait de soja.

Repas du soir : riz (brun, biologique), avec des haricots, petits pois, miso, tamaris, nori vert, sauce ou tofu fris avec des brocolis, carottes ou autres légumes, haricots cuits avec du pain. Lait de soja ou eau gazeuse avec du jus de fruit.

Roisin a une alimentation très variée. Elle mange beaucoup de pâtes, pommes de terre, riz et tofu. Les fruits, noix et fruits secs sont toujours à sa disposition. Elle " grignote " dans la journée parce que je pense qu'elle devrait manger quand elle le veut. Ses dents aussi sont en bonne santé, elles ne lui font pas mal du tout et il n'y a pas de problème.

Elle est attentive à la maternelle et comprend très bien le fait qu'elle soit la seule végétalienne de l'école. Roisin est une petite fille brillante et bien intégrée qui adore lire et m'aider au jardin potager (elle a sa propre parcelle). Elle adore faire du pain avec moi et c'est un plaisir de l'avoir avec soi.

Amy ROBBINS âgées de 3 ans. Texte écrit par Lois ROBBINS

Amy est végétalienne de naissance. En tant qu'enfant en parfaite santé née de parents végétaliens, Amy prenait une formule de lait de soja comme supplément nutritionnel à l'âge de 3 mois. Je regrette d'avoir donné à Amy une formule de lait de soja contenant du sirop de glucose. Maintenant, si c'était à refaire, j'utiliserai du lait de soja Plamil depuis le début. J'ai depuis changé avec le lait de soja Plamil et j'ajoute quelque fois un peu de jus de fruits ou de compote. Cela fait une mixture au soja très épaisse qu'Amy adore. Sa première nourriture solide fût des fruits comme des poires et des bananes ou des avocats. Elle aimait aussi le pudding au riz de Plamil et les yaourts au soja lorsqu'elle avait 6 mois. Les fruits sont toujours une des nourritures préférées d'Amy ainsi que les graines de tournesol et les gâteaux au riz.

Exemple de repas quotidien :

Petit déjeuner : fruits et yaourt au soja ou lait de soja concentré Plamil. Toast au blé complet et à la margarine.

Repas de midi : galettes d'avoine, gâteaux au riz et fromage végétal de Plamil ou pâte végétale. Pommes, fruits secs et barres de céréales.

Dîner : pommes de terre cuites au four avec des haricots et du maïs. Salade avec des graines. Pudding au riz de Plamil ou mixture de soja avec des fruits frais en purée.

Goûter : fruits, légumes crus, graines, barres de céréales.

Boissons : à part des boissons à base de soja, Amy ne boit que de l'eau.

Amy est pleine de vie et adore être dehors. Elle dépense son énergie infatigablement à jouer dans le parc, à nager, à faire du roller et des activités en groupe. Elle adore Muffin, notre chien végétalien. Je n'ai jamais eu de problèmes à élever Amy d'une façon végétalienne. C'est une joyeuse petite fille et j'ai trouvé que l'expérience d'éduquer un enfant végétalien est très gratifiante.

FAMILLE VEGETALIENNE SUR PLUSIEURS GENERATIONS : l'exemple de la famille PHOENIX (USA)

(extrait du livre " pregnancy, children, and the vegan diet " publié aux USA en 1988)

John et Arlyn PHOENIX ont élevé leurs 5 enfants d'une façon végétalienne pour de nombreuses raisons d'éthique et de compassion. Comme le dit Arlyn " Nous sommes végétaliens parce que nous ne croyons pas en l'oppression des animaux. Nous croyons en la gentillesse, l'honnêteté et la vérité. C'est pour cette raison que nos enfants qui ont fait carrière dans le show business, n'ont jamais fait de publicité pour des sodas ou pour de mauvaises nourritures. Nous ne pouvons pas compromettre notre esprit ".

Les enfants PHOENIX, River, Rainbow, Leaf, Liberty et Summer, tous en bonne santé et actifs, âgés respectivement de dix-sept à dix ans (au moment de l'impression du livre), font une carrière à Hollywood dans des films et des spectacles. Le succès de leurs histoires a été mis en lumière dans de nombreux magazines (" Life ", " People ", " Vegetarian Times ", " Seventeen ", " USA Today "), et de nombreux programmes télévisés. La famille PHOENIX désire la non-violence dans son alimentation et son mode de vie. L'exemple qu'elle donne leur procure une reconnaissance spéciale sur les plateaux de cinéma où les enfants travaillent.

Les avantages d'une alimentation végétalienne pour la santé sont bien illustrés par la famille PHOENIX : ils ne prennent pas de médicaments, n'ont pas d'allergie ou de maladies sérieuses, n'ont jamais été hospitalisés, ne prennent pas de suppléments en vitamines, et n'ont pas besoin d'un suivi médical particulier.

John et Arly donnent cet exemple aux parents : " Elever ses enfants en tant que végétaliens est une grande réjouissance pour toute la famille. Promouvoir un style de vie avec le moins de cruauté et le plus de gentillesse possible est un magnifique but dans l'existence, et les enfants l'acceptent comme étant naturel, comme il l'est vraiment. Le respect qu'ils ressentent dans leur cœur pour chaque créature vivante est une étape très importante vers une conscience plus grande. La jouissance d'une bonne santé est " la cerise sur le gâteau ". Nous avons fondé cette morale comme un engagement à encourager les enfants à rester végétaliens en grandissant, c'est une affaire de cœur envers les animaux qui les motive le plus, comme les enfants peuvent l'expliquer, plus que des motifs pour une bonne santé, qui n'est pas une priorité pour les jeunes.

Quelques idées pour une " première nourriture " après l'allaitement : jus frais d'un fruit juteux et doux, bien filtrer et diluer avec de l'eau. Puis, broyer des bananes et des fruits doux.

Les meilleurs aliments à toujours avoir à disposition pour les enfants : fruits, fruits glacés pour sorbets végétaliens, noix (y compris noisettes, amandes, etc.), et fruits secs.

Pour les adolescents : tofu, fruits glacés pour desserts, noix de caroube grillées, noix, et fruits secs.

Pour nourrir les enfants en voyageant : " les enfants PHOENIX ont été " sur la route " toute leur vie – avec des avocats, du tahini, du beurre de cacahouète, tofu, gâteaux végétaliens aux riz, fruits frais, et des préparations végétaliennes. "

John et Arlyn signalent que leurs enfants ont rencontré quelques résistances parmi les jeunes de leur âge, mais, " les enfants étaient toujours fiers de défendre les droits des animaux, et ont ainsi influencé beaucoup de leurs amis à consommer une alimentation sans produits d'origine animale. "

Les enfants PHOENIX ont tous participé à des séries télévisées et des films majeurs au cinéma. River PHOENIX apparaît dans " Stand By Me ", " Mosquito Coast " avec Harrison Ford, " Little Nikita ", avec Sidney Poitier, et " Running On Empty " ; Leaf PHOENIX dans " Space Camp ", et dans " Russkies ", avec sa sœur, Summer ; Rainbow PHOENIX dans " Mid to Order ", avec l'actrice végétarienne Ally Sheedy.

L'AGRICULTURE VEGETALIENNE

UNE FERME VEGETARIENNE EN FRANCE

(article extrait de Campagnes Solidaires, juillet-aout 1992, sous le titre " sélection à la ferme ")

A la ferme Potier, la nature semble en paix, respectée, comprise. Mais, fausse note dans ce tableau harmonieux, là tout près, fume la centrale de Golfech. " On a beaucoup lutté pour empêcher ça ", raconte madame Potier. Son mari était président du comité anti-nucléaire de Golfech. Mais aujourd'hui la centrale est là, incontournable au-dessus de la ligne d'amandiers.

Et pourtant, la victoire d'Alphonse Potier est manifeste. Dans les beaux épis de son blé. La victoire patiente d'un humain qui a su transformer sa foi en la nature en une véritable démonstration scientifique. Faisant mentir les pronostics pessimistes de ses voisins, voilà maintenant vingt-deux ans qu'il produit fruits et céréales à Goudourville, Tarn-et-Garonne.

D'une manière toute personnelle, mais qui peut donner à penser à chaque cultivateur. Car cultivateur il l'est, exclusivement. Pas la moindre trace d'élevage sur son exploitation. Un choix qui a conditionné à la base les méthodes de travail de ce végétarien et agriculteur bio de longue date.

Sans bétail, pas de fumier. Or, A. Potier souhaitant pratiquer " une agriculture autonome au maximum " refuse l'idée d'acheter des fertilisants, même biologiques.

Seule solution, la paille et donc un blé haut qui en fournisse en grande quantité.

Il pratique aussi la jachère tournante et se souvient à ce propos des premières fois où il a laissé la luzerne sur place, " au grand désarroi de mes voisins. Ils étaient fous ! Pendant plusieurs jours, certains ne me disaient pas bonjour. "

Aujourd'hui, il produit sans irrigation ni aucun fertilisant 40 à 50 quintaux de blé à l'hectare dans une région où la moyenne est de 60 quintaux. Grâce à un travail patient et passionné de sélection.

Première étape dans cette aventure génétique, en 1974 un salon d'agriculture biologique à Grenoble. " Il y avait, raconte A. Potier, un bouquet de blé sec avec de très beaux épis. J'ai réussi à retrouver le producteur. Il s'agissait d'un blé Pechvèque. En me le donnant, il m'a dit : attention, il n'est pas pur, il y a d'autres variétés mélangées.

Le Pechvèque n'était pas, à l'expérience, adapté à ma terre, il s'échaudait. Mais au milieu se trouvaient effectivement des épis d'autres variétés. J'en ai reconnu une que j'avais cultivé en 1960 : le Talisman. Elle était alors distribuée par Lemaire qui, déjà à cette époque, la présentait comme un blé ancien. "

C'est à partir de ces premiers épis qu'A. Potier va faire un travail de sélection. Pour cela, il tire son savoir d'un ouvrage qu'il a trouvé sur les rayons du bibliobus qui passe dans le village. Livre introuvable dont il recopie patiemment l'essentiel dans un gros cahier : Ce que tout agriculteur doit savoir. Le livre du cultivateur, par l'Évêque et Perrault aux éditions Flammarion.

" J'ai choisi un épi Talisman et, à partir des indications du livre, j'ai fait une lignée. "

La première année, il choisit une plante et sur celle-ci le plus bel épi dont il sème les grains du centre. La seconde année, il ressème la totalité de cette première production, etc.. La cinquième année, toute sa récolte de blé (

5 hectares

) est issue de ce premier épi. Cinq hectares d'un beau blé, productif, haut comme un seigle et fournissant donc beaucoup de paille pour nourrir la terre. Il est légèrement plus tardif (une dizaine de jours) sans que cela pose problème " parce qu'il est résistant à l'échaudage ". " Il commence doucement. En avril, il semble avoir un mois de retard qu'il rattrape vite lorsque arrive la chaleur. "

Comble d'ironie, à cette période il devient " bleu " comme un blé qui aurait reçu de l'azote ! Il est peu gourmand en eau et même l'an dernier, malgré la forte sécheresse, il a bien poussé. A. Potier a refusé de participer au programme d'irrigation sur son secteur. " Pour moi-même, j'aurai pu. Mais parce que je me sens solidaire de l'agriculture et du rural, j'ai refusé. L'avenir est trop incertain pour se lancer dans des investissements toujours plus lourds pour les agriculteurs, qui les obligeraient à encore augmenter leurs rendements. "

La suite lui a donné raison puisque, bloqués par des difficultés de commercialisation des productions mises en route grâce à l'irrigation (tomates de conserve), ces paysans ont manifesté devant

la Préfecture

pour ne pas avoir à payer l'irrigation.

Dans ces conditions de culture – sans eau ni fertilisant – le " Talisman-Potier " a un excellent rendement, comparé à d'autres variétés placées dans ces mêmes conditions.

Deux preuves de cette différence :

Du blé " Capitol " semé dans la même terre n'a produit que 20 quintaux à l'hectare. " Peut-être, précise A. Potier, qu'il donnerait plus aujourd'hui parce que le sol est meilleur. Je suis persuadé que le taux d'humus a augmenté. Le blé a de plus en plus tendance à verser, c'est signe d'une terre fertile. "

La seconde vérification, il l'a faite en empruntant plusieurs variétés de blé à un champ expérimental. " J'ai semé une dizaine de mètres de chaque variété. Mon blé était beau, les autres à côté étaient minables. Sans fertilisant, leurs résultats sont très mauvais. J'avais donc sélectionné un blé bien adapté à ma terre et à ma façon de travailler. "

L'exploitation d'Alphonse Potier a

25 hectares

de Surface Agricole Utile (dont 5 en location).

Cinq hectares de blé, autant d'orge, avoine ou tournesol. De la luzerne de semence. Des fraises et des cerises. Deux hectares de noisetiers, un hectare de noyers (bois et fruits) et

1,3 hectares

d'amandiers. Le tout en agriculture biologique (mention FESA), ce qui permet de retirer un meilleur prix des produits. Le revenu dégagé se situe entre 70 000 et 80

000F

par an (valeur 92), avec un emprunt finissant de 10

000F

d'annuité, fait pour l'achat de la propriété.

Amandes, noisettes, noix, sont commercialisées en vente directe et leurs acheteurs demandent souvent de " vraies " pommes. A. Potier est donc en train de rechercher une variété de pommier qui, elle aussi, corresponde " à sa façon de travailler " : qui ne nécessite pas d'échelle pour le ramassage, mais à racines profondes et qu'il plantera à bonne distance. " Je vais pratiquer un double greffage, le premier sur un porte-greffe à racines puissantes, le second sur un porte-greffe à faible végétation. "

Les prochaines plantations de cerisiers aussi, il compte bien les faire avec un produit de la sélection maison qui ne nécessite pas d'échelle pour la cueillette.

Il travaille d'autre part sur les pruniers : " l'INRA greffe des amandiers sur des pruniers. La prune est connue pour résister au sec, mais pas autant que l'amandier. Je vais donc faire l'inverse pour faire bénéficier les prunes de cette qualité de l'amande. "

La fertilisation des sols en agriculture végétalienne

La fumure organique à l'engrais vert ou avec de l'humus constitue une excellente méthode pour obtenir des légumes de bonne qualité.

L'engrais vert s'obtient à partir de plantes cultivées dans le seul but d'enrichir la terre. Pour cela, on choisit par exemple le trèfle incarnat, la luzerne, la vesce, ou la moutarde.

L'humus est une épaisse couche de substances végétales en décomposition qui recouvre le sol. Son rôle consiste à nourrir la vie du sol tout en protégeant celui-ci des rigueurs climatiques telles que les sécheresses ou les violentes précipitations atmosphériques.

Outre l'engrais vert, l'humus, et bien sûr le simple compost de produits végétaux, on a également la poudre de roche et le fumier de déjections humaines comme sources de matières nutritives. Ce dernier peut apporter beaucoup, surtout par sa partie liquide : l'urine. S'il est bien composté, le fumier de déjections humaines (végétaliens) ne représente qu'un très faible risque pour la santé publique et est nettement moins dangereux que l'utilisation à grande échelle de toutes sortes de fumiers et purins provenant des animaux d'élevage. Les déchets de digestion humains, contiennent d'importantes matières nutritives pour les plantes. Pour le maintien de l'équilibre de la chaîne alimentaire, il est nécessaire de restituer au sol, les éléments utilisés pour les cultures. Peut-être certains ont-ils des appréhensions de savoir que du compost de déjections humaines est utilisé pour fertiliser les sols, mais il convient de constater que des humains paient plus cher une alimentation " biologique " fertilisée avec des déjections d'animaux non-humains. Où est la différence fondamentale ? Actuellement, d'ailleurs, des boues de stations d'épuration sont déjà utilisées dans l'agriculture intensive. Hélas, ces boues contiennent d'autres produits que des déjections d'humains comme des métaux lourds et ceci est un problème.

L'agriculture vegan peut très bien utiliser des engrais azotés de synthèse dans le cas où ils ne contiennent pas de produits d'origine animale, de même que toutes préparations ne contenant pas de produits d'animaux, non-testées sur les animaux et n'entraînant pas de mort d'animaux. Seuls des insecticides pouvant tuer des insectes sont parfois utilisés en agriculture intensive (les herbicides tuent les herbes et les fongicides préviennent les maladies ainsi que le développement de champignons microscopiques). Ils pourraient être remplacés par des répulsifs par exemple. Des produits destinés à tuer des animaux ne sont généralement pas utilisés, si ce n'est pour protéger les récoltes stockées. Là aussi des répulsifs peuvent être utilisés, ainsi que des bâtiments en bon état, n'offrant aucun abri et possibilité d'entrer aux animaux.

Toutefois, le travail des sols et les récoltes mécanisées peuvent tuer des animaux et des insectes par accident. Des méthodes ne nécessitant pas de travail des sols (notamment, méthode de M. Fukuoka : enrobage des graines dans des boulettes de terre et succession de cultures particulières sur les champs) et des méthodes de récoltes plus attentives (manuelle) peuvent être imaginées. Il serait actuellement difficile de les développer. Le plus simple serait, peut-être, de consommer uniquement des produits d'arbres (fruits et noix) qui ne nécessitent pas de travail du sol, si ce n'est lors de la plantation. Dans ce sens l'alimentation frugivore peut trouver une justification.

Même s'il n'est pas interdit de réfléchir, il est clair qu'un mode de vie ne provocant aucune destruction de vie d'animaux ou d'insectes est un idéal, il faut bien le garder à l'esprit. Nous ne pouvons que tendre vers ce but du mieux que nous pouvons, en faisant avec les moyens disponibles actuels. Il existe dans tous les cas une grande marge entre n'avoir d'attention que pour sa propre personne, se moquer éperdument des animaux tués (aussi bien que de l'environnement) et faire son possible pour promouvoir un mode de vie le plus vegan possible. Ne rien faire d'autre que perpétuer la barbarie est une position facile à tenir pour tous les donneurs de leçon et autres suiveurs qui se complaisent par leur nombre.

Des exemples de fermes végétaliennes actuelles

Des fermes végétaliennes existent à travers le monde. Voici l'exemple de trois d'entre-elles :

- Au Danemark une entreprise d'environ

12 hectares

où sont cultivés légumes et céréales. Les substances nutritives sont apportées au sol par du compost végétal et les couches sont ensemencées avec de l'engrais vert. Le plus souvent, on utilise pour cela de la moutarde qu'on ne moissonne pas. Les matières organiques s'incorporent ainsi complètement au sol. En automne et au printemps, on récolte aussi des algues marines qu'on répand sur les champs.

- En Autriche, une petite exploitation d'environ

2,5 hectares

réunit la culture de légumes et de fruits oléagineux. Les matières nutritives sont apportées au sol sous forme d'humus, de compost végétal (entre autres d'ortie, de consoude et de broussailles provenant du verger), d'excréments humains compostés, et de plantes cultivées uniquement pour la fumure (épinards, féveroles). Il y a beaucoup de haies vives. Celles-ci contribuent à maintenir l'équilibre écologique (en favorisant la nidification des oiseaux, etc..) ; elles protégent la couche d'humus contre l'érosion par les intempéries et abritent les cultures contre les vents trop vigoureux, trop chauds ou trop froids.

- Aux USA existe une exploitation vegan d'environ

40 hectares

dont une grande partie boisée. Une surface de

0,4 hectare

est réservée au jardinage, où on cultive sur couches. Le verger ainsi qu'une parcelle cultivée de céréales occupent chacun un hectare. La fumure par engrais vert et la pratique de la mise en jachère jouent un rôle important pour la fertilisation.

Sur les 140 couches que compte le jardin potager, on en sème toujours 20 avec du trèfle incarnat laissé à la même place pendant deux ans, période durant laquelle aucune plante n'y est directement cultivée pour l'alimentation.

La rotation des cultures joue également un rôle important : des légumes sont cultivés sur une parcelle pendant la première année ; les céréales au cours de la deuxième, et des papilionacées durant la troisième (fève, par exemple). Associée à certaines bactéries, cette troisième catégorie de plantes apporte de l'azote au sol.

Ces trois exploitations ont toutes des résultats particulièrement positifs.

PRODUCTION D'ENERGIE A BASE DE VEGETAUX

L'énergie verte : non-polluante et renouvelable.

On reparle régulièrement de l'énergie à faire produire par les végétaux, utilisable aussi bien pour le chauffage que comme carburant. L'éthanol, essence sans plomb avec adjonction d'alcool végétal, (provenant essentiellement de la betterave) semblait abandonné pour cause de prix de revient prohibitif, mais l'Association française pour le développement de l'éthanol-carburant vient de le relancer en créant un comité de promotion avec des associations belge, allemande et néerlandaise.

En effet la commission européenne veut encourager les usages non-alimentaire des produits agricoles. Certes pour obtenir un carburant d'un prix de revient égal à celui du pétrole, il faudra subventionner, mais ces subventions ne coûteront pas plus cher que celles compensant la vente à bas prix des excédents européens de blé, d'orge, de maïs, de seigle.

Le carburant vert peut être produit sur certaines terres en friche et d'autres non rentables pour lesquelles les instances européennes demandent une mise en jachère. Il permet des économies de devises, augmente l'indépendance par rapport aux pays producteurs de pétrole, et ne pollue pas l'atmosphère.

Un ingénieur allemand a mis au point un moteur qui fonctionne aux huiles végétales issues du colza, tournesol, soja, palme, coton, ricin et bien d'autres puisque 2000 plantes seraient aptes à produire ces huiles dont la valeur énergétique est égale à celle du gazole, le moteur à huiles végétales s'apparentant à un diesel. Si l'on en croit les essais, ces carburants permettent aussi d'importantes économies de consommation. Faute de carburant végétal, le moteur accepte le gazole. En effet, si rouler à l'huile de colza paraît séduisant, il ne semble pas que l'agriculture européenne puisse fournir assez de végétaux pour remplacer la totalité du pétrole consommé annuellement (note : peut-être qu'avec une population végétalienne, des moteurs optimisés pour consommer le moins que possible, des limitations de vitesse plus strictes, des transports en communs plus accessibles, etc., cela ne serait pas si impossible !)

Mais l'enjeu dépasse nos frontières et le carburant végétal permettrait à des pays du tiers-monde, qui n'ont pas les devises indispensables à l'achat de pétrole, de développer leur industrie en produisant leur carburant vert. Une plante tropicale comme la purghère peut pousser dans des régions désertiques très chaudes et produire d'importantes quantités d'huile.

Il semble que les organisations internationales devraient prendre en main et faire avancer rapidement la production de carburant végétal et celle des moteurs leur convenant. En effet, on se préoccupe beaucoup des conséquences de l'industrialisation future et inéluctable dans un avenir plus ou moins proche de pays géants comme

la Chine

, l'Inde, le Brésil.

Les importants rejets supplémentaires de gaz carbonique en provenance des usines ou des automobiles accentueront la pollution, déjà inquiétante aujourd'hui, de l'atmosphère. Or, le carburant végétal ne produisant pas de gaz carbonique, n'accentue pas l'effet de serre responsable du réchauffement de l'atmosphère.

D'autre part, les gisements de pétrole ne sont pas inépuisables. Il faut déjà aller chercher l'or noir au fond des mers, à grande profondeur, ou dans des lieux difficiles d'accès comme l'Alaska. Tandis que le carburant végétal est une énergie renouvelable. L'éthanol a déjà trouvé son utilisation au Brésil où il représente 60% de la consommation de carburant. Aux Etats-Unis, on consomme 1,5% d'éthanol issu du maïs. Le gouvernement américain qui réduit ainsi ses excédents de maïs a dû prendre en charge 50% du prix de revient.

En France, on n'en est encore qu'aux balbutiements. L'INRA travaille sur la création de betteraves-alcool. Les constructeurs automobiles sur les moteurs.

La Régie Renault

a fait venir des moteurs à alcool du Brésil pour en équiper quelques voitures expérimentales. En Normandie, on va lancer sur les routes, six voitures fonctionnant à l'éthanol, et trois pompes seront installées pour les ravitailler.

On progresse donc lentement mais le jour où la commercialisation entrera vraiment en action, les voitures roulant à l'énergie verte pourraient se multiplier. Avec pour perspective l'adieu aux coûteux pots catalytiques qui vont nous être imposés.

Végétal ou non, nous sommes encore dans le domaine du carburant classique. Mais dans 20 ans, ou moins, le carburant pourrait être l'hydrogène. Et là encore, on aura recours aux plantes pour le produire.

Les plantes assimilent le carbone contenu dans le gaz carbonique de l'air et avec l'eau qu'elles contiennent, fabriquent des hydrates de carbone, indispensables à la vie, c'est ce qu'on appelle la photosynthèse.

En échange, elles rejettent dans l'air l'oxygène indispensable à la vie. Grâce à la photosynthèse, les chercheurs ont pu aussi obtenir de l'hydrogène.

Dans les plantes, les photons venus du soleil se heurtent aux molécules de chlorophylle et excitent leurs électrons.

L'énergie de ces derniers, casse les molécules d'eau en molécules d'oxygène et d'hydrogène. Certaines substances organiques présentent les mêmes propriétés. Ainsi les algues bleu vert renferment un enzyme appelé " hydrogénasse " qui leur permet de produire de l'hydrogène de façon continue.

Les recherches se poursuivent en laboratoire. Pour le moment, on récupère si faiblement cet hydrogène qu'on est loin de l'application industrielle.

Et les chercheurs ont toujours bon espoir d'arriver à extraire les produits catalyseurs de l'hydrogénase sans avoir besoin des algues.

Et l'on verra un jour d'étranges machines. Il suffira de les alimenter en végétaux pour obtenir, à la sortie, et cela simplement avec un peu de lumière solaire, cet hydrogène qui devrait être le carburant performant, écologique, et bon marché de l'avenir.

CHAPITRE 4 : Les associations végétariennes et végétaliennes (France et Royaume-Uni)

LES ASSOCIATIONS VEGETARIENNES ET VEGETALIENNES
(FRANCE ET ROYAUME UNI)

Les pays anglo-saxons comptent de nombreuses associations végétariennes et végétaliennes. Pour cette raison, dans la liste de contacts que nous donnons, vous trouverez beaucoup d'associations au Royaume-Uni.

En effet, le nombre de végétariens au Royaume-Uni serait, actuellement, de 3,5 millions et représenterait 1% de la population des USA. Le mouvement est également fort au Canada, en Allemagne, en Hollande, dans les pays scandinaves et en Australie. Ces végétariens s'opposent à l'oppression et à l'exploitation des animaux. Les associations telles

la Vegetarian Society

et

la Vegan Society

au Royaume-Uni ont de nombreux membres.

Faute d'être majoritaires, les végétariens dans ces pays sont au moins pris en compte. Leur vie quotidienne en est simplifiée. On ne s'étonne pas quand ils disent par exemple " je ne mange pas de viande pour ne pas tuer des animaux ". Au Royaume-Uni et aux USA, on trouve des rayons végétariens dans de nombreux supermarchés, et les grands fabricants alimentaires commencent à faire attention à ne pas perdre inutilement des clients, en veillant par exemple à ce qu'ils mettent dans leurs produits (comme les graisses animales qu'on trouve en France dans la plupart des potages de légumes en sachet), d'ailleurs la loi les obligent à indiquer clairement la composition de leur produit. Les Mc Donald's, et autres sociétés d'alimentation de masse, servent des repas végétariens. De nombreux produits de consommation courante comme le lait de soja contiennent de la vitamine B12 en additif, extrait de cultures microbiennes. On trouve des préparations toutes faites pour nourrir un chien sans viande, et on peut acheter directement un supplément pour un chat (alors qu'en France, il faut le commander). Egalement, pour ne pas perdre de clients, les grands partis politiques se mettent à parler des " droits de l'animal " dans leurs programmes. Et certains politiciens affichent même leur végétalisme.

Les végétariens au Royaume-Uni sont plus nombreux parmi les jeunes ; il y aurait 1,4 millions de personnes de moins de 16 ans au Royaume-Uni qui " sont végétariens ou qui évitent la viande ". Une campagne (" Choice ") a même été lancée pour que toutes les cantines scolaires donnent un choix d'au moins deux repas végétariens de qualité chaque jour ; The Vegetarian (le journal de

la Vegetarian Society

) estime que de 10% à 25% des élèves dans une cantine typique sont végétariens ou veulent l'être (parfois jusqu'à 50% dans certaines cantines). Les végétariens au Royaume-Uni se plaignent de la mauvaise qualité des repas qui leur sont servis et que seulement 84% des cantines leur en proposent ; alors qu'en France, il faut sans doute beaucoup chercher pour en trouver une qui en ait l'idée.

Il existe, bien sûr, des associations dans d'autres pays que le Royaume-Uni, mais outre que c'est là-bas que le mouvement est le plus développé actuellement, la langue étrangère la plus connue en France étant l'anglais, nous avons donc pensé que le plus intéressant était de donner des contacts d'associations anglo-saxonnes (ce sont aussi celles que nous connaissons le mieux).

Le nombre d'associations françaises est lui très réduit en comparaison. Nous pouvons, sur demande, vous communiquer d'autres contacts de structures plus petites existant en France.

Pour écrire, actuellement, aux associations au Royaume-Uni : écrire en anglais et mettre dans l'enveloppe un " Coupon Réponse International " que vous trouvez dans les Postes. Vous pouvez leur demander leurs catalogues, des informations sur leurs activités ou des questions précises, vous abonner à leurs revues.

Nous ne sommes pas forcément totalement d'accord avec les approches des associations dont nous donnons les contacts.

ALLIANCE VEGETARIENNE

Beauregard, 85240 Saint Hilaire des Loges, France.
Tél / fax : 05 49 06 03 87

Internet : http://www.ivu.org/avf
E-mail : avf@ivu.org

En janvier

1995 l

'association Alliance Végétarienne a été fondée, quelques années après la reprise d'un journal trimestriel portant le même nom, et qui avait été créé, lui, en 1985 par Irène Fuhrmann. Les personnes qui ont repris le journal et créé l'association sont Lionel et Marie Reisler, deux militants de longue date dans le milieu de l'écologie, qui avaient participé à un journal aujourd'hui disparu qui s'appelait " le pigeon voyageur ". Lionel Reisler est végétarien de naissance, et lui et sa compagne ont des enfants végétariens de naissance.

Le journal Alliance Végétarienne est l'organe officiel de l'association, et a pour sous-titre : " entre la terre, les animaux et les hommes ", voulant marquer par-là que le végétarisme n'est pas qu'un mode d'alimentation, mais constitue une nouvelle alliance entre toutes les formes du vivant. Il aborde l'actualité du végétarisme et aussi des articles de fond, un sympathique courrier des lecteurs, un forum, des rendez-vous, et des petites annonces (amitiés, entraide, accueil, échanges), des nouvelles de l'Europe et du monde végétarien, des rubriques (santé, 1/3 Monde, animaux), des rencontres et sorties y sont proposées pour échanger et faire connaissance. Ce côté convivial du journal permet de lutter contre l'isolement des personnes dont les idées ne sont pas très répandues, de promouvoir le végétarisme, d'aider les nouveaux, et de partager nos connaissances et nos expériences. Il est un lien indispensable pour les végétariens et les végétaliens. Il est imprimé sur papier recyclé.

Alliance Végétarienne est une association (de loi 1901) se réclamant ouvertement du végétarisme, sans parti pris de méthode ou d'école, ouverte à tous : végétaliens, végétariens ou sympathisants, adeptes de la vie saine et du mieux-être. Alliance Végétarienne est actuellement, en France, l'association d'information sur le végétarisme la plus importante, elle compte 650 adhérent(e)s. A son adresse sont disponibles beaucoup de livres, brochures qui abordent toutes les facettes du végétarisme : alimentation, cuisine, santé, vie quotidienne, écologie, droit des animaux, etc.. Tous ces articles sont regroupés sur un catalogue de vente par correspondance, disponible sur demande à leur adresse.

Le 2 octobre 1998, Alliance Végétarienne a relayé, pour la première fois en France,

la Journée Mondiale

du Végétarisme. L'association participe à diverses manifestations tout au long de l'année.

Vous trouverez ci-dessous deux articles rédigés par des membres d'Alliance Végétarienne pour vous donner un aperçu. Le premier est de Lionel et Marie Reisler. Le second d'André Méry, membre d'Alliance Végétarienne et de

la Vegetarian Society

à Londres, titulaire d'un doctorat scientifique de 3ième cycle, il est orienté dans les études statistiques appliquées à la médecine. Il a rédigé en 1998 le livre " les végétariens, raisons et sentiments " (320 pages), disponible sur le catalogue d'Alliance Végétarienne.

Le végétarisme, pourquoi pas ?

- Parlez-en à votre médecin !

En vérité comme nous allons le voir, les mobiles pour devenir végétarien sont nombreux, très diversifiés et dépendent de la sensibilité de chacun.

Les arguments d'ordre hygiénique ont motivé beaucoup de végétariens. Cuvier, le grand naturaliste disait : " l'anatomie comparée nous enseigne qu'en toute chose, l'humain ressemble aux animaux frugivores et en rien aux carnivores ".

En effet, la denture, l'estomac et l'intestin de l'humain sont très différents de ceux des carnivores. L'intestin en particulier ne mesure que quatre à cinq fois la longueur du corps chez ces derniers, contre dix à douze fois chez l'humain. Ce parcours est trop long pour la viande qui a ainsi le temps de libérer ses toxines qui sont absorbées par la muqueuse intestinale avant de passer dans le sang. Ces déchets toxiques (urate, acide lactique, corps gras saturés, albumine) et les purines de la viande sont très difficiles à éliminer par le foie et les reins. Ce surcroît de travail fatigue et encrasse à la longue ces organes. Il est facile d'objecter à ces arguments que des milliers de gens mangent de la viande ne semblent ressentir aucun dommage ! L'humain est capable de s'adapter mais à quel prix ? L'addition est plus ou moins lourde selon le potentiel vital et l'état des organes de chacun.

Et les protéines, alors ? La question clé est posée, celle qui angoisse les postulants au végétarisme.

Il faudrait en terminer une bonne fois avec le préjugé tenace qui tend à confondre protéines et viande. Le règne végétal est tout aussi capable d'apporter, en qualité et en quantité, les protéines et acides aminés nécessaires à notre organisme. Du point de vue nutritionnel peu importe la source de la protéine, végétale ou animale, seule compte l'efficacité.

Il faut noter qu'en moyenne, les consommateurs de viande absorbent le double de la ration protéinique recommandée ! Excès préjudiciables à la santé qui entraîne de nombreuses maladies : arthritisme, maladies cardio-vasculaires…

A noter que la diététique officielle condamne l'excès de consommation de viande.

- Souffrance animale

Les arguments d'ordre moral procurent à beaucoup de végétariens des raisons d'être végétarien.

" Nous ne devons jamais considérer un être vivant comme un moyen de satisfaire nos désirs " disait Kant.

Comment accepter que la naissance, la vie et la mort d'un animal ne trouvent de justification que dans le plaisir de la table, pour flatter notre palais ?

Les éleveurs industriels considèrent les animaux comme de la marchandise, se révélant imperméables à la souffrance animale. Pourtant, peut-on rester insensible devant des veaux attachés à vie dans l'obscurité, dans des boxes exigus, où il leur est impossible de se retourner et de se coucher, d'où ils ne sortiront que pour être menés à l'abattoir ?

Les exemples ne manquent pas, tous plus révoltants les uns que les autres : batteries de poules pondeuses, élevages de porcs, gavage des oies et canards… L'élevage industriel ne se pratique pas au pré ! Aviez-vous remarqué que dans nos campagnes les prairies disparaissent au profit des champs et que les animaux en liberté s'y faisaient de plus en plus rares ?

La triste existence des animaux de consommation se termine à l'abattoir, une mort pas toujours aussi " propre " qu'on voudrait nous le faire croire ! Pourtant le meurtre et la souffrance animale inspirent à la plupart d'entre nous une profonde répulsion. Et il est évident que si les gens étaient obligés de tuer eux-mêmes les animaux dont ils se nourrissent, beaucoup ne consentiraient plus à manger de viande.

La pratique du meurtre alimentaire entraîne la brutalité dans les mœurs, alors que le respect de la vie animale est probablement un des tremplins vers une conscience plus grande. Ceux qui restent insensibles devant la souffrance animale seront-ils touchés par la misère humaine ?

- Solidarité avec le Tiers Monde

La solidarité envers les peuples du tiers monde constitue un aspect déterminant pour beaucoup de végétariens.

En effet, la production de viande gaspille les céréales. Un animal qui consomme sept calories végétales (céréales) n'en restitue qu'une seule sous forme animale (viande). Chacun peut mesurer le gâchis engendré par ce type de consommation indirecte des céréales.

Il faut bien avoir à l'esprit que plus du tiers des céréales produites dans le monde sert à nourrir le bétail des pays riches et que les pays du tiers monde fournissent de plus en plus de calories et de protéines pour l'alimentation animale (manioc, soja, arachides… ). C'est très paradoxal quand on pense que la faim sévit dans ces régions !

A titre d'exemple, au plus fort de la sécheresse, le Sahel a exporté plus de protéines qu'il n'en a reçu au titre de l'aide alimentaire !

Changer notre manière de produire et de consommer les protéines est un acte solidaire vis à vis des peuples les plus démunis ! Voilà de bonnes raisons d'être végétarien !

Le végétarisme dans le développement personnel est-il nécessaire ou superflu ?

Combien d'entre nous, végétariens, n'ont-ils pas entendu de la part de personnes en recherche de spiritualité cet argument, présenté comme irréfutable : "  Mais enfin, pour la transformation de l'humain, c'est quand même le changement spirituel qui compte, pas le changement alimentaire ! ".

Et voilà le grand argument de tous les mouvements qui prétendent au développement de l'individu, dans la sphère moralo-spirituelle, mais qui ne font pas du végétarisme une condition essentielle de ce développement. Ainsi, ce qui compterait, ce serait la transformation intérieure, l'ouverture de conscience, l'acquisition de vertus, l'élévation spirituelle, etc. ; et quant au fait que les animaux finissent ou non dans notre casserole, quelle importance ? Mais… permettez une question irrespectueuse envers tous les maîtres à penser et autres guides spirituels pour qui le sort fait aux animaux n'est qu'une question subalterne : à quoi sert donc le développement spirituel s'il n'est pas capable de donner à l'individu le sens du respect de la vie ? Et à quoi sert donc de prétendre au respect de la vie si l'on ne s'efforce pas de respecter tout ce qui existe ?

Le seul véritable respect de la vie consiste à ne pas la supprimer ! Et ce qui est vrai pour le non-humain est bien sûr aussi vrai pour l'humain ; ne croyez pas que le végétarisme ne s'intéresse qu'à l'animal, au détriment des humains : à travers le droit de l'animal à vivre sa vie pour lui-même et non pas pour les besoins artificiels de l'espèce humaine, c'est le droit des humains à vivre libres et heureux qui est en jeu ; car lorsqu'on prend conscience que l'animal n'est pas sur terre pour servir d'esclave à nos désirs mais pour se développer librement dans les seules contraintes de sa propre vie, on prend aussi conscience du droit de l'humain à la liberté et au bonheur, dans l'épanouissement de toutes ses facultés ; et l'épanouissement de l'humain n'est-il pas le but ultime du développement spirituel de chacun ? Mais ce serait une erreur de croire que l'épanouissement d'une partie du courant de la vie qui s'exprime sur

la Terre

, en des formes si diverses, puisse se construire sur la contrainte, la souffrance et la mort d'une autre partie, et que l'on puisse transformer durablement le monde des humains sans leur faire abandonner leurs cruautés envers le monde animal. Ecoutons Jacques Demarquette, qui fut président de l'Association Végétarienne de France, aujourd'hui disparue : " Donc, pour réformer la société, il faut d'abord lui préparer un matériel meilleur en réformant l'humain, et pour réformer l'humain, il faut réformer sa vie quotidienne et ses mœurs. Le premier pas dans cette réforme doit être une révision complète de notre attitude envers tous les êtres sensibles, en particulier envers les animaux. Il n'est pas possible de se montrer dur et brutal envers eux et d'être ensuite bienveillant avec les humains. Nous devons comprendre que leur existence trouve une fin en elle-même et que c'est d'un égoïsme présomptueux de croire que le fait que nous avons la force de les asservir et de les tuer, prouve que la nature les a créé pour nous ".

C'est ainsi : s'il est vrai de dire que pour transformer le monde, il faut d'abord se transformer soi-même, il nous paraît faux de prétendre que le végétarisme n'est qu'un aspect secondaire de cette transformation de soi. Car aucun acte n'est anodin, dans la mesure où il est accompli en pleine conscience, et surtout pas celui de refuser des morts inutiles. Refuser définitivement l'alimentation carnée, en le décidant consciemment, et non pas de temps en temps parce qu'on aurait un peu trop mangé pendant les fêtes et qu'un peu de diète ne ferait pas de mal…, mais parce qu'on a envie de poser un acte symbolique et d'aller jusqu'au bout de sa décision, ce simple fait conduira, de réflexion en réflexion, à une transformation de soi. La preuve en est que peu de personnes deviennent strictement végétaliennes d'emblée ; par contre, la plupart des végétariens finissent un jour ou l'autre par s'efforcer d'éviter tout produit ou même sous-produit animal, alors qu'au départ, leur démarche se bornait à refuser la seule catégorie des viandes. C'est ainsi : le végétarisme ouvre l'esprit et clarifie la conscience et la rend plus sensible à toute souffrance et plus apte à la compassion.

En réalité, le seul fait de passer au végétarisme, de façon volontaire et consciente, est déjà en soi un facteur de progrès spirituel, et d'ailleurs l'un des plus simples à mettre en œuvre, sans technique longue ou complexe ni enseignement rébarbatif. Mais le fait de ne pas le faire, au lieu de n'être qu'un événement anodin sur son chemin personnel, est en réalité un handicap. Car nous affirmons qu'on ne peut, de façon profonde et définitive, ouvrir son esprit à la vie, si l'on continue à se polluer le mental en propageant la mort, même indirectement ; et c'est ce que l'ont fait en continuant une alimentation carnée. Le seul fait de devenir végétarien n'agit pas comme par miracle, c'est évident ; cela n'est pas suffisant pour devenir meilleur et ouvrir sa conscience à des niveaux supérieurs de réalité ; mais c'est une nécessité dont il vaut mieux tenir compte le plus tôt possible, si l'on veut réellement faire un travail personnel profitable et durable. Sinon, toute démarche de développement personnel ne dissimule en fait qu'une façon de plus de renforcer son ego. Telle ou telle école, tel ou tel maître, telle ou telle technique, ne doivent pas servir à acquérir des potentialités de nature égoïste, mais devraient toutes servir à faire ressentir en toutes choses le grand courant de la vie, et surtout, à le respecter. Et la vie n'est pas donnée à l'un plus qu'à l'autre ; les humains ne sont pas plus vivants que les non-humains… Celui qui pense que la mort d'un animal est sans importance par rapport à la mort d'un humain se trompe sur le sens de la mort et de la vie : toute vie ne cherche qu'à s'épanouir, et bien que la mort soit incontournable, toute mort inutilement donnée est donc une entrave au courant de la vie. Qui sommes-nous donc pour nous arroger le droit de mettre des obstacles où bon nous semble à ce qui nous dépasse ? C'est pourquoi, suivre des enseignements qui prétendent développer le niveau de conscience et d'humanité, tout en se permettant de répandre la mort à foison dans le monde animal, pour la raison que l'alimentation de l'esprit primerait sur l'alimentation du corps, nous paraît être une dangereuse erreur. Il n'y a pas de progrès véritable de l'esprit si ce qui lui permet d'exister, à savoir, tout bêtement, l'alimentation du corps, l'enchaîne aux boulets du meurtre inutile d'un nombre incalculable d'animaux innocents ; il ne peut y avoir dans ce cas qu'une illusion de progrès, un mouvement de temps en temps en avant, mais toujours prêt à repartir en arrière dans le sens des vieux démons de l'humain, l'orgueil, la domination, et l'intolérance. Et cela tant que la vie, mais toute la vie, pas une partie seulement, mais le monde vivant dans sa totalité, ne fera pas l'objet d'un respect total qui passe, que cela plaise ou non, par le végétarisme : " Si vous voulez le triomphe du bonheur et de la paix, préparez-le, organisez-le, et commencez par le commencement, en en implantant les racines dans votre vie quotidienne, en cessant de faire verser le sang ".

On a dit que science sans conscience n'était que ruine de l'âme. Nous pensons qu'être conscient de l'humain sans être conscient de l'animal n'est que ruine de l'esprit. Le végétarisme n'est pas une aimable superfluité dans le domaine de la spiritualité : il en est le compagnon incontournable, et c'est avec lui que l'humain ira de l'avant dans la joie, ou sans lui qu'il traînera les pieds pour avancer dans la souffrance. Avons-nous suffisamment répondu à la question initiale ?

LES CAHIERS ANTISPECISTES

20 rue d'Aguesseau, 69007 Lyon, France.
Tél : 04 78 69 90 71

Internet : http://www.multimania.com/antispe
E-mail : antispe@multimania.com

Ils ont débuté leur action en

1988. A

cette époque, ils étaient cinq, tous proches des milieux libertaires, qui ont commencé à comprendre l'absurdité de l'attitude habituelle des humains envers les autres animaux. Il en est sorti une brochure, " Nous ne mangeons pas de viande pour ne pas tuer d'animaux ". La position défendue était alors simplement celle d'un végétarisme radical ; puisque les animaux veulent vivre, et qu'il n'est pas nécessaire pour nous de les tuer pour manger, nous ne devons pas les tuer.

La brochure s'est bien diffusée dans les circuits anarchistes-alternatifs ; d'un autre côté, ils ont cherché à avoir des contacts avec les organisations existantes de " défense animale ", croyant naïvement qu'ils y trouveraient un appui. Ils ont constaté le contraire que premièrement ces organisations étaient très peu intéressées par le végétarisme, voire y étaient hostiles ; deuxièmement qu'elles étaient souvent de droite, voire d'extrême droite, et par ailleurs structurées par une pensée mystique, anti-scientifique, religieuse, écologiste, naturaliste.

Ils ne savaient à cette époque que très peu de choses du mouvement de libération animale hors de France, et encore moins de ses bases théoriques. Ils ont cependant fini par tomber sur le livre de Peter Singer, " la libération animale ", publié en anglais en 1975 et qui n'existait pas encore en français.

Le premier chapitre de ce livre, " tous les animaux sont égaux ", clarifiait et radicalisait, par un raisonnement philosophique simple et difficilement contestable, les idées qu'ils avaient déjà. Ils ont commencé à parler et à penser en termes d'égalité animale, d'antispécisme, et à oser énoncer et défendre l'idée que la discrimination contre les non-humains procède de la même structure d'oppression que les discriminations arbitraires faites au sein de l'espèce humaine.

Par Singer, ils ont eu le contact de Paola Cavalieri, militante italienne. Le rapport avec Paola et son groupe milanais a amplifié chez eux la conscience du caractère politique de la lutte antispéciste. Trois d'entre eux se sont lancés, en 1991, dans la publication d'une revue sur ce thème, " Les cahiers antispécistes ".

Au fil de la publication de 1991 à 1999, de dix-sept numéros, ils ont progressivement compris de façon de plus en plus nette des éléments suivants :

- loin de constituer un " sous-problème ", la question animale représente, outre celle du sort d'un nombre d'individus bien supérieur à la population humaine, un point structurant central de tous les discours de domination : malgré les pétitions de principe, un groupe dominant se ressent toujours, et s'arrange toujours pour paraître, " plus humain " que les groupes opprimés. Les Cahiers, par exemple, ont en particulier commencé à creuser la parenté entre les schémas spécistes et sexistes.

- un élément clé de l'oppression animale est le fait que tous les non-humains sont classés, dans l'idéologie dominante, sous la rubrique " nature ", opposée à la catégorie " humanité " ; cette structuration nature / culture se retrouve à la racine de nombreuses oppressions humaines, à commencer par le racisme et le sexisme. Une des tâches centrales de l'antispécisme est de refuser que la question animale soit confondue, de quelque manière que ce soit, avec l'écologie.

- la vision du monde sur lequel se bâtit le spécisme est essentiellement religieuse ; une authentique pensée laïque reste à construire, et ne pourra qu'être opposée à toutes les discriminations arbitraires, dont le spécisme. Il est nécessaire en particulier de construire et d'affirmer une éthique laïque.

Ces développements, qui commencent à être connu en France au moins au sein de la gauche radicale, pourront représenter, à leur avis, un apport original et fertile d'un coté pour le mouvement de libération animal, et de l'autre pour les mouvements progressistes en général. Il faut, cependant, noter que ce qui a freiné la progression des idées antispécistes au sein de la gauche est bien moins l'existence d'opposition structurée que le refus systématique du débat de la part des personnes que ces idées dérangent.

Il était noté dans leur n°17, qu'ils essaieraient dans le futur de ne pas s'en tenir à une stricte orthodoxie antispéciste dans leur approche, même s'ils pensent utile qu'au moins une brochure théorique existe en France sur ce sujet-là. Quand on a conscience de la complexité des situations de ce monde, cette évolution vers moins de théorisation doctrinaire semble plus adaptée à un développement moins totalitaire de ces idées. La théorie est toujours belle, reste à voir ce qu'on en fait, à quelle concrétisation elle aboutit. Les exemples de grandes théories qui voulaient tout révolutionner et qui ont mené à des systèmes pas forcément meilleurs que ceux qu'ils prétendaient dépasser, sont légions dans l'histoire humaine. Il est aussi bon de voir si ceux qui se font l'écho de théories arrivent à les appliquer à eux-mêmes ou non, car énoncer des idées est toujours très facile. De plus, les notions de souffrance et de libre arbitre ne sont pas aussi évidentes qu'ils semblent le présenter : la souffrance est une sensation subjective, on ne peut se fier qu'à ce que dit celui qui la ressent (les recherches scientifiques sur la souffrance en sont seulement au tout début) ; et le " libre arbitre " est très influencé par l'histoire et le milieu de chacun. On peut objecter que n'appuyer son raisonnement que sur une notion de souffrance / plaisir est assez dangereux vu la difficulté à déterminer clairement ce qui peut provoquer ces sensations et à les mesurer scientifiquement (il n'est pas question ici de la tuerie des animaux où la souffrance est évidente, mais d'autres problèmes que certains antispécistes essaient de lier à la boucherie des animaux, comme l'euthanasie). Vouloir tout révolutionner, faire " table rase du passé " n'est pas une approche très scientifique non plus. Il n'en reste pas moins que l'attitude des humains face aux animaux est clairement oppressive et que les animaux éprouvent, de la même façon que les humains, de la souffrance. Ceci est prouvé scientifiquement.

Ci-dessous un article écrit par Yves Bonnardel, un des créateurs des Cahiers Antispécistes.

Un mouvement politique d'un genre nouveau : l'égalité animale

L'antispécisme est la lutte contre la discrimination qui est effectuée à l'encontre des intérêts des individus lorsqu'ils ne font pas partie de l'espèce dominante (la nôtre) : c'est donc une lutte pour que leurs intérêts soient pris en compte de façon équivalente aux nôtres.

C'est une lutte politique :

- Parce que son but est politique : transformer la société, changer le monde. Il s'agit de changer radicalement les rapports sociaux (car les rapports des humains aux animaux sont bel et bien sociaux, et non " naturels "). Et même si cette lutte devait et pouvait se développer de façon isolée, son succès auprès de la population aurait des répercussions sur la vie sociale (idéologique, politique, culturelle, matérielle… ) dans son ensemble.

- Parce que ses moyens sont politiques : la libération animale ne prône pas la " miséricorde et la pitié " pour les animaux, mais la justice et l'égalité, et elle analyse donc les relations entre les humains et les autres animaux en termes de rapports sociaux, et tout particulièrement en termes politiques de domination, d'exploitation et d'oppression. De plus, elle ne sépare pas entre " le problème animal " et " les problèmes humains ", ni à un niveau éthique (une même éthique pour tous), ni politique (les analyses des processus de domination, par exemple, ont de nombreux points communs).

C'est une lutte qui s'inspire jusque dans son nom (libération animale) des luttes anti-esclavagistes du siècle dernier, des luttes des Noirs américains contre les discriminations racistes, et des luttes féministes, et qui se considère comme étant le développement au-delà de notre espèce d'un lent processus historique qui a vu des catégories de plus en plus étendues accéder, au moins formellement, à la sphère de l'égalité. Dans ce sens, la libération animale se trouve bien dans la continuité historique de ces autres luttes, qui toutes ont eu également à secouer des préjugés séculaires et à lutter contre des " évidences " bien installées.

Une grosse différence semble pourtant bien être que la libération animale ne peut dès le départ qu'être un mouvement des dominants eux-mêmes contre la domination, alors que la plupart des mouvements dont j'ai parlé ont été et restent des mouvements de dominés… Cela n'en fait pas pour autant un cas unique : notamment, la lutte anti-esclavagiste aux USA, qui a joué un grand rôle dans le déclenchement de la guerre de Sécession, a plus été le fait des anti-esclavagistes blancs du Nord que des esclaves du Sud eux-mêmes.

Le fait que ce sont les dominants eux-mêmes qui dans ce cas remettent en cause la domination pose divers problèmes pratiques : pour remettre en cause les évidences liées à la domination (l'idéologie, notamment… ), les dominés ont dû mobiliser toutes leurs ressources intellectuelles, mettre en commun leurs expériences, etc., pour en tirer un angle d'attaque particulier, et ont dû mobiliser toute leur énergie dans la lutte ; il n'est pas évident que les humains qui, spécistes ou non, bénéficient d'une position de dominants, arrivent à investir suffisamment d'énergie et de remise en cause dans une lutte qui ne leur est pas vitale comme elle l'est aux animaux non-humains. De plus, il leur faut ainsi parler, ressentir et communiquer pour les autres (pour les animaux dominés), et il y a toujours le risque de mêler ses propres intérêts, qui peuvent être divergents, dans un discours qui se fait en leur nom. Ce sont là des problèmes qui sont importants, qu'il faut garder à l'esprit, mais qui, plutôt que faire renoncer, doivent amener à un surcroît d'attention et d'esprit critique.

Je disais que la libération animale se situe dans la continuité des autres luttes de libération ; mais ces autres luttes jusqu'à présent se sont effectuées au sein de l'espèce humaine et en son nom, au nom de l'humanisme, au nom de l'égalité humaine ou d'une dignité humaine exclusive, alors que la spécificité de la libération animale est juste de faire voler ce cadre en éclat. Les bases restent les mêmes (à savoir, revendication d'une égalité de considération), mais leur cadre symbolique change de façon révolutionnaire : les autres luttes n'ont fait finalement que conforter l'humanisme, puisqu'elles trouvaient en lui un appui théorique immédiatement utilisable et qu'elles n'avaient qu'à en profiter tel quel, sans le critiquer. L'argumentation des Noirs ou des femmes pouvait se contenter d'être : " nous aussi sommes humains, et devons dès lors êtres traités en tant que tels, avec les égards qui sont dus aux humains, et non comme des bêtes ". Nous, nous disons : " si nous voulons rester cohérents et justes, et si nous voulons œuvrer pour un monde meilleur, nous devons traiter avec les mêmes égards tous ceux qui ont intérêt à être traités avec les mêmes égards, sans souci des catégories dans lesquelles nous les rangeons, comme la race, l'âge, le sexe, et l'espèce (etc. bien sûr) ".

Mais le fait que les luttes anti-racistes ou anti-sexistes se soient faites jusqu'à présent au nom de l'humanisme a amené beaucoup de progressistes à identifier humanisme et progrès moral ou social, et à voir dans notre remise en cause de l'humanisme (en tant que doctrine, idée et sentiment de l'égalité des seuls humains) un danger de retour en arrière, d'abandon des valeurs d'égalité et de retour à une éventuelle barbarie (comme si d'ailleurs l'humanisme excluait la barbarie… ). Ce qui fait que si certains comprennent bien que nous voulions dépasser l'humanisme dans ce qu'il a d'exclusif, et en ce qu'il est lui-même le fondement idéologique de la domination sur les autres animaux, d'autres identifient sa remise en cause avec des valeurs réactionnaires, et nous traitent dès lors (et en général sans chercher à comprendre ni même à connaître les idées que nous propageons) comme des crypto-fascistes, racistes ou sexistes en puissance… Il faut pourtant remettre les choses à leur place : les forces réactionnaires cherchent à restreindre la notion d'égalité à un nombre moindre de catégories, alors que nous cherchons à l'étendre à un plus grand nombre d'individus. Notre lutte, loin de l'amoindrir, devrait permettre de renforcer la notion d'égalité, y compris concernant les humains, en lui donnant des assises plus solides et plus radicales que celles que lui donne l'humanisme.

Une caractéristique de la libération animale qui nous semble très importante, c'est qu'elle met l'accent sur les individus, indépendamment des catégories auxquelles nous les rattachons ; dans l'humanisme, les individus humains doivent être bien traités en tant qu'humains, et les autres n'ont pas beaucoup d'importance. L'antispécisme recentre l'attention sur ce qui importe véritablement en chaque individu, et qui est, non pas son sexe, son âge, son humanité, etc., mais ce qu'il ressent, ce qu'il veut, ce qu'il refuse, ce qui lui importe. C'est-à-dire que nous mettons l'accent, non pas sur les statuts qui sont octroyés socialement à chacun d'entre nous au " hasard " du rôle social qu'on veut nous faire jouer, mais sur la réalité de chacun de nous, sur ses intérêts réels et concrets (et non pas abstraits, comme dans l'humanisme).

L'humanisme dit que tous les humains doivent être traités de façon égale, mais il le dit de façon abstraite, à travers des notions de droits et de devoirs qui font qu'il y a des choses qu'on a le droit de faire et d'autres pas, finalement sans souci des intérêts qu'on risque de léser (ainsi le droit de salarier quelqu'un permet de le déposséder de sa vie, celui de rechercher le profit sur une grande échelle permet de condamner d'innombrables humains du Tiers-Monde à une vie de misère, etc. ). Et même en faisant abstraction de cela, il n'est pas inutile de se rappeler que lorsque le fait d'être traité avec quelques égards est mis en correspondance avec un statut social comme l'est au bout du compte notre appartenance à l'humanité, il suffit à un pouvoir quelconque de déplacer le domaine d'application de ce statut pour pouvoir se permettre de traiter des individus explicitement comme de la merde (comme des animaux) : c'est ce qu'on fait les pouvoirs nazis, esclavagistes, colonialistes ou patriarcaux (…), qui n'ont fait qu'éliminer certaines catégories d'humains de la sphère de l'humanité, en leur retirant le statut d'humain, ce qui leur a permis moralement de les traiter " comme du bétail ". Pour l'humanisme, l'humain est l' " être ", et les non-humains sont des " sous-êtres ". Pour l'humanisme, l'humain est liberté, et le non-humain est nature : l'histoire montre qu'on passe aisément de l'un à l'autre. Les hiérarchies concrètes qui sont faites à l'intérieur de l'espèce humaine – homme / femme, noir / blanc, adulte / enfant, intelligent / bête ( !), civilisé / sauvage, etc. – sont massivement – peut-être même entièrement – structurées selon la plus ou moins grande " humanité " des catégories en question.

Malgré la pétition de principe acceptée verbalement par presque tous – " tous les humains sont égaux, parce qu'humains " - tous ressentent la " reconnaissance " de leur humanité comme instable, comme non donnée, comme à démontrer. C'est qu'au fond de nous-mêmes, nous le savons bien : notre " humanité " ne s'appuie sur aucun caractère réel. Malgré la " naturalité " qu'on lui attribue, elle représente en fait une " essence " ficelée par la religion et la philosophie. C'est ainsi que l'humanité, parce que conçue comme une valeur, devient un " droit-être ". L'essentialisme et le naturalisme sont les fléaux de nos civilisations, des visions du monde profondément mystique et réactionnaire, supports de toutes les barbaries.

Une morale (une façon de voir, si on préfère) qui voit dans un individu ce qui lui importe de façon toute concrète, et qui accorde de la valeur à cela et à rien d'autre, rend impossible de tels changements de perspective (comme cette transmutation à peu de frais de l'humanisme en nazisme qu'ont opéré les hitlériens). Mais les démocraties libérales, et la gauche en général, ont si bien identifié l'humanisme comme la seule et ultime défense contre les totalitarismes et le nazisme, la barbarie, etc. que même les militants antifascistes qui se disent critiques de l'humanisme, craignent de notre part des dérives fascisantes. Pourtant nous pensons que ces dérives sont plus faciles avec une morale du statut comme l'est l'humanisme.

La libération animale regroupe diverses théories éthiques, qui vont de l'utilitarisme à la théorie des droits ; il me semble que la théorie des droits présente un problème de taille : comme on le voit à propos des humains, qui sont " sujets de droit ", ce sont très vite les droits qui sont pris en compte, et non plus les individus (cela rejoint ce que j'ai expliqué plus haut à propos de l'humanisme).

Certains droits vont être respectés, comme on respecte une loi ou un supérieur hiérarchique, et les intérêts réels, concrets, des individus réels et concrets, risquent fort de passer à l'as… Ainsi, je l'ai déjà dit, l'intérêt de chaque humain à ne pas prostituer sa vie passe-t-il à la poubelle devant le droit de propriété et celui de salarier son voisin, etc. Et l'on voit des militants de la défense animale proposer le droit des animaux à être abattus humainement (sic !), ce qui en dit long sur la mesure dans laquelle des droits peuvent s'opposer aux intérêts réels des individus qui en sont l'objet (pardon, le sujet !).

Lorsque l'antispécisme met en avant l'idée d'égalité, il ne parle pas forcément d'égalité des droits (bien que ce puisse être le cas) : il peut s'agir aussi tout simplement de l'égalité de considération des êtres, ou, ce qui me semble être une meilleure formulation, de l'égalité de considération des intérêts des êtres qui ont des intérêts. C'est-à-dire, des individus susceptibles de souffrir ou d'éprouver du plaisir, donc d'appréhender positivement ou négativement les événements qui affectent leur vie : les individus dont on peut dire que leur vie leur importe, qu'elle peut se passer bien ou mal.

La libération animale, je l'ai déjà dit, a pour but un changement politique, qui est un changement de nos rapports aux autres animaux, et la reconnaissance que leurs intérêts à ne pas souffrir et à vivre bien (à réaliser ce qui leur importe) sont aussi importants que nos intérêts similaires. Un tel changement peut bien s'ancrer dans le domaine juridique, ce n'est en tout cas qu'un moyen et certainement pas un but : l'antispécisme a une révolution à accomplir, et c'est d'une révolution des consciences qu'il s'agit, d'une révolution idéologique et pratique, d'une révolution culturelle, d'une révolution des sensibilités aussi.

L'idée la plus intéressante qu'il propage et réactualise, à mon sens (je sais bien que je me répète un peu !), c'est que ce sont les individus et ce qui leur importe… qui importent.

Cette idée concerne au premier chef, dans la situation actuelle de violences massives qui leur est faite, les animaux non-humains ; mais elle concerne aussi directement tous les humains, pas seulement en tant que dominants, pas seulement en tant que dominés, mais aussi dans tous ces rapports quotidiens, perçus comme égalitaires, et qui voient pourtant chacun d'entre nous léser avec légèreté les intérêts des autres parce que ça se fait, parce qu'on réagit à des normes sociales de comportement bien plus qu'en fonction des désirs réels de chacun.

KO.A.L.A. (KOllectif d'Action pour

la Libération Animale

)

BP 9-6034, 35060 Rennes cedex 3, France

Le KO.A.L.A. est un groupe de végétarien(ne)s et de végétalien(ne)s, qui s'est formé en automne 1996, et qui s'est fixé pour objectif de sensibiliser et d'informer l'opinion publique sur la condition animale. Ils agissent pour mettre en lumière les coulisses de l'élevage, de l'abattage, de la chasse, des spectacles, de la recherche scientifique, de l'habillement… Ils pensent qu'il appartient à chacun de faire reculer l'exploitation des animaux, ainsi que d'encourager et de faire connaître les alternatives à cette exploitation.

L'être humain assujettit les autres animaux pour son plaisir et ses intérêts. Il décide de leur vie, les prive de l'autonomie la plus élémentaire et les considère, généralement, en fonction du seul bénéfice qu'ils peuvent lui apporter. Pourtant, tous les animaux peuvent souffrir, ressentir des émotions;  ils possèdent une intelligence, un système de communication et une structure sociale propre. La supériorité humaine n'a jamais été et ne sera jamais qu'un produit de notre vision simpliste du monde, prétendant ainsi justifier l'asservissement des autres êtres sensibles.

Ils ont publié dernièrement une brochure. Egalement, divers tracts et affiches sont disponibles à leur adresse.

VEG'INFO

Boislève, BP 7523, 35075 Rennes cedex 3, France.
E-mail : ritzenth@ifsic.univ-rennes1.fr

Bulletin réalisé par VEG'ASSO qui donne des informations sur l'actualité des droits des animaux, des contacts, des informations sur des associations militantes pour le droit des animaux à travers le monde, des articles sur le végétarisme et le végétalisme. L'association réalise aussi un catalogue de vente par correspondance regroupant divers livres, tracts, T-shirts, matériels militants très fournis. L'association a débuté en 1998, elle a été créée par un membre du KO.A.L.A., végétarien depuis une dizaine d'années. Elle se donne pour but de promouvoir, en commun, le droit des animaux et le végétarisme / végétalisme.

TALIS

8, rue des Morillons, 75015 Paris, France.
Tél : 01 56 56 62 70 / Fax : 01 56 56 62 72

TALIS est actuellement la plus importante association de protection animale en France. Elle a été formée, en 1998, de la fusion de trois associations plus anciennes qui s'appelaient AEQUALIS, LAF-DAM et AZAJ. Elle regroupe 9000 personnes à travers toute

la France

et mène diverses campagnes contre la vivisection, la fourrure, la corrida, les élevages en batterie, la production du " foie gras " et généralement tous les actes de cruauté perpétrés contre les animaux (mais elle ne fait pas, actuellement, de campagne pour le végétarisme et le végétalisme). Elle produit de nombreux tracts sur ces sujets et réalise le journal ANIMACTION qui fait le point sur ses différentes actions et donne un aperçu de l'actualité de la protection animale au niveau mondial. La présidente de l'association est Murielle Arnal, végétalienne et militante de longue date.

THE VEGETARIAN SOCIETY

Parkdale,

Dunham Road
, Altrincham,

Cheshire

WA14 4QG, Royaume-Uni.
Tél : 0161 928 0793

Internet : http://www.vegsoc.org
E-mail : info@vegsoc.org

L'association a été fondée le 30 septembre 1847, à Ramsgate, au Royaume-Uni, 140 personnes étaient présentes. En 1945, 150 000 végétariens étaient recensés. Aujourd'hui, quelques 150 années après sa création, 3,5 millions de personnes se revendiquent végétariennes au Royaume-Uni, et 5 000 de plus, chaque semaine, deviendraient végétariennes.

L'association est une importante organisation, elle produit en plus de son journal " The Vegetarian ", un magazine pour les jeunes s'intitulant " Greenscene ". Elle mène diverses campagnes pour la promotion du végétarisme. De multiples informations, livres et matériels militants sont disponibles à son adresse.

THE VEGAN SOCIETY

Donald Watson House,

7 Battle Road

,

St. Leonards-on-Sea

,

East

Sussex

TN37 7AA

, Royaume-Uni

Tél : 01424 427393 / Fax : 01424 717064

Internet : http://www.vegansociety.com
E-mail : info@vegansociety.com

L'association a été fondée en novembre 1944 au Royaume-Uni par des lacto-végétariens qui ne voulaient plus faire de compromis vis à vis du lait et des produits laitiers, qui impliquent que les animaux (vaches, chèvres, etc.) subissent de perpétuels cycles de grossesse et d'allaitement, alors que leurs petits leurs sont retirés et envoyés à l'abattoir peu après la naissance. Lorsque les animaux sont trop vieux et sont moins productifs, ils sont, eux aussi, envoyés à l'abattoir. De plus, la consommation de lait d'animaux non-humain n'est pas adaptée à l'humain et est mauvaise pour la santé des humains. L'environnement est aussi très pollué par les élevages.

La VEGAN SOCIETY

cherche à développer un mode de vie n'impliquant l'usage d'aucun produit d'origine animale et aucune souffrance d'un animal, pour le bien des humains, des animaux et de l'environnement. Elle publie un journal " The Vegan " apportant des informations sur l'actualité du végétalisme, les rencontres, actions, nouveaux produits, livres, l'alimentation, la santé, etc. Elle distribue aussi bon nombre de livres et matériels informatifs sur le végétalisme.

En 1990, le Royaume-Uni comptait 100 000 personnes se réclamant Vegans. A l'approche de l'an 2000, le chiffre frise les 300 000.

Le 1ier novembre a lieu la journée mondiale du végétalisme et en août se tient un festival vegan à Londres.

VEGAN VIEWS

6 Hayes Ave
, Bournemouth,

Dorset

BH7 7ADY, Royaume-Uni

Journal d'information sur toutes les facettes de l'actualité vegan.

Extrait : Les Végétariens en accusation :

Le Pontefract & Castlefort Express informe ses lecteurs : L'armée croissante de végétariens est peut-être responsable de la mise au chômage de 19 travailleurs de Pontefract. Le gérant de l'abattoir " Borthwick and Sons Water Lane " a accusé le changement dans les habitudes alimentaires. " De plus en plus de gens deviennent végétariens et les ventes de viande sont en baisse " a-t-il déclaré. Les établissements Borthwick ont dû récemment également fermer d'autres branches à Birmingham et à Nottingham en raison de la baisse des ventes. (traduit de Vegan Views n°41, d'hiver 1987)

VIVA ! (Vegetarians International Voice for Animals)

12 Queen square, Brighton BN1 3FD, Royaume-Uni

Tél : 01273 777688 / Fax : 01273 776755

E-mail : info@viva.org.uk

Présentation de l'association au travers d'une interview, réalisée en novembre 1998, de Juliet Gellatley, fondatrice et présidente :

* Peut-être pourrions-nous faire une petite introduction à VIVA ?

VIVA ! a commencé il y a quatre ans. Il manquait au Royaume-Uni une association militante et active pour promouvoir le végétarisme et le végétalisme, et sauver les animaux de ferme. Comme j'avais travaillé auparavant pour d'autres associations j'avais déjà un peu d'expérience, et j'ai trouvé que la seule façon d'aller de l'avant était de créer VIVA !, d'être plus radicaux, plus militants et plus tapageurs. On voulait amener les gens à devenir végétariens, à arrêter de causer des souffrances aux animaux, et tout simplement à réaliser l'impact positif que peut avoir ce mode de vie sur le monde actuel.

* Ce qui nous étonne, c'est que vous dites qu'il n'existait pas d'associations à l'époque et que vous vouliez combler un vide ; malgré tout, il y a de nombreuses organisations au Royaume-Uni, comme

la Vegetarian Society

,

la Vegan Society

, PETA,

la RSPCA

, etc. Qu'est-ce que VIVA ! pouvait apporter de plus ?

En fait, aucune de ces organisations ne traitent de façon active des sujets qui nous motivent. Par exemple,

la Vegan Society

ne lance pas de campagne, ce n'est qu'une association d'information. Nous, nous voulions atteindre le plus de non-végétariens possible et leur faire entendre notre message. Nous nous adressons avant tout aux consommateurs et essayons de toucher un large public.

La RSPCA

et ce type d'organisations ne promeuvent pas du tout le végétarisme, ils sont très superficiels en matière d'animaux d'élevage, ils sont plutôt axés sur les chats et les chiens.

* Pouvez-vous nous faire un rapide résumé des campagnes et de vos principales actions que vous avez lancé depuis le début ?

Tout a commencé avec une campagne intitulée " convertis tes parents ", qui était très provocatrice car elle incitait littéralement les enfants, les adolescents, à convertir leurs parents au végétarisme. Mais derrière ce titre peu sérieux, il y avait une base solide car nous avions imprimé 12 petits guides pleins d'informations, sur la nutrition (écrit par une nutritionniste), sur la santé (écrit par un docteur reconnu), sur l'environnement (écrit par une des spécialistes de la question au Royaume-Uni), sur les animaux, et bien d'autres encore. De cette façon, quand une personne nous prenait à parti et nous disait " attendez un peu, qu'est ce que c'est que cette histoire, de quel droit dites-vous à mes enfants… ", nous pouvions lui répondre " qu'est ce qui vous inquiète ? ", et selon que c'était les carences en fer, la cruauté envers les animaux, ou s'ils ne croyaient pas que cela diminue les risques de maladies cardio-vasculaires, nous leur envoyons la brochure correspondante. Et au final, nous avons bénéficié d'une très bonne publicité, mais cela nous a demandé beaucoup de travail pour y arriver.

* … et les jeunes, comment réagissaient-ils ?

Très bien. En fait, nous contactions d'abord ceux qui étaient acquis à notre cause, en leur demandant " et maintenant, serais-tu prêt à t'impliquer et à essayer d'en parler à tes parents ? ". Bien souvent, ils avaient déjà essayé, mais cette fois ils pouvaient recommencer avec de nombreuses brochures pour les appuyer. C'est vrai que le succès rencontré nous a surpris, beaucoup de jeunes nous ont affirmé que ça c'était bien passé avec leurs parents ; c'était une très bonne chose pour nous. Nous nous sommes rendus compte que bien que ce soit les parents qui éduquent leurs enfants, ces derniers ont une grande influence sur eux et en savent souvent plus qu'eux en matière d'animaux ou d'environnement.

Pour en revenir aux autres campagnes, quand la crise de la vache folle est apparue, nous avons été très actifs. A l'époque, le gouvernement avait mis en place une ligne d'information téléphonique, disant en gros aux gens que la viande de bœuf était bonne à manger, alors nous avons mis en place notre propre ligne d'information, et nous avons reçu beaucoup d'appels de la part principalement de gens qui mangeaient de la viande. Nous avions des brochures à leur proposer donnant diverses informations sur les produits qui contiennent de la viande. Beaucoup de journaux ont réutilisé notre propagande, et VIVA ! est devenue une source d'information réputée. Cette affaire ne concernait pas seulement les droits des animaux, mais aussi notre santé à tous.

Ensuite, VIVA ! s'est rendue célèbre grâce à sa campagne contre les viandes exotiques, comme le kangourou, l'autruche ou le crocodile, qui ont été introduites au Royaume-Uni il y a environ deux ans. On a sauté sur cette histoire car nous nous sommes dit qu'il valait mieux faire quelque chose avant que ces viandes ne deviennent monnaie courante…

J'ai découvert à ce moment là que les kangourous étaient abattus en pleine nature par millions et qu'ils sont en train de devenir victimes du plus grand massacre d'animaux sauvages jamais organisé sur terre, et que de nombreux naturalistes australiens sont très inquiets quant à la conservation de l'espèce (plusieurs espèces de kangourous sont d'ailleurs déjà éteintes). Nous avons alors lancé des journées d'action, par exemple contre Sainsbury, une chaîne de supermarchés nationale qui distribuait du kangourou et de l'autruche. Nous avons tenu des piquets devant 130 magasins, ce fut énorme, et cela a fait beaucoup de bien aux kangourous… et du mal à Sainsbury. La plupart des autres grandes surfaces ont également arrêté la distribution à cause de toute cette publicité négative. Il y a eu des pressions de la part des firmes et même du gouvernement australien puisque le Premier ministre australien a téléphoné à Tesco (une grande chaîne de supermarchés) pour leur demander de ne pas arrêter d'importer du kangourou. Nous avons malgré tout gagné.

Notre dernière campagne en date sera longue et éprouvante, elle s'intitule " pig in hell " (les porcs en enfer), sur l'élevage de porcs, et implique des moyens gigantesques, des caméras cachées, etc. D'après le gouvernement, les porcs au Royaume-Uni ont le " niveau de vie " le plus élevé d'Europe ; nous voulons montrer que c'est un mensonge odieux et cynique, car en fait nos standards sont parmi les plus bas de monde.

* Et pourquoi les cochons plus que les vaches ou…

Ce n'est pas " plus que ", ça n'a jamais été le cas. On n'a jamais fait passer les kangourous avant les cochons ou les agneaux, c'est juste que nous lançons des campagnes qui peuvent attirer l'attention du public et des médias. On peut très bien mener plusieurs campagnes simultanément, mais pour avoir un impact il faut se concentrer sur une cible précise à chaque fois.

* Savez-vous déjà quelles sont les actions à venir ?

Oui, nous allons nous attacher à l'environnement, et les effets qu'une alimentation végétarienne et végétalienne peut avoir. C'est un sujet tellement important et préoccupant. Dans notre prochain magazine il y aura un article sur le réchauffement de la planète. Même certains grands organismes comme le WWF, pourtant assez conservateurs, affirment que le temps nous est compté. Nous voulons faire réaliser aux gens que manger de la viande joue un rôle clé dans certains désastres écologiques.

Nous voulons aussi nous attaquer au mythe, largement propagé par l'industrie de la viande, comme quoi on aurait besoin de viande pour vivre en bonne santé. Ils visent en particulier les enfants car ils savent que ceux-ci représentent l'avenir de la profession, et aussi parce que c'est au sein même de la population jeune que le changement d'alimentation se fait le plus sentir (au Royaume-Uni, environ 16% des 16-24 ans se considèrent végétariens). Ce sera une campagne très intense, très " provocatrice ", dans le sens où on dira aux gens que s'ils veulent que leurs enfants vivent en bonne santé, il faudra leur faire adopter cette alimentation.

* Et qu'en est-il devenu des transports d'animaux vivants vers le continent ? Cela a fait les titres des journaux il y a quelques mois, est-ce qu'il y a toujours des manifestations ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, cela a fait les principaux titres des journaux nationaux pendant deux mois, cela n'était jamais arrivé auparavant, personne ne parlait jamais des animaux de ferme. Les gens réalisent de plus en plus que ces animaux ressentent la douleur, et demandent qu'ils soient mieux traités. Grâce aux manifestations ; les exportations depuis les trois principaux ports du Sud ont été stoppées. Il y en a toujours, mais cela a considérablement réduit. Plusieurs compagnies qui exportaient des animaux vivants ont fait faillite ou perdu beaucoup d'argent. Malheureusement le gouvernement Travailliste qui avait promis de faire quelque chose a fait un pas en arrière…

Il y a toujours des manifestations, mais à une plus petite échelle.

* Et à propos de la chasse à courre ? Ne devait-elle pas être interdite ?

Une grande majorité de députés Travaillistes est contre, et un projet de loi a été déposé à l'Assemblée pour interdire toutes chasses avec des meutes de chiens. Mais là aussi le gouvernement n'a pas tenu sa promesse car ils ont décrété qu'il n'y aurait pas assez de temps pour étudier cette loi. La semaine dernière ils ont fait la même chose à propos des fermes d'élevages de visons, il en reste très peu au Royaume-Uni, elles devaient fermer, et pourtant le gouvernement ne l'a pas fait. Nous sommes vraiment déçus et très mécontents vis-à-vis du parti de Tony Blair.

Malgré tout en 12 années d'activisme, j'ai vu les choses changer au Royaume-Uni de manière tellement radicale, il n'y avait jamais eu autant de végétariens avant. Les supermarchés Sainsbury ont réalisé l'an dernier un sondage auprès de 250 000 clients, et ils en ont retiré que 60% d'entre eux ont sérieusement réduit leur consommation de viande. De plus, les deux choses que les clients réclamaient le plus étaient : plus de nourriture végétarienne, et plus de produits bio. Suite à quoi Sainsbury a augmenté de 40% le nombre de produits sans viande ! Les gens se rendent compte que la viande est mauvaise à la santé, et accepte de moins en moins les cruautés dont sont victimes les animaux.

* Y a t'il un côté mode à tout cela ?

Non, pas du tout. C'est un mouvement qui se met en place lentement et sûrement depuis maintenant 20 ans. Cela s'est amplifié depuis 2-3 ans, mais ce n'est pas une mode, c'est un changement d'ordre général. Ce sont les habitudes qui changent, et ça on ne peut rien y faire. Sachez enfin que VIVA ! vous propose un catalogue de distribution de T-shirts, livres (cuisine, santé, droits des animaux) et matériels militant.

MOVEMENT FOR COMPASSIONATE LIVING - THE

VEGAN WAY

Kathleen and Jack Jannaway,

47 Highlands Rd
, Leatherhead,

Surrey

KT22 8NQ, Royaume-Uni

L'association informe sur un mode de vie moins cruel, respectueux de la vie des animaux et de l'environnement, en un mot une vie basée sur un simple veganisme. Elle publie un journal " New Leaves " qui fournit des informations sur le mode de vie vegan et écologique.

PEOPLE FOR THE ETHICAL TREATMENT OF ANIMALS (PETA)

P.O. Box 3169, London NW1 2JF, Royaume-Uni.
Tél : 0181 785 2707 ou 0171 388 4922

Internet : http://www.peta-online.org

L'association est une organisation, à but non-lucratif, de protection des animaux, qui compte 500 000 membres à travers le monde. Créée en 1980 aux USA, elle se donne pour but d'établir des droits pour les animaux et améliorer les conditions de vie de tous les animaux, par l'éducation, le changement de mode de vie des humains (végétarisme, végétalisme, … ), et la dénonciation des cruautés partout où celles-ci se produisent. Elle produit un journal " Animal Times " qui donne des informations sur l'actualité de ses actions et sur l'évolution du droit des animaux à travers le monde.

Vegan-Organic Network (horticulture / agriculture)

58 High La, Chorlton, Manchester M21 9DZ, Royaume-Uni.
Tél : 0161 860 4869

L'association fait des recherches sur les modes d'agriculture biologique n'utilisant pas de produit d'origine animale (fumier, purin, déchet d'abattoir, …) et encourage le développement de ces techniques.

Plants For a Future

The Field, Penpol, Lostwithiel,

Cornwall

PL22 0NG, Royaume-Uni.
Tél : 01208 873554

Centre d'informations sur l'agriculture vegan et biologique.

Fruitarian & Raw Energy Support & Help (FRESH)

PO Box 71, Ely, Cambs CB7 4GU, Royaume-Uni. Tél : 01353 662849

E-mail : karen@easynet.co.uk

Informations sur le frugivorisme

Doctors and Lawyers for Responsible Medicine (DLRM)

104b Weston Park, London N8 9PP, Royaume-Uni.
Tél : 0181 340 9813 / Fax : 0181 342 9878

Nurses Anti-Vivisection Movement (NAVM)

PO Box 32, Matlock, Derby DE4 3JY, Royaume-Unis

Teachers for Animal Rights

Lynwood Rd, London SW17 6HP, Royaume-Uni

Exemples de 3 associations professionnelles (médecin, nourrice, professeur) qui se positionnent pour les droits des animaux.

Vegan Prisoners Supporters Group

PO Box 194, Enfield, Middlesex EN1 3HD, Royaume-Uni.
Tél (ligne de demande d'aide): 0181 292 8325

Association de soutien aux prisonniers vegans qui ont fait des actions pour les droits des animaux. Ils sont en permanence une centaine à être emprisonnés au Royaume-Uni. L'association veille à ce que les prisonniers soient traités correctement et donne une assistance pratique aux problèmes que peuvent rencontrer les prisonniers de conscience vegans, autant au niveau matériel que moral.

Arkangel

BCM 9240, London WC1N 3XX, Royaume-Uni

Journal qui donne des informations sur les activités de la libération animale et essaie de créer une unité d'action. Proche de l'ALF.

Animal Liberation Front (Supporters Group)

BCM 1160, London WC1N 3XX, Royaume-Uni.
Tél : 01203 632873

E-Mail : 100302.1616@compuserve.com

Animal Liberation Front (Press Office)

BM 4400, London WC1N 3XX, Royaume-Uni.
Tél : 01954 230542

L'ALF est très actif dans des pays tels que le Royaume-Uni, les USA, le Canada, le Japon,

la Suède

, Israël,

la Pologne

,

la Russie

,

la Belgique

ou l'Italie, dans des opérations comme les sabotages de boucheries, de magasins de fourrure, de labos de vivisection et plus généralement contre tous ceux qui martyrisent les animaux. Leurs actions sont conduites dans l'optique de ne jamais blesser ou tuer des humains, ce qui n'empêche qu'au Royaume-Uni depuis 1976, date de naissance de l'ALF, il y a pratiquement en permanence plusieurs militants de l'ALF en prison, dont certain(e)s y purgent des peines de plusieurs années. La libération d'une militante a même été refusée, bien qu'elle s'engageait à ne plus commettre d'actes de sabotage, car elle refusait de tenir dans ses mains un sandwich à la viande… L'ALF est une organisation sans structures, toute personne qui fait une action peut s'en réclamer, elle aurait 5000 supporteurs. L'ALF n'est ni cautionné, ni formellement condamnée par

la Vegan Society

et

la Vegetarian Society.

Au Royaume-Uni, les fourreurs ont presque tous fermé boutique, et la plupart des grands magasins ont décidé de ne plus vendre de manteaux de fourrure à force de subir des actes de sabotages et à cause de la désaffection des acheteurs.

Hunt Saboteurs Association (HSA)

PO Box 2786, Brighton BN2 2AX, Royaume-Uni.
Tél : 01273 622827

E-mail : hsa@gn.apc.org

Association qui anime des actions directes contre la chasse. Elle produit un magazine d'information sur ses campagnes d'action qui s'appelle " Howl " et propose du matériel militant.

VENTE PAR CORRESPONDANCE DE CHAUSSURES VEGETALIENNES

Adresses de sociétés fabricants des chaussures et des habits de très bonne qualité, en imitation cuir (notamment des Doc Martens). Elles font de

la Vente Par

Correspondance : Vegetarian Shoes et Ethical Wares sont les plus importantes firmes. Contactez-les pour avoir leur catalogue (nous avons juste commandé à Vegetarian Shoes, pour le moment).

VEGETARIAN SHOES

12 Gardner Street
, Brighton,

East Sussex

BN1 1UP, Royaume-Uni.
Tél / Fax : 01273 691913

Internet : http://www.vegetarian-shoes.co.uk
E-mail : information@vegetarian-shoes.co.uk

ETHICAL WARES

Dept VM,

17 Townsend Road
,

Corfe

Castle

,

Wareham

,

Dorset

BH20 5ET, Royaume-Uni. Tél : 01929 480360

Internet : http://www.veganvillage.co.uk/ethicalwares
E-mail : ethicalwares@veganvillage.co.uk

VEGANLINE

VEGANLINE, Freepost Lon 10506, London SW14 1YY, Royaume-Uni.
Tel:0800 458 4442

VEGANLINE.COM

Veganline.com, 2 Avenue Gds, London SW14 8BP, Royaume-Uni,
Tel:0044 208 286 9947 - fax:0044 208 878 3006
E-mail :
info@animal.nu
http://www.veganline.com/ ou http://www.veganline.com/francais.htm

GREEN SHOES

Station Road, Totnes,

Devon

TQ9 5HW, Royaume-Uni. Tél : 01803 864997

MADE TO LAST

8 The Crescent, Hyde Park, Leeds LS6 2NW, Royaume-Uni

Tél / fax : 0113 230 4983

VENTE PAR CORRESPONDANCE DE SUPPLEMENTS VEGETALIENS DE VITAMINE B12

Adresses de sociétés au Royaume-Uni qui assurent une Vente Par Correspondance de suppléments de vitamine B12 (cyanocobalamine) certifiés comme étant acceptables pour les végétaliens. Ecrivez-leur, pour leur demander leurs catalogues et précisez que vous voulez des suppléments de vitamine B12 vegan car les firmes peuvent changer leurs procédés de fabrication dans le temps (pour celles que nous citons, il y a peu de chance qu'elles le fassent). Vous pouvez nous écrire pour que nous fassions le relais, si vous trouvez pénible de devoir commander au Royaume-Uni (nous citons juste les sociétés auxquelles nous avons déjà écrit et commandé).

QUEST VITAMINS LTD.

8 Venture Way, Aston Science Park, Birmingham B7 4AP, Royaume-Uni

Tél : 0121 359 0056 / Fax : 0121 359 0313

Internet : www.questvitamins.co.uk
E-mail : info@questvitamins.co.uk

Bouteille en plastique de 60 cachets de 500µg de B12 (prix 5,35 £, port compris). Agréé par

la Vegan Society.

Inscrit dans le " Animal Free Shopper " de 1997 de

la Vegan Society

et dans un article sur

la B

12 du journal de

la Vegan Society

de l'été 1999. Le logo de

la Vegan Society

est imprimé sur le catalogue et la bouteille.

VEGA NUTRITIONALS LTD

20 Hersham Centre, Hersham, Walton-On-Thames, Surrey KT12 4HL, Royaume-Uni

Tél : 01932 267 337 / Fax : 01932 267 447

Bouteille en verre de 30 capsules de 1000 µg de B12 (prix 4,99 £, port compris). Agréé par

la Vegan Society

et

la Vegetarian Society.

Inscrit dans le " Animal Free Shopper " de 1997 de

la Vegan Society

et dans un article sur

la B

12 du journal de

la Vegan Society

de l'été 1999. Le logo de

la Vegan Society

est imprimé sur le catalogue.

POWER HEALTH PRODUCTS LTD

Airfield Estate, Pocklington, York YO42 1NR, Royaume-Uni

Tél : 01759 302734 / FAX : 01759 304286

Boite en plastique contenant 30 cachets de 500 µg de B12 (prix 4,13 £, port compris). Inscrit dans le " Animal Free Shopper " de 1997 de

la Vegan Society.

Des boites plus grosses de 90 cachets ou des boites contenant des cachets moins dosés (50 µg) sont aussi disponibles.

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Commentaires
G
bonjour, <br /> blog interressant, mais je me demande bien pourquoi tu veux faire changer les gens et leur imposer d'etre vegetarien ou vegetalien ? ....<br /> <br /> "Notre tâche n'est pas facile, il faut que nous arrivions à motiver les non-végétariens à changer leurs habitudes sans les faire culpabiliser."<br /> j'adore le poisson et la viande, et je ne culpabilise pas le moins du monde !
C
En 1988, pendant les grandes vacances, je décidais d'être végétarienne comme une camarade de classe. Fin juillet, elle abondonnait. Et moi ? Cela a duré jusqu'en 1998. 10 ans que j'ai mal géré. Je n'avais pas de bonnes bases en matière de végétarisme. J'ai pensé à ne plus manger de viande mais pas à compenser intelligement. <br /> 2008 approche et j'ai décidé de devenir végétarienne mais différemment. Courant 2007, j'ai diminué progressivement ma consommation de viande et de poissons. <br /> 2008 sera une année VEGAN. Dur quand nous sommes cernés de carnivores convaincu de ne pouvoir vivre sans chair fraîche ! Il va me falloir affronter sans colère et surtout sans baisser ni les bras, ni le regard. Allez végétariens du monde entier s'il vous plaît dites moi que c'est possible et que je ne suis pas seule !
V
Que dois-je dire de plus?La violence attire la violence et ce monde dans lequel on vit je suis heureux d`en être à part.
Le blog de Lucie "recettes de beauté naturelles"
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